Sorti il y a an sur les autres supports, le lapin au poing d’acier, fidèle à son congénère le lapin blanc arrive un peu en retard sur Nintendo Switch ! L’occasion pour l’équipe de l’avoir bien retravaillé ? Dans la jungle des Metroidvanias, un lapin saura-t-il se faire une place ?
Ce matin, un lapin…
F.I.S.T. Forged In Shadow Torch est un jeu développé par un studio indépendant de Shangai appelé TiGames. Le jeu est sorti en septembre dernier sur PS4/5 puis sur PC en octobre. C’est donc un peu moins d’1 an plus tard, que le jeu débarque sur Nintendo Switch.
F.I.S.T. Forged In Shadow Torch est un metroidvania se déroulant dans un univers « Dieselpunk »… Pour celles et ceux au fond qui veulent briller lors du prochain de famille, on vous explique le concept ! Le Dieselpunk est un dérivé du Steampunk, le terme est récent et date de 2001. Il a été inventé par un certain Lewis Pollack pour découvrir son jeu de rôle papier, Children of the sun. Vous êtes sans doute plus familier avec le Steampunk qui utilise généralement des technologies basées sur les machines à vapeur, dans une ambiance victorienne (l’œuvre de Jules Verne fourmille d’ailleurs d’inventions steampunk). Et bien le Dieselpunk fait généralement référence à une uchronie un peu plus récente, avec des moyens de transport qui fonctionnent à l’essence. Généralement on y retrouver une ambiance de film noir, avec un soupçon de nucléaire ou d’une énergie nouvelle qui pourrait tout faire basculer dans un monde en proie à une dictature que n’aurait pas reniée un certain Adolf. Bref, pour simplifier, le Dieselpunk c’est du Steampunk beaucoup plus poisseux et sombre… (Voilà, vous êtes parés pour le repas de famille de ce week-end !)
Parlons donc rapidement de l’histoire du jeu, qui vous fera incarner Rayton, un lapin vétéran qui était un pilote de mécha d’élite, avant que le peuple Faunyen ne perde la guerre contre les chiens d’aciers… Las, Ray, gloire militaire du passé, noie désormais sa déception dans un bar en buvant des jus de carotte avec son meilleur pote, Urso dans un rade de Torch City… Mais voilà qu’un jour, Urso est embarqué sans raison par les chiens d’acier ! Il n’en fallait pas plus pour rendre sa motivation d’antan à Ray… Et c’est équipé du poing restant de son mécha, que venait de réparer Urso, que le lapin héroïque se lance dans une quête pour sauver son ami qui s’avérera un simple voile devant une histoire bien plus grosse, où il rencontrera d’autres personnages, dont la mystérieuse chatte Q qui pour sa part recherche l’étincelle qui pourrait tout faire basculer…
Nous n’en dirons pas plus sur l’histoire et vous laisserons le soin de la découvrir lors de votre partie ! Sachez que celle-ci est racontée via des cinématiques très réussies et que l’histoire s’avère plutôt plaisante à suivre (malgré son côté prévisible).
La technique du poing d’acier
On le disait plus haut, le jeu est un metroidvania tout ce qu’il y a de plus classique (il y a même un fouet). Notre personnage commence sa progression avec le strict minimum (de son mécha de combat, il ne reste que le poing), mais cela s’avérera suffisamment efficace pour avancer et mettre à mal les vilains chiens d’aciers qui ont pris le pouvoir ! Bien évidemment, comme dans tout bon métroidvania qui se respecte, notre personnage gagnera en compétences (nécessaires) pour avancer dans l’immense labyrinthe que forme Torch City et ses environs. Très vite notre cher Ray sera capable de faire un double saut et un dash qui s’avéreront bien vite indispensables dans les phases de plateformes. Certaines s’avéreront assez délicates et il faudra parfois s’y reprendre à plusieurs fois pour bien avancer. Mais les points de sauvegarde/reprise sont assez réguliers et vous recommencerez généralement assez proche du lieu de votre échec.
Outre les compétences « classiques », notre lapin de guerre pourra également découvrir deux nouvelles armes principales (en plus du poing) qui trouveront leur utilité dans des séquences allant au-delà du simple combat (pour se déplacer sous l’eau par exemple). Chaque arme récupérée est améliorable via des transformateurs placés çà et là dans les niveaux. Ces derniers vous permettront de faire le plein de vie et d’énergie, mais aussi d’acheter de nouvelles techniques propres à chacune des armes. Bien évidemment il faudra collecter de l’argent au préalable, soit en battant des ennemis, soit en trouvant des emplacements secrets dans les niveaux. Certaines techniques plus performantes nécessiteront également d’avoir un « disque dur » en plus. Ces derniers font partie des collectibles cachés dans les niveaux. Ces techniques supplémentaires sont autant de nouveaux combos dévastateurs qu’il faudra apprendre pour défaire ses adversaires. En effet, le titre ajoute une petite dimension Beat’em up plutôt sympa, avec des combos intéressants et variés entre les différentes armes. En vous entraînant, vous pourrez même enchaîner les coups et les armes !
Cela s’avérera fort utile, car certains ennemis s’avéreront assez retors, surtout les Boss. Entre des Grenouilles Robots Ninjas ou des chiens robots samurais… il y a de quoi faire (même si, au final, les ennemis sont principalement des robots canins). Il conviendra donc de bien comprendre et apprendre les patterns de nos ennemis pour les vaincre en perdant le moins d’énergie possible !
Bien évidemment, vous pourrez user (sans abuser) de coups spéciaux un peu plus puissants, mais qui vous coûteront un peu de barre d’énergie. Mais comme dans tout bon beat’em up qui se respecte, celle-ci se recharge automatiquement au fil de vos coups.
En plus des armes principales que nous venons d’évoquer, Ray est capable d’utiliser des capacités secondaires, comme un tir de Fusil à pompe ou encore une gorgée de jus de carotte pour reprendre des forces. Mais comme pour les coups spéciaux, l’utilisation de ces capacités aura pour effet de consommer une barre d’énergie dédiée. Celle-ci se rechargera en trouvant les bons items parfois cachés, parfois dans les débris que laisse un ennemi en explosant, ou alors en allant refaire le plein dans un point de sauvegarde.
En règle générale, votre personnage répond parfaitement bien, que ce soit dans les déplacements ou dans les enchaînements de coups. Nous n’avons pas eu de trop mauvaises surprises, si ce n’est parfois quelques soucis de collisions lorsque les ennemis étaient nombreux… On a parfois eu l’impression de les toucher alors que visiblement non… Par contre, eux ne nous ont pas manqué ! Rien de trop gênant, le problème nous a semblé aléatoire et surtout lors de l’affrontement contre un duo de boss en particulier. Pour le reste l’utilisation des compétences durant les déplacements se fait de façon très intuitive.
Bienvenue à Torch City
Un petit mot maintenant sur l’ambiance globale du titre et surtout les zones parcourues. L’ensemble du jeu baigne dans une atmosphère qui fait très film noir (c’est propre au genre Dieselpunk), le tout mâtiné d’une pointe de Japon féodal, avec ses samurais, ses ninjas, la décoration et les affiches ornées de Kanjis et bien évidemment son marchant de nouilles revigorantes ! C’est également sans oublier le maître d’arts martiaux – Maître Wu, un raton laveur avec sa moustache de sage.
Les différents secteurs qui composent Torch City feront preuve d’une diversité bienvenue, allant de la ville à la prison, en passant par les égouts et la mine, sans oublier des passages sous-marins relativement réussis. L’une des forces du titre est de réussir à renouveler les environnements et la façon de les appréhender ce qui évite de créer la lassitude ! Nous avons franchement été séduits par l’ambiance qui se dégage du titre… Les animaux remplacent les humains, mais l’univers n’est pas plus doux pour autant…
Au niveau de l’exploration toujours, sachez que la carte est d’ailleurs très très vaste et il faudra bien plus de 10h de jeu pour voir la fin de l’histoire et encore plus si vous souhaitez récupérer tout ce qu’il est possible de ramasser… Disques Durs, Graines de plantes, posters, extraits de PV, etc… Il y a de quoi faire ! On n’hésitera donc pas à revenir sur nos pas pour découvrir des zones jusqu’alors inaccessibles, car nous n’avions pas encore les bonnes capacités. Qui dit grande carte dit forcément téléporteurs ! Rassurez-vous, ils sont également de la partie et vous permettront de rejoindre un bout à l’autre de la carte, sans avoir à tout faire à pattes…
Les interactions avec les autres personnages vous permettront également de débloquer certaines compétences, donc n’hésitez pas à taper la causette avec les autres personnages que vous croiserez… Même si ces derniers ne vous offriront pas forcément une quête secondaire, gardez en tête que la quête principale sera bien suffisante à vous occuper.
Il y a un lagomorphe en liberté…
Il est temps de parler un peu technique (mais pas de combats). Comme nous le disions en introduction, le jeu arrive un peu moins d’un an plus tard sur Nintendo Switch, alors est-ce que les développeurs ont mis ce temps à profit pour offrir un portage de qualité ? La réponse n’est pas forcément équilibrée… On vous explique ! Le jeu est en 2.5D (les décors et les personnages sont en 3D, mais on se déplace de gauche à droite et de haut en bas), le tout est servi par l’Unreal Engine… jusqu’ici tout va bien… L’ensemble est même relativement fluide et tourne régulièrement à du 30 FPS, le problème, ce sont les textures ! Celles-ci sont beaucoup moins réussies que dans les autres versions. Moins détaillées, il arrive même qu’elles s’affichent parfois avec une demi-seconde de retard. Étonnamment, nous n’avons constaté ce problème qu’en mode portable. En effet, en mode docké, le jeu tourne sans ralentissements et sans retard d’affichage des textures. En mode portable, c’est différent… Il arrive que, lorsque beaucoup d’ennemis envahissent l’écran, il y ait quelques saccades… On ne tombe pas dans un diaporama, mais cette petite latence est surprenante (surtout qu’elle n’existe pas en docké !). Visuellement les cinématiques sont très belles, mais n’utilisent (heureusement ?) pas le moteur du jeu.
Au niveau des décors, on apprécie de voir que dans le fond, « il y a de la vie », surtout en ville (à Joffre City) et on regrette presque de ne pas pouvoir aller vers l’arrière-plan. Certains environnements (sous-marin par exemple) offrent un joli rendu, alors que d’autres comme la prison sont un peu plus austères. Tout ne doit pas toujours être parfait, mais la différence est parfois flagrante entre deux environnements.
D’un point de vue sonore par contre, c’est du beau travail. La bande-son parfois rock, parfois jazzy, est teintée de sonorités japonaises, offrant un mélange détonant, mais appréciable à l’oreille. Chaque zone bénéficie d’une ambiance sonore qui lui est propre. D’ailleurs l’un des plus de la version Nintendo Switch est de proposer l’album avec toutes les musiques du jeu écoutable librement. (Par contre le format pour lire n’est pas des plus ergonomique. On peut juste lancer l’écoute sans pouvoir pour autant avancer ou reculer dans les pistes, dommage !). Les bruitages sont quant à eux suffisamment convaincants pour faire ressortir une réelle impression de puissance à mesure que l’on enchaîne les coups.
Au niveau des autres ajouts annoncés, cette version Nintendo Switch propose un artbook numérique blindé d’illustrations et de croquis préparatoires, attention toutefois aux spoilers ! Celui-ci permet de voir le travail minutieux effectué sur certains décors (généralement il s’agit de ceux que nous avons le plus appréciés dans le jeu). L’autre nouveauté est l’ajout d’un mode facile accessible dès le début et d’un mode Boss Rush qui se débloquera une fois le jeu terminé une première fois. Ces « bonus » sont toujours bons à prendre, d’autant plus que le jeu n’est pas proposé au prix fort, on apprécie donc le geste.
Conclusion
Bien que voulant boxer dans la même catégorie que Metroid Dread, F.I.S.T. Forged In Shadow Torch souffre de ses textures un peu baveuses et de quelques ralentissements (surtout en mode portable). Samus peut dormir sur ses deux oreilles, le lapin n’arrivera pas à la déloger de son trône. Il n’en demeure pas moins que malgré ces quelques soucis techniques (surtout en mode portable), le jeu reste un metroidvania très recommandable et avec une durée de vie solide pour les fans du genre !
LES PLUS
- L’univers du jeu façon « DieselPunk ».
- L’ambiance générale qui en découle.
- L’histoire et les jolies cinématiques.
- L’évolution progressive de notre lapin.
- Facile à prendre en main.
- Le côté Beat’em up.
- Intégralement sous-titré en Français !
LES MOINS
- Les textures un peu fadasses qui mettent parfois une mini seconde à s’afficher.
- Les ralentissements en mode portable.
- Certains passages de plateformes assez délicats.
- Impossible de passer les cinématiques, parfois un peu longues.
- Quelques soucis de collision.
- Les temps de chargement un peu longuet (45 secondes) entre les zones
- Certains Boss assez coriaces !