N’avez-vous jamais eu envie de mener une enquête comme Gil Grissom ou Horatio Caine… ? C’est ce que nous promet Criminal Expert… Alors, enfilez votre plus belle paire de lunettes de soleil et lissez votre barbe, c’est parti pour une enquête… Yeaaaaaahhh !
Une enquête à la polonaise
Criminal Expert est un jeu qui vous met dans la peau d’un enquêteur de police polonais nommé Kornel Zawilski (oui, pour de vrai). Notre histoire commence alors qu’une jeune femme est retrouvée au bord de la route, dans un état second. Visiblement, elle a été séquestrée et a subi des violences (en témoignent son visage tuméfié et le rapport de l’hôpital). N’écoutant que son sens du devoir, notre héros s’empare donc de cette affaire afin d’y faire toute la lumière… C’est sans compter la pression de votre chef qui vous laisse 3 jours et pas un de plus, pour la résoudre ! Sans quoi vous devrez laisser tomber et vous occuper d’une autre affaire encore plus importante (on voit qu’en Pologne ils ont le sens des priorités…). Nous voilà donc embarqués dans une affaire loin d’être aussi facile à résoudre qu’un épisode de Columbo, dont on connaît déjà le meurtrier dès le début…
Nous éviterons de trop en révéler sur l’histoire, mais sachez que les rebondissements sont… loin d’être intéressants…
Les Experts : Varsovie
Passée une introduction tout en FMV digne des meilleures productions policières françaises, nous démarrons notre partie dans un jeu qui se retrouve finalement un peu « le cul entre deux chaises ». On vous explique !
Le jeu oscille entre le FMV et le Visual Novel… Certains pourraient dire que c’est pareil, mais dans les faits ce n’est pas le cas. Le FMV c’est un enchaînement de séquences vidéos différentes en fonction de vos choix ; sachez que dans Criminal Expert, vous devrez en faire beaucoup. Le Visual Novel, c’est également des choix, mais avec des enchaînements d’écrans plus ou moins animés… Eh bien, Criminal Expert propose les deux… On a parfois droit à des séquences d’interrogatoires tout en FMV (avec choix des questions ou réponses à donner) et parfois, certaines se déroulent via des images façon « cinématique de Max Payne » (pour celles et ceux qui l’ont connu). En gros, il s’agit de plans fixes, avec un effet photo sur lesquelles on a appliqué un filtre dessin.
De fait, on ne comprend pas trop pourquoi on a droit à des séquences tantôt dessinées, tantôt en FMV… Un problème de disponibilité des acteurs peut-être ?
Nonobstant cet aspect déroutant qui casse un peu l’homogénéité du titre, il y a lieu de souligner que les séquences en VN (avec les photos effet dessin), sont relativement plaisantes à regarder. Pour les séquences en FMV, c’est une autre histoire, sur laquelle on reviendra plus tard !
On commence donc notre partie dans notre bureau. Celui-ci fait un peu office de « hub » et propose 6 options (parfois une 7ème). Tout d’abord, il y a le laboratoire, qui recense les indices et les traces ADN que vous collecterez au fil de vos interrogatoires et investigations. Ensuite vient le plan qui vous permet d’identifier les lieux traversés par la victime. On trouve également un dossier, qui vous permettra d’analyser les rapports et autres relevés téléphoniques des différents suspects/témoins. Vous pourrez également utiliser un téléphone pour demander une filature ou appeler une personne à venir être interrogée. De fait, on retrouve une salle d’interrogatoire (utile pour interroger les témoins/suspects convoqués) et enfin, vous pourrez utiliser un ordinateur sur lequel est installé ce bon vieux solitaire ! À quelques rares occasions, vous serez également invité à visiter des lieux pour collecter des indices, durant des phases catastrophiques que l’on va détailler… tout de suite !
Quand je dirai ça à ma femme !
Malgré la relative liberté d’action donnée par le hub principal, il s’avère que dans la réalité le jeu « subit » sont côté FMV/ Visual Novel. Comprendre qu’au final on est plutôt contraint de suivre le déroulement de l’histoire, sans réellement avoir une véritable influence dessus (si ce n’est en choisissant les bonnes options de dialogue).
La première chose que l’on a envie de faire (surtout en mode portable), c’est de toucher l’écran pour accéder aux différentes options proposées… malheureusement, la déconvenue est immédiate… Le jeu ne supporte pas l’utilisation de l’écran tactile ! Il faudra donc utiliser votre Joycon pour naviguer entre les différents menus ou « cliquer » à des endroits spécifiques. Soyons honnêtes, ce n’est pas franchement ergonomique et souvent le positionnement du pointeur est imprécis, causant de nombreux « missclic ». Et même si l’affichage des textes ainsi que la police utilisée pour la rédaction des rapports s’avèrent très lisibles aussi bien en portable qu’en docké, devoir positionner son pointeur avec le joycon pour faire descendre un ascenseur parce que le fichier à lire est trop long s’avère plutôt compliqué.
Autre point un peu gênant lors des phases d’investigation…Prenons l’exemple de la fouille de l’appartement de la victime. Vous serez amené à choisir 3 indices, en rapport avec la description et les dialogues que vous avez eus avec les différents personnages. Mais attention ! Une fois un objet choisi, impossible de revenir en arrière ! Gare à ne pas appuyer sur le bouton de validation trop rapidement. Certes, il est possible de faire jusqu’à 3 suggestions… mais l’impossibilité de pouvoir annuler une sélection (faite par mégarde) s’avère réellement frustrante ! Même si l’on peut se dire que cela colle avec une véritable investigation, où l’on observe tout avant de toucher, dans la réalité, on se dit que c’est la conséquence logique d’une partie rythmée par ses séquences FMV (durant lesquelles on ne peut pas revenir en arrière).
À dire vrai, le seul jeu véritablement intéressant et facile à appréhender, c’est celui du Solitaire, dont vous pourrez retrouver le raccourci sur le bureau de votre ordinateur… Mais bon, il ne faut tout de même pas oublier que de base, nous sommes là pour enquêter !
La mort de Moser
Passons ce titre introductif ayant spoilé l’un des épisodes les plus durs (et au final prévisibles) de la série télévisée Rex, nous laissons tout de même un mot sur la réalisation technique du titre.
Niveau jeu, on va dire que les acteurs ne sont pas dans une course à l’Oscar… Ils restent néanmoins aussi bons que ceux du policier du samedi sur France 3. Ils surjouent légèrement, ce qui donne un côté involontairement humoristique à l’ensemble.
Par contre, attention, le jeu est en Polonais, sous-titré anglais. Il faut avouer qu’au début c’est un peu déroutant, surtout quand on s’appuie à la fois sur les dialogues oraux et les textes pour bien comprendre l’histoire… Ici, seuls les sous-titres et les documents (traduits en anglais) vous permettront de dénouer le vrai du faux, afin de découvrir la clé du mystère… Et croyez-nous, elle est loin d’être aisée à trouver, même en ayant un niveau d’anglais « acceptable ».
Petit point plus gênant par contre, c’est l’enchaînement de certaines réponses et questions, qui a entraîné un écran noir impossible à passer… Par chance, nous avons pu revenir en arrière en utilisant la sauvegarde faite juste avant l’interrogatoire et nous libérer de cette malédiction faisant indubitablement planter le jeu, en choisissant un chemin de réponse différent.
Sur une note plus positive, on saluera les développeurs pour avoir proposé des sous-titres et des documents lisibles aussi bien en portable qu’en docké !
Sur une note plus négative, on râlera un peu sur la maniabilité, loin d’être ergonomique et sur l’absence de sous-titres en français. Nous avons également été surpris par certains enchaînements de l’histoire, faisant intervenir certains témoins qui semblaient venir de nulle part.
On note également que finalement, la pression des 3 jours pour résoudre l’enquête devient assez secondaire et on apprécie de pouvoir passer certaines séquences vidéos déjà vues (même si le temps de les passer, maintien du bouton B, oblige quand même à les regarder presque en intégralité).
Au final, on aurait presque préféré un jeu entièrement illustré par les séquences BD/Comics « à la Max Payne ».
Conclusion
Mi Visual Novel, Mi FMV, Criminal Expert proposait un pitch intéressant. Malheureusement, on se retrouve très vite enfermé dans une histoire que l’on pensait ouverte (ça reste quand même un FMV). Les commandes et notamment l’absence d’utilisation de l’écran tactile rendent l’expérience et l’enquête un peu plus pénible à parcourir… Mais l’un des plus gros points noirs reste l’absence d’une traduction française, qui aurait pu faire un peu oublier les autres défauts du jeu… Reste le prix, annoncé à 9,99 euros qui n’est pas forcément élevé, mais qui reste cher pour jouer au Solitaire ! Dommage…
LES PLUS
- Le jeu du solitaire sur l’ordinateur
LES MOINS
- Entièrement en anglais doublé en polonais
- Pas d’utilisation de l’écran tactile
- Des chemins de réponses qui font planter le jeu
- Une histoire parfois trop tordue dans ses enchainements