Parce qu’il y a des jeux que nous n’avions pas vus venir et parce qu’il y a d’autres jeux qui ont su nous décevoir incroyablement, il faut être capable de profiter comme il se doit des pépites qui débarquent sur notre Nintendo Switch et c’est justement là qu’arrive le huitième épisode de la saga des Resident Evil, le susnommé Village. Autant dire qu’après un épisode sept dans une version cloud limitée au Japon, nous étions loin d’avoir anticipé cette annonce et autant dire qu’après la catastrophe A Plague Tale Requiem en version Cloud, ce Resident Evil Village Cloud Version a été une lumière dans la nuit du cloud gaming qui a su nous redonner foi dans cette technologie. Voici pourquoi.
Fly me to the cloud
Et commençons par entrer directement dans le cœur du sujet, cette version cloud est-elle à la hauteur des espérances mises dans cette technologie ? La réponse est un grand oui ! Notre Switch affiche en docké un magnifique 1080p sans aucune compression vidéo qui viendrait gâcher notre plaisir. Si, sur d’autres jeux, nous avions dû critiquer le temps mis par l’image pour se stabiliser et sortir de la bouillie de pixel, il n’en est jamais question ici. Peu importe ce que nous faisons à l’écran, que nous soyons en train de courir à travers de la végétation dense ou que nous soyons dans un couloir sombre, l’image est toujours d’une netteté irréprochable.
Le second point dont il nous paraît important de parler concerne les temps de chargement : nous avons pu tester ce Resident Evil Village aussi bien sur des serveurs dans un état « disponible » que dans un état « bondé ». Dans les deux cas, une fois en jeu, aucun chargement n’est venu hacher notre expérience de jeu, nous avons vécu cette aventure dans des conditions idéales durant laquelle toutes les phases de jeu s’enchaînaient sans aucun moment d’attente. La seule différence nette entre ces deux états du serveur concerne le chargement de départ qui allait alors de quelques secondes à une ou deux minutes. Rien de bien méchant, même dans le second cas, tant la stabilité qui a suivi a été exemplaire.
Sur les neuf heures de jeu nécessaires pour venir à bout des monstres hantant cet épisode canonique de Resident Evil, que ce soit en wifi ou en docké avec prise Ethernet, aucun lag n’est venu ternir notre expérience de jeu. La réactivité des commandes est exemplaire et à aucun moment nous n’avons subi une mort due à une latence entre nos appuis et la réaction attendue à l’écran. Mieux encore, cette version du dernier Resident Evil est pleinement adaptée à nos Nintendo Switch. Ce n’est pas un portage d’une version PC auquel nous avons droit, mais bien un jeu pensé pour tourner sur nos consoles hybrides avec toute ces spécificités.
Ainsi l’écran d’accueil nous rappelle qu’il nous faut mettre les dragonnes en cas de jeu avec des joy-cons détachés. Ça n’a l’air de rien, mais vu que certains jeux, dont nous ne citerons pas le nom, nous proposent d’appuyer sur des touches ressemblant à des croix, des carrés des ronds et des triangles, il est plaisant de voir qu’ici, Capcom a pris soin de peaufiner son jeu jusqu’à proposer une prise en charge des gyroscopes pour contrôler la caméra ou la visée arme au poing. Bref, que ce soit sous la couette ou bien assis devant la télé, nous avons pu profiter dans les meilleures conditions de ce Resident Evil Village Cloud Version et après A Plague Tale Requiem, c’est déjà un soulagement.
La malédiction d’Ethan
Dans ce huitième épisode de la saga Resident Evil, nous continuons d’incarner Ethan Winters dont nous avions déjà pris les commandes dans l’épisode sept, dans le but de l’aider à retrouver sa femme dans une aventure se déroulant en Louisiane. Fini le bayou pour Ethan et bienvenue dans un petit village d’Europe de l’Ouest. Essayant de surmonter le traumatisme qu’a représenté l’épisode sept, Ethan tente tant bien que mal de retourner à la normalité d’une vie sans monstre. Il a ainsi fondé une famille avec sa femme et, ensemble, ils ont eu une petite fille nommée Rosemary. Malheureusement, tout ne va pas se dérouler dans le meilleur des mondes puisque rapidement, Ethan va devoir retrouver ses réflexes de survivant pour sauver sa fille.
Cette histoire est cousue de fil blanc mais elle a le mérite de nous offrir des personnages aux caractères bien trempés. Que ce soit la célèbre Lady Dimitrescu, le putride et pourtant touchant Monterey ou le machiavélique Heisenberg, chacun a sa personnalité propre et chaque phase de dialogue est un plaisir à écouter, peu importe la situation que nous vivons. Toutes ces scènes sont réalisées directement avec le moteur du jeu et vu la qualité de celui-ci, vu l’absence de temps de chargement, il est impressionnant de voir à quel point cet épisode nous happe dans son univers pour ne plus nous lâcher.
Contrairement à l’épisode sept qui mettait la barre très haute en termes de visuels sanguinolents, cet épisode huit se montre moins amateur de tripes et fait preuve de bien plus de diversité. Notre voyage nous amène à découvrir des lieux vraiment très diversifiés. Que ce soit un château magnifiquement agencé, qu’aucun amateur d’émission de déco d’intérieur ne renierait, ou une prison suintante d’humidité, les environnements sont très variés et que ce soit pour les phases d’intérieurs ou d’extérieurs, les contrastes de luminosités sont nombreux et renouvellent régulièrement notre point de vue sur ce village.
Une fois aux commandes, nous retrouvons le parti pris de la vue à la première personne. Finie la caméra fixe des premiers épisodes ou la caméra épaule des suites, nous sommes dans la peau du personnage principal pour notre plus grand frisson. Se faire dévorer vivant n’a jamais été aussi prenant et chaque mort que nous vivons est on ne peut plus horrible, que ce soit en docké ou en nomade. Nous contrôlons ainsi Ethan à la manière de beaucoup de FPS, nous devrons gérer notre stock limité de munitions et le peu de place présent dans notre inventaire. Heureusement pour nous, un marchand ambulant nous proposera de débloquer davantage de place et un système de craft nous permet de créer nous-mêmes nos soins et munitions. Un système intéressant qui encourage l’exploration.
Un nouveau standard
D’un point de vue technique, hors cloud, autant dire que le RE Engine fait des merveilles auxquelles nos Switchs ne sont pas habituées. La qualité des textures est bien supérieure à ce que nous pouvons voir habituellement et la quantité de détails présentés à l’écran est, là aussi, sans commune mesure avec le reste de la production tournant nativement sur nos consoles hybrides. Depuis l’intérieur cosy du château jusqu’aux champs abandonnés du village, nous naviguons avec plaisir dans ce monde dont beaucoup d’éléments sont animés de mouvements et notre seul regret concerne le manque de destructibilité de certains objets qui nous aurait permis d’évacuer un trop plein d’angoisse.
Concernant les contrôles, ils sont parfaitement optimisés à nos joy-cons. Il est très facile de personnaliser la sensibilité de chaque stick pour l’adapter à nos besoins et la visée assistée mise en place est à la fois précieuse sans pour autant se montrer trop permissive. Elle ne nous mâche pas le travail et nous demande sans cesse de réagir aux mouvements de la créature que nous visons. Il est même possible de jouer avec une visée gyroscopique pour les fervents adorateurs de cette feature. Le reste est classique mais fonctionnel, le menu est optimisé et les raccourcis possibles nous permettent de ne pas avoir à y passer un temps trop conséquent.
La bande son ainsi que l’ensemble des bruitages, Resident Evil oblige, sont bien évidemment d’une qualité incroyable. Les titres s’enchaînent pour distiller à chaque moment un peu plus d’angoisse et ils savent quand se mettre en sourdine pour laisser la place à l’ensemble des petits craquements, suintements, grattements, grognements et autres bruits que nous ne souhaitons pas entendre et qui induisent forcément la présence d’une force hostile ne cherchant qu’à planter ses crocs dans un quelconque de nos organes.
Conclusion
L’arrivée de ce Resident Evil Village en version Cloud a été une vraie bonne surprise pour tous les amateurs de la licence sur Switch. Mais c’est bien la qualité de sa réalisation qui en fait sans doute, à l’heure actuelle, le porte-étendard du cloud gaming. À la fois beau, fluide, sans temps de chargement et sans lag, il nous permet de profiter, sur grand écran comme en portable, d’un très bon survival horror et cela dans les meilleures conditions possibles, en tout cas avec une connexion fibrée. La vue à la première personne est immersive à souhait, l’univers jouant davantage avec les contrastes de lumière est envoûtant et le casting de personnages est une vraie réussite. Nous attendons maintenant avec impatience le reste de la série.
LES PLUS
- Aucun lag à noter durant nos neuf heures de jeu
- Mais vraiment aucun lag, rien du tout, nada, que dalle, que tchi…
- Aucun temps de chargement durant nos parties même avec un serveur « bondé »
- La prise en charge du gyroscope est agréable
- Un survival horror de qualité dans la lignée de Resident Evil 7
- La vue à la première personne fonctionne horriblement bien
- Les graphismes sont magnifiques autant sur grands écrans qu’en nomade
- Les contrastes sont bluffants sur notre Oled
- Le menu est fonctionnel et ses raccourcis évitent les allers-retours
- Les modes de difficultés permettent aux débutants comme aux vétérans de trouver leur plaisir
- Le prix de lancement de 40 € est raisonnable
- Les personnages de cet épisode sont marquants
- La narration est prenante du début à la fin avec son lot de surprises
- Une durée de vie d’une petite dizaine d’heures hors complétion
- La bande-son est remarquable d’immersion
LES MOINS
- Forcément il faut une connexion internet de qualité pour en profiter
C’est super de lire ça ! Je suis en train de le faire et c’est franchement très beau ! Je regrette juste que le frame rate ne soit pas tout le temps a 60fps mais sinon aucun regret ! Par contre beaucoup de crainte après avoir fait la démo de résident évil 2 qui bien qu’il reste parfaitement à subi un fort downgrade alors qu’on est en cloud. Le 3 lui a l’air super!
je n’ai pas eu le temps encore de faire les démos de remakes des RE 2 et 3, j’espère que l’expérience sera tout aussi bonne qu’avec ce RE village, je crois que la même version du moteur est utilisée, il n’y a pas de raison que ça se passe mal du coup…
Tu verras les remakes sont parfaitement jouables mais tu remarqueras une forte différence graphique entre le 2 et le 3 au point de se demander si le 2 ne pourrait pas tourner en natif de cette manière
Tu verras les remakes sont parfaitement jouables mais tu remarqueras une forte différence graphique entre le 2 et le 3 au point de se demander si le 2 ne peut tourner en natif de cette manière