Les récents incendies tragiques qui ont frappé dernièrement la Gironde ont à nouveau causé la perte de nombreuses espèces animales prises au piège des flammes. De nombreuses associations et passionnés se sont levés afin de pointer du doigt l’urgence d’actions nécessaires afin de cesser, enfin, de réduire à néant les communautés animales et végétales qui nous entourent. Comme nous en avons déjà eu le cas dernièrement auprès de notre test « Gibbon : Beyond the Trees », les développeurs de jeux vidéo rentrent aussi dans la marche et parviennent à faire entendre leur détermination par l’intermédiaire de leurs œuvres. C’est aujourd’hui dans la peau d’un renard que nous allons, une nouvelle fois, être confrontés à l’humain tel qu’il peut être perçu par ceux qui nous entourent, dans l’ombre de nos civilisations.
L’appel du renard
Dame renarde vient d’avoir une portée de 4 renardeaux. Bien cachés au creux d’une tanière, elle tente autant que possible de les maintenir en vie dans un univers de moins en moins accueillant. À l’aube de votre aventure, le feu saccage l’environnement, tandis que vous avancez à vive allure pour fuir les dangereuses flammes qui crépitent non loin de votre fourrure.
Conçu par Samuel Molina, développé par Herobeat Studios et édité par Herobeat Studios et HandyGames, Endling installe le joueur dans la peau d’une renarde vaillante et courageuse qui cherche simplement à survivre, elle et ses petits. La tâche ne sera pas aisée, d’autant plus qu’un malheureux événement va rapidement survenir, accablant toute la petite famille. Le gameplay s’organise alors autour de deux points importants : la croissance des jeunes, avec la quête de nourriture, leurs apprentissages et leur survie ; mais aussi la compréhension de ce qu’il s’est passé lors d’une nuit tragique ou l’un des renardeaux a été capturé. Parviendrez-vous à le retrouver ?
Vivre ou survivre…
Chaque nuit, la troupe s’aventure à l’extérieur. La prise en main de maman renarde est simple. Fluide et rapide, elle parvient à parcourir de belles distances assez aisément. Bien entendu, ce n’est pas le cas des renardeaux qui ont tendance à traîner derrière.
Le parcours est balisé, impossible de sortir du cadre. Un cadre qui ne sera par ailleurs pas toujours évident à bien percevoir… Les chemins viendront néanmoins se déployer au fil de la partie, permettant aux joueurs de découvrir de nouveaux spots. Néanmoins, il ne s’agit nullement de petites balades nocturnes pour le simple plaisir… Il vous faut survivre, et pour cela, trouver de la nourriture. Une barre de vie est localisée en bas de votre écran et permet de suivre la bonne santé générale de la troupe. La quête de nourriture est facilitée par votre flair qui vous permettra de pister quelques petites proies et autres mets plus ou moins délicats, par l’intermédiaire d’un liseret verdâtre. Tout ne sera pas synonyme de victuailles… Et le danger est partout. Les prédateurs font aussi partie de l’aventure et n’hésiteront pas à se faire connaître… À vous de faire preuve de vigilance. Même les armes à feu ne vous laisseront aucun répit.
Votre odorat perspicace sera aussi à l’origine de multiples traces et souvenirs pour retrouver votre jeune sauvagement dérobé par les hommes, cette fois-ci par l’intermédiaire d’un liseret rose. Au fil des nuits, les traces permettront de reconstituer toute une histoire… Et l’humanité ne sera pas mise à la fête, comme vous vous en doutez.
Malgré tous les dangers qui rôdent dans les parages, vos renardeaux ont besoin d’amour et d’attention. Propices aux apprentissages, chacun apprend progressivement, et à son rythme. Le retour dans la tanière sera notamment l’occasion de faire le point sur les nouvelles notions apprises par chacun. Il sera en effet important de revenir avant l’arrivée du jour dans votre tanière afin de vous mettre en sécurité. L’urgence fait ainsi partie intégrante de l’aventure, avec cette envie d’aller toujours plus loin pour assouvir une certaine curiosité et découvrir de nouvelles ressources, tout en conservant à l’esprit la crainte de ne pas parvenir à être à l’abri à temps…
Manipuler un renard
Certains joueurs pourraient quelque peu appréhender la jouabilité générale du soft, avec les quelques manipulations possibles afin de survivre dans cet univers tortueux. Dans les faits, rassurez-vous : la majorité des actions se réalise grâce au bouton A qu’il faudra, selon les situations, marteler, maintenir ou simplement solliciter. Une certaine position extérieure peut alors se dégager de l’aventure, avec l’impression d’être un peu tenu par la main afin de suivre gentiment l’aventure de cette famille de renards (qui a une vie bien difficile…).
Le choix graphique séduira, ou pas. Certaines animations s’avèrent particulièrement mignonnes, et nous avons apprécié les mouvements de dame renarde dont la fluidité du corps reste belle à observer au fil de la partie. Les visages nous ont nettement moins séduits, mais il ne s’agit dès lors qu’une affaire de goûts personnels. L’ensemble du jeu reste cohérent dans le style choisi par les développeurs, et sans bavure.
Quelques temps de chargements un peu longs sont à souligner.
L’aventure se clôture en 4 heures environ et suscite quelques émotions au fil de la partie pour les plus sensibles.
Endling – Extinction is Forever est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 30 euros environ.
Le saviez-vous ?
Le renard s’appelle initialement le… Goupil ! L’appellation « renard » provient du héros dans le recueil d’histoires « Roman de Renart ». Le courageux et rusé goupil est devenu célèbre, et a donné son nom à l’expression « rusé comme Renart » ! Après une petite pirouette orthographique, le canidé a finalement pris le nom que nous connaissons et employons désormais communément aujourd’hui.
Conclusion
À l’image de l’espèce qui possède, et ses admirateurs, et ses détracteurs, Endling séduira une partie des joueurs, tandis qu’elle ennuiera les autres. L’aventure met en avant la survie et la croissance d’une portée de renardeaux, tandis que leur environnement se bouleverse rapidement. La prise en main rapide du soft permet de se concentrer sur l’histoire afin d’être happé en douceur par le message évoqué par les développeurs. Soutenue par des graphismes assumés dont l’attachement sera laissé au choix de chacun, la vie de cette famille de renards retiendra l’attention du joueur quelques heures, afin de l’amener à réfléchir sur le positionnement de l’humanité face aux communautés animales qui l’entourent.
LES PLUS
- Bonne prise en main générale.
- Une histoire qui fera forcément écho à notre façon de nous comporter au cœur du monde qui nous entoure.
- Attachant.
LES MOINS
- Une certaine paresse dans les manipulations qui pourrait, un peu, lasser les joueurs.
- Déplacement linéaire, avec une visibilité parfois réduite des zones disponibles.
- Tarif un peu élevé.