Les zoos n’ont pas toujours bonne presse… et pour cause. Si certains sont en mesure de se présenter comme des zones de préservations des ambassadeurs de multiples espèces, d’autres structures restent fortement dans le déclin avec des animaux dont les besoins ne sont pas tous respectés. Vous, que feriez-vous à la tête d’un parc animalier ? Seriez-vous à même d’accueillir un florilège d’espèces tout en parvenant à prendre en compte les besoins de chacune, mais aussi le bien-être de vos employés et le confort du public ? Tout cela ne semble pas si facile…
Développé par Springloaded et édité par No More Robots, Let’s Build a zoo plonge le joueur dans le contrôle complet d’une structure animalière. Partant d’une zone totalement vierge, ce dernier est invité à prendre en main tous les paramètres afin de faire de cet espace anodin, une terre d’accueil idyllique pour toute espèce confondue. Y compris l’Homme.
Soigneur d’un jour
Tout débute par le choix de votre frimousse, un choix très anecdotique, soulignons le. Viennent alors le grand plongeon et votre première transaction. L’arrivée sur le sol de votre structure s’avère être quelque peu laborieuse puisque malgré un tutoriel plutôt fourni, le joueur doit tâtonner pour prendre en main tous les rouages du soft. Et ils sont nombreux…
Les développeurs ont fait le choix de ne pas suivre le chemin traditionnel des jeux de gestions avec sa multitude de missions distinctes. Ici, vous construisez votre zoo et uniquement votre zoo. Plusieurs sauvegardes sont disponibles néanmoins.
La prise en main s’articule autour d’un menu circulaire (ZL) regroupant l’ensemble des éléments principaux : la construction, la gestion des employés, le journal, la recherche… autant de points cruciaux à prendre en considération pour mener à bien tous vos projets animaliers. Malgré quelques petites erreurs inhérentes aux choix des touches, l’ensemble des manipulations reste accessible et plutôt ergonomique.
L’arrivée d’un nouvel animal est toujours une petite fête… le choix vous revient néanmoins, nulle espèce ne peut atteindre votre parc sans votre accord. La carte du monde est alors l’une des zones phare du jeu où vous pourrez secourir de nombreux animaux dans le besoin, ou bien réaliser des échanges avec d’autres structures. Aussi, quelques événements peuvent donner lieu à des adoptions impromptues comme des incendies ou d’autres catastrophes… viendrez-vous en aide à tous ces animaux ?
Comme énoncé au début de ce test, chaque animal requiert des soins et un environnement spécifique. Ainsi, les enclos peuvent être faits de béton, d’herbe, ou encore de savane, de montagnes, de forêts… les aménagements sont alors tout aussi importants afin que vos pensionnaires puissent se cacher, se divertir mais aussi avoir un point d’eau et de nourriture. Les soigneurs rentrent dès lors dans la partie. Ils sont indispensables au maintien de vos animaux. Ces derniers se serviront dans votre réserve de nourriture afin de pouvoir alimenter l’ensemble des animaux du parc. Ces réserves peuvent être achetées régulièrement ou bien faire l’objet de moult récoltes auprès de diverses fermes que vous aurez pris soin de construire dans votre zoo. Qui dit fermes dit fermiers. Qui dit fermiers dit récoltes. Qui dit récoltes dit choix de cultures… bref, ce n’est plus du pain que vous avez sur la planche, c’est carrément la boulangerie !
Vis ma vis de directeur… à 100 à l’heure !
Au départ, tout va bien. Quelques petits lapins, des cochons, quelques porcs-épics… et puis rapidement, tout s’accélère ! Le centre de recherche est à l’origine de (très) nombreuses améliorations et deviendra bientôt votre QG pour étoffer toujours plus votre jeu. Ainsi, le joueur pourra aisément tenir les ficelles de la reproduction de ses animaux, mais aussi la réintroduction de multiples individus dans la nature, ou encore la mise en place de croisements un peu farfelus entre deux espèces différentes…
Cette hybridation demandera en premier lieu la construction du centre dédié à cet effet, mais aussi la connaissance parfaite des espèces étudiées. Ainsi, afin de pouvoir obtenir le croisement d’un serpent et d’un cochon, il est nécessaire de connaître leur génome respectif à 100%. Autant vous dire que vous n’allez pas croiser une panthère et un pingouin au bout d’une heure de jeu… !
De nombreuses tâches sont proposées au joueur et permettent ainsi de récolter un peu plus d’argent ou de visiteurs : adopter tel ou tel animal, atteindre un certain nombre de visiteurs ou encore construire telle structure… autant de petites missions à déverrouiller au gré de votre progression.
Enseigner pour mieux protéger
Afin de conserver des revenus confortables (indispensables pour préserver vos animaux), les visiteurs doivent être dorlotés et choyés. De nombreuses décorations sont disponibles, mais aussi des boutiques et des tracés multiples afin de les aiguiller au mieux au gré de vos aménagements animaliers. Certains ne manqueront pas de rouspéter encore et encore, sortant hors des chemins tracés. Néanmoins, contrairement à certains jeux de gestion, les visiteurs ne laisseront pas les sols jonchés de détritus… même s’il est indispensable d’employer de nombreux concierges afin de conserver votre structure propre et accueillante.
La mise en scène autour de votre zoo est telle qu’il vous faudra aussi accueillir quelques personnalités, dont des Youtubers. Ces visites huppées peuvent alors donner lieu à quelques récompenses si votre parc est à la hauteur… ou bien à un sérieux retour de bâton si vous faites n’importe quoi.
Enfin, votre sens moral sera soumis à rude épreuve puisque de nombreuses propositions plus ou moins louches vous seront régulièrement faites. Des points moraux sont alors en jeu, et selon votre éthique, vous serez à même d’avoir accès à des bâtiments différents. Ainsi, l’élevage en batterie n’est pas pour les plus droits qui préféreront l’accès au centre de recyclage des déchets.
Le plus beau zoo du monde ?
Les graphismes du soft mettent en avant un style rétro non dénué de charme, avec de nombreuses couleurs et un aspect franchement mignon qui devrait séduire les joueurs. La modélisation des animaux est réussie et les premiers petits sauts sur les trampolines ne manquent pas de mignonnerie…
Au fil des recherches, les décors deviennent de plus en plus originaux, avec des mises en scène possibles autour des enclos, notamment au cœur du domaine polaire ou forestier. La personnalisation peut même aller jusqu’aux bouches de métro qui se pavanent de têtes d’animaux.
Une fois le zoo particulièrement riche en enclos et autres diverses constructions, il peut devenir délicat de sélectionner le bon bâtiment. Tout devient rapidement très fouillis au point d’en perdre votre curseur à chaque instant ! L’usage du zoom aide ainsi à retrouver son chemin, mais force est de constater qu’il est assez agaçant de se perdre ainsi.
Enfin, quelques manipulations fortuites peuvent aussi se faire pour les joueurs les plus pressés… tandis qu’une coupure de presse vient barrer l’écran, il suffit d’une simple pression de touche pour accepter une proposition malhonnête… Rien de bien dérangeant tout de même et quelques ours relâchées dans le milieu naturel devrait faire remonter votre côte éthique.
Let’s Build a zoo est disponible sur l’eshop de la Nintendo Switch au prix de 17 euros environ.
Un DLC consacré aux dinosaures est disponible mais nous n’avons pas pu l’essayer dans le cadre de notre test.
Le saviez vous ?
La reproduction entre deux espèces distinctes est dans la grande majorité des cas impossible. Néanmoins, certaines exceptions existent, comme le l’hybridation entre un lion et un tigre ou encore entre un cheval et un âne. Le jeune issu de ce croisement est alors stérile.
Conclusion
Let's Build a zoo est un incontournable pour les amoureux des jeux de gestion, et notamment ceux dédiés aux structures animalières. Son contenu est particulièrement riche et malgré de sérieuses lacunes sur le bien-être animal (les aménagements des enclos sont parfois assez loufoques pour l'espèce en question !), le fun est bel et bien là avec un parc qui s'enrichit de nombreux animaux. La multiplication des tâches possibles consolide avec force la durée de vie du jeu : de très nombreux paramètres sont à prendre en compte afin de contenter tout le monde. Tandis qu'il ne s'articule autour que d'un seul zoo, le joueur y consacrera malgré tout de nombreuses heures afin de mettre en place le parc animalier de ses rêves et d’ainsi accueillir au mieux des centaines d'animaux et des milliers de visiteurs...
LES PLUS
- Une très belle richesse de contenu.
- Prise en main facile (malgré un tutoriel qui manque de clarté)
- Des animaux attachants
- De nombreux paramètres à gérer... !
- Prix correct
LES MOINS
- Un curseur difficile à voir.
- Fouillis, quel fouillis une fois le parc bien rempli !
- Quelques incohérences avec la réalité du terrain, notamment dans les aménagements des enclos.
Ce prix me fait de l’oeil je pourrai bien me laisser tenter. Merci pour ce test.