En 2003, le jeu vidéo XIII faisait son apparition sur toutes les consoles de l’époque. Brillamment réalisé par Ubisoft, le jeu avait rencontré un franc succès auprès des joueurs. 17 ans plus tard, Microïds nous propose un remake de ce jeu adapté de la célèbre bande dessinée de Jean Van Hamme et William Vance. Ce remake fut un retentissant échec. Truffé de bugs en tout genre et de problèmes d’optimisation, le jeu a été élu parmi les pires jeux de l’année 2020. La raison invoquée pour ces problèmes fut la crise sanitaire. Conscient malgré tout du fort potentiel de la licence, Microïds décide de collaborer avec le studio français Tower Five afin d’atteindre une qualité suffisante pour satisfaire les joueurs de toutes les plateformes vidéoludiques. Après plus d’un an de travail pour revoir de fond en comble le jeu, XIII Remake arrive enfin sur la Nintendo Switch en ce mardi 13 septembre 2022. C’est donc fébrilement que nous nous sommes emparés de notre console hybride afin de voir si la promesse d’un jeu enfin abouti a été tenue.
XIII, le tatoué amnésique
Le jeu est adapté de la célèbre bande dessinée éponyme XIII. Ce qui fait la particularité de celle-ci, c’est qu’elle a contribué à faire entrer la BD dans le monde littéraire pour adultes. Eh oui, la BD ce n’est pas que pour les enfants ! Dotés de dessins réalistes et d’un scénario très complexe, les ouvrages de Jean Van Hamme et William Vance sont très plaisants à lire et provoquent à chaque fois le même sentiment : « Je veux savoir la suite ! ». Il est donc tout naturel de voir la même histoire, transcrite de l’œuvre originale, dans l’adaptation vidéoludique.
Vous démarrez l’aventure dans la peau du personnage principal, XIII. Vous vous réveillez, amnésique et blessé, sur une plage déserte de la côte est des États-Unis. Les seuls indices sur votre identité ne sont que la clé d’un coffre dans une banque et un tatouage, le chiffre « XIII » en chiffres romains. Très vite, des inconnus vont s’en prendre à vous. Mais pourquoi ? Cela aurait-il un lien avec l’assassinat du président Sheridan ? Et pourquoi avez-vous des réflexes dignes d’un agent secret ? Car si vous ne vous souvenez plus de votre nom, vous savez vous battre, que ce soit à mains nues ou avec des armes à feu. Ce sera bien utile pour faire face à la plus importante conspiration de l’histoire des États-Unis.
Un FPS alliant action et infiltration
XIII propose 3 modes de jeu : le mode campagne, le multijoueur en local et le multijoueur en ligne.
Si les modes multijoueurs restent classiques pour un FPS, ils méritent tout de même d’exister et de proposer une façon différente de jouer. Mais les cartes ne sont pas légion et nous pouvons vite tourner en rond.
Mais revenons principalement sur le mode campagne, qui est le cœur du jeu. Ce mode scénarisé contient 34 missions qui sont jouables dans 4 niveaux de difficulté. Les modes facile et normal sont abordables pour n’importe quel joueur. En revanche, en « difficile » et « extrême », ce sera une autre paire de manches ! Plus le niveau de difficulté sera élevé, et plus vous devrez essayer d’être furtif pour ne pas alerter tous les ennemis et vous faire éliminer rapidement. L’atout de jouer avec un niveau de difficulté élevé est de vous empêcher de tirer dans le tas comme un bourrin.
Le mode campagne suit donc l’histoire originale de la bande dessinée XIII. Que vous connaissiez ou non déjà l’histoire, on prend plaisir à découvrir ce qui se cache derrière ce fameux tatouage « XIII ». Chaque mission, qui peut être rejouée séparément, commence la plupart du temps par une petite cinématique. Puis, c’est parti ! Dans la peau de XIII, en vue subjective, vous récupérez des objets et des armes pour essayer de survivre. Ce qui est drôle, c’est que l’on peut récupérer une chaise, une assiette ou un balai pour assommer les ennemis. Mais le cœur d’un FPS, ce sont bien évidemment les armes à feu. Vous aurez accès à un arsenal composé de 15 armes au total, allant du revolver au fusil d’assaut, en passant par le fusil de sniper et le fusil à pompe. Le choix de votre arme sera déterminant pour être silencieux. Mais si vous êtes repérés, vous pourrez alors sortir le fusil d’assaut. Quitte à être repéré, autant faire un max de dégâts !
Par contre, certaines missions vous demanderont explicitement de ne pas faire déclencher l’alarme, sous peine d’échec du niveau. Il faudra donc parfois se mettre dans la peau d’un espion. Et ça fait du bien parfois de ne pas être un bourrin. Pour arriver à vos fins et ne pas tirer sur tout ce qui bouge, vous pourrez prendre un otage afin de traverser une zone d’ennemis. C’est plutôt original, bien qu’anecdotique. Enfin, si vous souhaitez toujours la jouer fine, en vous accroupissant, vous pourrez entendre les bruits de pas des ennemis en voyant sur votre écran des petites bulles de BD pour vous avertir qu’un soldat est proche.
De manière générale, un niveau se présentera toujours de la même façon : aller d’un point A à un point B en faisant un détour pour récupérer une clé ou activer un bouton. Mais si vous aimez explorer, vous serez récompensé en récupérant des objets ou en débloquant des succès.
Concernant les niveaux, ils sont plutôt bien faits bien que parfois un peu linéaires. Cependant, les environnements changent régulièrement : la plage, les bureaux du FBI, une base militaire, une montagne enneigée, etc.
Alors, bugs ou pas bugs ?
Comme dit dans l’introduction, le jeu a subi un lourd échec il y a deux ans lors de sa sortie sur les consoles non estampillées Nintendo. De nombreux bugs rendaient le jeu déplaisant, voire quasiment injouable. Mais pour nous, joueurs de Nintendo Switch, ce jeu n’était même pas disponible. À la vue des innombrables problèmes rencontrés par les joueurs, la sortie sur la console hybride a été reportée. C’est donc une version revue et corrigée qui est intégrée directement dans le jeu Switch. Par rapport à 2020, Microïds nous promet des graphismes améliorés, une intelligence artificielle plus … intelligente, une ergonomie retravaillée, une bande-son revue et corrigée, un framerate moyen de 30 images par seconde sur Switch et un mode en ligne jusqu’à 13 joueurs. Alors, pari tenu ?
Eh bien, plutôt oui ! Les graphismes en cel-shading, similaires à ce que nous pouvons voir dans le jeu Borderlands sont assez réussis, même si nous trouvons que les visages des personnages auraient mérité plus de détails. Toujours concernant le visuel, de nombreuses bulles, vignettes et onomatopées rappelant l’univers de la BD sont très bien retranscrites. Que cela soit en mode docké ou nomade, notre rétine ne subit pas de dommage collatéral, au contraire. Cette fois, l’œuvre l’original a bien été respecté !
Concernant l’intelligence artificielle, nous avons parfois été surpris par le comportement des ennemis. Par exemple, un ennemi qui se tient derrière nous sans faire de bruit et sans nous tirer dessus. Mais c’est assez rare.
En revanche, l’IA est souvent prévisible. Lorsqu’un soldat voit un de ses coéquipiers à terre, il va d’abord le voir puis il va sonner l’alarme la plus proche de lui. En mode facile ou normal, cela rend le jeu peut-être encore plus simple, car les ennemis ont tendance à rappliquer en nombre et il suffit de tirer dans le tas pour faire un carnage. Par contre, avec un niveau de difficulté plus élevé, il faudra essayer d’être plus discret, car les dégâts subis seront plus importants et les adversaires plus résistants.
L’ergonomie et la bande-son sont également au rendez-vous. Des menus simples et clairs nous arrivent à l’écran. Comme dans de nombreux FPS, nous pouvons ajuster la sensibilité de notre curseur, inverser les axes pour tirer, ajouter une aide à la visée, etc. Nous pouvons également utiliser les joy-cons pour viser sur l’écran, même si certains préféreront jouer de façon plus classique à la manette.
La bande-son, elle aussi, fait plaisir à entendre. Quel plaisir d’avoir des doublages en français ! OK, ils étaient aussi présents en 2003, mais bon, on ne va pas bouder notre plaisir, non ? La musique et les bruitages sont de très bonne facture également. Musique dynamique lorsqu’il y a de l’action, plus douce en phase d’infiltration, bref, rien à dire !
Bon, mais techniquement, ça tient la route ? Eh bien, en général, oui. C’est plutôt fluide dans l’ensemble même si nous avons ressenti de légères chutes de framerate de temps en temps. Ces chutes sont provoquées par un important nombre d’ennemis à l’écran ainsi que de multiples explosions simultanées. Ce n’est donc pas parfait, mais c’est tout à fait jouable dans de bonnes conditions.
Quant au mode en ligne à 13 joueurs, nous aurions aimé vous dire à quel point il est plaisant, mais nous n’avons pas pu le tester faute de participant. Est-ce un problème technique ? Un problème de serveur ? Ou est-ce que personne ne veut jouer en ligne ? Nous n’avons pas la réponse à ce jour, mais nous espérons bien pouvoir bientôt nous frotter aux autres joueurs !
Conclusion
L’échec retentissant de 2020 semble être désormais un lointain souvenir. Avec son histoire et ses graphismes rappelant la BD, XIII propose un jeu qui respecte la bande dessinée originale. Bien qu’il ne soit pas parfait, XIII Remake propose enfin une expérience digne de ce nom aux joueurs. Nous regretterons seulement un petit manque de contenu pour le mode multijoueur, mais cela ne gâche en rien le plaisir que nous avons eu de pouvoir nous replonger dans l’univers de Jean Van Hamme et William Vance.
LES PLUS
- L’œuvre originale respectée
- Le scénario complexe de la BD
- Des graphismes en cel-shading rappelant Bordelands qui rappellent la BD
- Des onomatopées, des bulles et des vignettes qui rappellent aussi la BD
- Un doublage en français
- Une bande-son très correcte
- De l’action, mais aussi de l’infiltration
- 4 niveaux de difficulté
- 34 missions
- Mode multijoueur local
LES MOINS
- Quelques chutes de framerate de temps en temps
- Un mode en ligne désert
- Quelques rares bizarreries au niveau de l’IA
- Manque de contenu pour le mode multijoueur
pour moi la remake je suis déçu en multi joueur local faut etre 2 joueur pour jouer alors que sur la vieux jeu on pouvais joué en multi tout seul contre des IA et avec plusieurs mode que la remakes n as pas donc tres déçu de la remake
Ah, soulagé de voir que ces deux années lui ont été bénéfiques, je restais méfiant… Je ne joue pas en multi donc les manques ne me contrarient pas, seul le solo m’intéresse. Merci pour le test !
voilà un jeu que j’avais raté sur PS2 à l’époque et ce test m’a donné envie de m’y plonger, un jeu de plus sur la liste des jeux à faire…