Pocoyo est une série d’animation espagnole destinée aux enfants de trois à six ans. Vous avez peut-être déjà vu le personnage principal, avec sa bouille innocente et son bonnet bleu. Il passait sur Nickelodeon en 2006 et est aujourd’hui disponible sur le mastodonte américain du streaming, Netflix. Pocoyo Party est un titre qui propose aux jeunes enfants une expérience éducative et divertissante dans leur univers préféré. Alors, qu’est-ce que Pocoyo Party souhaite offrir à nos enfants ?
Un jeu pour jeunes enfants qui n’est pas doublé en français
Ce n’est pas un secret dans le monde de l’animation, mais certains projets profitent des enfants pour sortir des produits dérivés qui gonfleront leur chiffre d’affaire, en ne se préoccupant que très peu de la qualité du produit proposé. Au lieu de vous faire tourner autour du pot, nous préférons le dire tel quel : Pocoyo Party est une arnaque, à fuir pour les parents comme pour les enfants.
Pocoyo Party, si nous nous fions aux développeurs, est un jeu vidéo à destination des enfants trois à cinq ans qui aurait « reçu l’aval d’experts en la matière ». Il y a pourtant un sérieux problème qui se pose dès le départ. En effet, Pocoyo Party est intégralement doublé en anglais, avec uniquement des sous-titres français. Aucun expert n’a donc informé Zinkia Entertainment qu’un enfant apprenait à lire uniquement à l’âge de cinq ans ? Proposer un jeu pour enfants inaccessible aux enfants est une attitude malhonnête et scandaleuse.
En plus d’être à un prix conséquent (une trentaine d’euros), le contenu de Pocoyo Party est famélique et indécent. Voyez par vous-même : nous avons affaire à six mini-jeux mal codés que même une application mobile gratuite pourrait dépasser techniquement. Sous un autre angle, c’est 5€ le mini-jeu dont l’intérêt pour votre enfant est plus que limité.
Le jeu démarre pourtant en trombe : alors que Pocoyo s’apprête à envoyer à tous ses amis des invitations pour la grande fête qu’il organise, le méchant extraterrestre, déguisé en facteur, dérobe toutes les invitations ! Pocoyo doit alors toutes les récupérer pour que sa fête puisse se dérouler dans les temps. Outre que les mini-jeux n’ont absolument aucune logique avec le fil rouge, autre chose nous chiffonne profondément : sachant que nous faisons les mini-jeux avec les personnes que l’on souhaite inviter, n’est-il pas plus simple de leur parler directement ?
Les mini-jeux, vous l’avez peut-être compris, propose une expérience buguée et indigne pour les enfants, dont la valeur éducative semble même parfois très limitée. Autant nous comprenons que le jeu de danse sert à apprendre sa droite et sa gauche, que le jeu où l’on pêche des lettres aide pour l’alphabet, quel est l’intérêt du jeu de course ? Nous n’avons pas non plus compris l’intérêt du jeu où nous attendons cinq minutes qu’un personnage se place au centre de l’écran pour pouvoir le prendre en photo. Est-ce un guide en direction de la génération Alpha, supposée maîtrisée les nouvelles technologies à la perfection ?
Une arnaque pour les parents… et pour les enfants
Les mini-jeux, en plus d’être dénués d’intérêt, ont une réalisation catastrophique. Prenons l’exemple du jeu de course. Dans celui-ci, Pocoyo fait la course avec ses amis dans l’espoir de retrouver son invitation. Cependant, le placement des personnages influe énormément sur la course, et notre personnage, toujours placé sur le rebord extérieur, peut perdre la course même en réalisant un sans-faute. L’unique contrainte du gameplay est de savoir lâcher le bouton d’accélération lorsqu’un panneau nous l’indique. La réalisation, toujours aussi mauvaise, place la majorité du temps le panneau hors de notre champ de vision. Finalement, la caméra ne suit que l’avant de la course, et peine lorsqu’il y a des écarts un peu trop importants. Ce genre de problèmes est malheureusement présent à chaque mini-jeu.
Les récompenses de Pocoyo Party sont illusoires, et pour cause : outre les vignettes dont nous faisons rapidement l’impasse, les enfants ont la possibilité de gagner des épisodes et puzzles de leur série préférée. Les puzzles se font en quatre, six, et huit pièces, et ne proposent aucun défi. En réalité, il suffit d’appuyer plusieurs fois sur « A » pour défiler les pièces de puzzle jusqu’à ce que la pièce correspondante se valide toute seule.
Les épisodes disponibles sont notre seul réconfort face à ce naufrage. La série d’animation, elle, est de qualité, avec des personnages attachants qui malgré leurs embrouilles, finissent toujours par apprendre qu’ensemble la fête est plus folle. Cependant les épisodes sont uniquement disponibles en anglais et sans sous-titres. Utile, pour les enfants francophones qui devront alors se rabattre sur les épisodes disponibles sur Netflix, qui eux sont en français…
Les graphismes sont pixelisés, que ce soit les mini-jeux ou les épisodes que l’on nous propose. De visu, on miserait sur quelque chose à chemin entre du 480 et 720p. La bande-son n’est pas désagréable, mais sincèrement, elle ne peut pas sauver la qualité désastreuse de Pocoyo Party.
Conclusion
Il n’y pas d’autre mot pour le dire : Pocoyo Party est une honte et aucun parent ne devrait dépenser son argent dans ce genre d’arnaque. Outre le contenu famélique peu éducatif et sa réalisation désastreuse, le jeu n’est pas doublé en français, ce qui rend d’emblée le jeu inaccessible pour le public cible, c’est-à-dire les trois-cinq ans.
LES PLUS
- La bande-son, un peu
- Les épisodes en récompense
LES MOINS
- Un jeu sans doublage français
- Une réalisation catastrophique
- Des bugs
- Des graphismes pixelisés
- Aucun contenu pour un prix conséquent
- Pas vraiment de valeur éducative
- Les épisodes pas disponibles en français
- Une arnaque