La collection Neo Geo Pocket Collection propose régulièrement de nouveaux titres. Aujourd’hui, nous allons nous intéresser à ce que l’on pourrait considérer comme la réponse de SNK aux Pokémon (oui, rien que ça). Lustrez votre mecha et partons explorer Rhafiace !
Un moteur à énergie cristalline
Vous commencerez votre partie avec le choix entre un avatar humain, Forester (peuple de la forêt), Mariner (peuple de l’eau), Birdian (peuple des airs), ou encore Lizardman (peuple des montagnes). Chaque peuple a une affinité avec un élément (feu pour les humains, bois pour les Forester, eau pour les Mariner, air pour les Birdians, et pierre pour les Lizardmans.), cela aura un léger impact sur la suite, mais nous y reviendrons plus tard. Vous serez ensuite libres de choisir le sexe du pilote de votre Unitron et de l’ingénieur qui vous accompagnera. Une fois la sélection faite, un résumé vous présente la situation… L’action se déroule sur la planète Elscea, un monde qui a souffert d’une terrible guerre durant de longues années. Mais un jour, un météore tomba du ciel et atterrit dans le lac de Tridiss, le plus grand continent d’Elscea, le vaporisant instantanément. Les débris de ce météore, baptisé Unitice, sous la forme de cristaux, se sont répandus à travers tout le royaume. Ces derniers se sont avérés être une nouvelle source d’énergie illimitée, les « Uni-Trons ». Grâce à eux, les hommes ont pu développer de puissants robots de combat, les UNITRONS, et ainsi remporter la guerre et faire place à une nouvelle ère de paix.
Notre histoire débute alors 199 ans plus tard… Les UNITRONS ne sont plus utilisés comme des armes, mais ont trouvé d’autres utilités… La plus populaire est le tournoi des Unitrons qui se tient chaque année à Rhafiace. Les pilotes d’Unitron s’affrontent pour se disputer le titre de « Maître des maîtres », et c’est à notre avatar qu’il revient de monter les échelons pour obtenir le titre suprême…
Voilà pour le résumé de l’histoire qui finalement n’aura que peu d’impact sur la suite. Malgré une introduction prometteuse, notre objectif final se réduira à devenir « le meilleur pilote d’Unitron ».
Un jour je serai le meilleur pilote !
Vous commencerez alors votre partie dans l’atelier, avec votre ingénieur. Celui-ci vous recommande d’aller faire un petit tour en ville, le temps qu’il mette les derniers coups d’écrou à votre Unitron. Qu’à cela ne tienne, vous pourrez alors évoluer dans la ville via un menu rappelant les Visual Novels. La ville fait office de HUB principal, vous y retrouverez votre atelier, dans lequel vous pourrez équiper et améliorer votre Unitron. Vous trouverez également un magasin, dans lequel vous pourrez acheter des objets ou de nouvelles pièces pour votre Unitron. Il y a également l’arène, où vous devrez vous rendre pour affronter d’autres pilotes d’Unitron et espérer remporter le titre de maître des maîtres (nous en reparlerons plus tard). Et enfin, il y a le centre-ville avec sa taverne et ses jardins, où vous pourrez rencontrer d’autres personnages et échanger avec eux (enfin, c’est surtout eux qui parleront). Ces échanges seront parfois l’occasion de gagner quelques points, ou même des techniques supplémentaires au fil de votre progression dans le jeu.
Une fois le tour de la ville terminé, votre ingénieur vous informe que votre Unitron est fin prêt pour l’exploration. Vous pouvez alors l’équiper (avec le peu d’armes à votre disposition pour commencer) en lui affectant une arme différente à gauche et à droite, chaque bras correspondra alors à une attaque différente. Une fois parés, vous serez alors libres de découvrir la carte du monde, divisée en quatre zones, chacune ayant un lien avec une affinité (le vent, la terre, l’eau, et le bois). En tout, il existe sept affinités différentes (le feu, la lumière, et l’ombre se rajoutent à celles citées juste avant). Chaque affinité a ses forces et ses faiblesses ; ainsi, un Unitron équipé avec des armes ou une affinité de type feu sera plus efficace contre des ennemis de type bois, mais prendra plus de dégâts contre un ennemi avec une affinité de type eau. Il conviendra donc d’équiper votre Unitron en fonction des zones que vous comptez explorer.
Dès le début, vous pourrez explorer à votre guise l’une des quatre zones proposées. Évidemment, celles-ci sont liées à l’une des affinités (vent, terre, eau et bois). L’exploration se fait en vue de dessus (comme dans Pokémon), et vous demandera d’évoluer dans des secteurs générés « aléatoirement »… En fait, chaque zone est découpée en sept secteurs à la difficulté allant crescendo. Ces secteurs seront différents à chacune de vos visites, mais vous constaterez rapidement qu’ils ne sont pas générés de façon procédurale (on était seulement en 1999 lors de la sortie du jeu), mais juste dans un ordre différent à chaque fois.
Bien évidemment, ces secteurs ne sont pas des plus accueillants, et vous devrez affronter un nouveau monstre tous les quatre pas (un peu comme si vous évoluiez constamment dans les hautes herbes). Commence donc alors une phase de combat où vous aurez le choix entre vos deux attaques (car vous avez deux bras)… Vous en apprendrez des nouvelles au cours de votre avancée dans la partie. Libre à vous donc d’attaquer, ou d’utiliser des objets (pour récupérer vos points de vie, ou alors pour utiliser des objets avec des effets vous donnant des bonus d’attaque temporaire ou des malus pour les ennemis), ou encore recharger votre énergie (indispensable pour lancer des attaques). Chaque combat ainsi remporté vous fait gagner des points d’expérience, vous donnant un « meilleur contrôle » sur votre Unitron ainsi que de l’argent que vous pourrez ensuite dépenser dans la boutique contre des objets… Ou de nouvelles armes à développer…
Développez-les toutes !
Nous allons maintenant évoquer le cœur du jeu, ce qui fait que nous avons pu un peu le comparer à Pokémon… Nous l’avons dit plus haut, notre pilote gagne des points d’expérience au gré de ses combats… Mais qu’en est-il de notre ingénieur alors ? En effet, celui-ci dispose également d’une statistique relative aux points d’expérience ! Mais pour la faire évoluer, il ne pourra pas compter sur les combats, mais sur les développements !
En effet, la force du jeu est de pouvoir faire évoluer les armes dont dispose notre Unitron. Pour ce faire, il faudra associer celles que l’on possède avec des matériaux. Ces derniers sont de plusieurs niveaux, à commencer par l’acier, en passant par le Mithril, et d’autres encore plus légendaires comme le Zeus… La combinaison de ces matériaux avec les armes permettra d’obtenir un équipement encore plus puissant, et fera alors gagner de l’expérience à votre ingénieur. Mais bien entendu, les combinaisons faisant appel à des métaux rares demanderont un ingénieur avec un niveau plus élevé pour réussir les combinaisons les plus « rares »… Attention toutefois à avoir un taux de réussite élevé avant de valider une combinaison, car en cas d’échec, les matériaux et les armes utilisés seront perdus… Évidemment, le pourcentage de réussite est indiqué avant validation, et vous pourrez abandonner une idée afin d’éviter une perte (ou alors utiliser la technique de la sauvegarde juste avant la combinaison pour revenir facilement en arrière en cas d’échec).
Une fois votre arsenal fabriqué, vous pourrez équiper votre Unitron afin qu’il obtienne les meilleures statistiques. Celles-ci sont divisées en six points. Les points de vie (HP), les points d’énergie (EP) qui vous permettent de lancer des attaques, les points d’attaque (AP) qui correspondent à la puissance de vos coups, les points de défense (SP) qui augmentent la solidité de votre armure, les points d’agilité (RP) qui vous garantissent de pouvoir porter des coups sans les manquer, mais aussi votre capacité à les esquiver, et enfin des points de mouvements (MP) qui permettent de déterminer qui attaquera le premier. S’ajoute évidemment le principe des affinités en fonction des ennemis que vous risquez de rencontrer. Le développement des armes est un élément essentiel du jeu si vous souhaitez progresser… En effet, pour rendre votre Unitron plus fort, votre Ingénieur doit gagner en expérience…
À vous donc de trouver le meilleur équilibre pour avoir le meilleur des Unitrons et espérer devenir le champion de l’arène ! Par contre, cela s’accompagnera forcément par des allers-retours dans les différents secteurs (et dans les arènes) pour gagner de l’argent et collecter de nouveaux matériaux.
Devenez le maître des maîtres !
Outre l’exploration dans les quatre zones (une cinquième s’ouvre à vous une fois les quatre initiales terminées), il y a l’arène où vous affronterez d’autres Unitrons pour espérer devenir le maître des maîtres… Le fameux rang au-dessus du rang S ! Mais avant cela, il y a six échelons à gravir (allant du rang E au rang S). Chaque titre remporté vous permettra d’obtenir une grosse somme d’argent, mais aussi de débloquer des techniques supplémentaires. Le principe des arènes rappelle encore une fois Pokémon, avec sa suite d’affrontements contre des ennemis un peu plus « musclés » avant d’atteindre le combattant le plus fort de chaque grade. La particularité du mode arène, contrairement au mode exploration, est que vous ne pourrez pas recharger votre énergie entre deux affrontements, cela se fera forcément au prix d’une action pendant un combat. Il faudra donc faire le plein d’énergie avant de se lancer à l’assaut du titre de maître, et penser à refaire le plein au bon moment (il n’est évidemment pas possible de fuir pendant les combats d’arène ; par contre, vous pouvez abandonner et perdre par la même occasion l’argent investi pour participer au tournoi).
Sachez par contre qu’il est possible de refaire les matchs d’un rang inférieur, si vous voulez gagner de l’argent « rapidement ».
Vous constaterez assez vite que pour progresser, il est indispensable de refaire toujours les mêmes actions pour gagner des points d’expérience, de l’argent et du matériel. Vous pouvez également revendre le fruit de vos trouvailles au marchand pour acheter de nouveaux équipements.
Unitron, paré pour l’action !
Un petit mot sur le côté technique du jeu. Si vous avez déjà joué à d’autres jeux de la gamme, vous ne serez pas déroutés. Il est toujours possible de changer l’affichage pour appliquer un filtre « rétro pas beau », vous pouvez changer le skin de la Neo Geo Pocket, ou encore mieux, le faire disparaître complètement et zoomer afin que l’affichage du jeu occupe au mieux l’écran de votre console. Le mode fenêtre, faisant apparaître la Neo Geo Pocket, vous permet de jouer en mode tactile (comme si vous aviez une Neo Geo Pocket Color entre les mains), mais cela tient plus du gadget qu’autre chose.
Comme dans tout bon émulateur, vous pouvez revenir quelques secondes en arrière, et vous pourrez consulter le scan du manuel du jeu donnant les commandes (en anglais seulement).
Pour le reste, le jeu accuse forcément le poids des années, et les zones à parcourir ne sont pas très variées… Seuls la couleur et quelques éléments du décor vous feront comprendre que vous êtes dans une zone aquatique ou boisée. Les phases en Visual Novel sont relativement jolies (dans le contexte de l’époque), et il est plaisant de voir l’apparence de notre Unitron changer en fonction de la façon dont il est équipé. Par contre, les effets utilisés pour les différentes attaques restent très classiques et ne risquent pas de vous exploser la rétine. D’un point de vue audio, les musiques sont assez répétitives, mais finissent par se faire oublier. Au final, l’ensemble n’était pas mal pour l’époque, mais fait un peu pâle figure maintenant.
Conclusion
Donnant les bases d’une histoire intéressante, Biomotor Unitron finit par la laisser rapidement de côté pour ne conserver que le côté combat et exploration… C’est dommage, car les personnages rencontrés semblaient intéressants. Graphiquement, on reste dans du rétro gaming, mais le jeu vous demandera quand même un certain nombre d’heures si vous souhaitez compléter l’ensemble de votre Poké… Armurerie ! Par contre, l’absence d’un réel fil rouge au niveau de l’histoire fait que le jeu se prête bien au mode portable. Le mode arène et les donjons (pauvres en apparence) et assez courts à explorer (sous réserve d’être bien équipé). Nous pouvons donc y revenir facilement, le temps de quelques combats et d’un développement avant de repasser à autre chose. Toutefois, nous regrettons que l’histoire ne soit pas plus développée et que l'on n’ait finalement pas eu le droit à un remake du jeu… Ce concept avec un mecha à faire évoluer nous ayant semblé intéressant… Le concept est là, mais pour le même prix, vous trouverez des titres plus intéressants !
LES PLUS
- Les armes à faire évoluer.
- Les possibilités de personnalisation de notre mecha.
- On peut piloter un mecha.
- Les nombreuses évolutions possibles (131).
- Facilement sortable pour jouer 5 minutes sans se prendre la tête.
LES MOINS
- L’histoire quasi inexistante.
- Le manque de diversité graphique des différentes zones.
- Le prix.
- La répétitivité des actions à faire pour progresser.
- Entièrement en anglais !