À son origine, Picross est un jeu pour les âmes solitaires, en quête de stimulations cérébrales quelque peu distinctes du célèbre solitaire et ses variantes. C’est en 1987 que l’idée originelle (et originale) de ce jeu naît dans l’esprit d’une japonaise graphiste Non Ichida. Le chemin fut long avant que ce concept tellement addictif arrive jusqu’à nos consoles Nintendo Switch, pour notre plus grand plaisir. Ainsi, Mario Picross voit le jour en 1995, point d’ancrage d’une série très appréciée par ses fans, qui ne manquent pas chaque nouveau puzzle. Aujourd’hui, le dernier sorti reprend les bases de ses prédécesseurs mais avec son flot indéniable de nouveautés. Accros aux grilles, aux numéros et aux petits casse-têtes, vous êtes sur la bonne page !
Développé et édité par Jupiter, Picross X : Picbits vs Uzboross (mais quel nom à rallonge ! Contentons-nous de Picross X vous voulez bien ?), après avoir subi un léger retard par rapport à nos amis nippons (plus d’infos ICI), est enfin disponible. À son ouverture, le joueur est aussitôt embarqué dans un univers mignon et très coloré. La musique y est « guillerette », presque festive. Le ton est donné, l’ambiance sera très bon enfant ! Parfait, cela nous convient parfaitement face à la tendance morose hivernale.
Keskidit ?
Une petite mise au point sur l’histoire et ses différents protagonistes est indispensable avant d’aller plus loin. En effet, il faut savoir que le monde de Picross est habité par deux races distinctes qui se livrent une guerre sévère : les Picbits, les gentils, et les Uzboross, leurs ennemis. Le combat se livre alors sous différentes formes, avec une partie solo copieuse, regroupée sous différents thèmes.
L’apparence des drôles de petits personnages attachants que sont les Picbits est modulable selon les choix du joueur, notamment sur les couleurs, les accessoires et les habits des bestioles. Les plateaux de jeu eux-mêmes peuvent être personnalisés : tout le monde joue ainsi dans un univers qui lui est propre dont il a sélectionné les couleurs et la majorité des apparences.
Cette mise au point désormais faite, rentrons dans le vif du sujet et allons fracasser la tête de ces Uzboross qui ne nous font même pas peur !
La foire aux X
Picross est à l’origine un jeu solitaire et c’est donc sans grande surprise que nous constatons un contenu fourni pour le mode solo. Ce dernier s’articule autour de différents parcours comme souligné précédemment, avec chacun un thème spécifique et de très nombreux défis qu’il faudra relever afin de pouvoir passer aux suivants.
Chaque parcours peut à son tour se découper en plusieurs étapes (appelées rounds), de 1 à 9. Chacune de ces étapes dispose d’une règle spécifique. Le joueur doit ainsi être capable de passer d’une règle à une autre en quelques secondes. Nous y reviendrons…
Résoudre un Picross, c’est un peu toujours la même rengaine… et pourtant, nous en demandons toujours davantage, heureux et satisfaits de découvrir ce qu’il se cache derrière ces grilles mystérieuses. Le principe repose sur le remplissage de certaines cases, ici majoritairement par de la couleur, quand d’autres doivent rester blanches/avec une croix. Afin de connaître quelles cases gorger de couleur, il suffit de s’intéresser aux numéros de part et d’autre de la grille : ces derniers indiquent le nombre de cases à colorier. Ainsi, si la ligne compte 5 cases, le chiffre 5 souligne au joueur qu’il faut colorier toute la ligne. A contrario, 0 indique que la ligne doit rester blanche. Enfin, la complexité arrive rapidement mais il suffit de faire preuve d’une bonne logique : la combinaison 2.2 sur une ligne de 5 cases ne peut donner lieu qu’à une seule solution : les deux premières cases coloriées, puis une case blanche, et les deux dernières à nouveau coloriées… si les explications peuvent sembler rébarbatives sur le papier, la prise en main est rapide sur le jeu et les combinaisons très redondantes permettent de gagner de la vitesse très rapidement.
Les explications de cet univers, pourtant d’apparence infantile, peuvent paraître un peu lourdes et délicates pour celles et ceux qui le découvre totalement. Le blabla est en effet un peu conséquent à l’ouverture du jeu, mais il permet d’étendre le jeu aux novices comme aux joueurs confirmés. L’histoire peut manquer de clarté mais ne manque en revanche pas de fun et il est plaisant de jouer dans cet univers aux couleurs chatoyantes.
Des règles à la pelle
Picross X repose sur une stratégie simple : la vitesse !!!!! Il va donc falloir sacrément vous remuer pour déverrouiller l’ensemble des niveaux disponibles. Si la réflexion peut trouver une petite place pendant quelques secondes, il sera demandé aux joueurs de ne pas trop, trop, réfléchir tout de même et agir de plus en plus vite afin d’éliminer les méchants gros monstres en fin de parcours. Ainsi, oubliez les immenses grilles… ici, il va falloir vite vite vite les terminer. Fort heureusement, elles sont ainsi toutes de tailles réduites.
La prise en main des différents modes de jeu est rapide et très efficace. Outre le mode de jeu classique, il sera par exemple demandé aux joueurs de faire face à quelques désagréments visuels (comme des chiffres flous, ou bien qui tournoient sur eux même), de désamorcer des bombes, de jouer sur des puzzles de petites tailles, de faire un chemin de cases coloriées et bien d’autres… les modes sont assez distincts les uns les autres et globalement tous bien réalisés. Si ce n’est un détail important…
En effet, afin de colorier une case, il suffit de la sélectionner : soit à la manette, soit directement au doigt en mode tactile, un mode que nous ne saurions que trop vous conseiller tellement la perte de temps est considérable une fois le tactile désactivé.
Néanmoins, afin de cocher une case, il convient de rester appuyer dessus quelques secondes en mode tactile : un choix discutable lorsqu’il est question d’aller le plus vite possible. Ainsi, les modes de jeu relatifs à la mise en place des croix s’avèrent être nettement plus lents que les autres, et le soft ne manque pas de vous le faire savoir, ce qui est doublement agaçant !
Entre chaque round, une étape bonus s’intercale. Ces entractes permettent de récolter moult coffres à trésors contenant des objets de valeurs des Picbits et ainsi vaincre plus rapidement les méchants Uztrucs. Afin de les déverrouiller, il convient de valider les cases aux alentours (et non pas d’appuyer frénétiquement dessus… hein, non ce n’est absolument pas ce que nous avons fait lors des premières parties… voir un coffre, ça donne envie de l’ouvrir de suite non… ?), mais attention… la rapidité reste votre fer de lance et passer trop de temps sur ces bonus peut devenir néfaste dans votre avancée… le temps est toujours compté !
À la fin de chaque parcours, vient le moment de la bataille contre les Uzboross. Si vous avez été efficaces tout au long des rounds, cela ne devrait pas poser trop de problèmes (et vous n’avez rien à faire si ce n’est observer le combat)…sinon, il va falloir recommencer ! Une fois les vilains combattus, des défis sont annoncés. Ces défis sont plus ou moins difficiles et permettent d’acquérir des médailles.
De nombreuses compétences sont à débloquer au fil des niveaux afin d’aider le joueur dans sa tâche. Néanmoins, il va falloir faire un choix et s’équiper en fonction des parcours afin d’être parfaitement préparé à la bataille. Plus vous débloquerez de médailles, plus vos emplacements de compétences seront nombreux. Ces compétences gagnent en outre en puissance au fil de vos réussites.
Si les premiers parcours sont particulièrement simples, la complexité arrive au fil des étapes. Le dernier parcours requiert un total de, accrochez-vous bien…, 200 médailles (!) afin d’être déverrouillé ! La patience et surtout la persévérance seront donc de mises…
La durée de jeu sera de fait en fonction des compétences et de la dextérité de chacun, très fluctuante d’un joueur à un autre. Néanmoins, plusieurs heures restent indispensables pour obtenir toutes les médailles.
Enfin, après avoir travaillé dur sur l’ensemble de ces parcours, il est possible d’atteindre progressivement le mode Uzbo Run : le joueur n’est alors confronté qu’à une seule règle mais avec toujours cette urgence, plus que jamais dans ce mode. Ce dernier est en effet le défi ultime de scoring, assez addictif il est vrai, mais attention à bien garder la tête froide face à toute cette effervescence ! Cumulez un maximum de points avec quelques compétences judicieusement sélectionnées, et fanfaronnez devant vos amis ! Ou simplement pour votre plaisir personnel et solitaire.
Le travail d’équipe… sans équipe
Malgré son aura quelque peu solitaire, Picross peut se pavaner d’offrir une section multijoueur pour toutes celles et ceux qui souhaiteraient jouir de ces puzzles en famille ou entre amis. Le soft stipule qu’il est possible de jouer à la fois en ligne, mais aussi directement en local.
Le fait est que nous ne sommes jamais parvenus à rejoindre le moindre salon en ligne… la communauté serait-t-elle particulièrement indépendante ou bien encore trop timide ? L’avenir nous le dira. Il est normalement possible de jouer jusqu’à 8 joueurs.
Le mode local présente aussi ses contraintes puisqu’il est nécessaire d’avoir plusieurs Nintendo Switch à disposition… nous n’avons malheureusement pas pu le tester.
Nous soulignons de fait l’effort réalisé pour offrir un mode multijoueur, mais constatons qu’il n’est guère facilité et semble déjà délaissé par la communauté de joueurs.
Picross X : Picbits vs Uzboross est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 20 euros environ. Une promotion est disponible jusqu’au 3 janvier afin d’acquérir le soft pour 15 euros environ.
Le saviez-vous ?
Le terme picross est bien contenu dans le monde du jeu vidéo. Mais saviez-vous que picross, à son origine, est aussi appelé logigraphe, hanjie, griddler ou encore nongram et logimage ?
Conclusion
Picross X : Picbits vs Uzboross offre aux joueurs de nouveaux challenges plus ou moins ardus, avec toujours cette notion d'urgence. La rapidité est en effet le cœur même du soft où il convient d’enchaîner avec beaucoup d'adresse l'ensemble des niveaux proposés, sans reprendre son souffle sous peine de rester sur le carreau face au vilain monstre en fin de parcours. La multitude de règles disponibles, dont l’enchaînement est particulièrement redoutable, offre des modes de jeu qui parviennent à se renouveler malgré les heures passées sur les différents parcours. La prise en main générale du soft est particulièrement bonne si ce n'est un bémol tout de même dans le positionnement des X sur les grilles, long et de fait inapproprié dans un univers où tout doit aller très vite. Malgré cette effervescence, cet univers reste très bon enfant, de la musique chaleureuse ou couleurs chatoyantes, tout y est réalisé avec beaucoup de gaieté. Si le joueur solitaire parviendra à s'occuper plusieurs heures durant, les sessions multijoueur sont elles plus difficiles à atteindre, avec un local nécessitant plusieurs consoles, et un mode en ligne totalement déserté à ce jour.
LES PLUS
- Univers coloré, fun et agréable.
- De nombreuses règles de jeu à découvrir, renouvelant continuellement l'aventure. Certains passages seront plus délicats que d'autres, mais nul doute que tous les joueurs y trouveront leur compte.
- De nombreux niveaux à découvrir, avec une difficulté qui augmente sensiblement au fil des heures passées sur le soft afin de permettre aux novices comme aux joueurs confirmés de prendre plaisir sur le jeu.
- Des personnalisations variées afin de se bâtir un univers bien à soi.
- Un tactile efficace (sauf ce fichu X !).
LES MOINS
- Positionnement du X trop lent et peu agréable. Et le soft se permet de nous traiter de « lents » !
- Un multi en ligne à ce jour déserté.
- Ne peut véritablement se jouer à pleine vitesse qu'en tactile.