Il y a des licences dont nous avons tous déjà entendu parler et dont, pourtant, nous n’avons jamais posé les mains dessus ; la faute, bien souvent à des revues de presse loin d’être à la hauteur face à une concurrence toujours plus acérée. Il en est ainsi pour l’humble rédacteur de ce test. Et c’est en partie pourquoi celui-ci lui est revenu : pour poser un œil neuf sur la licence des Sword Art Online via son dernier opus, à savoir Alicization Lycoris. Ce nouveau point de vue sera-t-il suffisant pour redresser la barre ou ce manque de culture SAOnienne sera-t-il fatal ? C’est ce que nous allons voir durant les quelques lignes qui vont suivre.
C’est un monde parfait…
Si la licence des Sword Art Online m’est inconnue en termes de jeu vidéo, il n’en est pas tout à fait de même concernant le média en général. Sa version anime ayant fait du bruit au moment de sa première sortie en 2012, de par son thème abordé, à savoir les MMORPG, les fameux meuporgues. En tant que consommateur de tels jeux sur des titres comme l’inusable World of Warcraft ou comme le résistant Guild Wars, cette série avait donc su attirer mon attention. Toutefois la qualité inégale des saisons/spin-off suivants avait aussi rapidement usé mon intérêt pour cet anime.
Ce tout dernier opus, déjà sorti depuis 2020 sur PC, PS4 et Xbox One, prend part dans un univers qui m’est donc totalement inconnu ; les puristes me traiteront de béotien avec plaisir, mais c’est le prix à payer pour s’offrir un regard non biaisé par trop d’adaptations moyennes. Les béotiens de SAO profiteront, quant à eux, d’un regard équivalent au leur, alors autant qu’ils en profitent.
Le point de départ de notre aventure est dans la lignée des canons de la série. Notre héros, nommé Kirito, débarque dans un MMORPG Virtuel et se retrouve coincé à l’intérieur de celui-ci. Il n’a aucune idée de la façon dont il est arrivé dans ce jeu, mais il prend la chose plutôt bien et commence son aventure. L’univers qu’il va parcourir se nomme l’Underworld et comme de par hasard, les rencontres qu’il va faire trouveront un écho dans sa mémoire sans que celui-ci soit très précis.
Ces soi-disant PNJ lui font toutefois une drôle d’impression en se montrant d’une humanité assez déconcertante. Sont-ils l’œuvre d’un programmateur de génie ou une vérité plus sombre se cache-t-elle derrière leur présence dans ce monde, c’est ce que nous allons découvrir tout au long de nos pérégrinations. Dans un premier temps, durant tout le premier chapitre en fait, nous suivrons une progression reprenant le dernier anime en date, le déjà mentionné Alicization Lycoris. Pour les joueurs connaissant celui-ci sur le bout des doigts, une option permet d’ailleurs de le parcourir en mode facile pour atteindre plus rapidement la seconde partie du titre, celle-ci étant originale.
La seconde partie commence donc au chapitre 2, le mode facile n’est alors plus disponible et nous avons à aider Medina dans sa quête. Pour nous narrer son histoire, nous avons droit à de nombreuses cinématiques, soit animées soit venant du moteur du jeu. Si celles en version animée sont d’une qualité classique et agréable pour ce genre de production, la narration version moteur du jeu est bien en deçà et souffre de petits problèmes qui nous font régulièrement sortir de l’ambiance. Toutefois, avec une version entièrement sous-titrée en français, il ne faut pas bouder son plaisir.
Mais que c’est bon !
Une fois les joy-cons en main, nous parcourons le monde de l’Underworld en enchaînant les quêtes. Que celles-ci soient annexes ou principales, leur déroulement est aussi classique que fonctionnel. Nous arrivons dans un nouveau lieu, nous découvrons un nouveau pan de l’intrigue que nous nous acharnons dès lors à mener à son terme. Puis au lieu de partir suivre notre quête, nous pouvons aider la population locale en menant à bien diverses missions. La plupart du temps, ces missions consistent en l’abattage de monstres ou en la collecte de matériaux. Rien de neuf sous le soleil. Notons toutefois la présence de quêtes permettant d’améliorer les relations entre les différents protagonistes de cette histoire. C’est là encore du classique mais ça fonctionne.
Toujours avec nos joy-cons en main, nous découvrons rapidement un système de combat ultra complet et efficace. Nous pouvons très facilement prendre en chasse un ennemi se baladant sur la carte principale. Commence alors un combat à la fois nerveux et technique. Nous déplaçons notre personnage librement et donnons des coups rapides. Ceux-ci augmentent au fur et à mesure un multiplicateur de dégâts qui redescend en cas d’attente de notre part.
Plusieurs appuis déclencheront aussi des combos automatiques qui feront plus de dégâts. Mais nous avons aussi à notre disposition différents types d’arts. Les classiques, que nous sélectionnons en plein combat avec la touche ZR et les sacrés qui, tel celui créant un bloc, sont aussi disponibles en mode exploration. Le résultat est vraiment nerveux et lorgne du côté du beat’em all. Mais ce point de départ de notre prise en main n’est que la partie visible de l’iceberg.
En effet, sont disponibles aussi bien d’autres éléments. Il y a par exemple la possibilité de changer de personnages contrôlés en plein milieu du combat, nous pouvons aussi esquiver ou bloquer les attaques ennemies. Celles-ci sont d’ailleurs parfaitement visibles avec un système de halo parfaitement fonctionnel. Et ça ne s’arrête pas là : des consommables sont aussi utilisables en plein combat via l’utilisation des flèches de direction.
Mais tout cela ne concerne que la partie action. Or, un gros travail d’optimisation est disponible pour les joueurs. Il est tout à fait possible de rendre son personnage unique et pas seulement en termes de tenue, mais bien en termes de gameplay. Un arbre de talents nous permettra d’en débloquer de nouvelles, mais il est aussi possible de changer d’arme et d’augmenter notre niveau sur celles-ci. Chaque niveau nous débloquant alors de nouvelles capacités. Le résultat est que nous avons vraiment la sensation de jouer le personnage tel que nous voulons qu’il soit.
Mais là encore, il y a plus. Un système de craft nous permet de forger notre équipement. Pour cela, il faudra passer par la case farm de matériaux. C’est loin d’être la partie la plus fun du jeu, mais les complétionnistes seront aux anges et s’amuseront pour personnaliser sur le bout des ongles leur avatar. Le dernier point concerne, JRPG oblige, la pêche. Celle-ci est vraiment bidon et ne lance même pas de mini jeu. L’avantage c’est que nous ne passons pas notre vie dessus.
Aïe, là ça pique !
Vous l’aurez compris, la partie gameplay est un vrai bonheur sur ce Sword Art Online : Alicization Lycoris. Pourtant, il va nous falloir maintenant mettre un gros bémol concernant la technique, car c’est vraiment là que le bât blesse. Il y a tout d’abord un nombre assez conséquent de chargements assez invasifs et les moments durant lesquels nous avons la sensation d’être libres en explorant l’Underworld sont finalement bien trop rares.
Il y a aussi une caméra bien trop capricieuse et inefficace qui ne va pas jusqu’à gâcher les combats, mais qui réduit notablement le plaisir que nous prenons à combattre, notamment lorsque nous sommes confrontés à plusieurs ennemis en même temps. Il y a tout de même un système de lock, mais celui-ci est tellement inopérant qu’il est bien plus efficace de déplacer la caméra manuellement. Malheureusement, ceci se fait au détriment d’une action intense.
Il y a une partie graphique qui, dès les premières minutes, nous laisse présager du pire. Le rendu est tellement en deçà de ce qu’est capable d’afficher la Switch qu’il en devient presque risible. Nous avons trop souvent l’impression d’être face à un rendu légèrement supérieur à ce que proposait, en son temps, la Wii. Pour donner une idée, The Last Story, sur Wii donc, donne encore l’impression d’être plus détaillé et plus inspiré dans ces modèles 3D. De plus, il arrive trop souvent que nous passions carrément au travers de certains éléments du décor.
Il y a aussi des problèmes de prise en main. Si les combats ne souffrent d’aucun souci, l’exploration et notamment la récolte d’élément est mise à mal par l’utilisation d’un bouton identique à celui permettant d’afficher la route à suivre. Pour récupérer un élément tout en continuant de courir, nous en sommes rendus à faire clignoter le chemin à suivre pour la quête active. Comment casser davantage une immersion ?
Le dernier choix vraiment étrange concerne la partie multijoueur. Il est possible de partager le plaisir en ligne avec 3 autres personnes. Et cette partie est un réel plaisir. Mais pourquoi faut-il jouer pendant une bonne grosse quinzaine d’heures avant d’avoir accès à cette possibilité ? Quitte à mettre en avant une telle option, pourquoi, dès la création du scénario, ne pas chercher à intégrer cette capacité d’entrée ? Enfin, le prix de lancement, sur Switch, est vraiment supérieur à celui que l’on peut trouver sur les autres plateformes. Alors, certes, sur celles-ci il est sorti depuis deux ans, mais 50 € pour une version disponible à 18 € sur PC, c’est un cap difficile à franchir.
Conclusion
Faut-il être amateur de la licence pour profiter de Sword Art Online Alicization Lycoris : non. Il faut juste chercher un jeu dont les combats soient autant dynamiques que tactiques, car dans ce domaine, ce dernier opus de SAO est clairement l’une des meilleures expériences que propose la Switch. Par contre il faut être capable de faire fi de la pauvreté graphique, d’une caméra capricieuse tout en faisant preuve de patience pour débloquer un mode en ligne qui arrive bien trop tard. Pour le reste, le titre d’Aquria est un JRPG respectant à la lettre les codes du genre tout en y ajoutant une personnalisation très poussée autant en termes de gameplay que de cosmétique. Difficile donc de le conseiller, mais difficile aussi de passer à côté, débrouillez-vous avec ça…
LES PLUS
- Le chapitre un qui colle à l’anime est jouable rapidement en mode facile
- La narration à partir du chapitre deux est une toute nouvelle histoire
- Le gameplay des combats est ultra complet et ultra efficace
- La customisation esthétique est bien présente
- La personnalisation des capacités de notre personnage est très poussée
- La durée de vie est impressionnante
- Le système de craft est intéressant
- Jouer jusqu’à quatre est un réel plaisir
- La bande-son est de qualité et elle s’adapte toujours à l’action en cours
- La narration est classique, mais efficace
- Entièrement sous-titré en français
LES MOINS
- La caméra est loin d’être optimale durant les combats
- La qualité graphique est très loin des standards de la Nintendo Switch
- Le choix des touches en exploration est vraiment inexplicable
- Des petits bugs graphiques étonnants pour un jeu sorti il y a deux ans
- Les temps de chargement sont assez nombreux
- Le mode en ligne arrive bien trop tard
Merci pour votre test qui confirme un peu ce que j’ai vu sur la démo… J’ai fait trois SAO sur PsVita et Fatal Bullet sur Switch donc je connais un peu la licence. J’ai effectivement trouvé que celui-là était un peu pauvre graphiquement, passe encore mais les chargements sont vraiment trop nombreux et trop longs, ce qui a tendance à me décourager.