Développé et édité par CONSULOG, cet hommage vibrant au run and gun des années 80, sorti initialement en octobre 2021, est arrivé sur Nintendo Switch au début de l’année et jouit actuellement d’une promotion de 50% sur son prix, en cette période de fête.
Pour survivre à la guerre, il faut devenir la guerre
Le jeu démarre sur un briefing mission, des plus classique et des plus court, qui vous invite à aller délivrer des otages et vaincre le grand méchant, seul ou avec des amis, armés de votre mitraillette et de tout ce que vous pourrez récupérer sur le terrain.
Le jeu reprend tous les codes des jeux passés dans ce domaine, comme SECRET COMMAND en 1986 ou encore IKARI WARRIORS.
Le jeu est ainsi en scrolling vertical ou en vue de dessus. Vous dirigez un soldat au faux air de Rambo avec lequel vous devez abattre une horde infinie d’ennemis, vaincre des boss et délivrer des otages, qui en passant vous donneront une vie supplémentaire bienvenue.
A part dans deux niveaux sur les onze de l’aventure, dans lesquels le jeu passe en vue arrière à la SPACE HARRIER ou les séquences de boss dans CONTRA, le jeu ne change pas de gameplay. Bien entendu, tout au long de votre bataille, vous pourrez changer d’arme en ramassant des bonus et utiliser des grenades pour vous frayer un chemin dans différents biomes jusqu’à la victoire.
Ce que vous appelez l’enfer, il appelle ça chez lui
Le jeu, à l’image de ses aïeux dont il se veut l’héritier, n’a pas des contrôles très compliqués, nous avançons, un bouton pour tirer, un bouton pour lancer une grenade et c’est tout. Il faut parfois se cacher derrière des murs pour éviter de mourir, mais le gameplay se résume donc à courir et à tirer sur tout ce qui bouge.
Le jeu est dur, vraiment très dur : il faut recommencer plusieurs fois le monde en cours pour pouvoir le traverser, tant il y a d’ennemis à vaincre et de balles à éviter. Petit plus par rapport aux temps passés : une fois un monde réussi, vous pourrez directement aller au suivant, lors de la sélection d’une nouvelle partie, rendant moins rageant et punitif le game over, et donnant un semblant de challenge pouvant inciter à reprendre le jeu pour aller plus loin.
life for nothing or die for something
Nous courons donc dans un monde pas très beau, avec des décors pas non plus très agréables. Le parti pris dans la direction artistique du jeu est particulier, il semble vouloir se rapprocher de ce qui se faisait avant, tout en y amenant un aspect plus moderne.
Du coup, il est assez clivant. Certains pourraient y voir une forme de continuité, d’autres le résultat d’un développement peut-être trop rapide (huit mois selon le concepteur du jeu) et de choix discutables, c’est vraiment peu lisible parfois et cela fait vraiment trop daté.
La musique quant à elle n’est ni rétro ni agréable pour le coup, bien qu’elle apparaisse dans le thème du jeu, elle ne le rend pas plus agréable, et finit par devenir aussi stressante que lui. Les effets sonores eux, sont restés dans les années 80, et n’auraient jamais dû pouvoir nous parvenir, surtout qu’ils ont l’air d’avoir souffert du voyage.
Conclusion
Il y a deux façons de voir MISSION 85 : Si nous enfilons les lunettes de la nostalgie, pour un prix raisonnable nous retrouvons tous les éléments des Run and Gun de notre enfance, leur difficulté, leur simplicité scénaristique et de gameplay, la rage étouffante qui nous envahit devant un nouvel échec, le sentiment du devoir accompli quand nous parvenons enfin à passer au monde suivant ou à finir le jeu. A chaque instant, nous pouvons constater l’amour du développeur du jeu pour ce type de challenge, et le respect des codes ancestraux de celui-ci. D’un point de vue plus moderne, Mission 85 n’a pas beaucoup d’intérêt et pourra même paraître cher au vu de l’expérience proposée : un jeu aux graphismes quelconques, une ambiance sonore parfois à peine supportable, une difficulté abusive par moments, le tout sur un scénario de deux lignes sans suspense ni surprise. MISSION 85 est un jeu de niche, à réserver aux afficionados du genre ou aux nostalgiques de cette époque. Pour les autres, il est difficile de considérer que ce jeu n’est pas autre chose qu’un petit jeu pas très bien réalisé et sur lequel il n’y a pas lieu de s’attarder.
LES PLUS
- Un hommage réussi, son odeur de madeleine
- Ne pas avoir à refaire un monde déjà passé
LES MOINS
- Pas d’histoire
- Une ambiance sonore pas top
- Des graphismes tristes et pas jolis