Jacob, un jeune écuyer, rêvasse au bord d’un lac… Quand soudain !… L’esprit de Merlin apparaît tel un fantôme au-dessus des eaux. Ce bonhomme barbu confie au petit bonhomme une quête de la plus haute importance, en ânonnant une phrase pour le moins énigmatique… Pour tous les fins limiers amateurs de petites et grandes aventures, The Dark Prophecy est un point-and-click à l’ancienne. Comprenez par là qu’il nous renvoie aux références du genre qui popaient joyeusement au début des années 90, sur PC ou sur Amiga : de Monkey Island à Simon The Sorcerer.
Jacob et le chaudron magique !
Avec un entrain tout enfantin, le jeu cumule les habituels clichés de la fantasy façon « Prince de Lu » : là, le petit village bucolique ; ici, la gentille sorcière avec son chapeau pointu. Vous ne tarderez pas à découvrir en quelques pas le sombre caveau et son squelette ou le château, sa prison (lugubre, forcément), sa cuisine (accueillante) et son roi (bourru)…
C’est « cute » même si le pixel art ne déborde pas de couleurs pétantes (c’est un peu terne) ou d’une myriade de détails (il y a bien quelques babioles joufflues… à qui on pincerait bien les joues, pardi !). À noter une pincée de musiques agréables, tournant juste un peu en boucle, et l’absence totale, et étonnante, de bruitages.
À l’aide d’un curseur qui pourra changer de forme suivant l’action désirée (les classiques « Use », « Talk » et « Look »), nous allons jouer les fouineurs en furetant partout, dans des décors en pixel art (« rétro-attachant » ou « crousti-moelleux » donc, choisissez le terme qui vous convient) à la recherche du moindre objet caché ou d’un mécanisme salvateur. Le gameplay n’exige pas une grande ressource de la part du joueur, mais demande une pichenette d’habitude pour cliquer au bon endroit et choisir la bonne action. Le mode tactile n’aurait pas dénoté. Hélas, il nous faudra bouger le curseur avec le stick, contraint et forcé.
Easy to play
Le jeu est intégralement en anglais, les dialogues à choix multiples sont présents mais heureusement, le niveau d’anglais exigé n’est pas très élevé et très rares sont les passages bloquants. Il ne faudra pas hésiter à insister auprès des PNJ pour débloquer des dialogues.
Les énigmes sont simples. Elles ne sont pas d’une logique imparable (une racine qui sert de bâton ? Nous allons dire « pourquoi pas ») mais simples dans le sens où les interactions possibles ne sont pas nombreuses d’un écran à l’autre. Même en butant sur un passage (ce qui est vraiment très rare), ou un mot d’anglais mal compris (surtout si vous avez fait allemand ou espagnol en première langue au collège), il est toujours possible de trouver la solution en cliquant partout.
Le temps vous est compté…
Le jeu n’oppose pas de grandes difficultés et se termine en deux heures environ (ce qui pour un « point-and-click » n’est pas bien lourd). Il y a bien quelques game over humoristiques mais rien de méchant (pensez juste à sauvegarder de temps à autre). Le jeu n’a aussi rien d’étonnant. Sa fin, abrupte, peut même laisser circonspect… Mais elle appelle, à priori, à une suite…
Pour tout amateur de vieilleries pixelisées, The Dark Prophecy a surtout pour lui un charme à la fois désuet et imparable. Sa simplicité n’est pas un gros mot. Il s’agirait ici plutôt d’une douceur éphémère, dans un monde vidéoludique qui malmène le joueur à longueur de temps, entre un roguelite sanglant et un soulsborne vicieux. Un sortilège aérien à base de mousse de lait en quelque sorte.
Conclusion
Ce point-and-click old school fleure bon l'absence totale de prétention à petit prix et durée de vie mini. La « sombre prophétie » n'en est clairement pas une : le jeu est parfaitement mignon, inoffensif même et détend le temps de deux petites heures qu'il faut pour voir la fin de l'aventure.
LES PLUS
- C'est mignon
- Rétro-attachant
- Le jeu détend et amuse
- Niveau d'anglais requis peu élevé
- Le troll sous le pont
LES MOINS
- Pas de traduction en français
- Pas de bruitages
- Se finit en deux heures
- Pas de surprise
- Une fin un peu abrupte
c’est dommage pour ce jeu de se retrouver face à Return to Monkey Island, le trip rétro paraît bien fade…