Space Tail: Every Journey Leads Home est un jeu de plate-forme action saupoudré de puzzles qui peut sembler classique si ce n’est le personnage principal que vous incarnez : un chien. En effet, ce jeu rend hommage aux animaux qui ont été les pionniers de l’exploration spatiale et qui ont permis aux humains de pouvoir s’aventurer dans l’espace de façon plus sécurisée. Ici vous n’incarnez pas Laïka (chienne russe passagère sur Sputnik 2 en 1957) mais Béa, une chienne qui atterrit sur une planète extra-terrestre et qui devra essayer de rentrer chez elle par ses propres moyens.
Un jeu qui a du (des) sens
En nous proposant d’incarner Béa, les développeurs de Enjoy Studio ont poussé le concept de manière la plus réaliste possible en faisant reposer le gameplay du jeu sur trois des sens de nos amis canins : la vue, l’ouïe et l’odorat.
Le tutoriel du jeu est de ce fait relativement bien réalisé afin de nous permettre d’utiliser ces trois sens le plus naturellement à la manette. Concrètement, il faut appuyer sur la gâchette gauche (L) et sélectionner l’un des trois sens via le stick droit. Il faudra durant le jeu alterner entre ces trois sens (même si l’ouïe paraît sous-exploitée par rapport aux deux autres) afin de résoudre les puzzles qui vous seront proposés.
Ces trois sens sont visualisés à l’écran par des indications colorées selon le sens utilisé et seront nécessaires à la résolution des puzzles.
Ajoutez à cela la possibilité d’aboyer à loisir et d’effectuer diverses actions purement canines comme faire une roulade, donner la patte, hurler, gémir, etc … et nous avons donc des possibilités de gameplay très complètes qui seront bien exploitées tout au long des trois à quatre heures qui seront nécessaires pour terminer le jeu.
Space Tail: Every Journey Leads Home home alterne donc les phases de pure plate-forme où vous devez sauter afin de traverser les différents niveaux que Béa va explorer. Elle fera aussi la rencontre de créatures autochtones qui l’aideront (ou non) durant son périple. Vu qu’il est impossible pour Béa de parler, la seule façon pour elle de communiquer sera d’utiliser les différentes actions canines à sa disposition.
Une maniabilité au poil ?
Ce jeu se présente comme un jeu de plate-forme en 2,5D où les déplacements de Béa se font sur un plan horizontal, avec une vue de côté. Cet aspect se traduit dans ce jeu par ses personnages qui sont modélisés en 3D dans des décors en 2D. Cela permet d’avoir un rendu de profondeur en demandant moins de ressources que de la pure 3D. Concrètement, cela fonctionne plutôt bien ici, même si quelques bémols sont à noter mais nous y reviendrons.
Béa se prend donc en main très facilement et le jeu est tout de suite accessible à tous. Le personnage possède un petit effet d’inertie lors des sauts où une pression plus ou moins longue sur la touche gère la hauteur du saut.
Si l’aspect plate-forme reste relativement classique, les puzzles sont quant à eux vraiment originaux.
Il faut noter différents types de puzzles qui sont liés aux sens canins de notre héroïne. La vue permettra ainsi de visualiser le champ de vision des ennemis (oui vous en avez un peu), l’ouïe vous indiquera les capteurs sonores qui peuvent déclencher des portes et l’odorat vous permet de suivre la piste de vos objectifs. Ceux-ci sont symbolisés par des traînées colorées qu’il suffit de suivre pour pouvoir avancer dans le niveau. L’avantage de ce système est que l’on ne trouve jamais perdu et les niveaux s’enchaînent facilement.
Même si nous ne sommes pas dans un jeu d’aventure ou dans un RPG, Béa dispose néanmoins de points de vie, symbolisés par des orbes verts en bas de l’écran. Au départ, on dispose de deux PV que l’on peut augmenter via la découverte d’effluves verts au cours de l’exploration. Chaque effluve remplit une jauge dédiée et une fois celle-ci pleine, un PV est ajouté.
L’important est de co-mmu-ni-quer
Béa atterrit donc sur une planète extraterrestre appelée Senua. Elle n’est néanmoins pas seule durant l’exploration car l’une des premières missions sera de reconstituer son droïde 808BY en retrouvant des pièces éparpillées un peu partout et surtout gardées par les créatures autochtones : les Drydons.
Cette mission est un prétexte pour se familiariser avec le système de communication du jeu car il faudra persuader les Drydons de vous redonner les pièces détachées de votre droïde. Pour ce faire, il faudra que le Drydon en question soit heureux. Quand vous rencontrez une créature, elle a un sentiment de base à votre encontre qui est le plus souvent neutre. Une fois que vous vous approchez, un schéma circulaire apparaît au-dessus de la créature avec quatre zones colorées : joie (vert), tristesse (bleue), neutre (gris) et colère (rouge). Un point est présent au centre de ce schéma et selon les actions canines que vous ferez, il se déplacera dans une direction. Une fois une zone colorée atteinte, la créature sera emplie du sentiment correspondant.
La « difficulté » de ce système est que nous ne savons pas dans quelle direction se déplacera le point selon l’action effectuée. Il faudra donc tâtonner pour arriver à comprendre la logique de la créature. Chaque créature possède ses propres réactions à vos actions et ne réagira donc pas de la même façon que son voisin. C’est un système très innovant et très intéressant. A noter qu’il faudra parfois énerver les créatures pour obtenir quelque chose, cela permet de varier un peu les objectifs.
Vous croiserez aussi d’autres créatures que les Drydons et il faudra aussi vous adapter à leur façon de réagir.
Les ennemis que vous rencontrez seront de type robotique car vous apprendrez rapidement qu’une IA (intelligence artificielle) s’est implantée sur la planète. Ce n’est pas du goût des Drydons qui vous demanderont de les aider à éradiquer l’IA pour retrouver la sécurité de leur planète. En échange, le doyen vous proposera un moyen de voyager afin de rentrer chez vous.
C’est là que 808BY entre en action car le droïde vous permettra de pirater des portes, des plateformes et même d’immobiliser les ennemis. Une fois que les ennemis vous ont vu il est très difficile de se soustraire à leurs attaques. Les quelques PV dont vous disposez ne sont jamais suffisants pour survivre. Il est donc nécessaire de les éviter et de se cacher le plus possible. Si jamais vous n’avez plus de PV, vous recommencez généralement le niveau au début. C’est parfois frustrant car la moindre vapeur toxique ou le moindre contact vous enlève un PV. Mais en étant attentif, on finit par traverser les niveaux sans trop de difficulté.
Un jeu qui a le poil soyeux ?
Concernant la réalisation, le jeu est toujours fluide et Béa nous répond très convenablement.
Les décors sont relativement jolis bien que pas mal pixelisés si l’on s’attarde un peu trop.
En mouvement la 2,5D rend globalement bien même si un flou général est parfois présent et gêne un peu la lisibilité. Les décors auraient mérité d’être plus fins car les environnements sont vraiment bien imaginés et nous immergent complètement durant l’exploration avec Béa. Vous serez amenés à traverser des biomes vraiment très différents dont certains sont vraiment magnifiques et qui ont chacun leur propre identité visuelle.
L’ambiance sonore est quant à elle assurée par des bruitages en adéquation avec votre environnement. Il n’y a pas à proprement parler de musiques mais cela fonctionne plutôt bien.
Conclusion
Space tail : every journey leads home est un jeu vraiment très original, qui arrive à nous toucher en nous faisant ressentir les émotions de Béa. On éprouve facilement de l’empathie pour elle malgré une narration parfois un peu hachée avec des transitions assez abruptes entre les niveaux. Le jeu est assez court mais cela suffit car évite trop de redondance dans les actions à effectuer et les puzzles à résoudre. C’est un jeu très sympathique et original mais qui ne marquera pas forcément l’esprit une fois terminé.
LES PLUS
- Le système de communication vraiment innovant
- Certains environnements magnifiques
LES MOINS
- Certains éléments du décor vraiment pixelisés
- Un flou parfois présent qui gêne la lisibilité
- On aurait préféré moins d’ennemis et plus de puzzles