Avez vous déjà imaginé être plongé au cœur du grand banditisme, avec une courageuse (ou bancale) équipe de malfrats qui collaborent pour mettre au point des stratégies dignes de M. Lupin pour tenter de dévaliser le coffre fort d’une banque ? Un contexte finalement assez routinier dans les jeux vidéos… mais de là à parvenir à rendre le tout fun et original, il restait un pas à franchir. Flashbulb Games, faites un pas en avant !
Développé et édité par Flashbulb Games, Rubber Bandits n’est pas là pour se prendre au sérieux, et c’est bien là tout son charme. Dès l’ouverture du soft, le fun est ancré : la prise en main s’effectue au cœur d’une petite cellule dans laquelle il faudra toucher à tout pour trouver le chemin de la sortie. Se faisant, le joueur apprend ainsi comment prendre un objet (A), sauter (B), sans oublier l’information capitale : comment frapper (Y)… mais aussi le contrôle de son personnage, accessoirement. Tout cela est aussi facile sur le papier que sur la console. Néanmoins, une certaine lourdeur des personnages peut être soulignée.
Au QG
Après s’être évadé de la petite cellule, le joueur arrive dans une vaste pièce sans trop d’explications. Ça tâtonne, ça tâtonne… c’est alors l’occasion de profiter de l’univers très coloré et cartoonesque du titre qui n’hésite pas à friser le ridicule pour rester original et drôle. La musique accompagne le joueur comme il se doit. La traduction française du titre permet de comprendre rapidement tout ce qu’il est possible de faire depuis cette salle de contrôle qui est en vérité un menu général particulièrement bien déguisé.
En solo, ou à plusieurs sur le canapé, il est possible de s’essayer aux tirs divers et variés grâce à une salle dédiée au sein de laquelle les multiples armes sont prêtes à l’emploi. Une bonne idée pour toutes celles et ceux qui ne sont pas à l’aise avec ce genre de titre. Le soft reste néanmoins très accessible, avec des tirs simples à réaliser. Maintenant, pour fracasser la tête d’autrui avec un vieil écran d’ordinateur, il est inutile d’ouvrir un mode d’emploi !
Ce QG s’accompagne de quelques surprises à découvrir, notamment un mystérieux coffre fort à déverrouiller et un petit jeu dans lequel il convient de récupérer les projectiles pour mieux les tirer par la suite… très astucieux pour apprendre cette technique sans même s’en rendre compte !
Une fois ces petits apprentissages effectués (ou pas, rien d’obligatoire), il serait peut-être temps d’aller sur le terrain pour renflouer les caisses.
Gangster du dimanche
Commençons par le mode Arcade, que nous ne saurons que vous conseiller afin de bien prendre en main le titre (et non pas direct le multi en ligne sous peine de passer pour de sacrés noobs comme ce fut notre cas… honte à nous !). Ce dernier s’articule autour d’une petite trentaine de niveaux, tous originaux, avec néanmoins quelques redondances de thèmes dans les graphismes. Le joueur est ainsi invité à traverser différents environnements : les pourtours d’un port maritime, d’une route, ou encore le cœur d’un musée.
A chaque fois, le scénario suit la même trame, avec une petite aide préambule avant de démarrer le niveau. Quelques annotations directement sur l’écran de jeu apparaissent : l’entrée, mais aussi le butin et parfois même quelques petits mots plus mystérieux. Ainsi, il ne reste plus qu’à suivre le guide…
En solo ou à plusieurs (jusqu’à 4 en local), la partie s’articule ainsi : trouver le butin, le récupérer, et l’emmener jusqu’à la sortie. Bien entendu, tout cela en évitant (ou en dégommant, c’est au choix) la police qui rode avec de plus en plus de vigueur dans les parages. Tant que les billets de banque sont toujours à leur place, la police se contente de rôder afin de faire front aux voleurs (vous). Mais une fois l’argent dérobé, l’artillerie arrive et n’hésite pas cette fois-ci à vous poursuivre. Dans les deux cas, deux options sont possibles : fuir et passer outre ce petit monde (une stratégie qui fonctionne plutôt pas mal), ou bien utiliser les quelques armes disponibles pour faire un peu de ménage jusqu’à la sortie. La seconde option est plus audacieuse (vous ne disposez que de 3 petits cœurs de vie), mais tellement plus drôle… tout y passe, ou presque. Le papier toilette, tout de même… !
Les niveaux s’enchaînent vite tout en conservant une certaine singularité. Des jeux de lumière, des interrupteurs, et d’innombrables choses à casser, il est assez jouissif de se retrouver dans cette cour de récré avec les gendarmes qui nous courent aux troussent… le fun est là, la difficulté est restée aux vestiaires. Tout du moins dans ce mode…
Rencontre en ligne de bandits
Contrairement à l’arcade, les parties en ligne se montrent beaucoup plus diversifiées, avec 8 modes de jeu distincts, complètement déjantés (l’un d’entre eux s’appelle vraiment « Attrape-cochon »?!). Cette fois-ci, il ne s’agit plus de faire mumuse avec son meilleur ami autour de deux battes de baseball pour s’emparer sans pression du butin… la rencontre auprès d’autres joueurs s’avère forcément source de bien plus de challenges !
L’ensemble des joueurs émettent dans un premier temps leur souhait pour le mini jeu à venir : chacun avec sa petite pastille couleur, comme à l’école. Les plus indécis peuvent suivre le mouvement ou simplement sélectionner « Aléatoire ». Les parties sont courtes (la plupart du temps, mais certains joueurs peuvent tout de même donner un peu de fil à retordre…) et toujours assez drôles. Qu’il s’agisse de taper un maximum de flics, ou encore de transporter ce fameux cochon, ou bien de jouer à un semblant de Tic Tac Boum en ligne… difficile de ne pas passer un bon moment devant autant de fun. Par ailleurs, nous n’avons pas rencontré de difficultés pour atteindre des parties en ligne avec d’autres joueurs inconnus. Pour ne gâcher aucun plaisir, nous ne vous dévoilerons pas l’ensemble des minis jeux disponibles… mais quand même, quel cochon ! Les parties s’enchaînent sans encombre, même les temps de chargement ralentissent sensiblement le rythme de la partie.
Pour compléter ce panel déjà très correct de contenu, le soft propose quelques quêtes hebdomadaires et quotidiennes. Ces dernières sont disponibles au QG, dans un grand panneau récapitulatif.
Tandis que les pépettes s’additionnent dans la besace, le joueur devient de plus en plus expérimenté et gagne ainsi en niveau (des niveaux assez longs tout de même). Au fil de la progression, il devient possible de personnaliser de plus en plus son personnage, de façon assez poussée tout de même puisque son style général, mais aussi son couvre chef, ou encore son tour de corps, sont passés au crible. Bref, le multi compte aussi bien des prisonniers que des bananes… c’est dire la variété disponible !
« Voleur un jour, volera toujours » A. Schopenhauer
Malgré tous ces atouts, Rubber Bandits conserve quelques petits bémols… le mode Arcade, aussi fun soit-il, se boucle assez rapidement et mis à part recommencer encore et encore pour additionner les billets et les diamants, il n’y a pas grand chose d’autre à faire. Il faut rapidement se tourner vers le multi pour gagner en intérêt, et plus de contenus encore en ligne avec les différents modes de jeu.
Par ailleurs, nous aurions adoré plus de mécanismes dans les différents niveaux. Certes, il y en a déjà quelques uns, mais la petite surprise lors de l’évasion du dernier niveau et cette nuée de grenades est une excellente idée. Pourquoi ne pas l’avoir développée davantage ? Aussi, les butins se trouvent assez facilement, alors que nous aurions adoré tout, mais vraiment TOUT, briser pour essayer de le retrouver. Finalement, de maigres défauts, il est vrai… !
Rubber Bandits est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 10 euros environ. Un abonnement payant est requis pour accéder aux fonctionnalités en ligne.
Le saviez-vous ?
Août 1995, dans une banque berlinoise. Un voleur armé rentre dans le bâtiment et menace le personnel. L’une des personnes lui demande s’il a besoin d’un sac pour l’argent… et le bandit de répondre « Bien sûr qu’il s’agit d’un véritable pistolet ! ». Moralité : le voleur était sourd. De fait, il n’a pas entendu le déclenchement de l’alarme et a rapidement été interpellé par la police. Fin.
Conclusion
Rubber Bandits est un jeu fun, original, sans gros défaut, qui permet de s'amuser aussi bien en solo qu'à plusieurs. Le joueur est invité à parcourir plusieurs environnements variés pour récolter un maximum d'argent, tout en dégommant la police avec tout et n'importe quoi. Les parties sont courtes, rythmées et d'autant plus drôles qu'elles sont partagées avec d'autres joueurs. Le mode Arcade ne manque pas d'intérêt, mais sa répétitivité pourrait malgré tout installer une petite lassitude... le challenge et les différents modes de jeu du multi en ligne confèrent un intérêt plus conséquent malgré un temps de jeu parfois un peu trop court face aux temps de chargement entre deux parties. L'ensemble est porté par un univers très coloré, cartoonesque et particulièrement plaisant à découvrir (et à briser !). Une bonne idée de jeu en soirée !
LES PLUS
- Du fun, du fun, du fun !
- Univers richement coloré, fourmillant de petits accessoires et d'armes à découvrir.
- Bonne prise en main, avec finalement peu de touches utiles.
- Plusieurs modes de jeux en ligne
- Tarif correct
LES MOINS
- Le concept pourrait être poussé bien plus encore pour donner davantage de consistance au jeu, avec plus de mécanismes, de surprises et de recherches pour atteindre les objectifs.
- Temps de chargement un peu trop nombreux.