Le monde du flipper sur nos consoles se divise en trois groupes. Il y a celui des logiciels qui tentent de nous faire revivre les sensations que nous avons pu connaître dans des lieux de débauche alors que nous aurions dû nous trouver en cours d’anglais, nous mettrons dans le lot les Stern Pinball Arcade ou Pinball FX3. Puis il y a le groupe de ceux qui reprennent le même concept en y ajoutant une touche plus arcade avec des animations et surtout des monstres à abattre dans tous les coins où le porte-étendard de cette section n’est nul autre que le formidable Demon’s Tilt. Enfin vient le groupe de ceux qui gardent juste le principe de la table et des bumpers pour nous emmener dans un jeu aux mécaniques bien plus touffues. C’est ici que se présente The Pinball Wizard des développeurs de chez Frosty Pop et il est temps de vous en faire une présentation.
Ever since I was a young boy, I’ve played the silver ball
Le principe du flipper semble inamovible depuis son apparition dans les cafés durant les années 1930, et oui ça fait un bail. Modernisé puis remplacé par les jeux vidéo dans les salles dédiées à une jeunesse cherchant un moment de dépaysement, le flipper est devenu un objet de collection aussi rare et recherché que nos vieilles bornes Bubble Bobble ou autres. Mais pour combler le joueur cherchant à satisfaire sa passion tout en n’ayant pas un salon de 105 m², il fallait que les ennemis du passé fassent la paix et c’est ainsi que des jeux de flipper sont apparus sur nos consoles.
Le revival du monde du jeu indépendant s’étend bien évidemment jusqu’à ces pourvoyeurs de billes argentées et il s’amuse forcément à lui ajouter de nouveaux codes pour notre plus grand plaisir. Le premier ajout de ce Pinball Wizard à ces mécaniques d’antan concerne le scénario. En effet, nous apprenons qu’au sommet de la montagne de l’ombre sied un château qui renferme un artefact perdu. Nous voici donc en route pour mettre la main sur celui-ci et même si nous ne sommes pas les premiers à tenter cette aventure, nous serons les derniers.
Voilà, cette histoire est inintéressante au possible, mais elle a le mérite d’exister et de nous expliquer pourquoi nous devons monter les 21 étages de ce château. Chaque étage est en fait une table de flipper dont nous contrôlons les bumpers et dont notre avatar est… la bille argentée. Les tables que nous parcourrons sont, dans ce mode histoire, assez petites et étrangement agencées. En effet, toutes en largeur sur un écran fixe, il nous faut oublier les codes mis en place dans les jeux plus orientés simulation ou arcade pour maîtriser les trajectoires de notre personnage.
Notre première partie est de ce fait assez étonnante. Nous montons les étages un à un. Chacun est composé de monstres à abattre pour ainsi obtenir une clé qui nous permettra de débloquer la porte menant au niveau suivant. Pour tuer un monstre, il suffit de lui rentrer dedans, tout du moins lorsqu’il n’est pas en colère. Frapper un monstre en colère nous fait perdre de la vie. Car oui, notre bille a une jauge vitale et chuter au milieu des bumpers n’est pas synonyme de mort instantanée puisque nous revenons sur place, tout en ayant perdu une bonne part de nos PV.
Plusieurs tonneaux jonchent ces niveaux, si certains nous donnent de la monnaie, d’autres nous permettent de refaire le plein de vie et d’autres semblent ne servir à rien, étrange… De plus, notre avancée est rendue de plus en plus lente par la montée en force des ennemis rencontrés. Alors que le premier niveau nous demandait deux ou trois frappes pour détruire un monstre, il en faut maintenant sept ou huit et notre mort fini forcément par arriver…
He stands like a statue, becomes part of the machine
Et c’est là que commence véritablement le jeu. Tout ce que nous avons fait dans ces niveaux nous a permis d’acquérir de l’expérience afin d’augmenter en level, et par conséquent trois de nos statistiques : à savoir nos points de vie, nos points d’attaque et nos points d’énergie. Car oui, en même temps que cette poussée de niveau, nous découvrons que notre personnage possède des pouvoirs que nous pourrons utiliser à notre guise à condition de consommer la quantité de points de magie nécessaire, voilà donc l’intérêt de la dernière sorte de tonneaux !
Ces compétences sont de deux types, il y a celles passives, telle la mise en place d’un plot de sauvegarde durant les premiers instants que nous parcourrons dans les donjons et il y a surtout celles actives, qui demandent l’appui sur un bouton, et qui vont radicalement modifier notre façon d’aborder les tables. Celles-ci vont d’ailleurs prendre petit à petit de la taille et s’étaler sur plusieurs écrans. Si des lieux semblent difficiles à atteindre, pas de soucis, il nous suffit alors de déclencher un dash avec l’aide d’un curseur qui nous permet de décider de la trajectoire.
Notre jauge de vie est un peu faible, pas de soucis, nous pouvons lancer un orbe magique qui ira faire le sale boulot à notre place pendant que nous resterons bien planqués contre notre bumper relevé. Notre table de flipper change complètement en ayant un aspect bien plus tactique tout en restant toujours aussi technique et comme il est possible de redémarrer directement au dernier niveau visité, la lassitude ne s’installe jamais.
Les lecteurs assidus de ce test se demanderont alors : « Mais dis donc, à quoi elle sert celle-là ? » Et bien tout simplement à être dépensée en amélioration de ces compétences. Chacune d’entre elles va posséder plusieurs niveaux et chaque palier franchi nous permettra soit d’occasionner plus de dégâts, soit d’obtenir un temps d’utilisation plus conséquent. Bref, un gameplay qui renouvelle efficacement le concept du flipper classique.
Mais là où les développeurs de chez Frosty Pop ont réussi un coup de maître, c’est en ne se contentant pas de ces mécaniques déjà bien huilées. Ils ont ajouté des petits secrets à débloquer dans les niveaux que nous parcourrons. Il va nous falloir trouver quoi détruire ou déclencher pour les révéler et faire le plein d’expérience et de monnaie. Les monstres se révèlent eux aussi assez variés. Entre les blobs de base, les chauves-souris lâchant des bombes et les araignées venant bloquer nos bumpers, il y a de quoi perdre la bille.
He’s a pinball wizard, There has got to be a twist
Une fois ce mode histoire terminé, qui nous a permis de monter en niveau et en compétences, nous pouvons tenter de faire le plus haut score dans les deux donjons du mode infini. Dans ceux-ci des hordes de monstres viennent servir de chair à pâté pour notre plus grand plaisir et aussi pour nous montrer à quel point les maîtres du genre sont bien loin au-dessus de notre pauvre niveau. Ces scores, aussi présents dans le mode histoire, sont bien évidemment mondiaux et il est agréable de se retrouver dans ces listes.
Le dernier mode disponible est sans doute celui qui retiendra le plus l’attention des joueurs sur la durée. Ce mode nous offre un donjon qui se renouvelle chaque jour. Sur plusieurs tableaux, nous devrons venir à bout des ennemis du tableau pour ainsi débloquer dans chaque pièce un interrupteur qui nous permettra, à terme, d’ouvrir la porte finale du donjon pour aller affronter le boss de fin. Une idée intéressante qui permet de renouveler notre expérience de jeu chaque jour tout en continuant d’affronter d’autres joueurs par high score interposé.
D’un point de vue technique, le résultat global est très plaisant à jouer. Une fois nos habitudes de tables verticales oubliées, nous prenons plaisir à contrôler notre personnage et à trouver les angles nécessaires à notre progression dans les niveaux. La prise en main des compétences se fait sans aucun problème avec un ralentissement du temps qui nous permet de viser convenablement sans aucun souci.
Les graphismes sont sympathiques, il est regrettable qu’ils ne se renouvellent pas davantage, mais ils sont mignons et les sprites des différents protagonistes de cette histoire sont soignés. La bande-son souffre des mêmes défauts, elle est agréable à écouter la première fois, mais elle ne se renouvelle jamais et se montre, de ce fait, assez agaçante sur des parties plus longues.
Le dernier point agaçant concerne les patterns des blobs qui semblent inexistants. Très souvent ceux-ci deviennent létaux sans prévenir et nous ne pouvons rien faire pour éviter notre mort à moins d’avoir des réflexes de ninja du futur. Notre montée en niveau règle un peu le problème en augmentant petit à petit notre jauge de vie, mais lors des premières parties, cela peut entrainer quelques morts frustrantes.
Conclusion
The Pinball Wizard du studio Frosty Pop a tout du petit plaisir coupable qu’il est facile de sortir pour un trajet de quelques minutes en métro et qui finalement nous entraîne dans une partie qu’il est bien difficile d’arrêter. Avec son gameplay mélangeant du flipper classique à du dungeon-crawling avec en plus l’utilisation de compétences spéciales, il nous accroche à nos Joy-Con. Si son mode histoire est agréable, c’est surtout son mode journalier qui renouvelle quotidiennement le challenge et qui permet de se confronter aux high scores mondiaux. Encore une bonne pioche indépendante pour nos Nintendo Switch et ceci à un petit prix raisonnable.
LES PLUS
- Les graphismes sont mignons et détaillés…
- La bande-son est sympathique…
- La prise en main est impeccable
- Le level design couplé aux compétences est intelligent
- Les modes infini et histoire sont plaisants à affronter
- Les mécaniques de gameplay s’agrandissent régulièrement avec notre progression
- Le mode journalier est une vraie réussite qui se renouvelle chaque jour
- Le prix de lancement de 8 € est raisonnable
LES MOINS
- … mais ils peinent à se renouveler
- … mais elle tourne trop vite en boucle
- Le flipper en horizontal est assez déroutant dans un premier temps
- Parfois injuste dans le déclenchement de la colère ennemi
Who are you ??? hou hou hou hou
Merci pour ce test et ces références aux fabuleux WHO