Toutes celles et ceux qui ont déjà eu l’occasion de passer le karcher chez eux ou dans un cadre professionnel le savent bien : le plus contraignant dans l’affaire, c’est avant tout de préparer tout le matériel puis de le ranger. Passablement aussi de s’équiper afin d’éviter de se prendre des projections dans les yeux et dans la bouche. Passées ces étapes, le nettoyage s’avère le plus souvent satisfaisant, avec une visibilité du résultat instantanée (ô joie). L’essence même du jeu que nous vous proposons aujourd’hui repose sur ce concept : ne laissez que le plaisir sous-jacent au passage du karcher. Il fallait oser.
Développé par FuturLab et édité par Square Enix, PowerWash Simulator est un véritable ovni dans la sphère des jeux vidéos. Un ovni tellement atypique que nous ne pensions pas un jour jouer à ce type de jeu. Les principes les plus simples sont parfois les plus efficaces et nul doute que la fine équipe de FuturLab s’est laissée prendre à ce projet, certes improbable, mais qui donne malgré tout une folle envie de l’essayer. Franchement, si vous êtes ici, c’est bel et bien que l’envie de passer le karcher sur tout et n’importe quoi vous titille n’est-ce pas ?
Et que ça brille !
PowerWash Simulator, c’est un peu un splatoon renversé, un « C’est du Propre ! » de l’extrême. Ici, point de chichi, le soft s’ouvre directement sur le menu principal. Inutile de chercher une histoire ou quelques anecdotes, au boulot ! Le mode carrière est fin prêt à vous ouvrir ses portes…
Plusieurs modes de jeu sont tout de même disponibles, mais tous n’ont qu’un seul objectif : rendre étincelant tout ce qui est à la portée de votre nettoyeur à eau sous haute pression. Plusieurs missions sont dès lors disponibles, des plus anecdotiques qui ne vous prendront que quelques minutes, aux plus gigantesques qui demanderont plusieurs heures pour retrouver toute la fraîcheur de leur jeunesse. Tout y passe, de la voiture à la moto, en passant par le jardin ou l’aire de jeu… sans oublier un monticule d’objets, de bâtisses et autres joyeusetés affreusement cracras.
La prise en main est assez rapide, un panneau récapitulatif des commandes reste néanmoins disponible. Il suffit d’appuyer sur la gâchette et plein gaz ! Plusieurs embouts sont disponibles afin de sélectionner la puissance et l’amplitude souhaitées. Ainsi, un sol pourra le plus souvent être nettoyé avec une buse traditionnelle et assez large, tandis qu’une devanture de maison nécessitera un jet plus puissant. Enfin, certaines salissures récalcitrantes pourraient bien être plus tenaces et ainsi nécessiter l’embout le plus fin, mais aussi le plus puissant, voir même un peu de savon. Afin de visualiser plus aisément la saleté (qui se loge ABSOLUMENT PARTOUT, dessus, dessous !). Il est possible d’afficher les marques de salissures via un bouton précis. Ainsi, le joueur parvient à retrouver la moindre petite tâche encore présente, quitte à se coucher sur le sol si besoin.
Pour faciliter un peu plus le travail, chaque parcelle d’un véhicule, d’un objet, d’un bout de terrain… est découpée en différentes parties. Ainsi, si nous nous intéressons au nettoyage d’une voiture, une barre de salissure accompagnera, dans le coin supérieur gauche de l’écran, le moindre recoin de la carrosserie. Plus la barre est remplie, plus la saleté est là. Si la présence de cette barre peut sembler anecdotique sur le papier, elle s’avère être particulièrement utile une fois la partie bien entamée : il n’est pas toujours possible de savoir où se loge encore et encore la saleté. Par ailleurs, un pourcentage récapitule le niveau de propreté de la zone totale. S’il n’est pas obligatoire d’atteindre le 100% à chaque fois, nous vous le conseillons néanmoins fortement afin de pouvoir accumuler un maximum d’argent, en récompense de vos efforts, mais aussi d’étoiles, qui, elles, se débloquent par tranches de saleté retirées. Plus vous aurez d’argent et d’étoiles, plus vous pourrez prétendre à améliorer votre matériel.
Take my money !
Après avoir sué corps et âme à décrasser pendant des heures, vous aurez bien mérité une petite pause… et quelques récompenses. Il est temps de faire halte dans la petite échoppe et ainsi s’enjailler sur les quelques articles disponibles. L’amélioration de votre outil de travail doit rester au cœur de vos priorités… mais pour celles et ceux qui auraient encore quelques deniers à dépenser, il est aussi possible de personnaliser ses gants ou sa tenue de travail. Oui nous jetons l’argent virtuel par la fenêtre, et alors… ?
Ces améliorations permettront notamment d’accroître le nombre d’embouts disponibles afin de rendre les tâches à venir un peu moins fastidieuses. Il faudra néanmoins faire preuve de patience afin de pouvoir vous offrir les articles les plus intéressants : ils coûtent chers, aussi bien en étoiles qu’en monnaie. La progression est donc assez lente, renforçant la durée de vie puisqu’il sera nécessaire de s’en retourner sur de nouveaux chantiers pour cumuler toujours plus de piècettes et d’étoilettes.
S’allier contre la crasse
S’il est parfaitement possible d’avancer en solo dans l’ensemble des missions proposées, il sera bien entendu plus efficace d’être accompagné. Malheureusement, nous n’avons pas pu profiter de cette union puisque aucun autre joueur ne s’est présenté pour nous aider dans notre besogne… aucun camarade pour nous prêter main forte !
Par ailleurs, cette aide est exclusivement en ligne, impossible de s’allier sur le canapé. Premier bémol, qui n’est malheureusement pas le seul…
Quelques tâches récalcitrantes…
Il est rigolo de constater que, quelque soit le joueur aux manettes, nous avons toutes et tous eu la même réaction. « Mais, je vais mettre de l’eau partout là !» ou encore «Waaaa la consommation d’eau là !!». Des remarques anecdotiques et qui prêtent à sourire dans un jeu vidéo, malgré la prise de conscience écologique indéniable… d’autant plus qu’il existe un mode dédié à l’usage limité de l’eau. Accompagné d’un autre mode de jeu limitant cette fois-ci le temps d’action du joueur, ces deux modes de jeux permettent de rallonger sensiblement la durée de vie en reprenant les anciens terrains de jeux crasseux du joueur. S’ils ont le mérite d’exister, nous n’avons pas pris un fort grand plaisir à réaliser à nouveau des tâches déjà clôturées précédemment.
Alors que nous avons découvert le concept même de PowerWash simulator, il nous est venu comme une évidence… désormais disponible sur switch, les développeurs devaient, FORCÉMENT, avoir songé à une optimisation de leur bébé sur la console de Nintendo. Nous nous attendions donc à pouvoir manier le karcher directement avec notre petit Joy-Con. La déception fut grande… nous avons cherché dans toutes les options disponibles, impossible de jouer autrement qu’à la manette… nous nous imaginions tellement passer le karcher, Joy-Con tendu vers l’écran!
Aussi, si la prise en main s’avère être facile à appréhender, la jouabilité n’en reste pas moins délicate à maîtriser. En effet, maintenir un karcher avec un joystick n’est pas si ergonomique et il faudra plusieurs heures pour se sentir pleinement à l’aise avec l’outil. Par ailleurs, certaines zones restent assez agaçantes à atteindre, comme le derrière de certains objets, eux-mêmes difficiles d’accès de part une localisation qui ne permet pas au joueur de jouir pleinement de ses mouvements. Une jouabilité qui s’avère bien souvent tout aussi délicate une fois dans les hauteurs. Si nous resterons plutôt silencieux sur la faisabilité de certains pas tandis que nous sommes sur les toits (tout de même), nous avons plus d’une fois pesté sur la réalisation de certaines tâches qui s’affichaient pourtant bien distinctement à l’écran tandis que nous avons parfois eu l’impression de voler à d’autres moments…
Graphiquement, PowerWash Simulator reste assez pauvre, avec des textures parfois un peu trop scintillantes et une certaine absence de détail. La crasse est néanmoins parfaitement représentée, avec a contrario, une propreté particulièrement étincelante.
Nous ne parlerons pas de l’aspect sonore du titre puisque vous entendrez principalement le jet du karcher.
Malgré tous ces défauts, il n’est pas rare de voir le temps s’égrainer à toute vitesse une fois parti à l’assaut d’un gros nettoyage. Chaque parcelle peut demander plusieurs dizaines de minutes pour être parfaitement nettoyées, et nous nous retrouvons à avoir laissé 2h derrière nous à passer le karcher sur une maison anciennement délabrée. Comme quoi… le concept reste particulièrement efficace ! Par ailleurs, les développeurs semblent faire quelques mises à jour, mais nous n’avons pas réussi à jouir de celle dédiée à Tomb Raider.
PowerWash Simulator est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 25 euros environ.
Le saviez vous ?
Karcher est une entreprise allemande particulièrement célèbre pour ses nettoyeurs à eau haute pression. Sa popularité est telle que l’évocation de la marque remplace le plus souvent le nom véritable de l’outil (y compris dans ce test !).
Conclusion
S'il peut paraître complètement fou à première vue de donner du crédit à un jeu où il convient de passer le karcher sur tout et n'importe quoi... force est de reconnaître que le concept fonctionne parfaitement. Le joueur se prend rapidement au jeu de la propreté et ne voit plus les heures passées tandis que la crasse s'échappe peu à peu. Le principe du jeu est particulièrement simple et addictif, mais n'en reste pas moins pourvu de quelques défauts notables, notamment une jouabilité perfectible, un mode multijoueur déserté et une optimisation incomplète sur Switch puisqu'il reste impossible de jouer directement avec un Joy-Con orienté vers son écran pour symboliser le karcher. Néanmoins, si vous adorez donner place à la propreté... n'hésitez pas!
LES PLUS
- Satisfaisant, waaaa ça brille !
- Des véhicules, des objets, des maisons, des terrains... la diversité des nettoyages est réelle.
- Quelques mises à jour semblent disponibles par les développeurs mais restent à vérifier.
- Des nombreuses améliorations disponibles.
- Terriblement addictif.
LES MOINS
- Impossible de jouer directement avec un Joy-Con à la place du karcher.
- Jouabilité pas si ergonomique, surtout dans les hauteurs.
- Graphiquement très modeste.
- Forcément répétitif.