Le lapin est un animal de compagnie aujourd’hui apprécié par petits et grands. Nombreuses familles abritent chez elles ce petit être aux grandes oreilles, qui parvient le plus souvent à beaucoup les amuser en échange de leurs bons soins. Mais alors, que diriez-vous de concevoir un refuge à lapins, où les lapinous pourraient vivre heureux ? L’idée est bonne. Vous avez au moins une idée. Pour le reste…
Tout commence par un violent orage qui a fait fuir tous les jolis petits lapinous de leur parc. Vous revient alors la lourde tâche de remettre ce petit lopin de terre en service : il va falloir dans un premier temps le nettoyer, puis le décorer, l’agrandir, sans oublier d’y apporter suffisamment de nourriture afin que les lapins y reviennent en masse et vivre heureux. Voilà un bien beau concept qui nous séduit, alors c’est parti, nous retroussons nos manches, prêts à ôter tous les cailloux qui jonchent le sol. Il suffit normalement d’appuyer sur A… Et là, c’est (déjà) le drame.
La révolte de la caméra et autres décadences
Sans crier gare, nous voilà pris dans le tourbillon de la caméra qui décide d’aller où bon lui semble, et en l’occurrence loin des cailloux que nous souhaitons ôter pour y placer nos premiers plants de carottes. Avec surprise, nous constatons éprouver un grand mal à en reprendre le contrôle, finissant par appuyer un peu sur toutes les touches, déjà agacés. Mais que se passe-t-il donc… ?
La caméra nous envoie complètement à l’autre bout du terrain, dans un dédale de verdures aux textures d’une simplicité digne d’un vieux téléphone. Attardons-nous dès lors sur les actions disponibles afin de tenter d’y comprendre quelque chose… Diantre, le soft nous paraissait si agréable sur le papier !
Deux menus sont disponibles : le premier en haut à droite de l’écran permet de connaître les lapins d’ores et déjà présents sur le terrain (certains osent déjà s’aventurer dans notre champ en friche !) ainsi que les paramétrages classiques avec les retours au menu principal (ça y est, on peut partir ?). Le second menu, en bas à gauche cette fois, devrait nous occuper plus longuement (enfin… longuement…). Ce dernier permet d’atteindre les différents achats : les plants de carottes, de laitues, de tulipes, les décorations et… des papillons (qui coûtent une petite fortune, nous n’irons pas jusque là non non non !). Tout aussi horripilant que le reste du jeu, il faudra conserver un certain doigté pour passer d’une échoppe à une autre au joystick tellement l’action dans le menu est sensible. Privilégiez la croix directionnelle les amis (et courage…). Enfin, si vous souhaitez vraiment privilégier quelque chose dans ce « jeu » !
Nous sélectionnons donc une carotte. Hop la caméra qui repart dans l’autre sens, sans jamais informer le joueur de la raison d’un tel voyage, pour nous planter cette fois-ci en bas à gauche du parc dans un espace visiblement quadrillé. Serait-ce un terrain à vendre ? Nous tentons de retourner au centre du parc et constatons la présence d’un curseur, ce doit être nous !!! Mais… mais… la caméra repart ! Le tactile ne fonctionne pas, au cas où il y aurait une subtilité là-dedans…
Au final, nous avons réussi laborieusement à planter 2 laitues et 1 carotte. Et franchement, nous ne souhaitons à aucun lapin de venir dans un terrain totalement possédé !
Des notations à étoiles sont visibles sur le côté droit de l’écran : Popularité, Bien-être et Beauté. Nous n’avons bien entendu aucune étoile : cela doit être le niveau de bien-être du joueur assurément !
Est-ce au moins mignon ?
Difficile de passer outre l’agacement quant au gameplay général du jeu… Néanmoins, nous sommes bien parvenus à apercevoir deux lapins. Eux ne semblaient pas incroyablement heureux de nous voir (et n’étaient pas incroyablement mignons non plus). Nous en avons réveillé un, ce qui ne lui a que très moyennement plu (et c’est bien normal), pour finalement lui faire une gratouille juste après (enfin, nous avons juste cliqué sur lui entre deux tours de manèges de caméra) : un petit cœur est apparu. Voilà. Lapin heureux !
Le soft semble tellement bâclé que les textes ne rentrent même pas dans les cadres… Par ailleurs le choix des couleurs, plutôt champêtre il est vrai, peut laisser songeur : l’écriture blanche sur un panneau orange, jusque-là tout va bien, mais lorsqu’elle déborde sur un cadre à fond blanc… cela devient une écriture blanche sur un fond blanc. Au top.
Le comble ? Bunny Park est disponible sur l’eshop de la Nintendo Switch pour la modique somme de 20 euros.
Le saviez-vous ?
Contrairement à un abus de langage très couramment entendu, les lapins ne sont pas des rongeurs, mais des lagomorphes. La distinction se fait au niveau des dents : deux incisives qui poussent tout au long de la vie des rongeurs, contre quatre chez les lagomorphes.
Conclusion
Laissez les lapins tranquilles... Tout le monde s'en portera mieux.
LES PLUS
- L'idée originelle était vraiment bonne... (quelle déception !)
- La musique n'est pas mauvaise et est le seul atout du jeu.
LES MOINS
- ... mais juste l'idée !
- Une caméra insupportable, qui semble faire ce qu'elle veut.
- Une mignonnerie pas franchement au rendez-vous avec des graphismes datés.
- Accrochez-vous pour vous amuser...