Les extraterrestres Gozoaréens attaquent ! C’est à notre fier cabot, Horhihugh, et à notre chat malin, Figaro, à bord de leurs biplans vieux d’un siècle, que revient le droit de bouter ces affreux jojos hors de notre couche d’ozone. Et c’est parti pour un shmup fou, et fun, qui semble tout droit venu de la galaxie des années 80/90, précisément du système solaire de la Super Famicom, non loin de la comète de la PC-Engine.
Les petits malins attaquent !
Pixel, développeur japonais, a su distiller dans ce Horgihugh toute la « mignonnitude » du monde avec nos amis les chiens et les chats, en mode 16-bit. Les biplans sont choupis, les batailles aériennes avec des loopings (nous permettant de rameuter les cristaux que libèrent les ennemis) rappellent celles de Snoopy contre le baron rouge sur Atari 2600 (oui, la référence parlera -presque- à tout le monde). Les décors et les éléments comme les obstacles sont minimalistes, mais les couleurs sont jolies et l’ambiance rétro sait tout de suite nous mettre dans la poche. Les musiques sont extras, entraînantes à souhait, titillantes. Il y a un effort constant pour ensoleiller la partie et ce, en dépit d’une difficulté bien réelle qui va nous cueillir dès le premier niveau.
Le maniement est agréable, le coucou est véloce et peut être augmenté à l’aide d’armes en tout genre. Arrive par moment un marchand en haut de l’écran, à nous de monter dans son immense zeppelin. Nous pourrons alors glaner de la vie, upgrader notre armement ou notre vitesse contre les fameux cristaux.
L’action est sympathique, surtout dans les premiers niveaux où nous sentons l’air frais nous faire frissonner les moustaches entre deux salves ennemies. Les boss, énormes, ont de bonnes trognes, et animent bien l’écran à l’aide de boulettes et d’attaques éclairs. Ils semblent juste increvables durant les premières parties. Et oui, le jeu n’est pas facile comme pour tout bon shmup qui se respecte. C’est de cette difficulté que va naître une frustration légitime genre « c’est trop dur ! » et le début d’un profond agacement.
Du challenge à peu de frais ?
Du point de vue du level design, Horgihugh and friends donne en effet la désagréable sensation, d’être un « vague foutoir » élaboré uniquement dans le but de nous faire perdre de la vie, et surtout notre patience. La difficulté paraît artificiellement « ajoutée » avec une palanquée d’éléments posés là par hasard. Pour seul exemple, le niveau 4 a beau proposer un chemin alternatif, tout n’est que surcharge d’obstacles et d’ennemis.
Et puis, il y a cette horreur, une capsule jaune bondissante, qui revient peut-être toutes les deux minutes dans n’importe quel niveau du jeu. Elle arrive par derrière et rebondit à grande vitesse sur les obstacles et sur les bords de l’écran sans jamais sortir de la zone de jeu, a moins qu’elle ne soit détruite ou que nous trépassions à son contact. Lorsqu’elle apparaît, c’est panique à bord car vous l’apprendrez à vos dépens, elle est responsable d’un nombre important de décès. Le problème, c’est que son arrivée dans le jeu est bien trop systématique.
Côté boss, il n’y a aucun indice visuel pour savoir si nous touchons ou non l’ennemi. L’indice sera uniquement sonore et vu la nuance entre deux bruitages d’impact (Excusez-nous pour cette tentative d’illustration sonore : « cling-claung » au lieu de « cling-clong »… …), il faudra tendre l’oreille de près. Ce n’est pas une mauvaise idée en soi, mais les premières rencontres contre ces titans toonesques auront de quoi devenir de longs moments de solitude. Or une fois la zone d’impact trouvée, les boss ne seront pas difficiles à abattre. Nous nous demandons si c’était bien nécessaire pour apprécier ces batailles (les boss sont sympas en soi), et s’il n’aurait pas fallu un peu plus de complexité dans les patterns plutôt que de recourir à cette astuce.
Le mode « Eterday » qui change tout
La première heure de jeu laisse franchement dubitatif, et ce n’est pas en débloquant le mode « Eterday » (nous le pensions fermement sur le moment) que le jeu et notre avis allaient changer du tout au tout. Ce mode nous permet en effet de dépenser nos cristaux récoltés durant la partie pour reconstruire une ville d’animaux mignons.
Dans les faits, cela ressemble à une appli mobile qui sort du chapeau sans autre raison, à-priori, que de grappiller quelques minutes de notre temps. En achetant des commerces et des bâtiments, nous pouvons débloquer par exemple un sound test ou un musée avec des artworks.
Mais surtout, et c’est là que le jeu va devenir intéressant : nous allons pouvoir faire des emplettes et acheter des améliorations et des modules de tir ou de défense qui vont totalement changer notre approche du jeu. Elles sont capitales si jamais vous désirez voir le bout de l’aventure. Pour obtenir tout cet attirail, il va falloir farmer du cristal, en faisant et en refaisant pourquoi pas les premiers niveaux. La récompense s’avère à la hauteur. Non seulement, le jeu va devenir plus simple mais surtout, l’ensemble des 8 niveaux, même ceux qui paraissaient impraticables, vont devenir cohérents et très agréables à parcourir.
Horgihugh ne se joue donc pas comme un shmup classique et linéaire. Et notre ressenti change à mesure que la fin se dessine, pour devenir excellent. Attention toutefois, le chemin n’est pas de tout repos, et ça se joue à un mode de jeu.
Conclusion
Notre fine équipe, chat et chien, mitraille tout ce qui bouge dans des biplans à l'ancienne et dans un style 16-bit adorable. C'est mignon, et bien dur aussi avec des ennemis mobiles, des projectiles partout et des boss increvables. Le jeu offre du challenge, mais au-delà de toute difficulté, il a quelques défauts qui peuvent franchement agacer lors du premier contact. Or c'est en reconstruisant la ville de nos petits amis, avec le mode « Eterday », que le jeu va prendre une autre dimension et nous faire oublier des débuts difficiles. In fine, il retombe sur ses pattes : Horgihugh est bel et bien un shoot mignon, et agréable.
LES PLUS
- Des musiques entraînantes
- Des personnages attachants
- De jolies couleurs
- Une ambiance 16-bit très sympa qui donne envie de s'accrocher au jeu
- Une difficulté bien présente
- Des boss sympas
- Le très bon mode « Eterday », à ne pas négliger
LES MOINS
- Le prix élevé de 29,99 € pour cinq heures de jeu
- La capsule jaune, bondissante, qui apparaît toutes les 2 minutes dans n'importe quel niveau du jeu
- Aucun indice visuel pour savoir si nous touchons les boss
- Il faut un peu de temps avant de l'apprécier