L’aventure entre le studio français de jeux vidéo Kylotonn et la licence WRC se termine après presque dix ans de collaboration. L’occasion pour les développeurs de sortir WRC Generations juste avant l’expiration de la licence prévue pour le premier janvier. Le jeu, disponible au prix de cinquante euros depuis le premier décembre dans les grandes surfaces, a été décalé sur l’eShop au vingt-trois décembre, sans aucune raison apparente. Est-ce que cette version pour Nintendo Switch est prête pour son dernier tour de piste ?
Baby you can drive my car
Avant de débuter notre test, il est important de préciser que la version que nous testons, malgré les communiqués de presse de Nacon, l’éditeur, ne propose aucun mode en ligne. Le seul mode multi-joueurs que nous avons est l’écran splitté. Nous ne savons pas si ce détail sera résolu et s’il est la cause du report sur l’eShop.
WRC Generations est un jeu automobile de course qui nous amène dans l’univers du WRC, la compétition de rallye dominée depuis les deux dernières décennies par la doublette française de Sébastien (Ogier et Loeb).
Le principe de WRC Generations est plutôt simple. Pour gagner, il faut faire un meilleur temps que ses adversaires lors d’un rallye, des courses à étape qui se déroulent sur plusieurs jours. A contrario d’autres jeux automobiles, les rallyes ne reposent pas sur de la vitesse pure, mais sur de la technique. Il va falloir, pour réussir les circuits, négocier intelligemment les coups de frein et d’accélérateur.
Le jeu nous propose un tutoriel bien salvateur pour les néophytes que nous sommes. La prise en main est au début assez complexe. Le gameplay, bien que facilement assimilable, (gâchette droite pour accélérer, gâchette gauche pour freiner), se veut exigeant. La moindre petite erreur, la moindre petite déconcentration peut nous amener à une sortie de route.
Malheureusement, alors que WRC Generations n’a eu que quelques mois de développement (WRC 10 est sorti en mars 2022), celui-ci comporte exactement les mêmes qualités et défauts que ses prédécesseurs. La physique est quasiment parfaite. Chaque voiture nécessite un petit temps pour être apprivoisée, et les premières sensations sont bonnes lorsqu’on roule.
Chaque circuit a son propre revêtement, et alors qu’on est bienheureux de rouler sur l’asphalte, notre concentration est doublée sur les routes parfois enneigées et sinueuses de Monte-Carlo. La météo et le choix des pneus revêtent aussi une importance cruciale. La pluie rend les chaussées bien plus glissantes, et il va falloir gérer la météo afin de choisir les pneus adéquats.
Cependant, alors que l’on sent bien quand la voiture s’abîme, certaines chutes, certains mouvements paraissent peu réalistes. Notre voiture, même après six tonneaux, peut repartir comme si de rien n’était (par ailleurs, graphiquement, elle reste la même). Certaines petites collisions nous font faire des soleils très étonnants, même à faible vitesse.
Globalement, WRC Generations n’est pas un jeu adapté à la Nintendo Switch. Les Joy-Cons sont des désastres en main, manquant de précision et gâchant tout le plaisir de la conduite. La manette pro est moins catastrophique mais n’est pas non plus irréprochable. Dans un jeu où la moindre petite erreur est synonyme d’une sortie de route, il est frustrant d’être incapable de défendre ses chances.
De plus, la plupart des caméras disponibles ne nous font ressentir aucune sensation de vitesse. En-dessous de cent kilomètres-heure, nous avons l’impression d’être une locomotive rutilante qui traine sa peine.
À première vue, le contenu de WRC Generations semble dantesque. Entre les parties rapides, la saison et la carrière, les défis, ainsi que le mode multi-joueurs, le jeu nous propose des heures et des heures de rallye.
Des graphismes intolérables, même pour la Nintendo Switch
Nous avons un grand nombre de véhicules qui, comme nous l’avons déjà mentionnés, réagissent toutes différemment. Nous avons les voitures officielles, mais aussi les voitures de légende qui nous permettent de comprendre à quel point la maniabilité de ses engins automobiles était compliquée. C’est un plaisir de s’essayer, rien que le temps d’une course, sur ses véhicules.
Les circuits sont aussi nombreux, proposant des tracés qui sont tous intéressants et variés. Entre le circuit de Monte-Carlo et ses routes dangereuses, la Grèce et sa montagne, le Portugal ou encore la Corse, vous avez vraiment de quoi vous amuser, bien sûr, si l’absence de précision à la manette ne vous dérange pas.
Lorsque l’on y prête un peu plus attention, le contenu de WRC Generations est moins imposant que ce qu’il en a l’air. Le mode carrière est une coquille vide. La gestion et la progression à l’intérieur sont quasiment inexistantes. Ce mode consiste juste en une succession de courses, avec des entrainements qui sont globalement d’autres courses et qui ne rapportent pas grand-chose.
Il y a aussi un nombre conséquent de défis, mais ceux-ci sont répétitifs et sans originalité. Nous devons battre des chronos dans diverses conditions avec diverses voitures. La difficulté n’est pas insurmontable.
En revanche, ce qui est étrange, c’est l’absence de cohérence dans la difficulté de l’adversaire. Nous pouvons faire plusieurs tonneaux en un seul tronçon de course et prendre la tête, comme nous pouvons étonnement la perdre lorsque nous réalisons un sans-faute. L’IA semble avoir une logique aléatoire, qui peut être aussi bien cohérente que totalement alambiquée.
Le mode multi-joueurs en écran splitté est intéressant, car c’est le mode qui cache au mieux les hideux graphismes dont nous vous parlerons bientôt. Comme énoncé plus haut, il n’y a pas de mode en ligne, malgré ce qu’annonçait l’éditeur. Ce mode est l’occasion de tester ses compétences avec un ami, si, par chance, vous possédez deux manettes pros.
Il y a aussi la possibilité de modifier ses voitures, en rajoutant des peintures et des stickers, mais nous avons eu l’impression d’avoir un éditeur au rabais, avec un faible choix de peinture. Nous aurions peut-être aimés plus d’éléments de personnalisation, comme la possibilité de modifier les jantes de notre voiture.
Les graphismes, eux, sont vraiment en deçà des standards actuels, même pour la Nintendo Switch. C’est simple, nous avons des décors vides, avec des arbres en forme de polygone. La plupart des éléments sont flous et les circuits se découvrent parfois de façon grossière devant nos yeux.
Seules deux solutions se présentent alors pour avoir une expérience décente : soit le mode portable, avec les problèmes de précision déjà mentionnés des Joy-Cons, soit le mode écran splitté, qui permet à peu près de masquer ce que l’on voit à notre écran, à condition d’avoir un ami en permanence chez soi.
Comme, par ailleurs, les photographies présentées sur l’eShop sont mensongères, nous préférons vous proposer une galerie d’images tirées du jeu afin que vous puissiez vous rendre compte des graphismes.
La bande-son est passable. Pour un néophyte, nous avons apprécié le son des moteurs, celui des pneus qui s’usent, mais la voix de notre copilote a souvent été irritante, dans le sens où nous sentions la voix préprogrammée, un peu comme les annonces de train. C’est dommage car c’est un point qui pourrait vraiment donner vie au jeu, étant donné le grand nombre de lignes que possède notre coéquipier.
Conclusion
Pour son dernier tour de piste, WRC Generations propose un contenu inégal, miné par des défauts techniques de moins en moins pardonnables. Bien que le nombre de rallyes et de voitures soit impressionnant, la conduite est imprécise, et ce, peu importe la manette utilisée. Pour cinquante euros (!), les graphismes sont indécents, proposant des polygones et des textures parfois floutées, nous rappelant l’époque de la GameCube. De plus, la fiche de présentation du jeu sur l’eShop est trompeuse, nous présentant un mode en ligne qui n’existe finalement pas, et nous montrant des images qui ne sont pas tirées de la version sur Nintendo Switch.
LES PLUS
- Un contenu important
- La météo et l’utilisation des pneus
- Des tracés variés et agréables
- Les voitures de légende
- Une physique presque irréprochable
- Un mode splitté sympathique
- Le son des moteurs qui vrombissent
LES MOINS
- Peu importe la manette, le jeu est imprécis au possible
- Aucune sensation de vitesse avant cent kilomètres-heure
- Des graphismes indécents, proche du néant
- Une voix de copilote parfois sans âme
- Un mode carrière et un mode saison qui sont anecdotiques
- Cinquante euros pour le même contenu quasiment que WRC 10
- Pas de mode en ligne !!!
- Modifier sa voiture n’est pas si incroyable
- Le mode défi ne propose pas de défis variés
Bonjour
Auriez-vous un volant à conseiller pour jouer à ce jeu sur la switch ?
Merci
Bonjour, je pose la question à l' »expert voiture » de notre équipe et je reviens vers vous.
Belle journée à vous,
Larry
Bonjour, je suis allé voir notre « expert »‘ qui me conseille de venir le contacter sur Discord si c’est possible.