Pensez-vous qu’un jour, les robots puissent prendre le contrôle et dominer le monde ? Voilà bien de quoi tergiverser toute une soirée entre amis ! Avant que la robotique ne s’empare de nos vies, cette dernière peut s’avérer au quotidien très utile afin de nous épauler dans diverses tâches plus ou moins rébarbatives. C’est dans cette optique très dirigée et programmée qu’il faudra se plonger aujourd’hui, afin de collaborer et concevoir un petit monde automatisé à souhait.
Édité par Curve Digital, Autonauts peut sembler bien anodin à qui ne prend pas le temps de comprendre toutes les subtilités dont il dispose. En effet, à première vue, voilà que se profile à l’horizon un énième jeu de gestion, où le joueur est invité à réinventer une société en partant de quelques bouts de bois et moult cailloux. S’il y a, certes, un fond de vérité à tout cela, la force du titre réside surtout et avant tout dans la programmation. Et là, nous pouvons vous assurer que vous allez nettement moins faire les fanfarons ! Pas de panique, nous allons en causer.
La programmation en action
Commençons par vous rassurer : Autonauts dispose d’un copieux tutoriel qui vous permettra de prendre grandement vos marques dans cette expérience, et ainsi parfaitement (enfin presque) tout comprendre pour construire de toutes pièces un joyeux petit monde avec des robots globalement volontaires. Tout repose en amont sur la collecte de multiples éléments, assez communs jusqu’ici il est vrai. Nous revoilà avec nos bâtons et nos cailloux à fabriquer des pelles et des bêches pour travailler la terre et déforester la zone. Quelques établis vont ainsi rapidement pouvoir s’additionner sur votre territoire, et bientôt, le premier robot pointera le bout de son boulon. Fabriquer des planches et des poteaux c’est sympa, mais si d’autres le font pour nous, c’est encore mieux, non ? Voilà bien tout l’intérêt de ces petites machines… N’espérez pas passer outre : si les premiers niveaux de votre civilisation peuvent se gérer en solo, il devient quasi impossible de tout contrôler une fois la population bien installée. Ou alors, vous y passerez vos jours et vos nuits (et finalement pas tant que ça, tant cela pourrait être rébarbatif !).
Et puis, la programmation ce n’est pas si difficile, il suffit simplement d’être minutieux et de ne pas aller vite… Par ailleurs, votre petit compatriote (personnage d’aide) viendra souligner qu’il est nécessaire de suivre scrupuleusement ses consignes, vous voilà prévenus ! Dans un premier temps, il vous faudra sélectionner votre petit robot, afin de lui assigner différentes tâches. Ces dernières peuvent être particulièrement diverses, de la coupe des arbres jusqu’au nourrissage de vos habitants, tout en passant par la collecte des baies du coin. Maintenant, prudence… Ne soyez pas trop gourmands. Il est en effet préférable de sélectionner une seule tâche pour un robot (ou plusieurs robots pour la même si besoin). En effet, le moindre petit couac dans l’engrenage viendra faire capoter toute la chaîne et pourrait mettre en péril votre chaîne de production alimentaire par exemple. Multipliez plutôt les robots… Vous pouvez en accueillir plusieurs centaines ! L’enseignement (ça fait moins peur que la programmation, n’est-ce pas ?) se fera par l’imitation : montrez à vos petits élèves studieux ce qu’ils doivent faire, et ils enregistreront la manœuvre. Néanmoins, ils ne doivent manquer de rien… Les outils seront assurément les premiers à vous enquiquiner (à se casser), et vous passerez vos premières heures à construire de nombreux outils pour votre petite troupe.
La prise en main peut sembler un peu difficile… Accrochez-vous. Tout se fait par le biais de raccourcis de touches et d’un curseur (un curseur un peu mou, soit dit en passant). Néanmoins, il est certain que la jouabilité du soft est rendue plus ardue sur console, d’autant plus que le tactile ne fonctionne pas. Nul doute que la programmation se montre plus rapide, et sans doute plus intuitive, sur PC. Nous reviendrons un peu plus loin sur l’ergonomie générale sur soft.
Au fil de vos expériences sur votre lopin de terre, vous serez de plus en plus enclins à construire une multitude de structures, des structures qui vous permettront d’accueillir des habitants et de leur fournir tout le nécessaire pour qu’ils ne manquent de rien. Le contenu du soft est assez impressionnant, et il faudra passer déjà quelques heures pour débloquer chaque étape de la civilisation (ou alors nous sommes sacrément nuls pour avoir eu besoin de tant d’heures… Peut-être !). La programmation elle-même a été poussée jusqu’à obtenir des robots assez doués pour qui sait les amadouer avec logique. Capables de reconnaître une zone de stockage pleine, de ne travailler que sur une zone précise et bien d’autres paramètres à découvrir, nul doute que certains joueurs vont adorer passer tout leur temps libre sur Autonauts. Quand d’autres s’arracheront les cheveux. À chacun son style de jeu !
Des modes pour tous les styles
Différents modes de jeu sont disponibles afin de s’adapter à tous les profils de joueurs (des joueurs aficionados de la programmation, tout de même !). Nous vous conseillons vivement de débuter votre aventure par la colonie et son tutoriel afin de bien prendre en main toutes les très nombreuses facettes du jeu, et gravir tous les échelons (infrastructures, communauté nomade, hameau, village, bourg, ville, et enfin la métropole).
Les fonceurs s’amuseront sur le mode Libre, où tout est ouvert et disponible, tandis que les plus audacieux seront bien hardis dans le mode Créatif et ses multiples défis.
Prise en main de la bête
Aaah… Qu’il est complexe d’offrir ce type de jeu avec une belle prise en main sur console. Les développeurs ont misé sur l’usage des touches directionnelles pour rentrer dans tel ou tel menu, et permettre ainsi aux joueurs de déambuler au gré de leurs envies dans les multiples paramètres. L’efficacité est plutôt bonne, et après un temps d’adaptation cela fonctionne… Mais quelques petites déconvenues persistent avec des cafouillages dans les touches qui peuvent rendre un peu chèvre. Rappelons-le encore de fait : calme et minutie sont de rigueur. D’autant plus que le soft se veut axé davantage sur la réussite et non sur l’échec. À condition tout de même de conserver un certain self-control lorsqu’une armée de robots perd le fil de ses actions !
Ça beau ?
Autonauts est riche en couleurs, avec des robots plutôt mignons, des animaux rigolos et des habitants assez originaux. Les textures restent néanmoins relativement datées avec un certain manque de détails. Néanmoins, votre réflexion sera tellement poussée sur d’autres aspects que cela n’aura peut-être pas de si grande importance… En revanche, un bémol certain est à apposer sur la petitesse de certains textes qui risquent de faire froncer plus d’un sourcil, notamment en mode portable.
Autonauts est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 20 euros environ.
Le saviez-vous ?
Les insectes et les machines ne font pas bon ménage ! Le terme familier de « bug » pour qualifier un problème informatique provient de la présence d’un papillon de nuit infiltré dans une machine occasionnant une forte défaillance de l’appareil !
Conclusion
Pour qui aime se prendre au jeu de la programmation, Autonauts est un « must have ». Pourvu d’un contenu respectable, de multiples bonnes idées et d’une traduction française, les petits cracs du domaine vont pouvoir s’en donner à cœur joie. De nombreuses facéties sont possibles avec les centaines de robots, et lorsque tout fonctionne, quel bonheur à observer ! Le soft ne dispose pas de graphismes incroyables mais l’ensemble est coloré, donnant lieu à de jolies petites contrées de plus en plus étendues. La prise en main demande tout de même un petit temps d’adaptation, avec quelques manipulations moins accessibles sur consoles et quelques textes peu lisibles en mode portable. Ne laissez pas trop loin vos comprimés contre les maux de tête… Vous en aurez peut-être besoin !
LES PLUS
- Un contenu diversifié, parfois même un peu surprenant.
- De nombreuses actions programmables.
- Totalement addictif pour le public ciblé.
- Une bonne traduction française.
LES MOINS
- Une prise en main pas si évidente, avec le risque d’être plus d’une fois un peu perdu.
- Une lisibilité des textes discutable en mode portable.