Après Bus Driver Simulator : Countryside, nous nous attaquons à un autre jeu édité par Ultimate Games, The Mims Beginning. Développé par un studio indépendant polonais et par seulement cinq personnes, il est sorti en 2015 sur PC et en 2019 sur la Nintendo Switch. Que vaut ce petit jeu disponible sur l’e-shop pour seulement 7,99€ ?
Avant de débuter ce test, nous tenons à préciser que le jeu ne propose pas de traduction française. Seules les traductions anglaises, allemandes et italiennes sont disponibles. Un niveau moyen d’anglais est requis pour jouer correctement.
Un jeu intéressant…
The Mims Beginning raconte l’histoire de ces petites créatures à six yeux, les Mims. Vivant auparavant dans la prospérité, ils errent maintenant de planète en planète pour une raison que le jeu promet de nous dévoiler à la fin. Notre mission est d’aider les Mims à retrouver les éléments qui leur permettront de reconstituer leur orbe d’ADN, indispensable pour leur survie.
Se présentant comme un jeu de stratégie « god-like », The Mims Beginning est en réalité un pur jeu de stratégie avec une part de gestion. Ne vous attendez pas à un jeu comme Reus ou un The Universim, ici, la simulation est inexistante.
Le jeu est séparé entre son mode campagne et son mode libre. Dans le mode campagne, nous nous occupons des Mims, des petites bêtes un peu étranges qui semblent sorties de Spore. Le jeu repose sur un système assez simple et plutôt efficace. Nous avons deux monnaies, les diamants et la bouillie de fruits, dont nous avons besoin pour tous les éléments du jeu : élevage, agriculture, construction, électricité, technologie, etc… Nous gagnons des diamants lorsque nous réussissons à élever des animaux que nous revendons par la suite. Nous gagnons de la bouillie en récoltant les fruits que nous plantons et que nos Mims lancent dans un énorme mixeur.
Comme certains bâtiments consomment de la bouillie, que nos animaux consomment des fruits sortis de l’arbre pour grandir, et que nous payons des diamants et de la bouillie pour créer les animaux et les plantes, nous devons en permanence trouver un équilibre pour ne jamais être à sec. Il y a quatre animaux différents qui sont des sosies intergalactiques de nos poules, vaches et lapins qui ont besoin des quatre types différents de fruits pour grandir.
Ces éléments du gameplay, bien que complexes au début, s’assimilent facilement et la partie gestion de The Mims Beginning se révèle abrupte mais efficace. Il y a dix bâtiments, comme le laboratoire, qui nous permet de rechercher de nouveaux fruits et de créer les animaux, ou la caserne, qui va permettre de transformer les Mims en véritables guerriers.
Et qui dit guerrier dit danger, et The Mims Beginning regorge d’ennemis en tout genre. Chaque arbre que nous plantons laisse une odeur qui attire des créatures herbivores qui veulent profiter de nos fruits. Chaque animal que nous créons laisse aussi une odeur qui attire des créatures carnivores qui elles viendront attaquer nos animaux, mais aussi nos Mims. Nous avons aussi des pouvoirs à utiliser qui permettront soit d’attaquer, de redonner de l’énergie à nos Mims ou à faire pousser plus rapidement nos plantes. Il y a aussi des Mims spéciaux à chaque mission, comme le Shaman ou l’Officier qui possèdent eux aussi leurs particularités.
Présenté comme ça, The Mims Beginning a tous les éléments en main pour être un jeu indépendant très sympathique. Son gameplay, cohérent et complet, se couple avec une progression intelligemment pensée. Chaque niveau se déroule dans une nouvelle carte avec des missions qui sont toujours variées. Les nouvelles difficultés incorporées à chaque niveau permettent de maintenir un niveau d’intérêt constant. Nous sentons vraiment que chaque mission est réfléchie et travaillée. Nous avons par exemple le niveau où la partie de l’île est occupée par des Mims zombies, ou celui où une pluie d’acide s’abat régulièrement sur nos plantes.
Nous avons aussi été surpris, car le jeu propose une expérience tactile en mode portable, là où d’autres jeux AAA en font l’impasse. Malgré quelques imprécisions, il fut rafraîchissant de voir un jeu qui ne se contente pas d’un jeu à la manette.
La durée de vie est elle aussi conséquente. Chaque niveau se fait entre trente minutes à une heure trente, et le mode campagne est assez complet. Il y a plus d’une dizaine de niveaux. L’histoire, bien que très tenue, se suit, et même si l’humour est un peu trop téléphoné, il arrive parfois à faire mouche.
… Mais qui refuse d’être un bon jeu
Pourtant, et malgré toutes ses belles intentions, The Mims Beginning s’est sabordé tout seul. Nous arrivons facilement à nous adapter à un rythme parfois trop lent, des graphismes datés et sa bande-sonore peu inspirée. Nous n’arrivons cependant pas à comprendre qu’un jeu puisse sortir de nos jours sans l’option de sauvegarde. Que vous soyez au milieu d’une mission ou dans le mode libre (qui devient inutile sans sauvegarde), vous serez obligés de terminer la mission pour quitter le jeu. Nous aurions troqué cent fois le tactile pour pouvoir sauvegarder notre partie.
De plus, l’IA ne réagit pas bien et peut nous gâcher une heure de jeu sans que nous ne puissions rien faire. Lorsqu’un Mims est en danger, il se met à courir dans tous les sens et devient incontrôlable. Il fonce même dans les bras des créatures ennemies, mettant alors en péril toute la mission. Nous avons dû recommencer trois fois la mission avec les zombies car les Mims préféraient quitter la base en direction des zombies plutôt que de se réfugier. Cette règle s’applique aussi à nos guerriers. Dès qu’ils sont touchés ou effrayés, ils deviennent inutiles et courent dans tous les sens, mettant la plupart des cas toute la colonie en danger.
The Mims Beginning nous achève en se révélant impossible à terminer. Un bug technique nous empêche de finir le niveau 12, et par conséquent, arrête notre progression. Dans ce niveau, notre objectif est de construire un pont au-dessus de l’eau bouillante. Cependant, à la moitié de la construction (à la brique 58 sur 84), les Mims font tomber leur matériau dans l’eau, la faute à un pont mal modélisé. Nous sommes alors bloqués dans l’aventure, et aucun de nos pouvoirs ne peut nous sauver d’un jeu mal codé. Nous sommes alors frustrés, car nous nous apercevons que le programmeur n’a pas testé son jeu avant de le sortir, auquel cas, il aurait pu remarquer ce bug qui n’est pas qu’un simple glitch.
Conclusion
The Mims Beginning avait tout pour être un jeu indépendant très sympathique. Il propose un gameplay déjà vu, mais qui fonctionne toujours aussi bien. Il possède aussi une progression intéressante. Cependant, malgré toutes ses belles intentions, il décide de se saborder tout seul, la faute à l’absence de sauvegarde, à l’IA mal calibrée et à un bug technique qui nous empêche de terminer le jeu.
LES PLUS
- Une gestion simple mais efficace
- Une progression constante
- Un mode campagne avec des missions variées et bien pensées
- De bonnes idées
- Du tactile en mode portable !
- Une bonne durée de vie
- L’humour fait parfois mouche
LES MOINS
- Pas de sauvegarde
- Pas de traduction française
- Des graphismes datés
- Des compositions et un sound-design peu inspirés
- Des lenteurs dans le rythme
- Une histoire abracadabrantesque
- Une IA mal calibrée
- Un mode libre inutile
- Un bug qui empêche de terminer le jeu