Issu d’une campagne Kickstarter, réussie, en 2017, Intrepid Izzy développé par Team Senile et édité par Ratalaika, au départ prévu pour la Dreamcast, est arrivé sur Switch le 2 décembre 2022.
Une histoire, enfin un début d’histoire
C’est l’histoire d’une jeune fille aux cheveux violets qui frotte une lampe, comme ça bêtement, et qui libère un mauvais génie. Du coup, elle doit le poursuivre dans différents univers en faisant quelques rencontres amicales, en combattant des monstres, des boss et en déjouant des pièges pas totalement mortels.
Le jeu est une aventure en 2D, mélange de plateforme, de combat et d’un tout petit peu de métroidvania.
Une héroïne agile et costaud
Le jeu est donc, une succession de mondes interconnectés, dans lesquels Izzy devra combattre quelques monstres, résoudre des énigmes et franchir plusieurs obstacles ou pièges qui se dresseront sur son chemin.
Pour cela, Izzy a à sa disposition le coup de poing, l’uppercut, et le coup vers le bas. Elle a aussi une capacité spéciale, qui peut changer en cours de jeu, mais qui au départ n’est ni plus ni moins qu’un puissant Hadoken, à faire pâlir le célèbre Ryu.
Ces compétences spéciales sont la clef de l’avancement dans le jeu, elle varie en fonction du costume que porte Izzy, et permettent soit de modifier l’environnement (en brisant des piliers par exemple) soit de modifier les déplacements d’Izzy (la faire planer quelques secondes). Izzy a aussi un nuancier de sauts qui permet, en fonction de la durée de la pression sur le bouton de saut, de faire varier la hauteur de celui-ci, système qui aurait pu être intéressant s’il ne fallait pas systématiquement rentrer chez soi pour en changer.
Les commandes du jeu répondent bien, et il est agréable de diriger son héroïne même si malheureusement, il n’y a pas grand intérêt à le faire.
C’est beau et c’est tout…
Intrepid Izzy est joli, les graphismes sont beaux et lisibles, mais restent très basiques. Il n’y a que deux plans dans le jeu, et encore le second plan rappelle les jeux d’anciennes consoles 16 bit, simple et peu fouillé. Le bestiaire et les PNJ, parfois drôles ou mignons, ne laissent pas une image indélébile, et les décors n’ont aucune originalité.
Les boss sont plutôt sympathiques et variés, mais ils n’ont qu’un seul pattern, et brillent seulement par leur aspect plutôt que par leur difficulté.
La musique, différente dans chaque biome, est plutôt bien réussie sur les trente premières secondes, puis elle boucle, boucle et boucle encore jusqu’à que la seule envie que nous ayons soit de changer de monde pour pouvoir en changer.
Le jeu enfin, est d’une simplicité parfois navrante, qui confine à l’ennui. Le système de jeu qui consiste à visiter un monde, battre le boss, trouver un objet ou un costume pour accéder à la suite, est vu et revu, jamais de surprise ni de rebondissement. Les allers-retours sont pénibles, et rien ne pousse le joueur, à part l’envie d’en finir au plus vite, à retourner en arrière et ce n’est pas l’archaïque système de voyage rapide qui va simplifier la chose.
Nous sommes donc ici devant un jeu plutôt mignon avec parfois quelques sursauts amusants (jouer à des jeux d’arcade en ville, ou certains PNJ assez drôles), mais tout cela reste très superficiel et enfantin.
Conclusion
Intrepid Izzy est un jeu comme il y en a des tas, s’il est possible de ressentir le soin apporté à sa direction artistique, à sa musique et à la maniabilité, il manque tout ce qui fait un bon jeu : l’originalité, des mécaniques de jeux qui lui sont propres, un certain défi. Intrepid Izzy se veut de plusieurs types : plateforme, aventure, combat, mais il ne fait qu’une toute petite partie de ce que propose les poids lourds dans leurs domaines, et même s’il le fait bien, ça ne suffit pas à se construire une identité forte dans lequel pourrait se retrouver le joueur. Enfin, enfantin, il n’en a que l’aspect, il y a tellement de jeux à conseiller à des enfants pour commencer de jouer, que même là, Intrepid Izzy, ne trouve pas son public.
LES PLUS
- Une maniabilité agréable
- Des graphismes jolis et colorés
- Une bande emballante et variée
- Quelques PNJ drôles
LES MOINS
- Aucune difficulté
- Aucune histoire
- Bestiaire peu varié et banal
- Des musiques qui bouclent toutes les trente secondes
- Du vu, du déjà vu et du revu…