Chaosmonger Studio est un studio de cinéma fondé en Italie dans les années 2000. Dorénavant basé en Estonie, ce dernier s’est ouvert depuis peu à l’univers vidéoludique en sortant Encodya en 2021 et retente l’expérience avec Clunky Hero, un metroidvania sorti sur toutes les plateformes le 25 janvier 2023. Il est disponible au prix de quinze euros sur l’eShop.
Un metroidvania rempli d’humour…
Clunky Hero met en scène Rufus, un villageois qui vivait paisiblement dans sa campagne avec sa femme Brunilde. Alors que tout allait pour le mieux, une sombre créature, l’Innommable, enleva Brunilde et la transforma en blonde superficielle. Rufus, dépité que sa femme subisse un tel châtiment, décide, balai en main et seau sur la tête, de la sauver.
Clunky Hero est un metroidvania, c’est-à-dire que nous évoluons dans un jeu de plateforme avec une carte du monde peuplée d’ennemis. Nous allons devoir acquérir de nouvelles capacités pour avancer dans le récit et débloquer de nouvelles zones.
C’est un gameplay tout à fait classique qui se déploie face à nous. Nous sautons avec « B », nous frappons avec « Y », et nous débloquerons de nouvelles capacités avec lesquelles nous utiliserons « A » et « X ».
Chaque décor est constitué de plusieurs zones. Dans chacune de ces zones, vous trouverez un point de sauvegarde qui deviendra votre bouée de sauvetage : en cas de mort, c’est ici que vous réapparaitrez.
Pour ne pas vous perdre, il est indispensable de trouver la carte de la zone dans laquelle vous vous trouvez. Cette dernière, cachée dans le décor, vous permettra de ne pas vous perdre, mais aussi de trouver les lieux de quête, les points de sauvegarde, et toutes les informations utiles. Sans cet objet, il y a fort à parier que vous errerez sans but.
Se soigner dans Clunky Hero est compliqué : alors que nous devons aller dans l’inventaire pour trouver viandes et autres comestibles, le jeu, volontairement, continue de tourner. Il faudra alors nettoyer la zone pour ne pas se retrouver submergé par des ennemis qui vous profiteront de votre inattention.
Le gameplay, même s’il est classique, est assez efficace. Le bestiaire est assez varié pour ne pas s’ennuyer. Certaines zones sont aussi ponctuées d’un combat de boss qui, même s’il n’est pas très compliqué (son pattern se devine facilement), est toujours agréable et renouvelle l’aventure.
Les capacités que nous apprenons au fil de l’aventure sont aussi bien pensées et efficace. Que ce soit les attaques à distance ou le double saut, les ajouts progressifs nous apportent toujours quelque chose.
En plus de la quête principale, Clunky Hero propose un très grand nombre de quêtes secondaires qui égayera votre aventure. Bien qu’elles soient drôles à lire, elles ne sont que très peu variées : vous devrez trouver un objet dans une zone et le ramener. Elles sont souvent rébarbatives et nous les réalisons sans le vouloir. Les récompenses sont souvent anecdotiques et nous motivent guère.
… Mais qui oublie de guider ses joueurs
Clunky Hero se démarque aussi par son humour omniprésent, un humour parfois bon enfant, grivois, mais qui frise malheureusement le mauvais goût. Autant vous serez amusés par certains dialogues, par certains PNJ qui brisent très régulièrement le quatrième mur, autant vous grincerez des dents à cause de la vulgarité inutile et des objets aux jeux de mots douteux comme l’« Aquamerda ».
Plus globalement, l’expérience générale de Clunky Hero, bien qu’intéressante, est minée par un sentiment de perdition qui va nous habiter très rapidement dans l’aventure. Le jeu ne nous guide à aucun moment pour avancer dans la quête principale. Nous passons la moitié de notre temps à tourner en rond, dans toutes les zones et les décors possibles, dans l’espoir de trouver la suite. Nous aurions préférés avoir des sous-objectifs qui nous guident dans notre aventure plutôt que de refaire les zones une dizaine de fois en espérant trouver ce que nous n’avons pas vu.
Clunky Hero possède une importante durée de vie et vous pourrez y passer plus d’une dizaine d’heures dessus. Pour un prix de quinze euros, c’est un ratio très intéressant.
Le jeu, bien qu’il soit totalement traduit en français, fait peine à voir. Le jeu est bourré de fautes d’orthographe, de grammaire, de syntaxe… Bien que nous sommes d’ordinaire cléments, il est compliqué de lire des erreurs de conjugaison au présent de l’indicatif. Ce manque de soin à la traduction est peu professionnel et rebute dans la lecture des dialogues.
Les graphismes sont assez intéressants, nous menant dans des jolis décors en 2D. Nous avons apprécié les mondes de la forêt, mais aussi le bestiaire. Bien que les monstres ne soient pas les plus beaux, ils forment un ensemble cohérent.
La bande-son est bonne mais pas exceptionnelle. Les musiques passent le temps et s’oublient une fois la console éteinte. En revanche, les bruitages sont assez amusants de prime abord. Quand les monstres meurent, ils émettent un râle si exagéré que nous ne pouvons nous empêcher de sourire. A contrario, ces sons deviennent bien plus énervants après cinq-six heures de jeu.
L’expérience est agréable qu’elle soit en mode docké ou portable. Alors que le jeu ne supportait pas la manette pro, une mise à jour sortie le trois février permet de corriger cette aberration.
Conclusion
Clunky Hero est un intéressant metroidvania qui se démarque par son humour décalé et parfois grivois. Avec sa grande durée de vie (plus de dix heures de jeu) pour seulement quinze euros, il possède de très grandes qualités qui pourra vous faire passer un très bon moment si vous faites abstraction des défauts qui ternissent l’aventure. En effet, outre la traduction bancale, le jeu ne vous guide que très peu et vous risquez de passer un long moment à errer dans l’espoir de trouver la suite.
LES PLUS
- Un gameplay très classique mais efficace
- De bonnes idées
- Un humour omniprésent
- Un bestiaire varié
- Des combats de boss intéressants
- De jolis graphismes
- Une bande-son amusante
- Une grande durée de vie pour son prix
- Aussi agréable en docké qu’en portable
LES MOINS
- Traduction française bâclée
- Un gameplay peut-être trop classique ?
- Un humour parfois de mauvais goût
- Beaucoup d’heures à être perdu
- Des quêtes annexes vraiment annexes…
- … Et qui ne sont pas variées du tout