Le White Day est un évènement venant du Japon, qui remonte à 1978. Il s’agit d’une fête célébrée le 14 Mars, soit 1 mois tout pile après la Saint Valentin. À cette occasion, les hommes offrent à leurs « prétendantes » un cadeau en remerciement des chocolats que ces dernières leur ont offert pour la saint Valentin. Cette tradition est d’ailleurs étendue à d’autres pays asiatiques comme la Chine et la Corée du Sud… Mais dans le cas qui nous intéresse ici, White Day est le titre d’un jeu Sud-Coréen sorti à l’origine en 2001 et à l’ambiance glaçante… Prenez votre boite de chocolat et des sous-vêtements de rechange et venez visiter la Yeondu High School après 22h…
Une rentrée à glacer le sang
White Day fait un peu figure de précurseur dans le genre des FPSH (First Person Survival Horror), mais nous y reviendrons un peu plus tard. Comme nous le disions en introduction, le jeu est sorti en 2001 sur PC où malgré une sortie confidentielle (uniquement pour les territoires asiatiques), il a rapidement profité d’un bouche à oreille positif (notamment de par son ambiance) et a connu les joies du « fantrad », avant d’être remaké en 2015 dans une version mobile (pour Android et iOS). Enfin, en 2017, le jeu a été une nouvelle fois porté mais sur PC et PS4 cette fois-ci. Puis, 5 ans plus tard, c’est cette version du jeu qui est enfin portée sur Nintendo Switch (et les autres supports) dans une version améliorée qui contient en réalité l’intégralité des DLCs sortis en 2017 (en l’occurrence des tenues supplémentaires).
L’histoire du jeu par contre reste inchangée, vous incarnez Lee Hui-min un étudiant qui vient d’arriver dans la Yeondu High School… Très vite, il tombe sous le charme de Han So-young, la plus jolie fille du lycée. L’aventure commence dans la soirée, alors que Lee Hui-min tente de retrouver Han So-young au lycée pour lui rendre son journal qu’elle a perdu dans l’après-midi et en profiter pour lui offrir une boite de chocolat (oui car l’histoire débute à la veille du White Day). Seulement, tout ne va pas se passer comme prévu et alors que notre héros tente de joindre sa dulcinée, celle-ci disparaît mystérieusement au détour d’un couloir. Après avoir rencontré deux autres étudiantes qui faisaient des heures supplémentaires, notre personnage fait également la rencontre du concierge qui une fois la nuit tombée se transforme en tueur psychotique ayant une propension à exploser la tête des étudiants qui traînent dans les couloirs la nuit, à coup de battes de baseball. (Mais pourtant c’est quelqu’un de très gentil la journée !). Lee Hui-min devra alors trouver un moyen de quitter l’école sans risquer un traumatisme crânien tout en se faufilant dans une école qui abrite visiblement toutes les âmes damnées de la Corée du Sud… La nuit sera longue et ponctuée d’énigmes, pour espérer sortir de l’école prenant rapidement la forme d’un labyrinthe où vous serez pourchassé par le Minotaure et d’autres manifestations ectoplasmiques…
Coup de sifflet fatal
White Day: A Labyrinth Named School se présente sous la forme d’un « FPSH », soit un jeu d’aventure à la première personne, dans une ambiance Survival Horror. Par contre du Survival Horror où notre protagoniste n’est pas à même de se défendre contre ses ennemis et doit se cacher pour éviter de rencontrer la faucheuse (même si on peut se défendre contre certaines manifestations fantomatiques à des moments bien précis du jeu).
Le but sera donc de progresser à travers les trois bâtiments reliés entre eux pour trouver la seule sortie encore possible à la tombée de la nuit, dans l’auditorium. Nous évoluerons donc dans des zones où la plupart des couloirs se ressemblent (comme dans un lycée), mais qui nous demandera de faire quelques allez-retours pour trouver des clés ou des indices pour avancer dans la zone suivante. Il faudra donc fouiller les moindres recoins des salles de classe pour découvrir des indices, mais en évitant de faire trop de bruit, sous peine de provoquer l’ire du concierge qui se précipitera directement sur vous armé de son sifflet et se sa batte de baseball pour vous exploser le crâne. Il faudra alors courir pour trouver un endroit où se cacher (généralement les toilettes seront votre échappatoire). Comme tout bon Survival Horror qui se respecte, il faudra prendre le temps de bien lire les différents documents pour résoudre les énigmes permettant de déduire des codes pour déverrouiller des portes ou des objets spécifiques à trouver. On appréciera d’ailleurs que l’ensemble des textes soient traduits en Français… Par contre on regrettera certaines énigmes (une en particulier) qui nécessite d’avoir quelques notions en Kanjis pour la comprendre et progresser (un peu dommage de ne pas avoir pris le temps de l’adapter pour le marché occidental). Néanmoins, la progression s’avérera relativement simple si l’on prend le temps d’explorer en restant discret. On appréciera également certains passages où le concierge sera aux abonnés absents… L’occasion de fureter sans être inquiété… Mais souvent durant un temps limité. En effet, certaines séquences demandent à résoudre une suite d’énigmes dans un temps donné et l’échec n’est pas une option !
Contrôle et Ambiance sonore mortels
Revenons rapidement sur la maniabilité du titre qui, il faut l’avouer, accuse un peu le poids des années. Les déplacements au stick (surtout pour pointer un objet bien précis) ne sont pas toujours évidents (c’est souvent le cas avec ce genre de titre), d’ailleurs il est très souvent compliqué de bien positionner notre curseur d’action sur un objet à ramasser ou pire encore, une porte à ouvrir… quand on a le concierge aux trousses ! Il nous est d’ailleurs parfois arrivé de galérer un peu pour actionner un bouton alors que le temps venait à nous manquer. Dans ce cas, on préconisera d’ailleurs de laisser les portes ouvertes (afin de faciliter un retour aux toilettes), quand le concierge (dont la « patte folle » ne l’empêche pas de sprinter comme Barry Allen !) nous poursuit. Avec le temps on se fait à ces contrôles imprécis et on arrive à compenser, tout comme on sait qu’il est préférable d’attendre pour récupérer un objet si nous avons été repéré par le concierge.
Niveau ambiance (surtout sonore), c’est un sans-faute par contre ! Les bruitages (rires d’enfants, râles de spectre, pluie qui tombe sur les carreaux des fenêtres, etc…) sauront vous faire transpirer. Sans compter le coup de sifflet du gardien quand il vous repère… Autant de petits éléments qui contribuent à vous faire baigner dans une ambiance inquiétante. Le tout est relevé par des histoires, documents, coupures de journaux… que vous aurez l’occasion de récupérer durant votre périple et qui ajouteront encore à un sentiment de malaise ! D’ailleurs toutes les histoires fantastiques/horreurs typées « nippones » (fille aux cheveux noirs, enfant perdu, esprit vengeur…) se retrouveront dans l’histoire du jeu. Il en est de même pour le labyrinthe que nous retrouvons dans le titre du jeu et qui prendra différents sens dans votre progression… Qu’il soit « géographique » avec les couloirs qui se ressemblent du lycée… ou psychologique dans l’attitude et la réaction des personnes que vous croiserez dans l’école. Le rythme est relativement maîtrise et la lenteur, propre aux productions de ce genre, contribue à instiller un malaise permanent.
La bande-son signée Park Sang-hyeok est un véritable petit bijou de terreur et contribue également à cette ambiance qui vous laissera toujours dans le stress. On vous recommandera d’ailleurs vivement de profiter du jeu avec un casque ! L’immersion n’en sera que plus parfaite.
Au niveau des points qui fâchent un peu, outre la maniabilité que nous avons évoqué plus haut, il reste un bug présent depuis la version de 2017 et qui n’a toujours pas été corrigé ! En gros, n’espérez pas faire le jeu en Français dans les modes de difficulté Facile et très facile, car dès le début du jeu vous serez bloqué par un écran noir empêchant de progresser plus loin dans la partie. Alors certes en mode normal, le problème ne se pose pas (et le jeu reste relativement facile), mais il est quand même un peu dommage de voir que certains problèmes connus n’ont pas été corrigés !
Surtout qu’à côté de ça, nous retrouvons quand même avec plaisir l’ensemble des DLCs sortis pour le jeu (il s’agit de costumes alternatifs pour les personnages, reprenant des tenues iconiques de titres comme Silent Hill ou Tomb Raider et pour les plus coquinous d’entre vous il est également possible d’habiller les jeunes lycéennes d’un simple maillot de bain…). Concernant les concierges (oui, ils sont deux, mais ils ne vous traqueront pas ensemble), il est possible de les habiller dans une tenue rappelant fortement Jason et Freddy (rajoutant un peu plus au côté angoissant) ou dans des tenues plus ridicules pour alléger un peu la pression… Le choix est varié, tout comme le nombre de fin du jeu (10 à découvrir) qui se dévoileront en fonction des choix faits lors des dialogues avec les différents personnages. Les plus courageux pourront également essayer de récupérer tous les documents, pour compléter la collection de fantômes ou encore les figurines décrépites. Comptez 7 à 8 heures pour le finir une première fois et deux fois moins pour les suivantes. Attention cependant, le jeu continue à dérouler son chrono lorsque vous mettez la console en veille (ce qui donne parfois des durées folles). Vous l’aurez compris, il y a pas mal de choses à débloquer pour les amateurs de 100% et une fois la première partie terminée, si vous avez pris des notes, les suivantes seront plus rapides.
Conclusion
Remake sorti en 2017 d’un jeu sorti à l’origine en 2001, White Day accuse un peu le poids des années… Et même si la maniabilité est un peu lourde et que les graphismes font un peu datés, l’ambiance, elle, est toujours aussi pesante ! Jumpscares, musiques angoissantes, bruitages flippants, histoires dérangeantes, etc… White Day a posé les bases de titres plus récents comme par exemple Outlast. Néanmoins, White Day se démarque par sa mythologie asiatique qui saura vous prendre aux tripes… On vous recommandera quand même d’attendre une bonne promo pour profiter du titre (et aussi parce que des bugs de 2017 n’ont toujours pas été corrigés en 2022 !)
LES PLUS
- L’ambiance sonore impeccable et flippante
- L’histoire et son thème horreur asiatique (normal)
- Les nombreuses références au folklore et histoires de fantômes asiatiques
- Les différentes fins
- La quasi-totalité des DLCs débloqués dès le début
- Le contenu à débloquer
LES MOINS
- La maniabilité parfois pénible
- Les graphismes qui font datés
- Le bug qui empêche de jouer en mode facile et très facile toujours pas corrigé !
- Ça peut faire très peur si on joue au casque
- On ne peut pas se défendre contre ses poursuivants