Si vous avez grandi dans les années quatre-vingt-dix, l y a de très fortes chances que vous ayez eu ne serait-ce qu’un t-shirt ou une casquette à l’effigie des Tortues Ninja, licence mythique mettant en action des tortues apprenties en arts martiaux sous l’aile de leur maître Splinter. Que ce soit via un dessin animé, des produits dérivés ou le jeu vidéo, les tortues ont clairement marqué de leurs trois doigts le paysage culturel de ces trente-huit dernières années. Teenage Mutant Ninja Turtles: Shredder’s Revenge (TMNT Shredder’s Revenge pour faire plus court) est un beat’em all co-développé par Dotemu (Streets of Rage 4) et Tribute Games (Panzer Paladin), de grands spécialistes du genre et de jeux typés arcade, un cocktail de talents qui s’est donné pour mission d’offrir aux fans le jeu qu’ils attendent depuis des décennies.
KOWABUNGA le cri des ninjas
TMNT Shredder’s Revenge est un tout nouveau jeu qui puise son inspiration dans l’héritage des bornes d’arcade des années quatre-vingt-dix ; nous pouvons notamment citer Turtles in Time qui est encore à ce jour considéré comme l’un des tous meilleurs jeux d’arcade mettant en situation les apprentis ninjas. Ce nouvel opus se veut donc à la fois original et au goût du jour tout en conservant de belles références, à commencer par le design même des tortues qui s’inspire du dessin animé de 1987 avec leurs couleurs bien flashy et en bonus les doubleurs originaux de l’époque.
L’inspiration se retrouve également au niveau des animations en combat qui sont pour la plupart des recréations fidèles des attaques de Turtles in Time, qu’ s’agisse des prises pour envoyer les ennemis voler vers l’écran ou les super attaques. Le jeu fourmille de clins d’œil et de fan service tout en respectant le matériau d’origine, bien mentoré par Nickelodeon les actuels détenteurs de la licence.
L’histoire de cet opus nous emmène dans le New York bien connu de nos mangeurs de pizzas bagarreurs ; leur ennemi juré, Shredder, souhaite s’emparer de la Statue de la Liberté à l’aide de Krang qui a besoin de reconstituer son corps de robot. Ce sera donc à vous de traverser les lieux cultes de la licence comme les studios de Channel 6, la Dimension X ou Coney Island pour barrer la route à Shredder et sauver la planète.
Une fois arrivé dans le menu principal, vous pourrez remarquer que deux modes sont disponibles, un mode histoire vous permettant de rejouer chaque niveau à volonté, accomplir des défis et missions secondaires ainsi que monter la puissance de vos personnages. Puis un mode Arcade classique dans lequel vous devrez traverser les seize stages du jeu dans l’ordre avec un nombre de game over limité, vous permettant de figurer dans les classements en ligne selon votre score.
Le jeu comprend donc un total de seize niveaux, durant lesquels des vagues inlassables de larbins du Foot Clan tenteront de vous stopper, avant de terminer sur un, voire plusieurs, boss pour conclure. La diversité des décors et d’ennemis est faramineuse, ce qui donne à chaque stage sa propre identité le rendant reconnaissable aisément parmi les autres. Mention spéciale pour les quelques niveaux en hoverboard qui amènent un côté plate-forme.
Une bonne trentaine d’ennemis et une vingtaine de boss sont présents, sans compter les différents caméos et recréations de scènes du dessin animé que l’on peut observer dans le décor. Chaque run du jeu est un plaisir d’autant plus que la sélection de personnages vient apporter un grand vent de fraîcheur si le besoin de renouveler l’expérience se fait ressentir.
D’une durée classique pour un beat’em all, TMNT Shredder’s Revenge peut se compléter en une poignée d’heures, comptez environ trois heures pour boucler une run complète. La rejouabilité se trouve tout de même excellente avec la présence d’XP de personnage en mode histoire ainsi que des succès qui vous demanderont de terminer le jeu avec tout le casting.
De April à Maître Splinter
Concernant le gameplay, les développeurs ont réussi l’immense tâche de conserver des movesets des années quatre-vingt-dix et de les dynamiser pour qu’en 2022 le jeu reste d’une fluidité exemplaire. Nous retrouvons donc la pâte Streets of Rage 4 avec la possibilité d’enchaîner les ennemis et utiliser un mélange de glissades, attaques aériennes et coups spéciaux pour littéralement jongler avec les adversaires.
Les mécaniques du jeu sont assez simplement expliquées, très accessibles dans une section “comment jouer” qui présente en vingt-deux petites animations les touches à utiliser pour effectuer chaque manipulation possible.
Il est également possible de personnaliser complètement les commandes pour les adapter au mieux à vos préférences.
Il est ainsi possible de donner des coups jusqu’à un combo de quatre attaques basiques, maintenir “Y” pour donner un coup puissant chargé, double tap dans une direction pour sprinter puis charger d’un coup d’épaule ou alors glisser au sol, enfin “Y” et “B” vous permettront d’utiliser un launcher rapide pour commencer des combos aériens.
Ajout très sympathique et rares dans les Beat’Em All arcade, une touche est dédiée à l’esquive, taper le bouton “A” vous fera donc rouler en arrière, ce qui est extrêmement pratique dans des situations de un contre un face à des boss par exemple, une légère frame d’invulnérabilité vous permettant de survivre plus aisément. Cette esquive peut se coupler à une attaque simple pour faire une contre attaque plongeante.
L’utilisation de toutes ces attaques permettent de remplir une jauge de puissance, cette dernière déclenche des attaques spéciales très fortes pour couvrir une zone de l’écran, de plus trois attaques spéciales sont utilisables, une normale, une en sautant et une en esquivant. La jauge peut également se remplir en “provoquant” les ennemis : chaque personnage dispose de sa propre animation de provocation qui vous laissera vulnérable le temps de la terminer mais vous récompensera d’un niveau complet de jauge instantanément.
Le panel d’attaque est donc assez complet permettant de construire aisément ses enchaînements entre coups normaux pour remplir votre jauge puis gros spécial dans un groupe d’ennemis pour tout nettoyer d’un coup, l’ensemble se joue de façon très fluide et rarement le sentiment de répétitivité que l’on peut retrouver dans le genre se fait ressentir. Différents pickups sont à ramasser sous forme de pizzas, ces derniers octroyant des bonus temporaires comme une attaque dévastatrice balayant tout l’écran ou bien une jauge d’attaque spéciale illimitée pendant dix secondes.
Au niveau du casting, sept personnages sont jouables, dont un à débloquer en terminant l’histoire. On retrouve donc bien évidemment les tortues, Leonardo, Raphaël, Michelangelo et Donatello, ainsi que leur maître Splinter. Puis pour la première fois dans un jeu de la licence, la reporter April est un personnage jouable, le dernier à débloquer restera une surprise pour ne pas tout gâcher aux fans lisant ces lignes.
Chaque personnage dispose de statistiques qui sont la portée, la vitesse et la puissance. L’ensemble est assez équilibré puisqu’un Donatello qui aura une très grande portée avec son bâton sera forcément plus lent que Raphaël et ses saÏ lui permettant de plus aisément bondir sur ses ennemis.
Comme mentionné plus haut, en mode histoire les personnages peuvent gagner de l’XP, effectivement des séries de défis sont disponibles dans les niveaux permettant de gagner des points, mais aussi le simple fait de jouer. En entrant dans un niveau vous pourrez donc avoir des missions demandant par exemple de terminer sans vous prendre d’obstacles, sans vous faire toucher ou bien éliminer X ennemis avec une attaque aérienne/chargée/glissée. Une très bonne idée apportant de la rejouabilité et vous récompensant en rendant votre personnage plus fort en rajoutant des PV, des barres d’attaque spéciales supplémentaires ou de nouvelles capacités (attaque spéciale sautée par exemple). Chaque personnage disposant de sa propre expérience vous aurez donc de belles occasions de retenter des niveaux avec chacun d’entre eux, sans compter les quelques secrets et objets à trouver.
L’ensemble du jeu peut se jouer en multijoueurs jusqu’à six en simultané, à tout moment il est possible de rejoindre ou créer des salons en ligne et inviter vos amis via l’interface d’invitation de la Nintendo Switch (trop rarement utilisée de nos jours), ou alors en local en synchronisant le bon nombre de manettes, la maniabilité permettant parfaitement de jouer avec des joycons seuls voire même une manette de SNES pour renforcer le côté vintage.
Le multijoueurs apporte quelques interactions supplémentaires comme la possibilité de transférer des points de vie à son allié en lui faisant un high five, réaliser des attaques sandwich ou alors réanimer son allié au sol.
We Ain’t Came to Lose
S’il y a un point en particulier sur lequel le travail titanesque des équipes de Dotemu et Tribute Games se voit, c’est bien la présentation générale du jeu.
Un soin tout particulier a été apporté aux graphismes et aux différentes animations, chaque personnage jouable et chaque type d’ennemi dispose de sa propre palette d’animations toutes très nombreuses. Que ce soit directement en jeu ou alors même dans leur façon de débarquer à l’écran, ce sont de simples détails minutieux qui arrivent à injecter beaucoup de vie dans les décors. Que ce soit des shinobis qui font basculer une pancarte dans le fond, des ninjas cachés dans des sacs poubelle ou alors des robots que vous renversez sur la tête, tout est très bien réalisé.
Chaque personnage jouable dispose de ses animations ainsi que de variations dans leurs attaques spéciales, rendant chacun fondamentalement différent visuellement et inscrivant son identité par rapport aux autres disponibles. De plus des références aux jeux d’arcade d’époque se glissent dans les movesets, maître Splinter utilisant des Senpukyaku de Street Fighter.
Le pixel art est d’excellente facture, donnant beaucoup de fluidité visuelle tout en conservant une très grande clarté, même avec une foule à l’écran votre personnage reste facilement identifiable parmi le chaos ambiant. Le jeu vous amènera dans des décors assez variés passant de la rue à un chantier, de complexes scientifiques à la dimension X avec ses monstres pizza.
Le tout est très fluide, le jeu tournant sans jamais broncher même dans les phases d’action les plus intenses.
Enfin la bande-son est une véritable pépite, le compositeur principal du jeu, Tee Lopes ayant travaillé sur Sonic Mania auparavant, arrive toujours à surprendre avec ses sonorités très hip-hop et rétro à la fois. La cerise ultime sur le gâteau est un morceau écrit et performé spécialement pour le jeu par Ghostface Killah feat. Raekwon the Cheh, des membres piliers du légendaire Wu-Tang Clan, le collectif étant l’une, si ce n’est la, plus grande référence du hip-hop au monde.
Conclusion
Teenage Mutant Ninja Turtles: Shredder’s Revenge est un magnifique retour de la licence culte des Tortues Ninja. Avec un tel projet entre les mains de Dotemu qui n’a plus rien à prouver quant à ses capacités à moderniser des jeux d’arcade, rien ne pouvait être raté. Ce nouvel opus avait la lourde tâche de répondre à des attentes de fans qui se sont cumulées sur des décennies et a relevé le défi haut la main, nous livrant la nouvelle référence des jeux Tortue Ninja. Que ce soit dans le gameplay qui offre une dynamique rare dans les beat’em ups, le travail de qualité sur les animations ou bien l’intégration de défis et l’expérience dans un mode histoire apportant beaucoup de rejouabilité, TMNT Shredder’s Revenge offre une véritable expérience rétro-moderne d’une très grande qualité.
LES PLUS
- Une véritable lettre d’amour aux fans de la licence
- Des graphismes en pixel art très soignés
- Wu-Tang Clan dans la bande-son, rien que ça
- Un excellent travail d’animation
- Le mode histoire et ses défis, une bonne idée pour la rejouabilité
- Un roster de sept personnages tous différents
- La possibilité de jouer en ligne ou local jusqu’à six joueurs
- Un gameplay dynamique et jouissif
- Une très grande variété d’ennemis et de boss répartis sur seize niveaux
- Le mode arcade pour les accros aux leaderboards
LES MOINS
- Multijoueurs en ligne limité à une personne par console
- Absence de bonus “fan-service” comme une galerie d’artworks ou des filtres visuels pourtant courants dans le genre
- Peut s’avérer répétitif au bout d’un moment
Pour la liberté des Pizzas!
Cowabunga!
J’aimerai le prendre mais j’hésite, ce genre de jeu est surtout bien à 2. Seul, j’ai peur de me lasser…
je suis du même avis.
II est sur le game pass si ça peut t’aider… 😉
Si tu joues uniquement en solo (et que tu n’es pas spécialement fan des Tortues), il est préférable d’attendre une promo en effet =)
Dommage aussi qu’il ne soit pas en VF aussi (générique + voix) 😉
En tout cas il a l’air bien sympa !
Ce n’est trop gênant, il y a juste deux/trois erreurs de traduction pour quelques persos (je chipote).
Mais comme l’a souligné Antwn, la bande-son est au top 🙂
C’est surtout que pour les nostalgiques de l’époque qui ont grandi avec ce dessin animé, avoir le générique VF et les voix que l’on connait aurait été top ! Mais j’imagine que c’était trop compliqué/couteux de faire ça pour tous les pays
j’ai du mal à craquer, le BTA, ça me saoul rapidement.