Durant la grande conférence Nintendo Switch de Janvier 2017, Square Enix annonça un nouveau projet en collaboration avec le studio Acquire et l’équipe en charge de la série Bravely sur Nintendo 3DS. Le projet garda finalement son nom initial et c’est ainsi qu’Octopath Traveler sortit sur Nintendo Switch en Juillet 2018. Le succès du titre marque un tournant pour la Team Asano qui s’attelle sur d’autres projets pour la Nintendo Switch en utilisant ou non leur dernier bijou technologique, le moteur HD-2D. Square Enix profite de leur dernier atout technique pour proposer un remake de Live A Live ou Triangle Strategy sur Nintendo Switch. Toujours content du résultat, Square-Enix continue sur sa lancée avec l’annonce d’un second opus d’Octopath Traveler sur console. Nous avons eu l’occasion de parcourir Octopath Traveler II et voici notre rapport de voyage.
Huit nouveaux voyages croisés
De la même manière que dans le premier jeu, en lançant la partie Octopath Traveler II nous propose de commencer le jeu en choisissant de jouer un des 8 nouveaux personnages du jeu. Nouveau casting et nouveau monde mais toujours une traduction du texte propre en de nombreuses langues dont le Français ainsi que le choix de doublage japonais ou anglais disponible d’entrée de jeu. Pareillement au premier jeu, le choix initial importe peu si ce n’est que vous garderez constamment le héros de votre premier choix durant le jeu. Au-delà de ça, votre voyage vous permet de croiser librement la route des autres personnages et de jouer leurs histoires. Chaque histoire est divisée en plusieurs chapitres vous envoyant d’un bout à l’autre du monde en vivant les péripéties de chacun des 8 héros du jeu.
Ceux-ci répondent aux noms et aux professions suivantes: Osvald un érudit, Temenos un prêtre, Throné une voleuse, Ochette une chasseuse, Castti un apothicaire, Partitio un marchand, Agnéa une danseuse et Hikari un épéiste. Ceux ayant les références remarquent une nouvelle fois que la première lettre de leurs noms forme le titre Octopath. Chacun des personnages possède son intrigue propre avec parfois des récits aux allures profondes et d’autres récits aux allures innocentes. Au côté de Hikari, vivez le récit du Royaume de Kou à l’Ouest de ce nouveau monde. L’intrigue d’une lignée maudite sur fond de guerre de territoire et de conflit sur la succession de trône. Forcé à la fuite face à son frère Mugen, Hikari promet de confronter son frère aux côtés de ses anciens compagnons et de rebâtir le Royaume de Kou avec une vision de paix durable.
Choisir Agnéa, c’est faire le choix d’une jeune fille cherchant à suivre les traces de sa défunte mère, une ancienne Vedette de la danse. Voyagez à travers le monde afin de devenir une Vedette, donnez de l’espoir et une raison de sourire à la population au moyen de vos magnifiques danses. Incarnez Partitio pour vivre l’histoire d’un jeune garçon assistant au succès de l’entreprise de son père. Un projet ayant réussi à développer une petite communauté vivant dans la joie des fruits récoltés par leur dur labeur. Tout change lorsque la clause d’exploitation des terres change, que le nouveau propriétaire exploite la population et ruine la région. Grandissant dans ce changement, Partitio récupère la propriété des terres, ramène le sourire au sein de sa communauté et part en voyage. Un périple visant à saisir les opportunités de devenir un marchand dont le travail contribuera à une paix mondiale.
Avec Castti, nous vivons l’histoire d’une jeune apothicaire amnésique arrivée dans un village portuaire. Face à la méfiance des habitants associant son habit bleu à son appartenance avec l’Ordre des Eiriens, celle-ci ne réfléchit pourtant pas à 2 fois lorsqu’il s’agit de leur porter assistance face à la propagation d’une étrange épidémie. Une fois l’incident clos, partez à ses côtés dans un voyage afin de retrouver votre mémoire perdue. En sélectionnant Ochette, nous suivons sur une île avec une jeune chasseuse Bestia et son animal de compagnie résolvant les requêtes de la population Bestia ainsi que les conflits les opposant aux humains de l’île. Lorsque la faune locale nous informe de l’approche de la Calamité, Juvah, gros tigre gardien de l’île, nous envoie en voyage autour du monde afin de ramener les 3 créatures légendaires pour nous aider à faire face à la Calamité.
Commencer le jeu avec Throné, c’est suivre les aventures d’une jeune voleuse appartenant à un genre de groupe mafieux connu sous le nom des “Serpents Noirs”. La liberté de notre héroïne est restreinte par un collier représentant son appartenance à ce groupe et à leur lutte de pouvoir. Son rêve de liberté l’amène à voyager à travers le monde pour récupérer les clés de son collier aux mains du Père et de la Mère du groupe. Débuter avec Temenos, nous suivons l’aventure d’un inquisiteur de l’Ordre Sacré : un prêtre très original, aux propos à la limite du blasphème et doué d’une étrange logique scientifique. Un soir, en se rendant à la cathédrale, il fait la macabre découverte du Pontife baignant dans son sang face à un monstre encore assoiffé qu’il défait. Rassemblant les indices et menant l’enquête, notre Inquisiteur part en voyage autour du monde n’hésitant pas à diriger ses soupçons au sein de l’Ordre Sacré.
Enfin, suivre Osvald, c’est vivre la débauche d’un érudit condamné à la prison pour avoir assassiné sa famille. Nous découvrons le passé d’un homme passionné par ses recherches magiques qu’il mène avec un partenaire. Un soir, en rentrant chez lui, il découvre son domicile en feu et est accueilli par son compagnon riant de le voir tout perdre. Osvald rêve de vengeance et il est de notre devoir de l’aider dans son évasion de prison puis dans son voyage autour du monde pour satisfaire son désir. Voici une introduction rapide des 8 voyages qui vous attendent dans Octopath Traveler II.
8 histoires divisées en plusieurs chapitres menant à un grand final caché mais plus accessible que le précédent jeu. Soulignons également quelques récits croisés ainsi que quelques discussions de groupe afin de mieux souder ses membres que dans le précédent jeu. Un effort dans la forme mais nous sentons l’écriture moins pertinente et plus légère sur les arcs de groupe que dans le récit individuel des personnages. Une volonté maladroite peut être de permettre une bouffée d’air au milieu de ces récits au ton parfois lourd. Finalement, Octopath Traveler propose tout de même un long voyage d’une bonne cinquantaine d’heures à doubler voire tripler pour les perfectionnistes.
L’expérience Octopath de jour et de nuit
Ceux ayant fait le précédent titre reconnaîtront directement le style de progression mais également le gameplay d’Octopath Traveler II. Une expérience faisant directement écho aux anciennes gloires du JRPG de l’époque 16-bits avec une aura moins linéaire apportée par ses 8 récits dont les chapitres nous envoient aux quatre coins du monde pour progresser dans l’histoire d’un personnage. Les chapitres peuvent être eux-mêmes divisés en plusieurs arcs avec un niveau recommandé indiqué vous permettant d’envisager une progression dirigée plus linéaire. Cependant, le jeu ne vous impose aucunement de faire ces arcs dans l’ordre du niveau recommandé, le joueur a la liberté sur les aventures qu’il va vivre et leur ordre. Seul le découpage numéroté des chapitres est imposé. C’est à dire que vous pouvez vivre dans le désordre les arcs du chapitre 2 d’un personnage mais vous n’avez pas accès au chapitre 3 sans avoir totalement complété le chapitre 2.
Cette liberté donnée au joueur est à la fois un bon et un mauvais point dans le sens où, en ne suivant pas l’ordre indiqué par le niveau recommandé, nous nous retrouvons avec un gap de niveau similaire au premier jeu ou à l’expérience dans Pokemon Violet et Pokemon Ecarlate. Un déséquilibre qui se creuse jusqu’au final moins facile. Au-delà de la progression, le gameplay se révèle plus classique du genre, partagé entre exploration de ville reliée par différentes routes du monde, des donjons mais aussi des combats au tour par tour. Pour ce qui est de l’exploration, Octopath Traveler II reprend les bases du genre, notamment de l’exploration de villes et de donjons en 2D. Les villes vous permettent d’interagir avec les PNJ, récupérer des quêtes, vous soigner à l’auberge ou faire votre plein en objets et équipements dans les boutiques. Notons la présence d’un voyage rapide entre les villes que vous avez traversées au moins une fois.
Les routes entre chaque ville et les donjons sont le refuge de nombreux monstres non visibles sur la carte. Nous revenons ainsi à la mécanique de rencontres aléatoire classique du genre et semblable au premier jeu. Pour développer un peu plus la partie exploration du jeu, la mécanique de talent des personnages, présente dans le premier jeu, revient pour donner une dimension toujours plus profonde à votre aventure. En effet, Octopath Traveler mise sur les interactions avec les PNJ de son monde pour vous immerger bien plus que d’habitude dans son lore et son univers. Vos personnages ont chacun leur histoire, leur profession et ainsi donc leur talent pour interagir avec les PNJ. Un guerrier comme Hikari a la possibilité de provoquer un PNJ en duel. Remporter le combat vous permet de gagner de l’XP, de l’argent et des PC mais surtout d’apprendre une compétence de combat du PNJ.
Agnéa peut danser pour un PNJ pour tenter de le charmer et l’inciter à vous accompagner dans votre aventure. Il devient ainsi possible de faire appel au PNJ en tant qu’unité de soutien en combat. Les fans du premier jeu le remarque déjà sur ces quelques lignes mais le second opus apporte des nuances et quelques changements subtils sur ces interactions. Par exemple, Hikari reprend le talent d’Olberic dans le premier jeu, la subtilité étant que Hikari peut apprendre une compétence du PNJ, ainsi chaque PNJ du jeu possède des compétences plus ou moins différentes pour motiver les joueurs à les affronter. Afin de ne pas se retrouver avec une liste interminable de compétences, l’apprentissage des compétences est limité à 5 techniques remplaçables.
Visible d’emblée sur l’écran titre, le changement majeur lié à cette mécanique de talent provient du cycle jour/nuit d’Octopath Traveler II. Ainsi, nos protagonistes n’ont pas un seul talent mais deux talents selon que nous interagissons avec les PNJ le jour ou la nuit. Le cycle est interchangeable d’une simple pression sur la gâchette ZR permettant ainsi de ne pas obliger les joueurs à faire les 100 pas sur la carte ou des allers-retours à l’auberge comme ce qui se fait très souvent sur d’autres titres du genre. Pour donner un exemple, de jour, Hikari peut provoquer les autres en duel tandis que le soir il peut soudoyer les PNJ afin d’obtenir des informations utiles à la résolution de certaines quêtes du jeu. La somme à dépenser dépend de chacun des PNJ. Une bonne partie des PNJ peut être soudoyée pour une somme plus ou moins élevée.
Cela débloque des informations et une histoire différente à chaque PNJ avec, parfois, des récompenses comme des ristournes à l’auberge, des améliorations de vos talents en ville ou des objets cachés parmi d’autres récompenses. L’accès à ces informations s’obtient par l’argent pour Hikari mais pour d’autres protagonistes qui ont un talent similaire celui-ci fonctionne différemment. Castti peut questionner les PNJ pour obtenir ces mêmes informations. Sa limite est son niveau : plus son niveau est élevé, plus il sera facile pour elle de questionner les PNJ. Il arrive qu’en cas d’échec vous perdiez de la réputation en ville. Une fois votre réputation à 0 point, il est impossible d’user de vos talents. Pas de panique, en payant le tavernier, il sera possible de réinitialiser celle-ci. Par ailleurs, certains PNJ apparaissent ainsi uniquement le jour ou la nuit, influençant ainsi l’acquisition et la résolution des quêtes annexes. Le prologue de chacun des protagonistes sert à présenter le début de chacune de leurs histoires mais également de vous faire la main sur leur talent de jour et de nuit.
En prenant l’exemple de Castti et Hikari, nous constatons un doublon sur les talents des personnages mais le fonctionnement différent de ceux-ci apporte une certaine subtilité dans l’interaction avec les PNJ et l’obtention de certaines récompenses. Récompenses qui, si elles ne viennent pas d’une quête annexe, se résument souvent à accumuler des babioles ou des armes peu utiles sauf à la revente, ce qui peut lasser et ne pas inciter à ne plus interagir avec les PNJ. En choisissant d’interagir avec eux, miserez-vous sur des méthodes sûres en payant, miserez-vous sur votre puissance ou miserez-vous sur la chance? Ainsi, chacun abordera les PNJ à sa manière. Ces interactions participent tout de même beaucoup à nous immerger dans le monde d’Octopath Traveler II. Avoir autant d’informations sur le monde et ses habitants ne fait que donner plus de détail et de crédibilité à son univers. C’est sur ces mots que nous ne développerons pas en détail ces talents et que nous vous laisserons la surprise de découvrir toutes les interactions possibles.
Préparez-vous à briser vos ennemis
Au-delà de leur talent durant l’exploration, la pertinence des protagonistes prend également une autre dimension en combat. Avant tout, rappelons que les rencontres sont aléatoires et nous nous souvenons du taux de rencontres abusivement élevé dans le premier jeu. La correction est subtile dans Octopath Traveler II et elle est directement liée au cycle jour/nuit. Ainsi de jour, les rencontres sont moins fréquentes que la nuit. Par ailleurs, il est possible de sprinter mais les rencontres faites en plein sprint peuvent être plus dangereuses.
L’ajout de ce taux différent de rencontres lié au cycle jour/nuit permet de mieux adapter notre routine de jeu. Ainsi, si nous sommes sur une dynamique de farm d’expérience, il sera certainement plus aisé de le faire tandis que l’avancée dans l’histoire sera potentiellement mieux rythmée. La différence entre le jour et la nuit se ressent finalement très bien. Alors que nous avons le temps de courir à droite et à gauche en couvrant de vastes zones sans se faire embusquer le jour, la nuit sur un même parcours le nombre de rencontres est facilement doubler voire tripler et elles sont potentiellement plus dangereuses. Ceci étant dit, le farm d’expérience est moins demandé pour progresser dans le jeu que dans le premier titre et permet ainsi une expérience plus accessible et appréciable pour tous.
Rentrons désormais dans le vif du sujet en parlant des combats. Basiquement, l’expérience est similaire au premier jeu avec quelques changements subtils comme dans la phase d’exploration. Pour rappel, nous sommes sur un tour par tour avec un groupe formé de 4 protagonistes sans compter d’éventuels renforts de PNJ. Un historique de tour est visible en haut de l’écran pour nous informer de l’ordre des tours de nos unités et des ennemis. Lors du tour d’action d’un de nos personnages, nous choisissons l’action à jouer parmi les classiques: Attaquer, Aptitudes, Objet, Défendre ou Fuir. Quelques subtilités tout de même, la possibilité de choisir l’arme de l’attaque si notre unité peut s’équiper de plusieurs armes.
Les aptitudes sont divisées entre nos compétences de classe et ce qui s’apparente à des spécialités propres à chacun de nos personnages. L’originalité d’Octopath Traveler provient de sa mécanique de “Break and Boost” qui vous demandera justement d’user des subtilités du système que nous avons citées. Le “Break and Boost”, c’est la possibilité de pouvoir totalement briser la garde ennemie et de grandement booster vos compétences ou attaques. Dans les détails, les ennemis ont un certain nombre de points de défense, en utilisant les faiblesses de ces ennemis nous pouvons faire descendre leurs points de défense. Ces faiblesses ne sont pas juste élémentaires mais potentiellement liées à une arme précise, d’où la pertinence de choisir l’arme de votre attaque.
Une fois le compteur à zéro, la garde de l’ennemi est totalement brisée, son action à venir est annulée et celui-ci ne pourra pas agir durant son prochain tour. Totalement à notre merci, c’est à ce moment qu’il faut sortir nos meilleures attaques et en finir au plus vite. Pour assister nos offensives, la mécanique de “Boost” sera notre atout. Chaque tour, chacun de nos personnages gagne 1 PE (Point d’exaltation), chacun peut accumuler jusqu’à 5 PE et il est possible d’utiliser 3 PE maximum en un tour. L’exaltation augmente le nombre d’attaques que nous effectuons et/ou booste les effets de nos aptitudes. Plus nous utilisons de PE en une fois, plus le boost sera conséquent. Venir à bout de nos ennemis demandera une certaine réflexion quant à la meilleure utilisation de nos aptitudes combinées à la mécanique de “Break and Boost” notamment lorsque vous faites face au boss du jeu.
Octopath Traveler II ajoute à cela, une mécanique de “Réserve d’énergie”, une sorte de compétence spéciale puissante propre à chaque personnage et utilisable uniquement en consommant la totalité de ladite “Réserve d’énergie”. Celle-ci se remplit au fur et à mesure du déroulé des combats. Autrement dit, cette mécanique fait office de “Signature move” propre à chaque personnage, mécanique que nous retrouvons finalement dans beaucoup de JRPG de nos jours. Il est également possible de booster les effets de cette “Réserve d’Energie” avec les PE. Donnons l’exemple de Hikari qui fait appel à sa part d’ombre en usant de sa “Réserve d’Energie”. Cela lui permet de choisir entre 3 attaques différentes et surpuissantes à utiliser durant son tour. A vous d’user de la mécanique et découvrir les effets des “Réserve d’Energie” de chaque personnage. Le chapitre 1 de chaque aventure vous permet également de vous faire la main sur cette mécanique pour chaque héros du jeu.
La HD-2D sur un autre palier
Toujours dans la subtilité, Octopath Traveler II enrichit l’expérience proposée dans le premier opus. Au-delà de la “Réserve d’Energie”, nous avons également une mécanique d’Aptitude Spéciale à débloquer en explorant le monde et en trouvant des autels spéciaux conférant leur pouvoir à nos héros. Il y a également des guildes cachées aux quatre coins du monde. Les chefs de guildes nous délivrent des licences permettant à nos personnages d’avoir une classe secondaire. Ceux-ci nous donnent également des missions plus difficiles à accomplir afin d’acquérir de nouvelles licences et par extension de nouvelles classes. Les classes secondaires étaient présentes dans le premier jeu en explorant le monde et en trouvant des autels.
Ici, les autels délivrent des Aptitudes tandis que les guildes nous délivrent les licences de classe. Une belle façon de motiver encore plus les joueurs à explorer le monde du jeu, ajoutons également certaines zones abritant des boss annexes tout aussi coriaces. Certaines classes cachées s’obtiennent également autrement que par les guildes, nous vous laissons le plaisir de la découverte et de l’exploration. Toujours est-il que nous devons alors parler de l’apport des classes secondaires dans le gameplay. Les classes ne jouent pas de rôles sur les talents durant vos explorations. Leur utilité se limite ainsi à votre performance enrichie en combat. Tout d’abord, une classe secondaire ne peut être attribuée qu’à un seul personnage. Autrement dit, nous ne pouvons donc pas avoir plusieurs personnages avec la même classe secondaire, du moins au début. Il s’agit plus tard d’acquérir des licences.
Ensuite, le premier apport d’une classe secondaire est purement statistique, nous le constatons sur le bonus de stats apporté lorsque nous définissons une classe secondaire. Il est également possible d’équiper des armes en rapport avec cette classe. Puis, en combat, nous avons une nouvelle commande d’action possible. Il s’agit des aptitudes liées à cette classe secondaire, aptitudes que nous débloquons de la même manière que celles de notre classe principale, en dépensant des Points de Classe (PC) que nous gagnons en fin de combat. Sur une vision plus globale, les classes secondaires enrichissent nos possibilités en combat puisque nous avons de nouvelles armes et de nouvelles aptitudes, les tactiques liées à l’exploitation des mécaniques de “Break and Boost” sont alors plus nombreuses. Il faut ainsi définir les meilleures combinaisons de classes pour un personnage afin d’élaborer les meilleures tactiques, remporter les combats et progresser dans le jeu.
Pour terminer, il est important de parler de la partie technique du titre. D’autant plus que les développeurs de Square Enix n’hésitent pas à faire l’éloge de leur nouveau bébé sur ce point et d’en parler comme d’un nouveau palier atteint dans l’utilisation de la HD-2D. Au premier coup d’œil, le jeu est juste très similaire aux autres productions utilisant ce rendu HD-2D et par extension similaire au premier jeu. Un style pixel art 2D sublime mais avec un peu de clipping et un effet de flou en arrière-plan. Pourtant, en y regardant de plus près, la différence se ressent à travers les détails, les lumières et la grandeur du jeu notamment dans les zones explorables, les routes ou les donjons qui ont plus de relief, plus de profondeur et plus de volume tout en restant une expérience 2D. Cela permet une exploration moins plate et monotone des zones avec ainsi des passages menant à des coffres cachés puis aussi des zones secrètes à découvrir menant à des autels parmi d’autres possibilités.
Pour donner un exemple du gain de possibilités offertes en exploration, citons la présence de pontons sur lesquels nous embarquons sur des barques pour naviguer sur les rivières et accéder à des rives cachées. L’augmentation de détail s’observe également avec plus de faune et de végétation sur des décors de verdure, l’affichage de plus d’éléments de décor dans les villes comme sur les routes et donjons et même en combat. Le cycle jour/nuit permet également subtilement de varier les décors en jouant sur les lumières. Nous constatons également un gain de détail à travers les animations de certaines scènes du jeu et à travers certaines animations de combat. Le résultat est époustouflant sur TV mais aussi en mode portable notamment avec une Switch OLED et ses meilleurs contrastes de couleurs et de noir tout en restant solide techniquement. Pareillement au premier jeu, Square Enix met plutôt bien à contribution les vibrations HD de la Nintendo Switch pour une immersion toujours plus profonde dans le jeu.
Pour accompagner tout ça, la bande sonore est toujours d’un niveau divin et nous reconnaissons le style et les sonorités que le compositeur du premier jeu, Yasunori Nishiki, nous propose à nouveau ici. Des transitions sonores toujours maîtrisées mais aussi des genres et instrumentalisations bien plus variés. Cela permet toujours plus d’héroïsme et d’épique durant les moments de tension ou plus de poésie et de drame pour accompagner la tragédie de certains instants du jeu. Le doublage japonais ou anglais quasi-intégral du récit du jeu permet de donner toujours plus de vie aux personnages et nous permet de mieux nous attacher à eux grâce au bon jeu des doubleurs. Pourtant, encore une fois seul le récit est doublé. Sans demander à avoir un doublage sur de simples conversations avec des PNJ, il était peut être possible de pousser un ultime effort sur le doublage des discussions de groupe censé donner plus de cohérence et témoigner d’un certain rapprochement entre chacun des membres du groupe. C’est aussi un point absent qui nous fait ressentir un petit manque de soin sur l’écriture du scénario des personnages en tant que groupe.
Conclusion
En toute honnêteté et de prime abord, Octopath Traveler II a tout d’une version améliorée du premier jeu sur lequel on brode un nouveau casting, une nouvelle histoire et que l’on ressort 5 ans après. Pourtant, l’expérience n’en reste pas moins solide, très bonne et addictive. En prime, de nombreux défauts du premier jeu sont corrigés afin de nous proposer une production bien plus perfectionnée et plus accessible que par le passé. En observant Octopath Traveler II dans le détail, force est de constater qu’il se différencie clairement en mieux sur tous les points. L’aventure est vite bien plus plaisante à vivre avec un casting bien mieux écrit, des histoires plus matures et des personnages bien plus attachants. Si vous avez connu le premier jeu, nous comprenons la retenue et la méfiance que vous pourriez ressentir sur ce nouvel opus, malgré toutes les qualités que nous avons pu vous présenter. Toutefois, si vous n’avez jamais approché la licence, Octopath Traveler II se présente comme un hommage encore plus réussi et incontournable des RPG de l’ère 16-bits ainsi que comme un excellent ambassadeur de la technologie HD-2D qui a définitivement encore bien des surprises à nous délivrer.
LES PLUS
- La meilleure réalisation HD-2D à ce jour
- A travers plus de détail, de vie et de grandeur
- Sublimée en portable par l’écran OLED
- Techniquement solide en TV et portable
- Yasunori Nishiki et ses compositions de haute volée
- Un level-design encore meilleur
- Un gameplay encore meilleur et plus addictif
- Poussant à encore plus d’exploration
- La mécanique Break and Boost toujours très bonne
- Des boss toujours coriaces
- Quelques classes cachées très originales
- Une expérience globalement plus accessible
- Plus subtil dans les interactions PNJ
- Le cycle jour/nuit, ses apports et équilibrages
- Une durée de vie immense de base
- Gonflée par de nombreuses quêtes annexes
- Toujours une liberté de progression donnée aux joueurs
- 8 récits principaux bien mieux écrits
- Des personnages encore plus attachants
- Quelques récits croisées
- Et la volonté de mieux souder les 8 protagonistes
- Le choix du doublage anglais ou japonais
LES MOINS
- L’espèce d’effet de flou en arrière et un peu de clipping
- Beaucoup d’allers-retours quand même
- Des interactions PNJ doublons malgré les subtilités
- Les récompenses d’interactions devenant des broutilles
- La liberté offerte peut déséquilibrer la progression
- Les récits croisés bien moins pertinents que les récits individuels
- Les discussions de personnage non doublées
- La sensation de l’expérience 1.5
- Peut-être un peu cher du coup?