Le monde du jeu vidéo comporte de nombreuses espèces de Dodo. Des titres qui n’étaient adaptés qu’à une unique époque et qui ont naturellement disparu face à l’évolution naturelle de leur concurrence. Alors bien sûr des scientifiques fous chercheront toujours à faire revenir ces animaux de légende, mais est-ce une bonne idée pour autant ? Une question qui sera l’occasion pour nous d’apporter notre pierre à l’édifice de ce débat, en utilisant une métaphore comparative entre Ink and Paper : Doodle Cut et son ancêtre Qix.
Mini-jeu, mini-test
C’est en 1981, à l’âge de pierre du jeu vidéo donc, que sortait Qix. Développé par le couple Randy et Sandy Pfeiffer, ce titre nous demandait de couper notre écran en différentes parties jusqu’à ce qu’un pourcentage fixé de l’écran soit atteint. Si ce jeu avait atteint les hautes sphères des hit-parades de son année de sortie, les médias de l’époque louant son concept rafraîchissant, il est ensuite rapidement tombé dans l’oubli. Les seuls jeux utilisant encore cette mécanique cherchent à attirer le joueur par la proposition de dévoiler de jeunes filles risquant d’attraper une angine de poitrine.
Point de nymphe chichement vêtue dans cet Ink and Paper : Doodle Cut, mais le même principe qui reste inamovible. Et il faut bien avouer que celui-ci nous laisse toujours aussi hermétiques et qu’aucun ajout ne vient un tant soit peu rafraîchir cette espèce disparue du jeu vidéo. Pas de scénario, pas de super pouvoirs ni aucune autre facétie. Nous nous contentons de déplacer notre avatar sur cet écran, esquivant les petits monstres qui le parcourent et traçant notre ligne sans que celle-ci ne soit touchée.
Et la question qui nous assaille dès à présent, c’est comment allons réussir à combler le reste de cet article ? Les graphismes sont mignons les deux premières minutes, mais ils ne se renouvellent jamais, les niveaux ne sont qu’une suite d’images prédessinées dont il nous faudra atteindre le 75 % de complétion. Il y a bien des monstres aux déplacements différents, mais là encore, le vénérable Qix nous offrait la même chose en son temps et, à moins d’être un fanatique de ce jeu et de viser le meilleur temps, l’intérêt en termes de gameplay est très faible.
Même pour le barbu Qixophile, le contrat n’est pas rempli puisqu’il ne pourra jamais confronter ses scores au reste de l’humanité. Nous tournons en vase clos et seul un mode deux joueurs, en coopération uniquement, apportera un tout petit peu de nouveauté. Le résultat est juste extrêmement frustrant à l’heure où des classiques tels Tempest, Centipede ou encore Missile Command font des come-backs intelligents, puisque cet Ink and Paper se contente d’un minimum devenu insuffisant dès 1982. La bande-son ne fait rien pour arranger nos affaires en se montrant répétitive et agaçante dès la première minute de jeu.
Conclusion
Ink And Paper : Doodle Cut n’est rien d’autre qu’un descendant lambda d’un Qix qui n’aura jamais autant pris un tel coup de vieux. Son gameplay demandant de couper l’écran est toujours aussi inefficace sur le long terme et l’absence de classement mondial limite d’autant plus notre volonté de nous améliorer. Les graphismes sont simples et ne se renouvellent que trop peu, sa bande-son est agaçante dès la première minute de jeu et l’absence d’apport au gameplay, ou de nymphe pour les amateurs, nous laisse dans une absence de fun quasi immédiat.
LES PLUS
- Nous remettre en mémoire le vénérable Qix, c’est toujours ça de gagné
- 5 €, ce n’est pas la ruine pour 100 niveaux
- La prise en main est correcte
LES MOINS
- La bande-son est ultra répétitive et agaçante
- Aucun ajout significatif au gameplay en 40 ans
- Pas de classement mondial pour tenter d’accrocher le joueur
- Les graphismes ne se renouvellent jamais
- Pas de scénario, ni de facétie, ni de fun, c’est d’une tristesse