Le revival dans le jeu vidéo fait bien plus qu’être en marche, il a atteint un paroxysme avec l’arrivée récente de titres qui ont fait l’âge d’or des salles d’arcade dans les années 80. Ainsi après Yars, Breakout ou Centipede dans une version Recharged, c’est au tour du classique Missile Command de se voir remis au goût du jour. Alors ce titre qui a fait couler tant de sueur dans ces salles de perdition ou dans nos foyers a-t-il perdu de sa superbe ? C’est ce que nous allons détailler de suite.
Viens avec moi si tu veux vivre !
Sorti en 1980 et devenu de suite un incontournable des salles d’arcade, Missile Command a connu la consécration en étant le titre auquel joue John Connor dans Terminator 2 en 1991 juste avant sa première confrontation avec les inquiétants T-800 et T-1000. Développé à la base par Dave Theurer, aussi responsable de l’excellent Tempest, c’est le studio AdamVision, déjà à la baguette des autres versions Recharged, qui officie toujours pour le compte d’Atari sur ce remake.
Le scénario est toujours inexistant. Des missiles arrivent sur notre ville et il va falloir les détruire avant qu’ils n’annihilent les bâtiments civils. D’où viennent ces missiles ? Tu te poseras cette question plus tard soldat ! L’essentiel pour l’instant est de protéger notre ville, alors tes questions à la con, tu te les gardes pour plus tard, c’est compris ? Allez hop à ton poste et que ça saute !
Sur ces entrefaites, nous voici aux commandes de trois canons. Ceux-ci ont un temps de recharge entre deux tirs et il va falloir en tenir compte pour ne pas spammer nos boutons comme des bourrins et se retrouver sans possibilité de détruire ce qui nous arrive dessus au bout de dix secondes. L’autre point qu’il va nous falloir maîtriser concerne le délai mis par nos tirs pour arriver à destination. En fonction du canon actif, la distance à parcourir sera plus ou moins grande et le délai mis pour arriver au lieu désigné aura son importance.
En effet, les missiles qui nous arrivent dessus n’attendent pas gentiment de se faire détruire, ils continuent d’arriver avec leurs trajectoires rectilignes qui se croisent et s’éloignent avec le temps. À nous de prendre en compte ces paramètres pour rentabiliser au maximum chaque tir et atteindre ainsi les plus hauts sommets des charts mondiaux. Car oui, finis les petits succès des salles d’arcade, nous sommes maintenant en concurrence avec l’ensemble de la population mondiale et il va bien falloir montrer qui est le patron.
Hasta la vista, Baby
Chacun de nos tirs explose une fois à destination et cette déflagration dure un certain temps durant lequel d’autres missiles ennemis, arrivant sur place, pourront aussi être détruits, entraînant une explosion en chaîne de plus en plus importante, libératrice et pourvoyeuse de points. Si le principe de base n’a pas changé depuis les années 80, de petits ajouts à cette mécanique de jeu viennent ajouter du piquant à ce concept addictif mais vieillissant.
Il y a tout d’abord la présence de bonus temporaires. Pour les activer, il va nous falloir dégommer les icônes qui apparaissent sur notre écran. Les effets sont divers et le fait que l’icône change de forme et d’effet durant son trajet ajoute un côté tactique et stressant. Vaut-il mieux prendre le boost de vitesse ou attendre l’hypothétique arrivée d’une méga bombe ? À nous de décider, en tout cas si nous en avons le temps. D’autres effets tels des boucliers ou des ralentisseurs de temps seront de la partie, ajoutant toujours plus de variété à la partie en cours.
Le second atout concerne la présence d’améliorations pérennes dans le temps. En effet, nous pouvons dépenser nos points de score dans quatre statistiques de base : la vitesse de recharge de nos canons, la puissance de la déflagration de nos tirs, le temps de reconstruction de nos canons et la vitesse de nos tirs. Il est ainsi possible de multiplier par 1,5 l’ensemble des caractéristiques de base, ce qui, sans rendre le jeu facile pour autant, va nous permettre d’aller toujours plus loin dans le mode arcade pour ainsi tenter de toucher les sommets des charts mondiaux.
Mais les ajouts ne s’arrêtent pas là. Il y a la présence de missions, au nombre de trente-deux, qui ajoutent des boss ou des contraintes, comme par exemple un nombre de tirs limités. Des options pour rendre nos parties plus ardues ou plus simples font aussi leur apparition en compagnie d’un multiplicateur de score lié à ce niveau de difficulté ajusté. Deux petits plus comparés à ce qui est une petite révolution pour ce jeu : le mode deux joueurs.
Qui t’as envoyé ? Toi, 35 ans après maintenant.
zEt oui les barbu(e)s, il est maintenant possible d’inviter une personne innocente pour lui faire partager notre vice. Le nombre de canons est toujours de trois, mais il y a à présent deux réticules de visée. Le temps de recharge des canons n’a pas changé, il va donc falloir gérer au mieux et à deux ces contraintes. Globalement, le jeu est tout de même bien plus facile de par la répartition de l’écran qui s’opère naturellement entre les deux joueurs. Un bon moyen pour augmenter son score même s’il est dommage que les classements mondiaux n’en tiennent pas compte et mélangent tous les scores sans distinction.
D’un point de vue technique, les graphismes sont bien évidemment rehaussés. Dans un style néon très propre, nous avons droit une optimisation évidente du jeu de base. Il est dommage que les arrière-plans ne soient pas un peu plus développés, mais le résultat offre une action toujours parfaitement lisible et c’est bien là le plus important. De même, les effets d’explosions sont assez sages pour ne gêner le joueur dans sa quête du high-score.
L’autre gros changement concerne la maniabilité. Fini le Trackball culte de la borne d’arcade ou la souris des versions micro. Il va falloir adopter le contrôle au stick. Celui-ci se révèle parfaitement adapté : à la fois rapide et précis, il nous permet de gérer parfaitement notre réticule de visée et à aucun moment nous n’avons à ronchonner contre cette prise en main, d’ailleurs plus facile à aborder que celle au Trackball.
Conclusion
Avec Missile Command : Recharged, Atari et le studio AdamVision continuent de nous montrer à quel point l’ensemble du catalogue arcade de la firme peut facilement faire le bonheur de tous les joueurs, peu importe leur âge. Ce classique de l’arcade est toujours aussi exigeant mais l’ajout d’un mode mission, d’améliorations permanentes et surtout d’un mode deux joueurs addictif, le font entrer dans l’ère du jeu de salon. Alors certes son concept a vieilli et, à moins de chercher à tout prix le high score, il risque fort de lasser au bout d’un certain temps, mais son petit prix de lancement de 9 € est adapté à l’expérience proposée.
LES PLUS
- Le mode deux joueurs permet de partager son plaisir
- Les améliorations permanentes ajoutent de l’intérêt sur le long terme
- Le gameplay de base est toujours aussi efficace
- Missile Command plaira aux novices avec son principe simple
- Et il satisfera les anciens joueurs avec ses petites nouveautés
- Les graphismes sont simples mais toujours parfaitement lisibles
- La prise en main au stick est irréprochable
- La nostalgie fonctionne à fond
- Repenser à Terminator 2, ça n’a pas de prix
- Le tarif de base de 9 € est raisonnable
LES MOINS
- L’ajout d’un scénario dans le mode mission aurait été agréable
- Les scores multi-joueurs ajoutés aux scores joueurs solo faussent le classement