Cult of the Lamb, ou en français le Culte de l’Agneau, nous fait de l’œil depuis sa première annonce. Comme souvent chez Devolver Digital, on aime bien casser un peu les codes et proposer des jeux assez barrés que ce soit visuellement ou dans le thème. Ici on ne déroge pas à leur crédo, mais est-ce pour autant que le gameplay suit ? Eh bien préparez votre meilleur pentagramme et vos incantions occultes les plus obscures, c’est parti pour Cult of the Lamb !
L’agneau sacrificiel
Bon… bah vous allez mourir. Vous êtes le dernier agneau, animal à priori commun, mais qui, à lui seul, peut renverser une prophétie… Mais évidemment, tout ne va pas bien se passer. Lors de votre mise à mort, vous ne finissez pas au paradis, mais devant « Celui qui attend », un dieu ancien et banni qui va faire de vous le nouveau Porte-Couronne et vous rendre la vie.
Mais devenir le Porte-Couronne va aussi impliquer autre chose que simplement revenir à la vie ! Il vous faudra alors vous occuper des 4 Prélats, des divinités qui tentent de régner sur le monde et qui ont tenté de vous tuer pour endiguer la prophétie.
Nous allons alors devoir trouver de la main d’œuvre, et… quoi de mieux que d’avoir son propre culte et ses propres adeptes pour faire le sale boulot à notre place ?
Aimez-moi !
Qui dit culte, dit adeptes, et qui dit adeptes, dit fouets… non pardon, nous nous égarons ! Mais qui dit adeptes, dit activités, mais aussi de quoi les nourrir, les faire dormir, les distraire… bref s’occuper de nos ouailles.
Car Cult of The Lamb se découpe réellement en 2 jeux : l’un est un jeu de gestion, tandis que l’autre est un jeu d’action teinté de Roguelite. La partie gestion va se porter sur vos adeptes et votre culte. Au départ vous n’aurez qu’une église pour les encourager (ou endoctriner voyez ça dans le sens que vous voulez …), et une statue pour recueillir leurs prières.
Mais, rapidement, la faim arrive. Il vous faudra alors les nourrir, mais pour cela, il faudra construire des bâtiments, ce qui coûte de l’argent… mais aussi du bois et de la pierre. Bref vous voyez où nous voulons en venir ? Vous allez avoir une gestion de ressources ainsi que la population à gérer.
Sans être très complexe et très poussé, le système est assez intéressant pour ne pas avoir à s’ennuyer au cours de notre aventure. Le jeu vous prendra entre 15 et 20h pour se faire d’une traite. La progression des choses à effectuer au sein de notre Culte est bien dosée : grâce aux prières, nous débloquons régulièrement de nouveaux bâtiments ou des évolutions de ces derniers. En effet, ayant terminé le jeu en ligne droite sans avoir débloqué 100% des bâtiments, nous aurions pu continuer à jouer pour pouvoir y remédier.
The Binding of Lamb
Comment ne pas penser à The Binding of Isaac quand nous passons dans la partie action du jeu ? De petites pièces remplies de monstres, on tape dans les 4 directions, vue isométrique, et on ne sait pas à l’avance quelles futures pièces nous allons visiter… bref, du Binding dans le texte. Le tout bien sûr en mode Roguelite, chaque pièce se régénérant aléatoirement en restant dans le thème de son donjon. Lors d’une mort, vous allez perdre une partie des matériaux récoltés, ce qui ne sera pas vraiment punitif.
Mais ici, pas de modificateur entraînant le changement de votre personnage ; vous allez plutôt avoir des cartes de tarot qui modifieront vos stats. Rien de spectaculaire. Pas d’yeux qui tirent des lasers ou de vomis qui rongent tout, mais plutôt des cœurs en plus, une augmentation des dégâts, un gain de magie après la victoire sur un ennemi ou encore la possibilité de lancer une attaque à distance pour une altercation au corps à corps. Les différentes armes que vous pourrez avoir ne seront que pour le combat rapproché : épée, marteau, grande lame, etc., Pour les combats à distance, vous aurez un sort. Le sort et l’arme sont aléatoirement proposés en début de donjon, mais au cours de ce dernier vous pourrez en trouver d’autres pour le remplacer. Cependant, c’est assez rare et souvent, on finit par en faire la totalité avec l’arme proposée au départ.
Ce n’est donc pas un gameplay très recherché non plus côté action, mais là aussi, force est de constater que c’est solide et efficace. Une petite roulade pour esquiver, une attaque à distance, l’apprentissage des patterns des ennemis… Globalement, c’est quand même un peu simple, car notre agneau a une progression assez rapide. Au cours du donjon, en plus de parcourir des pièces, vous pourrez, à l’instar d’un Slay The Spire, choisir à l’aide d’une carte à embranchement vos futures salles. Si on privilégie rapidement celle qui contient des adeptes pour augmenter la force de notre culte, nous serons quand même ravis de retrouver la possibilité de se soigner ou encore d’obtenir des éléments de construction.
Pour atteindre un Prélat, vous allez devoir terminer 3 fois un donjon. La quatrième fois, vous tomberez sur le Prélat comme boss de fin. Il y a 4 donjons disponibles dans le jeu. Chaque donjon va avoir son ambiance, son thème, ses ennemis. Une fois un donjon terminé, vous avez la possibilité d’y retourner ; et vous pouvez même débloquer un mode « infinis » qui vous permettra d’avancer dans le donjon sans jamais vous arrêter, mais attention à ne pas tout perdre…
Châtier, droguer, sacrifier …
Cult of the Lamb se déroule en permanence en temps réel. Quand vous partirez conquérir un donjon, vos adeptes vont continuer leurs petites vies… vous récupèrerez les ressources qu’ils auront récoltées pendant votre absence, mais il faudra aussi surveiller qu’ils n’aient pas le ventre vide à votre départ. Car ils peuvent rapidement tomber malade, mourir, devenir suspicieux et commencer à placer le doute sur votre légitimité en tant qu’apôtre ou voire pire ! Vieillir. Car oui, le cycle du temps affecte indubitablement vos adeptes… et les premiers, ceux que vous aurez choyé (ou pas), vont prendre de l’âge. Que faire ? Les laisser pourrir par terre ? Alors vos autres adeptes ne seront pas contents. Placer une belle sépulture pour que vos adeptes puissent s’y recueillir et montrer leur adoration ? Ou bien encore, les sacrifier avant la date fatidique… A vous de choisir !
Car oui, en avançant dans le jeu, nous débloquons tout un tas d’éléments. Si nous avons déjà parlé du recueil de foi via les prières, vous allez en réalité devoir gérer plusieurs jauges pour l’avancement. Notamment une jauge d’XP qui augmentera à chaque Sermon (disponible une fois par jour), en fonction de l’adoration de vos adeptes. Cette jauge, une fois pleine, vous permettra d’améliorer un arbre de talents à pallier en débloquant de nouveaux affixes d’armes ou de nouveaux pouvoirs ou bien simplement la puissance de l’arme de base.
En recueillant les prières, grâce à la jauge de foi, nous aurons alors un arbre pour débloquer des bâtiments ou des évolutions de bâtiments. Mais vous aurez aussi à débloquer des tablettes, et à chaque prise de niveau d’un adepte, il vous donnera ¼ de tablette. Une fois complétée, vous débloquerez un niveau de doctrine, et à vous de choisir l’ordre de déblocage. Mais il faudra à chaque fois choisir entre 2 options, à vous de personnaliser votre aventure : allez-vous privilégier plutôt l’argent ou bien l’adoration ? Ces choix vont débloquer certains rituels ou même instaurer certaines règles dans votre culte.
Les rituels, revenons un peu dessus, vont pouvoir vous servir pour mener vos ouailles à la baguette. Il y a de tout, du simple sacrifice pour obtenir de la foi, au repas gargantuesque pour les rassasier… jusqu’aux travaux forcés pendant 2 jours d’affilée sans qu’ils n’aillent dormir ou se reposer.
C’est mignon tout plein
Visuellement le jeu est une petite pépite, c’est totalement ce qu’on attend d’un jeu indépendant de qualité. C’est léché, aucune faute visuelle n’est présente. Alors certes, de petits bugs de collision sont présents, et on se retrouve parfois bloqués à devoir relancer notre partie. De plus, des bugs audio nous sont arrivés plus d’une fois (le bruit de quelqu’un qui tape sur des cailloux qui ne disparaissaient pas sans avoir redémarré). Mais le studio Massive Monster, qui ne compte pas moins de … 3 personnes, bosse d’arrache-pied sur des correctifs. Quand on voit le niveau de finition du jeu actuellement, on ne peut clairement pas leur jeter la pierre.
Côté sonore, que ce soient les musiques ou les bruitages, tout convient. Chaque grotte a son ambiance, l’aventure est suffisamment courte pour ne pas voir ce sentiment de redondance s’installer. Les différents bruitages des rituels et autres sont tellement plaisants ! Ils nous plongent dans l’univers, un vrai travail de qualité aussi là-dessus.
La direction artistique du titre est clairement ce qui séduit et saute aux yeux au premier coup d’œil ! Comment ne pas craquer face à tous ces animaux tout mignons avec leurs gros yeux rappelant les peluches « Ty »… Et quand on découvre tout le côté culte, gothique et pentagramme qui se cale à tout ça parfaitement, on adore encore plus ! Les sacrifices ou autres nous amusent beaucoup, car rien n’est réellement violent ou gore. Tout est fait avec ce petit côté détaché et mignon. Un vrai régal.
Pendant notre aventure, nous allons découvrir de nouvelles petites zones qui regorgent de personnages hauts en couleur et qui rajoutent un peu de vie à tout ça. Vous aurez par exemple accès à un mini-jeu de dés, vous pourrez pêcher…. Certes, ce sont des activités très annexes et peu utiles, mais ça fait plaisir de voir le soin apporté au sens du détail et au contenu.
La durée de vie est cependant plutôt courte, mais on ne s’ennuie pas. Nous avons mis 13h pour en venir à bout, on regrettera cependant une fin de jeu un peu « rapide », mais c’est peut-être notre façon de jouer… par exemple, nous avons obtenu le niveau maximum de nos armes (et donc de notre agneau) au cours du 3ème donjon, donc autant dire que le 4ème a été plutôt rushé de notre côté. Cependant, le côté amélioration du culte permet d’avoir des transitions fluides entre les deux. Il faut compter encore quelques heures supplémentaires pour atteindre le 100%, mais une fois terminé, peu de choses nous motivent à continuer.
Conclusion
Attention coup de cœur, difficile de ne pas succomber face à Cult of The Lamb. C’est la définition parfaite du jeu indépendant de qualité, développé par une toute petite équipe. Tout est travaillé à la perfection, que ce soit côté visuel, l’ambiance, le gameplay ou même le son. On pourra chipoter du côté de la partie Action qui est en deçà de la partie gestion, car trop classique et peu profonde… mais le tout rend tellement bien que ce serait vraiment pour chercher la petite bête. Nous avons eu quelques bugs lors de notre test, mais nous sommes presque sûrs qu’ils sont à l’heure de la publication de ce dernier déjà réglés. Alors ne faites pas la fine bouche et n’hésitez pas à sacrifier des petits animaux au nom du Culte de l’Agneau !
LES PLUS
- Une direction artistique qui donne envie de sacrifier des animaux mignons tout plein !
- Une gestion de notre culte simple, mais efficace.
- Un gameplay d’action tout aussi simple, mais tout aussi efficace.
- Une ambiance sonore et musicale de qualité.
- De l’attention dans tous les détails (mini jeux, personnages secondaires, activités…)
LES MOINS
- Quelques bugs à droite et à gauche, mais sûrement déjà corrigés à la publication de ce test.
- Une partie action qui ne comblera pas ceux qui s’attendent à un The Binding of Isaac.
- Une durée de vie un peu courte (15h environ).
- Une fin qui s’accélère un peu trop.
Super Test!
Je lorgne sur ce jeu depuis un petit moment…je crois bien que je vais me laisser tenter