Sword of the Vagrant est le dernier jeu en date du studio Rainy Frog (à qui l’on doit notamment le remake du 1er Front Mission). Il s’agit d’un Action RPG (ARPG) en 2D à défilement horizontal qui n’est pas sans rappeler Princess Crown ou Odin Sphere (pour les plus anciens d’entre nous), que ce soit dans le gameplay ou dans le design réalisé à la main. Ces 2 jeux étaient à l’époque de très bons titres, est-ce que ce Sword of the Vagrant est fait de la même trempe ?
Les ARPG : mon héroïne
Tout comme les 2 titres précités, Sword of the Vagrant vous fait incarner une héroïne, qui s’appelle ici Vivian. Celle-ci est une gardienne des runes, une fonction que sa famille possède depuis plusieurs générations mais qu’elle cherche à cacher car tous ses prédécesseurs sont morts mystérieusement. Elle a néanmoins décidé de mettre ses talents d’épéiste au service des autres en devenant mercenaire. Quel est le rôle d’une gardienne de runes ? Qu’est-il arrivé à son père et sa sœur ? Ce seront des choses à découvrir tout au long du jeu.
L’histoire est suffisamment intéressante et bien écrite pour avoir envie de la suivre et savoir ce qui va arriver à Vivian.
Comme pour pas mal de jeux, le cœur des ARPG est le gameplay qui se doit d’être complet, répondant au doigt et à l’œil ainsi que fluide.
Ces points sont tous validés pour Sword of the Vagrant, qui nous propose une expérience très intéressante en alliant la simplicité des contrôles avec la complexité d’un arbre de compétences.
Vivian se contrôle donc horizontalement et possède à sa disposition une palette de mouvements basiques de prime abord : saut, attaque rapide, attaque lourde, attaque magique et esquive. Cette palette sera étoffée au fil du temps et des compétences en ajoutant par exemple une esquive aérienne et plusieurs autres attaques magiques par exemple.
Vous déplacez Vivian dans plusieurs zones où, la plupart du temps, il vous faudra aller à l’extrémité gauche ou droite pour en changer, 2D oblige. Vous rencontrerez parfois certains embranchements au milieu de la zone, auxquels vous pourrez accéder en appuyant sur la flèche du haut. Chaque monde se divise donc en un nombre fini de zones, qui seront répertoriées via une carte sommaire mais néanmoins suffisante pour y retrouver ses objectifs et les points de sauvegarde.
Certaines zones seront des villages ou des champs dans lesquels vous rencontrerez des PNJ, d’autres déclencheront des événements, que ce soit pour faire avancer l’histoire ou bien affronter des ennemis.
La castagne, ça vous gagne ?
Les affrontements standards avec les ennemis se déroulent principalement selon 2 scénarios : vous les croisez dans la zone mais vous pouvez les esquiver et continuer votre chemin ou bien la zone est verrouillée et le combat est obligatoire.
De base, les mouvements et attaques de Vivian sont limités à ceux dont nous avons déjà parlé. Les premiers combats sont donc relativement similaires et on se retrouve vite à effectuer les mêmes attaques en boucle.
Heureusement, le jeu dispose d’un arbre de compétences qui vient étoffer le gameplay. Concrètement, quand vous vainquez des ennemis, ceux-ci laissent tomber des objets de soin ou bien du mana. Contrairement à d’autres jeux où le mana représente la magie, il est ici utilisé pour faire progresser Vivian. Le déblocage des compétences se fait en effet en dépensant le mana accumulé. Même si la forme est différente, le fond reste ce à quoi nous sommes habitués dans pas mal de RPG.
Les combats deviennent donc un peu plus intéressants sur le papier mais dans les faits, on peut utiliser systématiquement les mêmes tactiques sur les ennemis jusqu’à la fin du jeu (attaque lourde pour casser la garde des ennemis au bouclier puis martelage de l’attaque rapide pour les finir rapidement par ex.), ce qui est dommage vu toutes les compétences mises à disposition. Les boss ajoutent un peu plus de défi mais ne suffisent malheureusement pas à casser la lassitude instaurée par les combats, pourtant l’un des aspects le plus présent dans le jeu.
Les ennemis réapparaissant quand vous repassez dans les zones, cela devient vite assez redondant. À noter que le jeu devient parfois beaucoup plus difficile, sans raison apparente.
Par chance, le loot vient un peu adoucir cet aspect. Les combats vous permettent aussi de trouver de l’équipement et la course à l’amélioration des armes fait toujours son petit effet. Les armes peuvent aussi être enchantées afin d’être encore plus performantes, ce qui ajoute un petit aspect gestion qui n’est pas désagréable.
Visuellement attrayant
Ce qui frappe lorsque l’on voit les images du jeu est l’aspect visuel vraiment très joli et réussi. Tous les décors et les personnages ont été dessinés à la main et cela rend vraiment bien. Les couleurs sont chatoyantes et les décors fourmillent de détails. Il n’est pas rare de s’arrêter pour profiter de la beauté du paysage.
En mouvement, le jeu perd malheureusement un peu de sa superbe. Les animations sont assez rigides et il manque la fluidité qui aurait permis au titre de sortir son épingle du jeu.
Un autre point qui nous a interpellé, de manière totalement subjective mais néanmoins soulevé par plusieurs personnes, concerne l’aspect des personnages féminins dans son ensemble. Le design des personnages est vraiment très soigné et réussi, et participe à l’identité du jeu. En revanche, pourquoi avoir systématiquement sexualisé les personnages féminins avec des poitrines beaucoup trop généreuses ? Cela concerne aussi bien les actrices de l’histoire que les PNJ. Et ne parlons pas de la tenue de Vivian, qui est une guerrière qui se balade en bikini et avec des bas… Pas vraiment l’uniforme standard d’une mercenaire… Cela n’apporte rien au jeu et laisse à penser que cela a été fait uniquement pour attirer les joueurs clients de ce type de design. Pour les autres, cela peut être rédhibitoire et nuire à l’identification à l’héroïne, dommage.
L’aspect sonore est quant à lui particulièrement soigné avec des musiques très agréables à écouter et des bruitages qui collent parfaitement à la situation. Un petit plus pour les mots en japonais qui sont prononcés par les personnages de temps en temps.
Conclusion
Sword of the Vagrant est un ARPG qui est plaisant à jouer mais qui ne marquera pas les esprits. Son système de combat reste néanmoins basique et ne parvient jamais totalement à nous happer. Il reste néanmoins intéressant à faire, par ses graphismes vraiment réussis, son histoire bien racontée et son rapport qualité-prix vraiment très bon.
LES PLUS
- Un aspect visuel vraiment réussi
- Une histoire intéressante à suivre
- Un arbre de compétences immense
LES MOINS
- Les combats relativement basiques
- Le look des personnages féminins exagéré
- Les textes vraiment trop petits en mode portable
- Des pics de difficulté arbitraires
« Le look des personnages féminins exagéré » ça c’est dans les + 😉