C’est le grand moment des départs en vacances ! L’effervescence est présente dans toutes les gares, avec son lot de valises plus ou moins volumineuses, de parasols et de diverses bouées (aux formes parfois cocasses !), le tout plongé dans de délicates odeurs de crème solaire. Avant d’arriver sur ledit lieu du repos estival, il convient de passer par la case transports… Qui, nous vous le souhaitons, ne sera pas trop chaotique. Et si vous preniez justement les commandes d’un dédale ferroviaire afin de satisfaire toute une flopée de voyageurs soucieux de transiter d’un point A vers un point B, en évitant de bifurquer par une escale en C ? Bien entendu, en respectant les horaires !
Développé par Blitworks et Flazm, et édité par Blitworks, Train Valley met en avant l’univers passionnant des trains, des locomotives et des wagons par dizaines qui se déplacent sans sourciller dans des décors variés. Sans se soucier d’un véritable synopsis quelconque (fort inutile il est vrai), le soft plonge le joueur dans la difficile gestion d’un trafic ferroviaire. Un trafic qui se veut, comme à l’accoutumée, de plus en plus fourni. De quoi avoir de sacrées sueurs froides…
« Le train baladeur n’arrive jamais à l’heure » (Aphoriste)
Le principe, sur le papier, est relativement simple : le contrôle des rails afin d’amener sans encombre et le plus rapidement possible l’ensemble des trains à destination. Un judicieux jeu de couleurs permet de rapidement comprendre la direction de chacun. Ainsi, la petite pastille bleue indique un voyage en quête de la gare bleue, la pastille rouge vers la gare rouge, etc. Le nombre de gares sera, comme vous l’imaginez, de plus en plus copieux.
Afin de résoudre ce casse-tête, le joueur doit faire preuve d’une grande logique et disposer des dizaines de rails, traverser de multiples contrées tout en dépensant plus ou moins de deniers. L’aiguillage sera, rapidement, particulièrement important (pour ne pas dire capital) afin d’orienter correctement les trains. La moindre erreur et c’est l’accident… Finalement, tout cela fait un peu froid dans le dos, déjà dans l’appréhension de nos prochains voyages sur les rails !
Les différentes manipulations se font à l’aide des boutons de la manette qui correspondent à un raccourci particulier. Ainsi, les boutons L et R permettent de sélectionner les gares, les rails ou encore les aiguillages, tandis que ZL fait partir les trains. ZR, quant à lui, joue sur le temps et permet de ralentir ou d’accélérer le temps qui coule. Nous regrettons lourdement l’absence du tactile qui aurait facilité de nombreuses tâches. Le temps de prise en main n’est pas anodin, et il vous faudra régulièrement mettre le jeu en pause (bouton +) afin de pouvoir travailler plus sereinement sur vos rails, de prendre les bonnes décisions et de faire partir les trains dans le bon ordre.
Un départ rapide avec une destination correcte, sans détour, sera synonyme d’un gain financier plus important. L’aventure se découpe en effet en différentes zones, avec chacune des aspects distincts, ses points forts et ses points faibles. Chacune des missions s’accompagne de multiples objectifs, pour le monde classique tout du moins…
En effet, plusieurs modes de jeu sont disponibles, et permettent ainsi à quiconque de jouer selon ses envies du moment. Le sillage de l’histoire offre un parcours entraînant le joueur jusqu’à l’époque de la ruée vers l’or, de quoi « enjailler » les amoureux des rails, et cela sous différentes contrées. Les parties peuvent dès lors être assez courtes pour qui le souhaite puisque reposant sur le principe des objectifs qui peuvent, pour certains, être rapidement validés. Attention tout de même, il n’est guère possible de s’entraîner sur l’ensemble des tableaux dès l’ouverture du jeu. Ils se déverrouillent ainsi les uns à la suite des autres, en parallèle du mode bac à sable.
Un bac à sable est en effet disponible, voilà de quoi ne plus trop vous prendre la tête avec les finances et ainsi mettre en place une circulation à la hauteur de vos compétences ferroviaires. À nouveau, le joueur est invité à jongler sur les différentes zones afin d’établir son trafic.
Dans les deux cas, la présentation est assez belle, avec l’ouverture d’un livre présentant les différentes contrées disponibles. Malgré une certaine simplicité générale, les graphismes restent globalement jolis, avec une légère note retro qui n’est pas dénuée d’un certain charme, s’accordant avec une musique adaptée à la réflexion.
Le train-train quotidien prêt à dérailler ?
Malheureusement, malgré de très bonnes idées, la prise en main générale du soft sur Switch manque lourdement de légèreté. Les tâches sont fastidieuses avec le choix des boutons, les erreurs multiples, et finalement la difficulté très rapidement corsée. À moins de planter le soft sur pause toutes les 3 minutes, les accidents sont inévitables…
Pourtant, l’idée initiale de sélectionner les différents menus par l’intermédiaire des boutons n’est pas mauvaise en soi ; simplement, elle ne permet pas une grande fluidité d’action et donne un aspect assez rigide, et lourd, aux manipulations. Le tactile aurait assurément conféré plus de souplesse à la jouabilité, sans pour autant être parfait puisqu’il aurait fallu faire preuve d’une grande délicatesse pour bien sélectionner les menus… La question peut dès lors se poser : la configuration actuelle n’est-elle pas singulièrement adaptée au jeu à la souris ? Chacun sera libre de se faire sa propre opinion…
Train Valley est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 12 euros environ.
Le saviez-vous ?
L’invention à l’origine de l’aiguillage des trains remonte en 1789, grâce à l’anglais William Jessop. Il faudra néanmoins attendre 1898, soit près de 100 ans plus tard, afin de voir la première installation d’aiguillage électrique : cette dernière fut alors installée à la gare de Lyon, à Paris.
Conclusion
L’univers ferroviaire conserve toujours de nos jours de fervents admirateurs, et nul doute que Train Valley parviendra à trouver son public. Les amateurs prendront plaisir à aiguiller comme il se doit moultes locomotives, à travers de nombreuses zones et diverses gares. Néanmoins, il faudra s’armer de patience pour conserver son sang-froid, avec une jouabilité mise à rude épreuve, une difficulté qui se corse très rapidement, et des accidents redondants au moindre relâchement. Pour soulager toutes ces tensions, le mode bac à sable permet de souffler un peu… Sur ce, nous vous laissons, nous avons un train à prendre !
LES PLUS
- Un univers coloré, avec des graphismes cohérents.
- Un mode bac à sable pour se détendre un peu.
- Tarif abordable
LES MOINS
- Une jouabilité discutable, qui ne facilite guère les manipulations simples et rapides.
- Une difficulté très rapidement corsée qui risque de rebuter les moins aguerris.
- Une redondance des tâches, bien que prévisible dans ce type de soft.