Le titre du jeu en dit long sur un concept bien frais (avec des glaçons et une papaille). Taqoban est en effet la contraction entre le taquin, le traditionnel puzzle en bois où l’on déplace des pièces et Sokoban, le classique jeu de labyrinthe dans lequel nous poussons des caisses en bois. Ici, le labyrinthe, un dédale de bambous, est découpé et amovible sous la forme d’un taquin, pendant que notre bonhomme, un Panda sympa, pousse des caisses vers la sortie.
Pandi Panda sont sur un bateau..
Au pays des pandas, nous avons le choix entre Xiang, mèche bleue et Tao, tifs rouge. Rien d’autre ne les distingue, en dehors de ces couleurs pour les différencier en mode co-op (excellent mode au passage, quoiqu’un peu court). Ils ont pour point commun de ne pas sauter très haut, ce qui les oblige souvent à pousser tout ce qui se trouve devant eux. Notamment, cette caisse en bois qui leur bloque le passage dans la coursive.
L’originalité de Taqoban est donc de nous proposer de déplacer les parties du labyrinthe avec comme contrainte de les glisser case après case et d’avoir un emplacement vide à proximité. Se faisant, les galeries changent du tout au tout, et l’impasse d’avant peut devenir l’horizon dégagé avec le doux vent de l’espoir. Il va falloir réfléchir un minimum pour trouver le bon chemin, parfois bien capillotracté, tout en menant ces caisses en bois vers leurs bases pour signer la fin du niveau. C’est réussi et c’est surtout particulièrement ingénieux. Nous sentons derrière le concepteur du jeu un homme de science (avec ce nécessaire petit grain de folie), qui a l’expertise du level design alambiqué et amusant. C’est une réussite d’autant plus remarquable que peu d’éléments renouvellent l’expérience tout au long du jeu : une poignée de téléporteurs, des caisses en plus, deux trois interrupteurs pour ouvrir des portes…
…Pandi tombe à l’eau…
La cinquantaine de niveaux se partagent entre plusieurs niveaux de difficulté (tutoriel, débutant, confirmé, expert et maître) et cette difficulté est idéale, idéalement progressive. Durant le jeu, il n’y a pas d’ennemis, pas de timer mais un compteur de mouvements donnant droit à des trophées.
Nous avons aussi la possibilité de rembobiner le jeu, en annulant les précédentes actions qui nous menaient droit dans le mur. Si vous êtes économe en mouvements, en sachant que seuls les mouvements de la caisse et du labyrinthe comptent (ceux de notre personnage n’étant pas décomptés), vous aurez droit au fameux bambou d’or ! Mine de rien, même avec la triche du « rembobinage », obtenir le bambou d’or n’est pas chose facile car ça se joue souvent au mouvement près.
Certains niveaux vont vous pousser dans vos derniers retranchements et nul n’aurait pu l’imaginer avant d’y jouer. Car le jeu ne paie pas de mine au premier abord : mignonnet avec des graphismes « enfantins », des musiques guillerettes et des animations élémentaires.
Panda Hero, le retour ?
Pour parler des commandes, elles sont simples mais mal pensées, à notre humble avis, par rapport à la manette Switch. Et elles ne peuvent, hélas, pas être modifiées (en dehors de l’inversion du sens du taquin). Nous sautons avec B, quoi de plus normal. Nous changeons de mode de jeu avec Y (avec un petit zoom pour bouger notre perso de près ou un dé-zoom pour taquiner le labyrinthe de loin), nous disons « pourquoi pas » même si à quelques moments, il est difficile de savoir dans quel mode nous nous trouvons. En revanche, quid du « rembobinage » avec le bouton A, ce n’est pas naturel et ça occasionne pas mal d’erreurs de commande. Pourquoi ne pas avoir utilisé les gâchettes ? C’est un mystère.
Les bugs, eux, ne font pas mystère de leur présence. Ils débarquent même, parfois, en nombre. Tantôt, ils nous font un coucou bien lourd avec un bouton qui ne répond plus (quel que soit la manette). Des fois, c’est notre personnage qui se téléporte sans raison lorsque nous déplaçons des pans du labyrinthe, quand il ne sort tout simplement pas de la zone de jeu, nous obligeant à faire un fatal reset. À d’autres moments, nous allons finir le niveau hâtivement, en activant soit même une sortie à la place de la caisse se trouvant à 50 mètres de là. Nous allons récolter au passage un bambou d’or en toc, tout en obtenant un record qui n’en est pas un… C’est vraiment dommage. Nous avons connu pire, mais les bugs sont assez nombreux et à l’heure du bilan, mesdames, messieurs les pandas, ça fait un peu tâche, et ce même si le jeu est franchement sympa à jouer.
Conclusion
En mêlant le Sokoban au taquin, Taqoban nous offre un concept à la fois « simple comme bonjour » et particulièrement ingénieux. Mine de rien, ça marche du tonnerre, et les heures défilent à mesure que notre cerveau, hautement sollicité, fume. Dommage que les bugs, nombreux et variés, entachent cette expérience forte sympathique. Sans ces satanés bugs, la note aurait gagné, pour sûr, un demi-point de plus...
LES PLUS
- Level design ingénieux
- Fort prenant
- Accessible, mais exigeant
- Très bonne durée de vie
- Le Mode Coop apporte une réelle plus-value
LES MOINS
- Le bouton A pour rembobiner ?
- Une bonne pelletée de bugs
- Des graphismes très très simples et des animations très très limitées