Chez Nintendo-Town on aime bien les cartes, mais on aime bien les aventures narratives aussi, puis on adore quand c’est fait par des Français ! Alors franchement le titre d’Alkemi Games nous faisait déjà de l’œil depuis son annonce. Mais le résultat est-il à la hauteur de nos attentes ? Eh bien, sortez votre plus belle cape de voleur, préparez vos meilleurs mélanges de cartes, c’est parti pour Foretales !
Il était une fois un voleur
Foretales nous plonge dans un univers anthropomorphique, comprenez ici que chaque personnage va avoir l’apparence d’un animal humanisé. Imaginez que vous jouez dans l’univers de Robin des Bois le dessin animé de Disney, car visuellement, nous y reviendrons plus tard, le titre est dans la même veine.Notre aventure nous place au côté de Volepain, comme son nom le laisse supposer c’est un voleur et un oiseau. Après une introduction qui nous apprend toutes les mécaniques du jeu, nous finissons par accomplir notre première mission : voler une Lyre magique. La mission était simple : l’objet était facilement atteignable, mais comme souvent, quand c’est trop simple ce n’est jamais une bonne chose … surtout dans un jeu vidéo !
Volepain se retrouve alors à voir le futur au travers de visions qui sont plutôt négatives voir tragique. C’est alors que la mécanique principale du scénario va démarrer, vous allez devoir faire des choix. Votre allié Léo a été enfermé et bientôt il sera transféré, vous avez alors 2 tours pour faire le choix de le sauver maintenant, sinon allez savoir ce qu’il va lui arriver…
Tout est question de choix
Oui, des choix, que ce soit pour l’histoire comme indiqué précédemment : votre allié est enfermé, si vous décider de le sauver maintenant alors le compte à rebours pour sauver les gens prisonniers dans la mine va alors baisser, mais peut être qu’avoir Léo auprès de vous, vous aideras à sauver les gens à la mine ?
Grâce (ou à cause) des visions que vous avez eues avec la Lyre, vous allez voir les désastres qui vont se produire. Chacun d’entre eux sera représenté dans le cheminement de l’histoire par une carte rouge disposant d’un compte à rebours. Vous allez alors devoir faire des choix à plusieurs moments d’histoire. Parfois un de vos choix va alors clôturer une des cartes rouges, tantôt positivement tantôt négativement, mais dans tous les cas votre histoire avancera. Et c’est donc vous qui aurez fait influencer l’histoire.
Il y a bien sûr de bons et de mauvais choix, mais garder en tête qu’au sein d’un premier choix vous pouvez être amené à en faire un autre : il y a donc tout un tas d’embranchements possible.
C’est à ce moment-là que le côté roguelite apparait. Ici pas de gains de pouvoir pour la prochaine partie, pas de monnaie à dépenser pour être meilleurs, mais votre connaissance de l’histoire qui s’améliore. Vos connaissances vous guideront dans vos choix : ainsi vous saurez se qu’il vaut mieux éviter de faire, ou alors simplement essayer de faire autrement. Il vous faudra sûrement plusieurs parties pour arriver à une fin convenable.
Un jeu de société vidéo
On ressent dans Foretales cette volonté de nous faire jouer à un jeu de société solo avec beaucoup d’interaction et un scénario comptant une multitude d’embranchements. Que ce soit cette volonté de tout matérialiser par des cartes à l’instar d’un Hand of Fates, Voice of Cards ou encore Banner of Ruins ou bien cette mécanique de narration par les cartes comme nous pourrions le faire dans un jeu de société « plateau ».
Tout le jeu va tourner autour des cartes, que ce soient vos héros, vos pouvoirs, vos objets ou même les lieux. Selon les histoires, il va y avoir 2-3-4 cartes qui vont constituer vos choix de scénario, cela va aller de la clairière, aux nids d’abeilles en passant par un stand de fruit ou encore d’une bande de bandits. Les actions possibles sur chacune de ces cartes vont changer en fonction de ce que vous avez à votre disposition en techniques et en objets.
Vous allez devoir jouer avec plusieurs choses, tout d’abord les pouvoirs de vos héros : Volepain par exemple va posséder des cartes qui vont lui permettre de voler des choses. Un pouvoir qui va s’avérer pratique dans le cas où il y a un stand de marchandise par exemple, mais aussi en combat pour vider les poches de votre adversaire. Léo, lui, va plutôt attaquer, mais aussi pouvoir traquer une piste ou encore appeler les alliés. Ce pouvoir sera utile aussi bien en dehors que pendant les combats.
Mais aussi des cartes « utilitaire » comme l’argent, la nourriture, la peur et la gloire. Si vous tuer quelqu’un en combat vous récupérer de la peur, mais attention tuer trop de gens peut influencer votre histoire globale ou vos embranchements. Les combats vont pouvoir se dérouler de deux manières selon votre envie. La plupart du temps, il n’est pas nécessaire de tuer tous les adversaires, il y a une jauge de « peur » qu’il faut atteindre. Chaque personne a une valeur qui va faire baisser cette jauge. Une fois cette dernière à 0, le combat se termine et les ennemis restants vont vous donner 1 point de gloire chacun. Pour ce faire, vous allez pouvoir soit les tuer (baisser leurs PV), soit les soudoyer avec de l’argent, leur faire peur, les impressionner ou bien soudoyer les plus gourmands avec de la nourriture.
Se battre est donc souvent la dernière des choses à faire, vous allez perdre des points de vie et une fois qu’un héros est à 0 c’est la fin de la partie et il faut tout recommencer.
Un peu trop de hasard mon cher
Inhérent au style du jeu, le hasard à une part importante, parfois bien trop importante pour que ce soit agréable. Nous allons nous retrouver à vider nos cartes un peu partout pour tomber sur celle qu’il nous faut.
Par exemple, se débarrasser des cartes lieux présentes dans votre main un peu n’importe comment pour finir par tomber sur la piste dont on a besoin. Cependant, une fois cette dernière disponible, il n’y a que la carte de Léo « flairer une piste » qui nous permettra d’avancer dans l’histoire. Il faut alors la piocher et donc utiliser les cartes que nous avons en main un peu dans le vide. Tout en sachant que ces cartes sont limitées et que la recharge de cartes (3 cartes rechargées aléatoirement …) a souvent un coût plutôt négatif.
Ce qui envoie vers le second souci. Une fois que nous avons vidé la quasi-totalité de la pile de cartes, si un combat se déclenche ou qu’un combat est obligatoire pour terminer le scénario en cours. Il se peut que nous n’ayons plus assez de ressource et c’est alors le game over… Il faudra recommencer le scénario… C’est très frustrant de perdre à cause d’une mauvaise pioche. Car repartir à zéro ne vous garantira pas de bénéficier d’un meilleur tirage. Vive l’aléatoire !
Un soin particulier fait sur tout
Le jeu est sublime, la patte à la Disney (Robin des bois) est de toute beauté. Les développeurs ont indiqué sur leur twitter avoir essayé de gommer un peu cette patte Disney pour avoir la leur, mais on ne peut s’empêcher d’y penser. Certes, elle est moins poussée qu’au début, mais dans tous les cas ça ne pourrait être un point négatif tellement elle est léchée. Ces détails graphiques et le soin apporté aux personnages sont également appliqués aux autres cartes (pouvoir, lieux…) et au plateau de jeu. Tout est sublimement dessiné et agréable à l’œil. On appréciera aussi les petits clins d’œil fait à de célèbres streamers français comme Mr MV ou Mynthos qui sont devenus de sacrés animaux.
Côté ergonomie, c’est aussi un sans-faute, des raccourcis sont présents pour atteindre les différents decks ainsi qu’une aide présente en haut à droite de l’écran dans le cas où l’on est perdu. Le jeu se joue très bien à la manette sur une TV, en portable avec la Switch ou encore au tactile. Un véritable bonheur, on vous dit !
Côté audio, c’est aussi un véritable plaisir. L’ambiance sonore globale est parfaite et les bruitages sont très bons. Ils sont signés par Christophe Héral (Rayman Legends, Beyond Good and Evil). Ajouter à tout ça une narration, certes en Anglaise, faite par Travis Willingham (Critical Rôle, Vox Machina) et nous plongeons au cœur du jeu. Nous nous retrouvons immergés dans cet univers d’une bien belle manière.
Conclusion
Foretales est un peu un ovni. Le jeu nous propose un concept unique entre le jeu de société et les livres dont « vous êtes le héros », le tout baigner dans une ambiance jeux de cartes. Avec sa réalisation soignée de partout et dotée d’une narration, d’une bande-son et d’illustrations magnifiques, il serait difficile de ne pas conseiller ce titre. Surtout lorsque l’on sait qu’il est développé par un petit studio français. On peut parfois regretter le côté aléatoire et la frustration de perdre à cause de ce dernier, mais c’est le jeu quand on joue avec des cartes : il fallait mieux mélanger votre deck. Foretales est donc un petit bijou sur Switch, que l’on conseillera à toute personne qui aime les jeux narratifs avec une direction artistique de grande qualité.
LES PLUS
- Une narration aux petits oignons
- Un narrateur de qualité qui nous plonge dans l’histoire
- Des illustrations magnifiques de partout
- Des cartes de partout !
- Un travail soigné sur l’ambiance sonore et musicale
- Jouable en tactile
- Totalement en français dans le texte
- Fait par des Français !
LES MOINS
- La frustration lors d’un game over
- Le côté aléatoire qui peut faire rager
- L’impression de devoir meuler en permanence notre deck
- Un équilibre parfois un peu limite qui nous fait un peu rager
Oh un joueur de Magic qui meule son deck 🙂
(quoique l’expression est surement entrée dans le dico du gamer…)
Haha effectivement j’ai jouer plus jeune à Magic 😀 mais c’est un terme que j’ai au final plus utilisé en jouant à des jeux de société (j’suis assez friand de tout ce qui est deckbuilding ^^). Mais clairement c’est dans le dico du joueurs de cartes 😀
Une version boîte est prévue ?
Pas pour le moment
Ah j’en ai vue une en précommande sur le site de Cultura… Dommage
Il à l’air d’être effectivement commandable en boite un peu partout à 24.99€, une sortie le 15/11/22.