Voilà, près de 10 ans que nous n’avons pas eu l’occasion de nous lancer dans des courses futuristes avec Wipeout, ne parlons pas de F-Zero dont la dernière itération remonte à 2004 ! C’est donc un peu fébriles que nous avons embarqué dans Nirvana Pilot Yume qui promettait un retour à un titre de courses futuristes arcade rythmé par une bande-son qui dépote avec un soupçon de Visual Novel pour l’histoire… Pari réussi ? Faisons vrombir l’ultra-moteur et découvrons cela ensemble !
Something sur la voie
Nirvana Pilot Yume est l’œuvre d’un studio indépendant Italien, Dev9K. Celui-ci est composé de 3 personnes ! L’objectif du studio est de proposer des jeux, mais aussi des livres, histoires se déroulant dans des univers particuliers. Pour Nirvana Pilot Yume, on citait Wipeout et F-Zero en introduction, mais il faut savoir que les développeurs se sont en réalité inspiré d’un jeu beaucoup plus ancien, à savoir SkyRoads, un jeu sorti sur PC il y a… 29 ans (en 1993) !
L’histoire de Nirvana Pilot Yume se déroule en 3080, la barrière de la vitesse de la lumière a été franchie, et les moteurs d’Atanasij permettent aux vaisseaux spatiaux de voyager à la vitesse de l’ultra-pensée. La guerre n’est plus qu’un souvenir, et les différends interplanétaires sont désormais réglés dans le G.U.R.U. (Great Ultrathought Race of the Universe), où des pilotes sélectionnés de chaque Cité Orbitale s’affrontent dans d’énormes circuits interplanétaires.
Mais dans les courses en ultra-pensée, le pilotage se fait à deux. Il y a un pilote et un œil, les deux étant reliés par une « Nirvana Sync » (ndt : connexion Nirvana). Vous incarnez Mitur Aldaine, un « œil » déchu suite à la tragique disparition de sa pilote… Mais voilà que quelques années plus tard une apprentie pilote, Yume, vient frapper à sa porte en lui demandant d’être son œil… D’abord réticent, Mitur finira de bon gré mal gré à accepter sa proposition… Mais parviendra-t-il à refréner son attirance croissante pour la jeune pilote ? Est-ce que ses sentiments risquent de lui coûter la vie ? Pourquoi cette séduisante journaliste veut-elle écrire un article sur lui ? Autant de questions auxquels vous devrez choisir les actions à effectuer pour trouver les réponses…
Qu’avez-vous répondu la nuit dernière ?
Nirvana Pilot Yume est donc un Visual Novel avec des phases de courses… Enfin, si on peut vraiment parler de courses… Alors on va d’abord parler de la partie Visual Novel, qui est finalement le véritable cœur du jeu. Celui-ci se présente e manière assez classique, à ceci près que nous ne voyons jamais le visage du personnage que l’on incarne. On sait juste qu’il souffre d’un trauma, suite à la parte de sa pilote (et ancien amour). Vous serez donc amené à interagir avec différents personnages, sans pour autant choisir le lieu vers lequel vous rendre. La seule liberté étant la réponse que vous donnerez à vos différents interlocuteurs. Il arrivera parfois qu’une « voix-off » indique l’état d’esprit de notre personnage afin d’aiguiller (ou pas) la réponse que vous allez choisir.
Même si celles-ci sont généralement binaires (soit une réponse sympathique, soit une réponse négative), il arrive parfois que vous puissiez faire une réponse neutre. Toutefois, nous devons souligner que le jeu propose quand même des « embranchements » différents en fonction de vos réponses, ce qui aura pour effet de modifier un peu le déroulement de l’histoire. Très vite vous réaliserez quand même que notre « héros » tombe très facilement sous le charme des différentes jeunes femmes qu’il aura l’occasion de rencontrer (il est vrai que celles-ci sont toujours mises en scène dans des positions aguicheuses ou des tenues « légères »)… D’ailleurs, certains dialogues entraîneront des passages un peu plus « chaud », n’hésitant pas à montrer (avec des effets de flou quand même), les personnages avoir une relation sexuelle (mais encore une fois, c’est sous forme d’image fixe et les tétons ou autres détails trop 18+ sont masqués !). Vous l’aurez donc compris d’un point de vue Visual Novel, il y a une certaine rejouabilité pour « tester » les différents embranchements, l’histoire par contre n’arrivera jamais à véritablement décoller et lorsqu’elle commencera à gagner en intérêt et en intrigues, elle touchera à sa fin de manière très abrupte ! Sachez néanmoins que les sessions sont relativement courtes pour voir la fin (comptez un peu moins d’1h), sachant que le jeu promet 5 fins différentes (nous avons réussi à en obtenir 4 de notre côté).
Voilà, pour le côté Visual Novel, passons maintenant à la course et autant dire que là… c’est le drame ! Faisons fi de l’aspect Low Poly du jeu, c’est un style, ça donne un côté rétro et franchement ça passe, le gros problème, c’est qu’à aucun moment, on ne sait quelles sont les touches à utiliser ! Si ce n’est le bouton X pour démarrer les moteurs et lancer notre vaisseau (ça tient plus du détail qu’autre chose) et le bouton A pour sauter par-dessus les obstacles…et puis c’est tout ! Pour le reste, il faudra faire une rapide capture de l’écran de chargement pour avoir l’affichage des commandes… Un comble ! Comme on est sympas voici les commandes pour le jeu (parce que la capture n’est pas très claire quand même). Pour démarrer : X, pour sauter : A, pour freiner : ZL.
Le frein s’avérera d’ailleurs un élément important, car sans lui, il est impossible de voir la fin d’une course… Mais comme on le dit depuis le début, il ne s’agit pas de courses, car nous n’avons aucun adversaire, il n’y a même aucune carte, vous devrez juste aller tout droit en évitant les obstacles que vous verrez la plupart du temps au tout dernier moment ! Ainsi, il sera souvent indispensable de garder le bouton frein enfoncé pour mieux négocier certains passages… Mais freiner ne veut pas dire arrêter votre vaisseau… Non non, celui-ci continue d’avancer, mais à une vitesse réduite constante (qui reste tout de même assez élevée). Cette vitesse constante et cette incapacité, de pouvoir anticiper les obstacles s’avèrent très vite frustrants et donne envie de lâcher la manette… Mais finalement, on réalise rapidement que le fait de « perdre » une course n’aura finalement aucun véritable impact sur la suite de l’histoire… !
Si le cœur vous en dit, vous aurez tout de même la possibilité de vous essayer au mode « Arcade » qui vous permet de rejouer à loisir l’un des 10 courses du jeu… Mais encore une fois, l’intérêt est nul car finir une course ne vous permettra pas d’inscrire votre nom sur un hypothétique tableau des scores… Le comble pour un mode qui se veut « Arcade » … Que retenir alors ?
Sounds Like 80’s Spirit
Il est temps d’évoquer l’une des principales qualités du jeu… Sa bande-son ! Celle-ci est signée Retröxx et il faut avouer que le groupe hongrois livre une prestation impeccable. Les différentes musiques du jeu ont un écho très année 80 (qui est l’objectif recherché par les développeurs) et il faut avouer qu’elles collent parfaitement avec l’ambiance qu’ils souhaitent instiller au jeu… Cela allant de pair avec les effets visuels, les couleurs flashys et les effets néons que vous retrouverez tout au long de l’histoire.
D’un point de vue ambiance musicale, c’est donc un bon point, d’un point de vue visuel, les illustrations des différents personnages durant les phases de Visual Novel sont assez jolies (même si on a déjà vu plus travaillé). On aurait apprécié plus d’interactions avec plus de personnages et la possibilité d’explorer d’autres lieux… On note également que pour encore appuyer ce côté « rétro », le jeu affiche un filtre effet « CRT image qui tremble », mais uniquement sur le menu principal et durant les phases en vaisseau… Les phases de Visual Novel restent d’un aspect « classique ». Le filtre ne peut pas se désactiver, mais il n’est pas dérangeant pour autant. De manière générale, l’ensemble du titre fait penser à un jeu des années 80, mais nous donne l’impression par moment de ne pas être fini… On vous explique ! L’absence de la disposition des touches dans un menu option, mais uniquement en tant qu’image de fond pendant les chargements donne un peu l’impression d’avoir été oublié, mais finalement, on le met là pour que ça se voit… Quand on fini une course en mode Arcade, notre score (durée pour finir le parcours) n’est pas sauvegardé… D’ailleurs, on sait qu’on atteint la fin de la course quand on voit apparaître un tunnel (ce qui est d’ailleurs similaire à ce que proposait la source d’inspiration des développeurs, SkyRoads). Mais une fois le tunnel atteint, hop écran de chargement et retour à l’écran de sélection de la course sans un petit mot ! On regrette alors que l’équipe de Dev9K se soit contenté de reprendre le concept de SkyRoads sans pour autant essayer d’y apporter d’autres améliorations (autres que graphiques et sonores)…
Conclusion
Nirvana Pilot Yume partait d’une idée intéressante, mélanger un Visual Novel avec des courses à la Wipeout… Malheureusement, la partie course est ratée et la partie Visual Novel (malgré son côté coquin) s’avère finalement très courte et s’achève de façon trop abrupte ne laissant pas le temps à l’histoire de véritablement décoller ; qui plus est le jeu est intégralement en anglais… En l’état, le titre fait plus figure de démo pour un concept que véritable jeu, dommage l’idée était bonne !
LES PLUS
- La bande-son très « années 80 ».
- Les illustrations assez jolies.
- Les différentes fins possibles.
LES MOINS
- Les phases de course épouvantables à jouer.
- L’absence de tutoriel pour les commandes du mode course.
- En fait, ce ne sont pas des courses.
- L’histoire manque de véritables rebondissements.