La St Patrick, c’est comme la tarte au flan, ça ne dure jamais assez longtemps. Heureusement, pour compenser cette injustice flagrante, les développeurs canadiens de chez HitGrab nous proposent aujourd’hui leur dernier titre Clan O’Conall and the Crown of the Stag. Un jeu aux multiples influences, et que celles-ci soient celtiques ou vidéoludiques, le résultat est un puzzle/platformer de qualité que nous allons tenter de vous faire découvrir dans les quelques lignes qui suivent.
Des mots pour le dire
À peine lancé, Clan O’Conall nous offre une cinématique pour nous expliquer quels sont les tenants et les aboutissants de sa narration. Malheureusement pour nous, ou heureusement selon notre degré d’imagination, nous assistons à une succession d’images sans aucune explication. Nous comprenons facilement que la guerre règne entre deux peuples, celui des fées et des humains sans doute. Mais à la suite d’une bataille dont le sang de trop de ces protagonistes ruisselait encore sur les collines de ce royaume, les dirigeants de ces deux peuples décidèrent de stopper là le combat et de faire la paix.
Bon, encore une fois, si la prochaine fois ils pouvaient y penser avant d’envoyer leurs citoyens respectifs se trouer la peau respectueusement, ce pourrait être avantageux pour tout le monde, mais qui sommes-nous pour juger ? Et puis, nous vous avions prévenu, aucun texte ne nous explique quoi que ce soit, alors forcément, nous brodons un peu sur cette cinématique. D’ailleurs vous ai-je parlé de ma tante Hortense ? Hein ? L’histoire, ah oui.
Donc pour sceller cette amitié naissante, ils forgent ensemble la couronne du cerf. Celle-ci devient le symbole de l’unité entre ces deux peuples. Les années passent, mais, car oui, il y a un mais sinon le jeu serait déjà fini, à moins de mettre en place un jeu de gestion peut-être… mais nous nous égarons encore ! Mais un être maléfique donc n’est pas en osmose avec tout cela, un tour sur la fiche du jeu et nous apprenons que ce vil personnage n’est autre que la reine des démons, la fameuse Caoránach.
Pour augmenter son propre pouvoir, elle lance une révolte avec ses hordes démoniaques contre le roi des humains, notre propre père ! Celui-ci, voyant sa vie mise sérieusement en danger, se retrouve rapidement dans un cristal de stase pour son propre bien et aussi pour ajouter un obstacle entre la reine démoniaque et la couronne, nous laissant ainsi le temps d’intervenir pour mettre un terme à cette tentative de putsch.
Qui sommes-nous ? Les trois enfants du roi ! Une archère, Clakshot, maîtrise du tir en suspension et autre acrobatie. Un maître épéiste, Kilcannon, adepte du découpage en fine tranche de ses ennemis, et enfin Haggish, la brute capable de déblayer les passages semblant bloqués. Une fratrie unie et soudée par un but commun, sauver notre géniteur et la contrée d’Hibernia ! Ouf, c’est fini pour l’histoire. Alors oui, celle-ci ne casse pas trois pattes à un canard irlandais, et elle manque cruellement d’un narrateur, laissant présager d’un manque de moyen important. Heureusement pour nous, la suite est bien plus intéressante.
The Lost Guacameling
Une fois le premier niveau passé, nous découvrons un gameplay aux influences doubles. Notre avatar est l’épéiste du groupe. Il nous permet de nous familiariser avec les commandes. Se déplacer, esquiver, frapper puis enchaîner avec une attaque spéciale ou un combo se font de manière parfaitement naturelle. De plus la position de la caméra nous rappelle vraiment les heures passées en compagnie du Luchador. Les combats ont un côté frénétique plaisant tout en restant technique.
Nous découvrons très vite aussi la capacité de nos trois frères et sœurs de prendre la place active en un unique appui sur les touches R ou L. Il nous ait alors possible de choisir le combattant le plus adapté aux ennemis qui nous font face. Un volatile difficile à atteindre, facile Clakshot va s’en occuper avec son arc. Une brute épaisse cachée derrière un bouclier, pfff, Haggish et sa force pure en feront rapidement des allumettes. Un lanceur de projectile, c’est au tour de Kilcannon et de son bouclier de s’illustrer pour effectuer un retour à l’envoyeur fatal.
Il nous faudra donc maîtriser parfaitement les atouts de nos combattants et savoir les invoquer au bon moment pour détruire notre cible tout en gérant l’ensemble des autres monstres présents. Leur nombre diminuera ainsi petit à petit jusqu’à ce que la sortie de l’arène se débloque. Le résultat est extrêmement agréable à prendre en main et le changement immédiat de protagoniste est très simple à effectuer, nous offrant des combats techniques et précis.
Mais ce n’est qu’une des trois phases de gameplay qu’il va nous falloir maîtriser pour sauver Hibernia. Très rapidement nous débloquerons des capacités spéciales pour nos héros. Ainsi Kilcannon pourra effectuer des dashs et exploser ce qui lui fait face, lui permettant ainsi de s’ouvrir des passages. Haggish pourra soulever des objets pour les lancer et Clakshot utilisera un grappin. Tous ces éléments seront alors utiles pour avancer dans des phases de plateformes bien pensées dont le level design est irréprochable.
Des objets plus ou moins cachés nous demanderont d’enchaîner ces capacités spéciales, tout en changeant de personnages, pour pouvoir être atteint. De quoi offrir un challenge intéressant aux amoureux du genre. Enfin, chaque monde possède son niveau spécial sanglier géant. Dans celui-ci, il nous est impossible de revenir en arrière et il va falloir avancer sans effectuer aucune pause, sous peine de se faire écraser violemment. L’équilibre entre les phases de combats et ces phases de plateformes est bien dosé. L’un ne prend jamais l’avantage sur l’autre et les niveaux à parcourir, en dehors de ceux concernant le sanglier ou les boss sont assez long, il faut compter à chaque fois sur un bon 21 à 30 minutes pour en voir le bout.
Enfin, régulièrement, pour conclure un niveau, il nous faudra réussir un passage en forme de puzzle. Pour venir à bout de ceux-ci, il faudra utiliser les compétences aussi bien athlétiques que létales de nos compagnons et comprendre dans quel ordre les mettre en application pour réussir à débloquer la voie et ainsi accéder à la suite de notre aventure. Jamais très difficiles, ces phases viennent rompre sympathiquement le rythme mis en place et apportent un petit plus à nos déambulations.
C’est ici que le sel tique
Pour accompagner ce gameplay déjà bien attrayant, les graphismes sont en parfaite adéquation avec l’univers dans lequel notre aventure prend place. Basée sur le style celtique que nous pouvons retrouver dans les enluminures du moyen âge, nous retrouvons cette pâte mariant forme géométrique et sens du détail. Ainsi, nos protagonistes évoluent dans des décors chargés en élément et cela sur plusieurs plans. Heureusement, le tout reste toujours parfaitement lisible et fluide.
Les monstres à affronter ont chacun leur propre design et surtout leur propre schéma d’attaque. Depuis le mort vivant de base, qui ne servira que de chair à canon, jusqu’au volatile crachant un liquide corrosif, il y a un grand nombre d’individus peu recommandables qu’il nous faudra comprendre avant d’en venir à bout sans perdre nos précieux points de vie. Notons d’ailleurs que si chacun de nos héros a sa jauge propre, si l’un d’entre eux meurt, la mission s’achève automatiquement et nous revenons alors à l’un des nombreux points de sauvegarde. Ainsi, sans être simpliste, le challenge est toutefois présent mais il reste à la portée de tous.
Les combats de boss sont eux aussi très bien menés. Chacun d’entre eux possède un nombre intéressant d’attaques qu’il nous faudra apprendre à éviter. Une fois celles-ci esquivées, nous pourrons tabasser joyeusement un ennemi déconcentré. C’est à ce moment-là que nos combos sauront se montrer dévastateurs.
La musique est en parfaite adéquation elle aussi. Composées par les compositeurs, eux aussi canadiens, de chez Moonwalk Studio, les pistes disponibles peuvent se montrer aériennes lors des phases d’exploration et bien plus enlevées lors des moments de tension dus à nos affrontements. Il est juste regrettable que le nombre de morceaux soit assez limité et que nous tournions assez vite en rond.
Du point de vue de la durée de vie, le résultat est largement à la hauteur de la petite somme à dépenser pour profiter du titre de HitGrab, à savoir 6,19 €. Avec ses vingt niveaux répartis en trois mondes, il faut compter sur un bon cinq heures pour en voir le bout. Durant ce temps, nous pourrons collecter l’ensemble des collectibles à ramasser pour ensuite les dépenser dans le but d’acquérir de nouvelles compétences et autres combos pour nos aventuriers.
Conclusion
Le studio canadien HitGrab continue son petit bonhomme de chemin en nous proposant une aventure celtique empruntant autant à Guacamelee qu’au vénérable The Lost Viking. Le résultat est un puzzle platformer à l’action intense qui n’a rien à envier à ses concurrents. Ses mécaniques de gameplay sont nombreuses et les différentes phases de jeu, combats/plateformes/énigmes, s’enchaînent toutes parfaitement. Dans un univers graphique qui utilise magnifiquement les codes de l’art celte, nous regrettons seulement que sa narration soit un peu en retrait. Pour le reste, c’est un quasi sans faute que nous vous recommandons chaudement.
LES PLUS
- L’univers graphique est magnifiquement maîtrisé.
- La bande-son colle parfaitement à l’ambiance.
- Le gameplay mêlant combats, plateformes et énigmes est parfaitement équilibré.
- Chacun de nos trois héros a ses forces et ses faiblesses.
- Chaque personnage a son utilité et il faut régulièrement en changer.
- La montée en puissance de nos avatars est régulière et agréable.
- Le bestiaire est varié autant en termes de pattern que de design.
- Le choix de coups supplémentaires nous permet de personnaliser notre façon de jouer.
- La durée de vie est plus que correcte vu le prix.
- Les contrôles répondent parfaitement à nos sollicitations.
- Les objets cachés ajoutent au plaisir de la phase plateforme.
- Le challenge est adapté à tous les types de joueurs.
LES MOINS
- Le nombre de pistes pour la bande-son est un peu trop faible.
- Les différentes saynètes auraient mérité un narrateur.
Merci pour vos articles ils permettent de faire un peu le tour de l eShop de Nintendo qui est bien fourni !
Et je trouve important de se faire un avis sur ces « petits jeux » qui ne sont pas sur le devant de la scène.