Swordship est une création de Digital Kingdom, un développeur indépendant suisse. C’est un jeu qui se présente comme un « dodge’em up », dans lequel le gameplay ne repose pas sur notre capacité à tirer sur les ennemis, mais à les esquiver. Swordship est édité par Thunderful Games, qui a déjà publié sur notre console des jeux comme Wavetale ou Paper Cut Mansion. Le jeu est disponible sur la Nintendo Switch depuis le cinq décembre au prix de vingt euros.
Prêts à esquiver à tout-va ?
L’arroseur arrosé en grandeur nature
Swordship est un jeu d’action avec des bases de roguelite. Depuis la montée des eaux, l’humanité vit dans trois énormes cités sous-marines. Faute de place, les habitants les plus pauvres sont envoyés en surface sur des terres devenues arides. Alors que les cités s’échangent des milliers de marchandises, certains de ses exilés sont alors pris d’une idée : et s’ils volaient les conteneurs dans lesquels se trouvent toutes les ressources précieuses ?
C’est dans cet univers futuriste que notre aventure débute. Conducteur d’un de ces vaisseaux, notre objectif est de survivre tout en subtilisant le plus de conteneurs possibles.
Les mécaniques sont simples et intuitives. Nous nous déplaçons avec le joystick gauche, nous plongeons avec « B » pour esquiver, et « Y » permet d’utiliser notre pouvoir spécial. Comme vous le remarquez, nous ne pouvons pas tirer sur les adversaires, et le gameplay de Swordship repose sur notre capacité à esquiver intelligemment nos ennemis afin qu’ils se détruisent entre eux.
Swordship propose un grand nombre d’ennemis qui ont leur propre attaque. Il y a par exemple le robot qui tire un énorme laser de façon horizontale ou verticale, celui qui lance des boules de feu, celui qui lance des mines, ou encore les avions, indestructibles, qui vous bombardent. C’est en connaissant vos adversaires que vous réussirez à les détruire.
Par exemple, une fois que vous connaitrez le temps nécessaire pour qu’une mine explose, vous pourrez plonger dans l’eau afin de tendre un piège à un autre ennemi. En dirigeant une boule de feu sur un rayon laser, vous pourrez créer une énorme explosion, qui bien utilisée, peut devenir dévastatrice.
Chaque vaisseau possède son propre pouvoir spécial : il y a celui qui peut ralentir le temps, celui qui peut paralyser les adversaires, etc. Pour activer ces pouvoirs, il vous faut récupérer un certain nombre de gemmes qui s’obtiennent à la mort de vos ennemis.
Chaque partie est constituée de trois villes et d’un boss. Chaque ville possède trois niveaux, et chacun de ses niveaux est constitué d’un nombre défini de conteneurs que nous devons récupérer. Nous récupérons un conteneur lorsque nous réussissons à aller sur le trait jaune qui s’affiche sur notre écran avant que celui-ci disparaisse.
Une fois la marchandise récupérée, nous devons la déposer au point qui s’affiche sur notre écran. Cette opération prend un certain temps dans lequel nous ne pouvons plus esquiver. Il nous faudra alors faire notre manœuvre avec parcimonie pour éviter de mourir.
Pour corser le tout, la météo peut changer entre deux niveaux. L’orage paralyse tout ceux qui se trouvent dans son rayon, ce qui peut être très bénéfique si il bloque un adversaire prêt à vous tuer, mais beaucoup moins pratique s’il vous touche ou empêche deux adversaires qui s’apprêtaient à s’entretuer.
Des mécaniques réussies mais une durée de vie trop faible
Le nombre de conteneurs que nous réussissons à récupérer est capital pour la suite de notre aventure. En effet, à chaque fin de niveau, nous pouvons soit transférer notre butin à notre score, soit augmenter notre nombre de vie. Nous gagnons autant de vies que de conteneurs utilisés de cette façon.
De plus, une fois par niveau, lorsque nous choisissons d’augmenter notre vie, nous pourrons ouvrir un conteneur (sans perdre la vie gagnée) pour améliorer notre vaisseau. Plus nous avons de conteneurs, plus le nombre de choix est important. Nous pourrons alors plonger plus longtemps, avoir plus de temps pour récupérer les conteneurs, et d’autres bonus tous aussi utiles les uns que les autres.
Le score lui, bien qu’il est anecdotique lorsque vous jouez, permet de débloquer de nouveaux éléments en fin de partie. Nous pouvons obtenir de nouveaux vaisseaux, de nouvelles options, mais aussi des archives qui nous expliquent le développement du jeu.
Nous augmentons notre score en récupérant des conteneurs, en détruisant des adversaires, mais aussi par chaque gemme en surplus dans notre inventaire. Plus nous avançons dans le jeu, plus le minimum requis pour que notre score soit comptabilisé est important.
Toute la mécanique de Swordship est vraiment efficace et addictive. Le principe de l’arroseur arrosé est vraiment jouissif, et nous avons toujours envie d’aller titiller l’adversaire pour le détruire à son propre jeu. Le rythme est effréné, et nous déployons toute notre mauvaise foi à chacune de nos erreurs.
La progression de Swordship est bien dosée. Chaque niveau de difficulté va rajouter plus d’adversaires, qui vont tirer différemment et plus rapidement. La partie roguelite est aussi très bien gérée, chaque mort nous motive encore plus à nous améliorer afin d’aller au bout du jeu. Comme il est susmentionné, chaque véhicule que nous débloquons possède un pouvoir bien spécifique, ce qui nous donne envie de tous les utiliser pour voir celui qui nous est adapté.
Les graphismes sont minimalistes, futuristes, et pourtant ils ont une véritable identité qui rend ce jeu agréable à l’œil. Nous avons apprécié le design des villes et des ennemis. La musique renforce le côté frénétique du jeu et est elle aussi très agréable. Certains ennemis s’esquivent à l’aide du son qu’il produit lorsqu’il va attaquer, ce qui donne un certain attrait à la bande-son.
Malheureusement malgré toutes ces qualités, l’aventure de Swordship se termine très vite. Comptez une première heure pour maîtriser les bases et atteindre le générique de fin, une deuxième pour exceller. Bien que chaque partie soit très agréable et que nous ne ressentons pas de lassitude, nous avons quand même la sensation que le prix de vingt euros est vraiment excessif pour son contenu.
La réalisation, qui centre la caméra sur certains de nos exploits en slow-motion, est parfois défectueuse. Ces ralentis, bien que très jouissifs, perturbent certains passages plus complexes dans lequel nous avons besoin d’être concentrés sur notre vaisseau. Nous avons perdu un grand nombre de parties à cause de ces ralentis qui empêchent d’anticiper nos mouvements en nous décentrant de l’action.
Conclusion
Swordship est une très belle découverte. Jeu d’action qui repose sur le principe de l’arroseur arrosé, nous devons esquiver les tirs des adversaires pour qu’ils se détruisent entre eux. Avec des mécaniques très simples, le studio suisse de Digital Kingdom réussit à créer un jeu avec un gameplay agréable, prenant, et même addictif. Nous avons cependant la sensation que son prix de vingt euros est beaucoup trop élevé pour sa très faible durée de vie. Nous vous conseillons d’acheter ce jeu pendant les soldes, lorsqu’il aura un prix bien plus raisonnable par rapport à ce qu’il propose.
LES PLUS
- Des mécaniques efficaces
- Un gameplay vraiment agréable
- Des ennemis variés
- Des décors avec des subtilités intéressantes
- Le principe des conteneurs
- Un rythme effréné
- Des graphismes simples mais prenants
- Une bande-son dynamique
- Une envie de recommencer et de faire mieux
LES MOINS
- Une durée de vie bien trop courte par rapport à son prix
- Une réalisation qui nous bloque parfois dans des moments critiques