Qui n’a jamais entendu parler du cavalier qui surgit hors de la nuit et court vers l’aventure au galop ? Celui que l’on dit avoir inspiré Batman ? (quand ce n’est pas le Fantôme Gris)… Le Renard, Zorro, revient dans une adaptation vidéo ludique inspirée par le dernier dessin animé en date… Il est temps d’enfourcher Tornado et de voir si le résultat est à la hauteur du justicier masqué !
Un cavalier qui surgit hors de la nuit !
Faut-il vraiment présenter Zorro ? On parle quand même d’un héros masqué qui signe son nom à la pointe de l’épée d’un Z qui veut dire Zorro… Ç a y est… ? Vous avez le générique en tête ? Parfait ! On va pouvoir continuer alors ! Le héros masqué revient donc pour un nouveau jeux-vidéo inspiré de la dernière série télévisée en date ! Un dessin animé en images de synthèse, titré « Les Chroniques de Zorro » dont la diffusion remonte à… 2015-2016. Il faut avouer que cette information a de quoi surprendre… Même si la série est encore visible légalement via certaines plateformes en ligne (dont YouTube), la dernière diffusion à la télévision remonte à 6 ans !
On ne va pas se mentir, de prime abord, c’est plutôt mauvais signe, mais qu’à cela ne tienne, nous avons enfilé le masque et la cape pour affronter les soldats du vil Commandant Monasterio ! Mais d’abord un petit point sur l’histoire qui a subi quelques modifications…
Diego de La Vega revient à Los Angeles pour retrouver sa famille, suite à une lettre de sa… Sœur jumelle (oui, oui pour de vrai), prénommée Inès. Celle-ci le somme de rentrer à l’Hacienda familiale car tout va mal ! Le vilain commandant Monasterio sans scrupules accable les habitants de taxes diverses et n’hésite pas à voler leur argent, il est également aidé dans ces vils besognes par l’avide et odieux Don Malapensa…
Il n’en fallait pas plus pour pousser le jeune Diego à endosser à la nuit tombée le costume de Zorro ! Protecteur des innocents qui n’hésite pas à ridiculiser les soldats (sans oublier le légendaire Sergent Garcia). Le jour venu, Diego joue les dandy un peu gauche, plus passionné par la littérature que par le maniement des armes. Dans cette nouvelle itération des aventures du cavalier masqué, les origines de Diego sont quelque peu différentes, sa mère est à moitié indienne et sa grand-mère est la chaman du village indien Chumash. Mais la principale nouveauté de cette version est l’apparition de la belle Inès, sœur jumelle de Diego. Celle-ci est dans la confidence des activités héroïques de son frère et n’hésite pas à l’aider dès qu’elle le peut !
Voilà, les bases sont posées, sachez que vous n’aurez pas un tel résumé dans le jeu et qu’il est préférable d’avoir vu quelques épisodes de la série pour comprendre qui est qui (même si c’est dispensable). Mais il est temps de parler du jeu en lui-même…
Court vers l’aventure au galop !
Alors voilà, l’aventure parlons-en… Alors que le jeu est inspiré par une série télé de 26 épisodes, le jeu est totalement dépourvu d’une véritable histoire… Pourtant, ça ne partait pas trop mal, avec une cinématique d’introduction qui reprenait des images de la série. Mais très vite nous avons remarqué que le montage avait été fait en express et n’avait finalement ni queue, ni tête. Pire encore, cette séquence introductive était totalement dépourvue de dialogue ! (alors qu’il s’agissait bien d’images du dessin animé). Qu’à cela ne tienne, tel le vaillant renard, nous ne nous sommes pas laissés abattre et avons débuté la partie. Libre à nous de choisir entre Diego et Inès pour aller croiser le fer.
La différence étant que Diego bénéficie d’un éclair pour un super KO en plus, alors qu’Inès dispose d’un cœur de vie en plus… Si cela peut avoir son importance au début, par la suite, nous pourrons gagner des compétences qui finiront par égaliser les capacités des deux personnages. D’ailleurs, il faut noter que visuellement, on distingue très légèrement une différence selon que l’on choisisse Diego ou Inès. Les deux portent le même costume de Zorro et disposent d’une panoplie de mouvements identiques ! Vient ensuite le choix des missions, celles-ci présentent un bref contexte d’histoire en 3-4 lignes. C’est peu, mais en règle générale les missions se suivent et… se ressemblent.
Il est toujours question de trouver un objet ou de l’or caché dans un niveau et d’affronter les soldats qui se dresseront sur votre route. Certaines missions se limiteront d’ailleurs à de seuls affrontements…
Dans la première qui fait office de chapitre de prise en main, il faut récupérer l’argent des impôts pour le redonner aux habitants.
Commence alors notre partie, le jeu se présente en vue à la troisième personne où notre personnage peut évoluer plutôt librement dans des zones semi-ouvertes. Un petit tutoriel nous invite à affronter des méchants soldats et à nous familiariser avec le système de combat qui nous a rappelé le Free Flow Combat que l’on retrouve dans la saga Batman Arkham (logique que Zorro s’inspire de celui qu’il a inspiré après tout). Malheureusement, le système est beaucoup moins bien foutu que celui du justicier de Gotham. En gros, on doit marteler le bouton Y pour frapper les ennemis et si l’un d’entre eux s’avère trop menaçant, un A apparaît au-dessus de sa tête, il suffit alors d’appuyer sur ce bouton au bon moment pour faire une esquive. Si l’esquive réussit (à 99% des cas), vous gagnez des points d’énergie qui vous permettront de déclencher une attaque permettant de faire un Super Ko. L’estoque finale sur le dernier soldat encore debout est accompagnée d’une petite animation amusante qui joue sur les effets de caméra… Le problème, c’est que celle-ci se place généralement au mauvais endroit et peut s’avérer gênante dans le cas où d’autres adversaires viendraient vers nous. Il faut alors la replacer manuellement avec le stick droit et cela nous fait perdre quelques secondes et des points de vie !
Par contre les ennemis n’attaquent jamais en même temps, c’est toujours l’un après l’autre… De ce point de vue-là, c’est très fidèle à l’animé, les ennemis ont vraiment une IA au ras des cactus. Une pensée pour le soldat rondouillard (au design du Sergent Garcia) qui lance des bâtons de dynamite sans se soucier de savoir s’il y a des amis, ennemis, ou lui-même ! (l’avantage, c’est qu’ils prendront tous des dégâts !). Vu qu’on parle des ennemis, évoquons aussi ceux avec un bouclier, par-dessus lesquels il faudra faire un saut périlleux pour les attaquer par derrière. Idem pour ceux avec une masse. On retrouvera également des soldats armés d’un fusil qu’il conviendra d’éliminer en premier lieu, une fois qu’ils vous auront dans le collimateur. Plus tard dans les dernières missions se rajouteront encore des capitaines de la garde (au design de Antonio Ramirez, pour celles et ceux qui auraient vu la série), qui s’avéreront redoutable et qui nécessiteront de préférence un super Ko pour en venir à bout !
Le Super KO, parlons-en, comme dit plus haut, celui-ci peut après avoir rempli des jauges d’éclairs (jusqu’à 5 à débloquer). Cette jauge se remplit au fil de vos combos. Cela va très vite quand il n’y a que des soldats de base, par contre la chaîne est brisée si on frappe le bouclier d’un soldat en armure. Qu’à cela ne tienne, vous pouvez également remplir cette jauge en utilisant des techniques de contre (la fameuse pression sur le bouton A). Ainsi, on se retrouvera parfois à attendre les attaques bien ordonnées de nos adversaires (l’un après l’autre, on le rappelle) pour appuyer sur le bouton d’esquive au bon moment pour faire augmenter la jauge. Cette stratégie s’avérera payante (surtout si les ennemis sont nombreux), mais bien vite lassante.
Une fois la (ou les jauges) remplies, vous pouvez lancer une attaque Super KO ou un Super KO multiple (si plusieurs jauges sont remplies et que vous avez acheté cette compétence). L’intérêt étant que Zorro lance alors une attaque impossible de contrer qui met immédiatement à terre l’adversaire qui se trouve en face de lui… (mais il n’est pas possible de locker un ennemi, alors tâchez d’orienter Zorro vers la bonne direction, pour en finir avec le bon ennemi). Petit plaisir lors du déclenchement du Super KO, cela lance une animation, différente à chaque fois, allant du Z taillé dans les vêtements des adversaires à la propulsion d’une poule qui fera frémir les méchants au point de les faire tomber dans les pommes. Rappelons-le, Zorro (tout comme Batman), ne tue pas, bien qu’armé de son épée, il se contente d’assommer ses ennemis.
Voilà pour la partie combat, mais ce n’est pas tout… Chaque niveau vous propose deux façons de l’aborder. Soit de manière discrète, soit épée à la main… Dans les faits, la seule chose qui changera sera votre point d’entrée sur la carte, au final rien ne vous empêchera de vous la jouer bourrin alors que vous avez choisi l’entrée discrète. L’occasion donc d’évoquer l’autre inspiration de Zorro, Assassin’s Creed (mais en moins bien). Ainsi, vous pourrez vous faufiler derrière vos ennemis pour les éliminer de manière discrète ou encore utiliser votre fouet (sous réserve qu’une zone « accrochable » soit à proximité, pour prendre de la hauteur et leur tomber dessus par surprise. (En y repensant cette mécanique est aussi présente dans la saga Batman : Arkham). Il sera également possible de prendre les ennemis par surprise en marchant à pas feutrés… Une jauge avec un point d’interrogation apparaîtra au-dessus de la tête des ennemis et il faudra courir se planquer quand celle-ci vire au rouge… Par contre, comme dit plus haut, les ennemis ont une IA de Cui-Cui et si vous sortez de la zone où ils étaient à l’origine, ils ne vous verront même plus… À la manière d’Ezio, vous pourrez également prendre de la hauteur à certains endroits, pour identifier des points d’intérêts… Mais cela tient plus du gadget qu’autre chose, car de manière générale, les objectifs à atteindre seront indiqués par une indication fléchée à suivre à l’écran (le GPOS d’époque quoi). Par contre, aucune map pour vous situer ! Mais à une seule (et étonnante) exception, les zones à atteindre étaient toujours bien indiquées. Une fois votre bonne action terminée, vous pourrez enfourcher votre fidèle Tornado pour galoper vers la mission suivante (par contre c’est uniquement dans les cinématiques, Tornado n’est pas « chevauchable » pendant le jeu).
Chaque niveau, au nombre de 18, propose également des objectifs secondaires à réaliser en plus, afin de gagner des points Z. Ces objectifs bonus se divisent en deux catégories : tout d’abord, les affiches à coller : chaque zone comporte des emplacements sur lesquels vous pouvez mettre des affiches (entre 4 et 5 par mission). Ensuite, il y a les objectifs Bonus du genre « Vaincre 3 adversaires par surprise », « atteindre l’objectif sans se faire repérer », « faire tomber 5 ennemis dans une botte de foin », « envoyer valser 3 ennemis contre un poteau », etc… Vous l’aurez compris, ces objectifs sont variés, néanmoins, ils sont pour la plupart assez compliqués à réaliser, la faute à la caméra qui a le chic pour se mettre au mauvais endroit pendant les phases de combat.
Toutefois, grâce aux points Z ainsi collectés, vous pourrez acheter des nouvelles compétences pour Zorro, celle-ci au nombre de 20 vous permettront d’augmenter le nombre de points de vie, de rajouter quelques attaques spéciales pour étourdir les ennemis ou encore de gagner la possibilité de faire des quadruples ou quintuples super KO à la chaîne (sous réserve d’avoir assez de jauges remplies). Ces évolutions faciliteront votre progression et leur gain se fera naturellement au cours de votre partie pour affronter au mieux les dernières missions.
Son nom, il le signe à la pointe de son épée !
Les environnements des missions seront plus ou moins variés, certaines zones brisent un peu la monotonie en proposant une zone portuaire (Attention cependant, car Zorro ne sait pas nager ! Une chute dans l’eau et c’est retour au début de la mission). Mais en règle générale, on sera toujours dans des étendues un peu désertiques, au milieu desquels se trouve un ou plusieurs grands bâtiments ou parfois des forts de garnisons. On note quand même que le rendu global du jeu est assez joli et fidèle à celui de l’animé même s’il est vrai que celui-ci est assez minimaliste également. Toutefois, l’ensemble reste assez fluide et l’effet de « popping » ne se fait pas trop ressentir, malgré les zones assez grandes à afficher. On a quand même noté quelques ralentissements durant les combats, quand le nombre d’adversaires dépasse la dizaine.
Au niveau de l’ambiance sonore, c’est du très très classique… Un peu de guitare et des sonorités salsa… Avec bruit des maracas quand notre personnage n’a plus beaucoup de vie. Par contre, à notre grand étonnement, les personnages sont totalement dépourvus de voix ! (le comble pour un dessin animé). À peine prononce-t-ils quelques grognements mais jamais un seul mot… Peut-être une histoire de droit ? En-tout-cas, il est dommage que tous les personnages soient doublés par Bernardo ! Là-dessus, on était en droit d’attendre à plus, surtout pour un jeu tiré d’un dessin-animé !
De plus, malgré l’aspect assez propre de l’ensemble, votre mission la plus délicate sera de finir le jeu ! Attention, le jeu n’est pas compliqué (loin de là), par contre il est truffé de bugs ! Plus d’une fois, nous avons retrouvé notre personnage bloqué au cours d’un combat… Celui-ci pouvait encore bouger les jambes, mais courrait lamentablement dans le vide et il a fallu abandonner la mission et reprendre du début pour continuer…
Mais le pire pour nous a été les problèmes de sauvegarde… Le jeu est équipé d’un système de sauvegarde automatique, mais il est arrivé qu’à partir de la 13ème mission, et en enchaînant les missions suivantes, jusqu’à la 18ème (et dernière), le jeu plante « pour une raison inconnue ». Pas grave, tel Zorro, le sourire aux lèvres, on se dit qu’on va reprendre notre partie à la mission juste avant le plantage… Que nenni ! RIEN n’avait été sauvegardé, il fallait tout reprendre depuis la mission 13 et le jeu plantait systématiquement sur la mission 18… Après plus d’une dizaine de tentatives (et nous n’exagérons pas), nous avons abandonné l’idée de finir le jeu. Nous avons également constaté que le mode veille de la Nintendo Switch n’était pas bien supporté. En effet en sortant la console de veille pour reprendre notre partie, il y a une latence qui donne l’impression que le jeu a planté… Mais celui-ci fini par reprendre. C’est bien la première fois que nous constatons un tel problème sur un jeu Nintendo Switch… On est franchement déçu et surpris que de tels défauts aient pu passer les tests de la version finale. Ce n’est pas parce qu’un titre est destiné aux enfants à partir de 7 ans qu’il ne doit pas être bien fignolé ! C’est franchement dommage pour une licence comme Zorro qui est finalement connue de tous les âges…
Conclusion
Bourré de bonnes idées, Zorro The Chronicles ne parvient jamais à la hauteur de ses ambitions ! L’univers graphique de la série est respecté, mais les personnages restent désespérément muets, tel Bernardo. Le mode histoire est aux abonnés absents et l’on devra se contenter des courts résumés écrits avant le lancement d’une mission… Un comble quand on sait que le jeu est issu d’une série animée ! De plus, le jeu est victime de plusieurs Bugs, dont certains nous ont même obligés à recommencer certaines missions du début… Sans oublier les gros plantages de sauvegarde, qui oblige à se refaire les 5 dernières missions pour espérer voir la fin (sous réserve que le jeu ne plante pas). C’est dommage, l’intention est là mais le résultat a de quoi laisser pantois… Quelques patchs pourraient corriger les défauts, mais en l’état, ce n’est décemment pas acceptable et nous vous recommandons d’esquiver ce jeu et de vous tourner vers le visionnage de la série TV !
LES PLUS
- Graphiquement fidèle à l’esprit de la série.
- Facile à prendre en main.
- On peut incarner Zorro.
- Sous-titré en Français.
- Les compétences et les bonus à débloquer…
LES MOINS
- Les bugs de sauvegarde qui obligent à recommencer 10 fois les mêmes missions.
- Les bugs qui bloquent votre personnage et l’empêche d’avancer.
- L’ambiance sonore plutôt simpliste.
- L’absence totale de voix.
- Le mode histoire inexistant.
- La caméra pas toujours au top.
- …mais loin d’être évident à réaliser pour certains.
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