God Damn The Garden est l’œuvre d’un seul homme, Agelvik, un développeur indépendant norvégien qui publie ses jeux gratuitement avant de les rendre payants après quelques semaines. Le jeu est édité par Ratalaika Games, un habitué du jeu indépendant, qui a déjà sorti sur la Nintendo Switch des petits jeux comme Bones of Halloween ou des rééditions comme Avenging Spirit. God Damn The Garden est disponible depuis le 14 octobre au prix de cinq euros sur l’eShop.
Est-ce que God Damn The Garden fait partie de ces belles trouvailles indépendantes, ou bien se place-t-il dans la catégorie des jeux à oublier ?
Ah bon, ce n’est pas un jeu sur le jardinage ?
Au risque d’en décevoir plus d’un, God Damn The Garden n’est pas un jeu sur l’agriculture. Nous sommes dans un FPS, un jeu de tir à la première personne qui flirte avec des mécaniques du jeu d’horreur et de roguelite.
Nous sommes lancés dans un immense jardin à ciel presque fermé par un soleil avec un squelette à l’intérieur. Ce dernier se demande si nous serons dignes de le rejoindre tout en haut. Nous rencontrons quelque temps plus tard, une fois tombés au sol, un lapin qui nous prévient : pour survivre dans cet enfer qu’est le jardin, nous ne devrons pas être le plus fort, mais le plus intelligent.
Le jeu est donc un FPS avec des commandes qui s’apprennent assez vite. La gâchette droite nous permet de tirer. Nous pouvons charger notre arme en restant appuyé. Le bouton « B » nous permet de sauter, et « Y » nous permet d’esquiver. Il y a aussi une touche qui permet de changer de munitions, mais cela ne nous concerne pas au début de notre aventure.
God Damn The Garden est un jeu exigeant, et même si ses touches sont simplissimes et accessibles, le jeu se caractérise par sa difficulté. En effet, nous n’allons pas tirer à tout-va sur des ennemis qui nous acculent par leur nombre.
Nous allons devoir la jouer à la finaude et étudier le terrain en amont pour ne pas faire d’erreur. God Damn The Garden est très punitif et la mort, en plus de nous ramener au dernier checkpoint, fait réapparaître tous les ennemis du jeu. Nous devons être en permanence sur nos gardes, même sur des portions que nous avons déjà réalisées.
God Damn The Garden est un jeu cruel qui aime jouer avec les nerfs du joueur. Le bestiaire est peu étoffé, mais chacune des créatures est là pour nous faire passer un sale quart d’heure. Entre les minuscules araignées qui se ruent à nos pieds, les Slendermans qui s’approchent lentement mais nous tuent d’un seul coup, les grosses araignées qui se ruent sur notre dépouille, et les mains qui tombent du ciel avec, comme seul avertissement, une musique de plus de plus effrayante, nous sommes morts bien plus d’une fois, même en prenant toutes les précautions du monde.
Nous vous conseillons aussi de préparer votre pacemaker, car nous n’avons pas calculé le nombre de fois où nous avons sursauté, même sur des portions que nous connaissions déjà par cœur.
Une ambiance étrange et réussie
Si ce bestiaire effrayant n’était pas déjà assez suffisant pour relever la difficulté, sachez aussi que dans God Damn The Garden, votre nombre de munitions est (très) limité. Vous pouvez tirer sans vous arrêter, mais chaque munition perdue peut s’avérer cruciale dans d’autres endroits de cet enfer. Nous récupérons des munitions en tuant certains ennemis et dans des fleurs qui ne réapparaissent qu’une fois notre mort actée.
Nous rencontrons aussi plusieurs personnages étranges qui vont nous demander de l’aide, qui vont raconter leurs histoires. Nous avons le choix entre les écouter et les tuer, mais sachez que le karma n’est jamais bien loin pour vous punir.
Globalement, nous avons passé un très bon moment sur God Damn The Garden. Malgré la très haute difficulté, nous avons eu envie de repartir à l’assaut pour découvrir les secrets de ce jardin dans lequel nous nous sommes énormément perdus. Les récompenses sont souvent à la hauteur de nos exploits. Nous débloquons, par exemple, des armes plus puissantes qui coûteront certes plus, mais qui rendront notre expérience bien moins stressante.
Par ailleurs, certainement par pitié, le développeur nous donne la possibilité d’avoir une visée automatique, ce qui, à défaut de rendre le jeu simple, baisse un peu la difficulté.
Chaque passage se termine par un combat de boss, qui, étonnement, est beaucoup plus simple que tout ce qu’on a fait pour y accéder. C’est une pointe de déception pour nous qui espérions des combats épiques à la hauteur de nos efforts. Nous avons par exemple réussi le boss final d’une seule traite, sans même à réfléchir sur ses mécaniques.
Le jeu, pour son prix de cinq euros, a une durée de vie correcte. Comptez entre une heure trente et deux heures pour le terminer, un petit plus sur vous voulez trouver les treize objets de collection qui sont dissimulés dans le jardin. Notons quand même que le jeu, par la difficulté très relative de son boss final, déçoit. Nous avons cette sensation d’avoir fait énormément pour une apothéose qui ne viendra finalement jamais.
L’ambiance de God Damn The Garden est une de ses grandes forces. Son univers graphique nous donne l’impression d’être dans un mélange entre la Nintendo 64 et l’écran de veille de Windows 98. Cette combinaison très étonnante donne un univers étrange et glauque à souhait, dans lequel nous nous sentons jamais en confiance.
La bande-son fonctionne aussi très bien pour nous mettre dans une ambiance malsaine au possible et nous tendre au possible. Les indications sonores pour savoir quand un monstre va nous attaquer nous met dans un grand état de stress, sachant que nous ne les voyons pas toutes arriver. C’est une très grande réussite pour un jeu fait par un seul homme.
Conclusion
God Damn The Garden est une belle surprise. FPS cruel, avec une grosse difficulté et qui joue avec nos nerfs, nous avons apprécié son univers effrayant et son bestiaire qui met notre pauvre cœur sous tension. Ses graphismes et sa bande-son réussissent à partager avec brio cette ambiance. Malheureusement, la difficulté est telle que les boss semblent enfantins en comparaison. La durée de vie est aussi assez courte (1h30 – 3h), mais pour cinq euros, c’est une expérience qui vaut le coup.
LES PLUS
- Un univers graphique rétro réussi
- Une difficulté de chaque instant
- Une bande-son aussi angoissante
- Un petit bestiaire mais très varié
- La gestion des munitions qui nous oblige à ne pas gaspiller les balles
- Des personnages étranges
- Son tout petit prix (5€)
- Un jeu qui a testé les capacités de notre petit cœur
- Une visée automatique pour les moins courageux
- Le mélange réussi entre FPS – roguelite - horreur
LES MOINS
- Une durée de vie assez faible (1h30 – 2h)
- Les boss, moins intéressants que le reste
- Une histoire prétexte ?