On ne va pas se mentir, dans la catégorie des « Pikmin-like », il n’y a véritablement que… Pikmin…
Mais ça, c’était avant l’arrivée de Tinykin ! Et même si ce dernier propose un titre à la même sonorité que celui de Nintendo, il n’en est pas le clone pour autant… Allez, il est temps de rétrécir, nous allons faire le tour de la maison des Tinykins avec vous !
Tous avec le capitaine…Euh, avec Milodane !
Commençons par un peu d’histoire concernant l’équipe qui a développé le jeu. Premier détail qui a son importance, il s’agit d’un studio français, « Splashteam » ! Celui-ci est dirigé par Romain Claude, un ancien Game Designer et Level Designer de chez Ubisoft. Le studio n’en est pas à son coup d’essai « indépendant ». En effet, on lui doit déjà le titre Splasher, un plateformer en 2D que nous avions plutôt apprécié à l’époque de sa sortie.
Mais pour Tinykin, les développeurs ont vu encore plus grand, afin de nous réduire à la taille d’une fourmi. Cette-fois, les environnements à parcourir seront en 3D, mais les personnages resteront en 2D…
Le personnage principal, eh bien parlons-en ! Vous serez amenés à incarner Milodane, un jeune homme à la chevelure violette tout droit issu du futur, qui se retrouve transporté dans une maison des années 90 mais réduit à la taille d’un insecte… Ainsi rapetissé, notre héros se retrouve dans l’entrée d’une immense maison, où les objets de la vie courante ont été aménagés de façon à créer un véritable lieu d’habitation adapté aux insectes. Très vite, notre personnage rencontre le sage et ingénieux Ridmi (qui n’est pas sans rappeler Maestro de Il était une fois la vie, Les découvreurs, etc…). Celui-ci nous explique alors qu’il est possible pour Milodane de retourner chez lui, sous réserve de retrouver les 6 objets nécessaires à la fabrication d’une mystérieuse machine dont les plans ont été laissés là par Ardwin, un personnage tout aussi mystérieux à l’aura divine dans toute la maisonnée.
L’histoire commence dans l’entrée de la maison pour un court passage qui fait office de tutoriel, et nous permet de rencontrer nos alliés providentiels dans notre quête, les Tinykins. Ces derniers sont dans des cocons colorés (rappelant des œufs de Gremlins), qui explosent quand notre personnage passe dessus et libèrent un Tinykin ayant la couleur du cocon. Le premier que nous rencontrons est rose et s’avère très costaud, encore plus quand il opère avec ses camarades, que vous libèrerez au fil de votre progression dans le niveau.
L’introduction de chaque Tinykin fait d’ailleurs l’objet d’une petite saynète d’animation sans paroles (mais avec des petits bruitages amusants), qui fait fort de présenter simplement les capacités des nouvelles « couleurs » que nous rencontrons. Celles-ci sont au nombre de 5 et proposent autant de techniques différentes qui faciliteront notre quête, mais nous en reparlerons après !
Chérie, j’ai rétréci le gosse
Tinykin est, vous l’aurez compris, un véritable « Pikmin-like ». Tout comme Pikmin (la comparaison est inévitable), il met en scène un héros (un peu scientifique sur les bords), qui se retrouve à évoluer dans un monde gigantesque pour trouver le moyen de retourner chez lui. Mais là où Pikmin prend le pari de nous faire évoluer à l’extérieur sur une planète inconnue, Tinykin nous propose d’évoluer dans une maison des années 90, et il faut avouer que ces péripéties en intérieur sont plutôt les bienvenues ! Notre héros doit progresser dans les 6 (et immenses) pièces de la maison. On commence par l’entrée, on enchaîne avec le salon, on continue avec la serre puis… Nous vous laissons la surprise de découvrir les autres pièces ! Sachez en tout cas qu’elles disposent toutes d’un level design extrêmement bien pensé. Les livres sont empilés pour former des marches, des rouleaux de papiers toilette vous permettent de prendre de la hauteur… Des éponges à récurer forment un petit ruisseau, un circuit de voiture sera le terrain de jeu d’une véritable course automobile, des cartons feront de belles maisons dans lesquelles les boîtes d’allumettes joueront le rôle de tables. L’aspect des différents niveaux laisse vraiment à penser à ce qu’un enfant aurait pu installer pour faire évoluer ses jouets. Le terrain de jeu est énorme et le maître-mot de notre exploration est « liberté » ; ainsi, vous êtes libres de visiter les lieux comme bon vous semble (sous réserve d’avoir le nombre de Tinykins suffisants pour passer certains obstacles).
Chaque pièce visitée vous demandera de résoudre un objectif principal (en règle générale, il s’agira de récupérer une liste d’objets), qui une fois rempli vous fera gagner une pièce nécessaire à la fabrication de la machine qui doit vous permettre de retourner chez vous. Outre cet objectif principal, vous serez également amenés à résoudre 2 à 3 autres quêtes annexes, comme poster du courrier, prouver à tous que le monstre du placard n’en est pas vraiment un, fabriquer du pop-corn ou encore ramener le dessin de Jake à Rose. L’intérêt de ces quêtes annexes est de remplir le musée de Louvretro en collectant les objets obtenus en récompense de ces quêtes. Il est également possible de collecter du Pollen pour Sikaru, afin d’obtenir des Bulles supplémentaires et permettre ainsi à Milodane de planer plus longtemps dans les airs pour rejoindre des lieux éloignés.
Milodane n’est d’ailleurs pas dépourvu de pouvoirs ! Il peut donc avancer, réveiller les Tinykins en touchant leurs cocons, mais aussi utiliser une savonnette façon Skate-Board pour avancer plus rapidement, ou encore utiliser les capacités de sa combinaison pour générer une bulle qui lui permet de flotter dans les airs.
Mais malheureusement, les pouvoirs de Milodane ne seront pas suffisants pour tout traverser, surtout que le bougre, bien qu’adepte du savon, meurt inévitablement s’il reste trop longtemps dans l’eau ! Heureusement, pour progresser, Milodane peut compter sur les Tinykins… On dénombre 5 variétés qui disposent de capacités qui leur sont propres. Le rose sera ainsi très costaud et à même de déplacer des objets (plus lourds s’ils s’y mettent à plusieurs), vient ensuite le rouge au tempérament « explosif », et aussi le vert qui vous permettra de prendre de la hauteur rapidement. Nous vous laissons le soin de découvrir les possibilités offertes par les deux dernières couleurs (bleu et jaune) en découvrant le jeu ! Les enchaînements de Tinykin à réaliser s’avèreront toujours très ingénieux, et nous apprécions le fait de pouvoir évoluer dans les pièces selon notre bon vouloir.
Tinykin story
On peut se déplacer facilement dans les niveaux, mais avec des Tinykins c’est encore mieux. Nous l’avons déjà dit à plusieurs reprises, mais qu’est-ce qu’ils sont immenses ces niveaux ! Pour un peu, on se prendrait presque pour l’un des fils Szalinski ou l’un des héros de Toy Story. Nous avons d’ailleurs beaucoup apprécié le fait que, malgré le gigantisme des lieux (et la liberté donnée dans les actions à réaliser par pièce), le jeu ne souffre d’aucun ralentissement (c’est à peine si nous en avons constaté un ou deux durant nos parties). L’ensemble est franchement joli et surtout, il fourmille de petits détails ! Que ce soit dans l’organisation des objets, leurs rôles (les soirées mousses avec boule disco, c’est dans la baignoire de la salle de bain), mais aussi les autres personnages que nous croisons durant notre aventure. Il s’agit toujours d’insectes, en commençant par la fourmi et en passant par le bousier, ou encore le poisson d’argent… Les insectes ont visiblement pris le pouvoir dans ce monde et à l’époque dans laquelle nous avons atterri.
Chaque PNJ peut vous fournir une quête, ou alors une ou deux lignes de dialogues. Mais la plupart du temps, elles sont hyper référencées ! On ne peut s’empêcher de sourire quand un certain Obel insiste sur le fait qu’il soit « juste un peu enrobé », ou encore de ce Vincegaf qui chantonne « qu’il est beau le lavabo » dans la salle de bain… Nous vous avons parlé de Shoumi, le champion des circuits ? Bon, on va s’arrêter là pour les références, mais elles sont vraiment très nombreuses et se retrouvent jusque dans les décors ! Quel plaisir de revoir des VHS (type BASF) sur lesquelles nous pouvons grimper pour prendre un peu de hauteur, ou encore la jaquette de film d’une des cassettes vidéo dans le salon qui n’est pas sans rappeler celle de E.T. l’extraterrestre.
De ce point de vue-là, c’est vraiment un sans-faute et nous avons vraiment apprécié ces nombreuses références aux 90’s (période durant laquelle se déroule le jeu). Dans un autre ordre d’idées, le jeu n’hésite pas à se « moquer » de lui-même, en faisant référence au fait que les personnages soient en 2D, dans des décors en 3D. D’ailleurs, outre la 3D réussie, les personnages en 2D bénéficient d’un design qui n’est pas sans rappeler des séries comme Hilda, ou encore Rick et Morty (mais sans le côté trash).
Retour vers notre dimension
Techniquement, le jeu se pose donc en réussite avec son level design très soigné et son chara-design qui tape immédiatement dans l’œil. Les personnages en 2D se marient parfaitement bien dans les décors en 3D, et les Tinykins ont une bonne bouille et des animations plutôt amusantes. Si nous devions vraiment pester contre quelque chose, c’est la maniabilité ! Surtout dans les phases de plateforme (un peu gênant quand c’est un élément relativement central du jeu). Il nous est souvent arrivés d’avoir du mal à évaluer certains sauts et de finalement nous retrouver à tomber dans le vide… Alors que nous souhaitions seulement sauter d’une feuille de plante à une autre… Ces passages se sont avérés assez frustrants. Néanmoins, ils ont été compensés par la façon dont le jeu sauvegarde notre progression. En effet, après une chute malencontreuse dans le vide, nous reprenons notre partie en hauteur, juste avant le saut qui nous a été fatal. Une bonne occasion de retenter la chose, sans avoir à remonter tout en haut. On notera quand même que les développeurs ont pensé à inclure des cordes à déverrouiller pour atteindre les zones en hauteur plus rapidement.
Autre petit point un peu gênant, c’est l’absence de carte. Comme nous l’avons indiqué plus haut, c’est la liberté qui prime, il faudra donc explorer les pièces pour récolter du pollen et résoudre les quêtes… Par contre, ne comptez pas sur une carte pour vous indiquer où aller, ou vers quelle zone vous diriger pour atteindre tel objet. Alors nous vous avouons que par moment, nous ne savions plus trop où aller… Mais l’envie d’explorer nous a permis de rapidement reprendre le « droit chemin ». Alors même si la carte n’est pas là, son absence favorise l’exploration, et au final ce n’est pas si dérangeant que cela, tout en restant dans l’esprit voulu par le titre. Libre à vous de tenir une petite carte sur papier pour vous y retrouver plus facilement. Sur une note plus positive (et pour faire un petit comparatif avec Pikmin), sachez qu’il n’y a pas de cycle jour/nuit dans Tinykin… Vos petits amis ne risquent pas de se faire dévorer pendant la nuit, ou alors durant un combat contre un boss (il n’y a d’ailleurs pas ce genre d’affrontements dans l’histoire).
Là où le jeu fait également assez fort, c’est au niveau de son ambiance sonore. Nous avons parlé des bruitages amusants, mais il est également bon d’évoquer la bande-son qui accompagne nos péripéties. Même si celle-ci parvient à se faire oublier, son rythme et certaines sonorités changent en fonction des zones traversées. C’est très discret, mais cette discrétion est l’apanage d’une bande-son réussie. Nous aimerions également saluer le joli travail du studio français Les Fées Spéciales, qui signe l’ensemble des cinématiques en animation 2D du jeu.
Une chose est claire, et vous l’avez certainement compris à la lecture de ces lignes, malgré ces quelques défauts, nous avons véritablement été séduits par ce petit (grand) jeu indépendant et nous avons apprécié les 8 bonnes heures qu’il a fallu pour voir la conclusion de notre aventure… Si ça vous semble peu, sachez que vous pouvez en rajouter 1 à 2 en plus pour la collecte de tout le pollen dans chacune des pièces et la réalisation de toutes les quêtes secondaires… Ce qui au final s’avère plutôt honnête, par rapport à ce qui nous est proposé ! Loin de nous l’idée d’être chauvins, mais une réalisation française de cette qualité se doit d’être mise en avant. Qui plus est, l’une des autres grandes forces du jeu est que malgré l’inspiration Pikmin, à laquelle on pense forcément (au début), le jeu ne cesse de nous montrer qu’il dispose de sa propre identité !
Conclusion
Si vous attendez la sortie de Pikmin 4, Tinykin se pose en alternative très recommandable. Si au contraire, vous n’avez jamais testé ou adhéré aux Pikmins, Tinykin s’avère une excellente porte d’entrée au genre ! Drôle, accessible, bourré de petites références et très agréable à parcourir, le « petit » jeu des français de Splashteam est un titre à posséder dans votre ludothèque. Nous espérons que cela marquera le début d’une nouvelle aventure, et nous ne serions pas contre un Tinykin 2 !
LES PLUS
- La direction artistique.
- La richesse et l’inventivité des niveaux.
- Les nombreuses références à la « pop culture » (Cinéma, BD, etc…)
- Pas de phases jour et nuit à gérer !
- Les Tinykins et leurs designs.
- Le prix !
LES MOINS
- Les passages de saut un peu imprécis.
- L’absence de carte pour se situer dans le niveau.
- Pas de version boîte.
Bonjour,
J’ai testé la démo, et j’ai trouvé le jeu vachement flou, les personnage, les objet très peu éloignés…).C’est lié à la version switch ou les autres plateformes ont le même défaut, ou est-ce seulement la version démo ?!
Alors à titre perso, ce flou ne m’a pas choqué. Il est visible pour les zones et personnages éloignés, par contre je ne l’ai pas remarqué plus que ça sur les objets et personnages proches.
Concernant les textures, elles sont peut-être un peu moins nettes que sur les autres supports, mais dans la globalité le jeu reste impressionnant techniquement. L’affichage va quand même loin sans un flou moche et reste relativement détaillé dans les pièces (par exemple quand on regarde la pièce de haut) et le jeu reste très fluide malgré la quantité de choses affichés !
Je n’ai rarement pris autant de plaisir à jouer à un jeu comme celui-ci.
Certe les graphique sont simples mais ça fonctionne tellement bien. La recherche et l’envie du 100% est inévitable. Toujours des petits secrets avec la joie de trouver quelque chose. J’ai hâte et espère une suite.
Durée de vie du jeu excellente. Message du jeu plein de sens. Musique superbe. Bravo aux développeurs et à toute l’équipe. Merci pour ce bon moment. Continuez !