Après avoir réalisé un extraordinaire podcast, en tout cas d’après l’avis de ma mémé, ayant pour thème les développeurs solitaires, voici que nous arrive REDO ! de Robson Pavia, faut-il y voir un quelconque signe ? Si la réponse est cachée dans le décryptage du vol d’une nuée d’étourneaux, elle nous laisse la déception de ne pas avoir attendu une semaine supplémentaire pour vous le faire découvrir en exclusivité, car oui, il fait partie de ces jeux méconnus qui nous font aimer notre travail de testeur et voici pourquoi !
Dark Metroid Souls Vania
Notre aventure commence dans un monde ravagé. Par qui et par quoi, nous n’en savons pas grand-chose à ce moment-là. Nous survivons tant bien que mal, seuls dans ces ruines, attendant que le reste du monde s’effondre quand soudain un appel retentit. Celui-ci nous enjoint à monter dans la chapelle de lumière. De qui provient ce message et dans quel but est-il émis ? C’est aussi ce que nous allons découvrir tout au long de notre quête dans ce monde en pleine déliquescence.
Cette narration se fait à la manière de celle d’un Dark Souls. Pour en savoir davantage sur les ruines qui nous entourent et sur ce qui a mené l’humanité à son extinction, nous allons devoir parcourir les méandres qui nous entourent pour y découvrir les messages disséminés un peu partout. Ceux-ci formeront un puzzle dont la vérité émergera petit à petit.
L’ambiance générale qui en ressort est une merveille de désolation. Les cadavres desséchés jonchent régulièrement notre progression et les quelques hères qui dépérissent sur pied et qui daignent nous adresser la parole tiennent un discours à faire mourir de rire un dépressif. Bref, notre aventure commence sous le signe de la poilade débridée et nous nous demandons bien pourquoi les protagonistes de cette histoire prennent encore la peine de se lever le matin.
Nous déambulons dans ces niveaux en n’ayant qu’une vague idée imprécise de notre but : il nous faut monter le plus haut possible. Aucune carte ni indication quelconque ne viendra nous dire si nous sommes dans la bonne voie. Nous sommes complètement libres de nous perdre et de ne pas trouver notre chemin. Heureusement pour nous, le level design, à la manière de celui d’un Metroïd, est une merveille d’intelligence.
Notre progression est balisée par des impasses que nous serons en mesure de faire sauter grâce à de nouveaux outils récoltés tout au long de notre aventure. Ainsi, notre batte de combat du début de jeu sera agrémentée d’un pistolet, d’une grenade et d’autres joyeusetés du genre. Il est aussi possible de glaner des améliorations pour nos jauges de munitions et de vie, celles-ci sont bien cachées dans les méandres et les découvrir est toujours un plaisir tant nous avons l’impression de naviguer à vue dans ce monde.
Le meilleur des deux mondes
Ce monde ravagé l’est d’autant plus que de nombreuses créatures agressives et létales le foulent. Celles-ci génèrent un champ électrique qui nous empêche d’entrer en contact direct avec elles. Il va falloir trouver comment en venir à bout sans trop nous en approcher, ce qui, vu notre équipement de base et nos faibles ressources, n’est jamais facile.
Heureusement, après quelques coups bien portés, ils sont étourdis et perdent cette faculté. De même, le fait de nous lancer de trop nombreuses attaques leur fait perdre trop d’énergie qu’il leur faut alors récupérer, nous laissant les mains libres pour en venir à bout. Les tuer dans cet état est aussi le seul moyen de récupérer de précieux points de vie. Et nous voyons là venir la seconde grosse référence à Dark Souls. Les combats n’ont rien d’un défouloir et d’une maltraitance éhontée de boutons de Joy-Con. Non, dans REDO !, il va falloir nous montrer patients et futés pour trouver notre chemin, analyser les déplacements et les patterns de nos ennemis et surtout ne pas foncer comme un foufou.
Tout est fait pour nous faire sentir petit et chétif et seul notre équipement et ses améliorations nous donneront une chance de nous en sortir. Mention spéciale pour les monstres invisibles d’ailleurs, dont seul le râle nous préviendra de leur présence, tout en permettant à notre cœur de s’emballer tel celui d’un adolescent prépubère devant sa voisine de classe. Que ce soit en termes de vitesse d’exécution ou de portée, rien n’est fait pour nous aider.
Notre arme de base est lente à entrer en action et nous devons en tenir compte. Il faut terminer une action sans pouvoir l’annuler par une roulade d’esquive et nos munitions sont comptées. Peu importe le moment, le lieu et l’ennemi qui nous fait face, jamais nous n’avons cette sensation de toute-puissance qu’offrent d’autres Métroïdvania. Notre progression dans le titre de Robson Pavia se fait à la dure et ce ne sont pas les quelques points de sauvegarde placés judicieusement et surtout parcimonieusement qui viendront nous dire le contraire.
Recommence Et Détruit Ouvertement
Tout comme dans son modèle Dark Souls, notre progression n’est pas un long fleuve tranquille, mais elle est aussi empreinte de beauté. Il n’est pas rare, durant notre cheminement depuis les bas-fonds jusqu’aux hauteurs, de faire une pause et de regarder la beauté des graphismes réalisés dans un pixel art de grande qualité. Chacune des parties de la carte possède un charme qui lui est propre et c’est toujours un plaisir de déambuler dans ce monde à l’agonie.
Les monstres que nous devons affronter ne font pas exception. Chacun possède un design qui lui est propre et il existe de nombreux ennemis aux pouvoirs et déplacements bien spécifiques. Dans un style rappelant les jeux du genre survival horror, nous allons affronter des créatures issues tout droit d’un bestiaire tiré des livres de Lovecraft. Pour chacun il nous faudra déterminer l’arme qui sera la plus adaptée. Explorer REDO ! est autant une affaire de doigté que de méninges.
Notre avatar est volontairement lourd à contrôler. Hors de question ici de sauter dans tous les sens. Et si nos chutes ne sont pas fatales, elles peuvent nous envoyer vers des lieux qui eux le seront. Heureusement pour nous, les contrôles répondent parfaitement et à aucun moment nous n’avons eu à rager face à une commande qui ne répond pas. Une fois assimilé le temps nécessaire à l’exécution d’une action, tous se déroule sans aucun soucis.
Pour un projet mené en solitaire, la durée de vie est forcément l’un des points qui risque de poser un problème. Le titre de Robson Pavia s’en sort avec les honneurs, car s’il nous a fallu un bon 5-6 heures pour en venir à bout et que ce temps risque bien de fondre à 4 heures pour les joueurs doués, il est tout à fait possible, une fois la fin de notre histoire atteinte, de continuer à fouiller partout pour trouver l’ensemble des chemins et secrets dissimulés. De plus, un New Game + se débloque lui aussi, nous permettant de découvrir le jeu avec une difficulté relevée. Pour un titre disponible à moins de 10 €, le contrat est plus que rempli.
Conclusion
Avec REDO !, son développeur solitaire réussit un coup de maître digne d’éloges. En mêlant des mécaniques éprouvées sur des titres tel Dark Souls ou Métroïd, Robson Pavia nous livre un Métroïdvania de qualité à la narration réussie, à l’exploration éprouvante et aux combats techniques plutôt que frénétiques. Les graphismes en pixel art sont détaillés et réussissent même parfois à se montrer envoûtant. La bande-son angoissante suit parfaitement nos actions et les contrôles sont parfaitement pensés pour s’adapter aux limitations de notre personnage. Pour son petit prix de 10 €, il fait largement le travail et propose plusieurs heures de plaisir, un must-have pour les fans du genre.
LES PLUS
- Les graphismes en pixel art sont magnifiques et bourrés de détails
- Les combats demandent beaucoup de stratégie.
- L’exploration est toujours récompensée.
- La bande-son est angoissante juste ce qu’il faut.
- La prise en main est immédiate et plutôt bien pensée.
- Le gameplay est efficace et demande pas mal de réflexion.
- Entièrement disponible en français.
LES MOINS
- Attendez, je cherche…
note un peu genereuse, pour un meroidvania, sans map ! je pense
c’est effectivement la première impression que cela donne et puis tres vite le sentiment d’exploration prend le dessus
Super, enfin un test sur Redo! Que je lorgne depuis quelques temps maintenant…..