Roller Drama est un jeu du studio indépendant italien Open Lab Games, sorti sur toutes les plateformes le 26 janvier. Il fait suite à un autre jeu des développeurs nommé Football Drama. Les deux jeux mélangent le visual novel et le jeu de sport, un concept assez étonnant pour attiser notre curiosité.
Roller Drama est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de quinze euros.
Un mélange très étonnant entre le visual novel et le sport…
Avant de débuter, nous tenons à préciser que nous n’avons pas pu terminer Roller Drama. Au quatrième match, un écran noir s’affiche. En appuyant sur tous les boutons, nous retournons sur le jeu, mais nous n’avons plus accès au debrief d’après-match. Malheureusement, le jeu ne nous propose plus aucune quête et nous sommes coincés dans cette version 1.0.1
Roller Drama nous emmène dans l’univers fascinant du roller derby. Dans ce sport de contact majoritairement féminin, l’une des joueuses doit réussir à faire un tour de la piste sans être sortie par ses adversaires. Sport violent, revendiqué par une frange du féminisme, c’est un sujet intéressant qui commence à attirer de plus en plus de monde.
Nous sommes Joan, une coach qui vient de s’installer dans l’immeuble où vivent toutes ses futures joueuses. Notre rôle sera de réussir à motiver nos troupes et à créer un esprit d’équipe afin de remporter la ligue.
Notre équipe est constituée de cinq jeunes femmes qui possèdent leur propre caractère. Nous avons Anne, mesquine et provocatrice, Portia, l’angoissée, Cordelia, hédoniste sur les bords, Juliet, la puissance brute, et Lily, l’intelligente blasée de la vie qui sait tout faire.
Le jeu repose sur une forte dominante de visual novel, dans lequel nous allons devoir résoudre les problèmes de la vie quotidienne de notre équipe. Comment faire pour éviter l’implosion alors qu’Anne vient de voler les patins d’une de ses coéquipières ? Comment gérer les amourettes de Portia avec « le beau gosse », et surtout, comment faire avec le chat du propriétaire décédé qui s’est transformé en zombie ?
Pour réussir dans Roller Drama, vous devez prendre les bonnes décisions qui impacteront sur le moral de vos joueuses, l’amour qu’elles vous portent, l’esprit d’équipe, mais aussi sur votre humeur.
Chaque chapitre se termine par un match de roller derby dans lequel vous pourrez voir la progression de vos championnes. Cette partie, qui ressemble à un jeu d’arcade, est très simpliste et nous n’avons pas grand-chose à faire. Nous contrôlons la « jammeuse », la personne dans l’équipe chargée de faire des tours et de marquer des points.
Enfin, contrôler, c’est un grand mot ; en réalité, nous ne déplaçons même pas notre personnage. Nous accélérons, nous donnons des coups, nous parons… mais ces fonctionnalités sont assez plates, et nous nous retrouvons à enchaîner les mêmes mouvements sans réelle stratégie.
…Mais qui n’arrive pas à tenir la comparaison
Il y a bien trois consignes à mettre en place pour les quatre autres qui bloquent la jammeuse adverse, mais nous nous retrouvons très rapidement au sens propre comme au figuré, à tourner en rond. Il y a aussi des « cartes », qui doivent pimenter l’action, mais là encore, l’impact n’est finalement que très limité. Il y a par exemple une carte qui doit rendre toute l’équipe invincible pendant trente secondes, mais cela ne change pas grand-chose au gameplay.
Chaque match est coupé en trois rounds, appelés « jam », qui durent deux minutes. Après la première manche, nous pouvons aussi motivés nos joueuses, mais l’impact est encore très limité et ne donne à l’équipe qu’un boost d’énergie. Il y a la possibilité de simuler ces rounds, mais nos joueuses ont tendance à enchaîner les mauvais résultats sans notre intervention et nous sommes alors obligés de continuer manuellement.
Ce manque de profondeur dans le gameplay se retrouve aussi dans la partie visual novel. Les intrigues sont souvent tirées par les cheveux et envoyées en pâture sans que nous puissions aller jusqu’au bout de celles-ci.
C’est vraiment dommage, car Roller Drama est un jeu plein de promesses, que nous avons terriblement envie d’aimer. Les histoires sont truculentes, les personnages, attachants, et les situations sont remplies d’humanité et de bienveillance.
Nous aimons ces récits avec des personnages féminins variés pleines de caractère, la douceur et la gentillesse qui émanent de ce jeu faussement naïf… Mais malheureusement, à vouloir jouer sur tous les tableaux, Roller Drama n’arrive à exceller dans aucun des domaines. Nous ressentons alors une profonde frustration en voyant le potentiel du jeu sans jamais réussir à l’approcher.
Nous aurions même préféré que le jeu oublie sa partie sport et se concentre sur le visual novel, car cette partie arcade est à des années lumières du Roller Champions d’Ubisoft qui n’était pourtant pas un jeu au gameplay très réussi.
La progression est aussi assez frustrante, et nous ne ressentons pas sur le terrain l’évolution de nos joueuses. Les cartes que nous obtenons au fil de l’aventure n’offrent que peu de variété.
Le portage sur la Nintendo Switch n’est pas des plus agréables, et nous nous retrouvons très régulièrement perdus sans savoir ce que nous devons faire. Le déplacement dans les menus est peu agréable à la manette, et heureusement le tactile vient sauver l’expérience.
Les sauvegardes sont très mal placées. La seule manière de savoir où est la dernière sauvegarde est de quitter le jeu et de croiser les doigts. Nous avons dû refaire un grand nombre de fois des quêtes à cause de ce problème récurrent.
La traduction est parfaite, et même si certains menus ne sont pas traduits, cela reste de qualité.
Le jeu possède une durée de vie assez intéressante pour son prix. Le jeu a bugué à partir du quatrième match, ce qui équivalait pour nous à cinq heures de jeu.
Les graphismes possèdent une patte très affirmée qui ne plaira pas à tous les publics. Les dessins, proches de la bande-dessinée adulte, nous ont, pour notre part, charmés. Nous avons réellement apprécié ce style mature qui nous met directement dans l’ambiance. Pour la partie sport, les graphismes sont très en deçà du reste et viennent ternir la qualité du jeu.
La bande-son est intéressante, même si elle n’est pas inoubliable. Elle se mélange bien au reste du décor.
Conclusion
Roller Drama est un jeu que nous aurions tellement voulu apprécier. Le mélange de visual novel et de jeu de sport est foncièrement intéressant, mais le jeu, en s’éparpillant, se perd et propose une partie sport très répétitive et peu intéressante, ainsi qu’une histoire qui aurait pu aller beaucoup plus en profondeur. Nous avons apprécié les graphismes, la bienveillance et les personnages, cependant, un bug en version 1.0.1 nous empêche d’aller plus loin que le quatrième match.
LES PLUS
- Un récit avec des personnages féminins attachants et variés
- Énormément d’amour et de bienveillance
- Un concept intéressant
- Des graphismes vraiment très jolis (sauf la partie sport)
- Des situations cocasses et amusantes
- Entièrement tactile
- L’idée que les joueuses jouent mieux si elles se sentent bien dans leur peau
- Une durée de vie honorable si le bug est corrigé
LES MOINS
- Ne brille ni dans son histoire, ni dans sa partie « sport »
- La partie sport est même très répétitive et gâche le reste du jeu
- Les sauvegardes aléatoires qui nous poussent à recommencer certains passages
- Pas très agréable à la manette
- De longs moments où nous sommes perdus
- La progression de nos joueuses pas très marquée
- Ne fonctionne plus à partir du quatrième match ?