Bien sûr qu’il y a des jeux dont le concept même nous étonne, mais il faut bien avouer que le studio australien Samuraï Punk fait très fort avec son dernier titre Justice Sucks, sous-titré « Tactical Vacuum Action ». Pourquoi cela ? Et bien parce qu’il nous met dans la peau d’un aspirateur autonome, vous savez, ce petit truc tout rond tout mignon que nous surnommons affectueusement Jean-Eudes et qui passe un bon coup durant notre absence. Sauf que celui-ci est un brin démoniaque, qu’il se nourrit, entre autres, de sang et qu’il est prêt à tout pour sauver sa famille d’adoption, les McClean. Alors un concept aussi barré a-t-il une chance de finir dans votre Switch préférée ? La réponse est un grand oui et voici pourquoi.
Roombo, second Blood
La première chose à savoir sur ce Justice Sucks, c’est qu’il est la suite directe d’un premier opus qui posait déjà les bases de la licence, à savoir, Roombo First Blood. Un titre, dont le nom est un clin d’œil au premier opus de la saga des Rambo, où nous incarnions déjà un robot domestique qui devait défendre sa maison contre l’intrusion de vils voleurs. Dans sa suite Justice Sucks, notre petit robot est toujours d’actualité et sa maison doit maintenant faire face à une menace encore plus grande ! Pourra-t-il s’en sortir ? Tout dépendra de notre talent joy-con en main.
« Mais cette menace quelle est-elle ? » demanderont les plus intéressés de nos lecteurs par l’étripage de voleur. Et bien, nous apprenons très vite que la société FamilyCorp envoie régulièrement son équipe de voleurs dans divers foyers dans le but de leur refourguer leur système d’alarme. Une menace qui finit par arriver dans votre gentil foyer. Heureusement, veillant au grain, nous envoyons cette vile main-d’œuvre ad patres et continuons notre vie paisible.
Mais un tel revers n’est point acceptable pour le président de cette entreprise jusqu’alors florissante, qui envoie alors son service de garantie, c’est-à-dire des employés armés et ultra violents, pour régler le problème. Notre famille est alors enlevée tandis que nous finissons encastrés dans le téléviseur. Sera-ce la fin de notre aventure ? Bien évidemment que non. Car nous sommes en fait projetés dans la dimension télévisuelle et notre esprit mentor, le mémorable Sexy McClean, vient alors à notre rencontre pour nous guider sur le chemin de la victoire face à FamilyCorp.
Pour cela, nous allons devoir traverser plusieurs tableaux de la dimension télévisuelle pour ainsi gagner de nombreux pouvoirs et enfin connaître le dénouement de cette histoire. Autant le dire de suite, la narration est un chef-d’œuvre nanardesque qui vaut à elle seule le détour. Les cinématiques sont parfaitement réalisées et toujours très drôles. La bande-son qui les accompagne est toujours dans le ton et nous pousse inexorablement à aller plus loin.
Le fourre-tout diabolique
Mais une narration ne fait pas tout dans le monde du jeu vidéo, il va falloir assurer niveau gameplay pour atteindre les sommets du jeu déjanté et fun. Et là encore, c’est une bonne surprise qui nous attend avec beaucoup de possibilités offertes. De base, notre robot est capable de nettoyer le sol (pratique pour effacer les traces de sang), accélérer sur une courte distance (pratique pour esquiver les voleurs) et enfin hacker les systèmes de la maison pour déclencher des courts-circuits et autres fuites d’eau.
Commence alors une course entre nous et les voleurs. Passer en mode hacking ralentit le temps ce qui nous laisse, grâce au second stick, le temps et la possibilité de viser l’objet à utiliser. Les combos sont bien évidemment possibles et les enchaînements eau + électricité font bien sûr des ravages. Mais ce n’est là que la première de nos capacités. Très vite nous pourrons aspirer des objets pour les recracher violemment à la tête de nos ennemis. Chaque objet a une zone d’action de forme différente ce dont il faudra constamment tenir compte et si lancer une boite est amusant, faire de même avec un couteau ou un animal de compagnie est encore plus grisant.
Nous pouvons aussi dans certaines zones, nous cacher et ainsi prendre les voleurs par surprise ou les attirer bien tranquillement dans un piège en actionnant notre buzzer. Mais la cerise sur le ramasseur de poussière arrive avec les pouvoirs spéciaux. Lorsque notre avatar en finit avec un ennemi, il peut alors se débarrasser du corps en le découpant en morceaux, puis en l’avalant, engranger de l’énergie qui pourra servir à déclencher une attaque spéciale.
Ces attaques spéciales sont réparties en trois catégories et dans chacune d’entre elles nous pouvons choisir une capacité. Nous disposons alors d’un robot ayant à sa disposition trois attaques spéciales qu’il peut déclencher dès que la jauge idoine est chargée. Entre l’invisibilité, le lance-flammes, la charge violente, la mine, plus toutes celles que nous vous laissons le plaisir de découvrir, il y a de quoi personnaliser notre avatar comme nous le souhaitons pour chacune des missions que nous allons devoir effectuer. Et cette personnalisation ne s’arrête pas là puisque nous pouvons aussi nous équiper de capacités discrètes comme par exemple une charge partielle de nos jauges en début de mission.
Très vite notre robot sera tel que nous le souhaitons. Pour débloquer ces capacités, il suffit de mener à bien des missions différentes. Effectuer toutes les missions disponibles par niveau n’est pas nécessaire pour débloquer la suite de l’aventure, mais en réaliser un nombre minimum sera obligatoire pour accumuler l’énergie nécessaire. Nous pouvons ainsi découvrir les différents types d’objectifs à réaliser et ainsi varier les plaisirs entre les attaques à repousser, les colis à livrer ou les bombes à désamorcer. Ces missions se renouvellent constamment et le challenge est de plus en plus élevé, surtout que le timer ne fait rien pour soigner notre tension artérielle.
Y’a de la rumba dans l’air
Pour nous permettre de nous amuser, les développeurs de Samuraï Punk ont réalisé un level design aux petits oignons. Chaque carte disponible possède différentes zones interconnectées entre elles. Notre petit robot pourra utiliser des soupiraux inaccessibles à ses poursuivants pour les semer. Utiliser la carte disponible s’avère alors primordial, d’autant plus qu’elle permet de voir les éléments essentiels tels que la position des ennemis ou des éléments à récupérer. Mais ce n’est pas tout ce qui fait le charme de ces niveaux. En effet, des dénivelés importants parsèment nos déambulations et il est souvent possible de les surmonter en hackant certains éléments, ajoutant ainsi une bonne dose de tactique et de skill à ce gameplay déjà bien fourni.
Pour pouvoir mettre en place toutes ces capacités, nous avons droit à une utilisation optimale de nos joy-con. Chaque bouton et chaque stick a son utilité et les enchaînements que nous devons effectuer sortent sans coup férir à chacune de nos sollicitations. Le tutoriel de départ est assez clair et simple et la prise en main ne pose jamais aucun problème. Pour parfaire son jeu, le studio australien a décidé de mettre en place un système de points nous récompensant en fonction des objectifs atteints et de la vitesse de réalisation. Nous pouvons par la suite découvrir notre position dans un classement en ligne, les amateurs de challenge pourront ainsi s’amuser à devenir les numéros un du nettoyage par robot aspirateur.
La partie graphique, sans atteindre des sommets visuels, est toutefois très plaisante. La variété des décors et les détails apportés à chacun des niveaux que nous parcourons font de Justice Sucks un titre qu’il est plaisant de regarder à côté d’un joueur, tout en lui tapant sur les nerfs en lui disant orgueilleusement quoi faire. La bande-son n’est pas en reste puisqu’elle est toujours en adéquation avec les actions que nous sommes en train de vivre. Terminons en précisant que ce Justice Sucks est entièrement sous-titré en français et qu’il est ainsi très facile de s’immerger dans cet univers déjanté.
Conclusion
Justice Sucks n’est pas qu’un délire nous proposant de prendre en main un robot aspirateur homicide en quête de vengeance, c’est avant tout un jeu d’action/réflexion qui propose de nombreuses mécaniques ultra addictives dans des tableaux au level design implacable. Sa narration déjantée est toutefois un gros plus pour tous les joueurs qui cherchent à mettre la main sur un titre qui ne se prend jamais au sérieux et qui s’amuse à détourner les codes classiques du jeu vidéo. De plus ses graphismes, sa bande-son et sa prise en main sont en adéquation avec tout le reste pour ainsi nous offrir un jeu qu’il est bien difficile de lâcher une fois commencé. Une petite pépite comme seuls les développeurs indépendants savent nous en proposer et donc, une vraie et belle réussite.
LES PLUS
- Les graphismes sont variés et détaillés
- La bande-son est toujours en accord avec ce qui se passe à l’écran
- Le gameplay est ultra complet et addictif
- Il est très facile de personnaliser notre robot
- Les missions se suivent et ne se ressemblent pas
- La prise en main est immédiate
- La narration est un modèle de délire assumé qui fait tout le temps mouche
- Le challenge est vite présent avec le timer des missions
- La durée de vie est correcte compte tenu du tarif de lancement
- Entièrement sous-titré en français, c’est toujours mieux
LES MOINS
- Il faut aimer le second degré