Chers lecteurs, abordons aujourd’hui la recette du mille feuilles. Munissons-nous de sucre, de farine, d’œufs et de lait et commençons à mélanger le tout pour obtenir une crème pâtissière qui sera le cœur de notre dessert. Nous pourrons ensuite recouvrir les différentes couches de pâte avec cette crème jusqu’à l’obtention d’un ouvrage, certes vacillant, mais délicieux. Il en va de même avec Void Terranium 2, le dernier titre de NIS. Une succession de couches de gameplay qui se superposent et s’entremêlent pour nous accrocher à notre Switch, envie de la recette précise ? Il faudra lire la suite de ces lignes…
Une suite dans la continuité
Nous commençons notre aventure directement après les événements de l’épisode un qui ont vu la défaite de CloudAI. Nous incarnons toujours Robbie, un gentil robot dans un monde dévasté dans lequel les humains ont disparu à l’exception de Toriko. Cette frêle dernière représentante de notre espèce se doit d’être chouchoutée et c’est pour cela que Robbie se doit d’aller explorer le monde qui l’entoure pour récupérer les éléments qui vont permettre la survie de sa protégée. Celle-ci est bien trop sensible à la pollution extérieure, et il nous a fallu lui construire un Terrarium pour l’isoler du monde extérieur.
Dès les premières minutes, nous déambulons ainsi au dernier niveau d’un donjon, en ayant l’ensemble de nos compétences au maximum. Après avoir facilement défait le boss de ce niveau, nous subissons un glitch. Celui-ci semble être une partie de mémoire humaine. Ne cherchant pas d’autres explications, nous retournons au Terrarium dans lequel vit Toriko, mais c’est alors que nous découvrons qu’elle souffre d’un étrange mal qui lui fait perdre des morceaux entiers de son anatomie.
Heureusement pour nous, notre ami FactoryAI est encore présent pour nous guider et repérer, dans ce monde dévasté, les éléments qui vont nous permettre de trouver de quoi réparer puis guérir Toriko. Et si pour cela nous devrons interagir avec les glitchs tout en continuant à explorer ce monde eh bien soit ! Nous sommes prêts à tout pour prendre soin de notre Toriko.
Cette histoire, qui suit directement les événements de l’épisode fondateur, ne nous demande toutefois pas d’avoir joué à celui-ci pour être comprise. Les éléments clés se mettent facilement en place et l’envie de protéger la frêle Toriko est immédiate. Une fois la boucle de gameplay, consistant à parcourir les donjons, lancée, la narration sait se montrer toujours accrocheuse pour maintenir notre envie d’aller toujours plus loin dans notre exploration de ce monde.
Et le mille feuilles prend forme
La première des couches de ce mille feuilles consiste donc à explorer les donjons. Pour cela, nous contrôlons Robbie en vue de dessus et l’emmenons à la conquête de niveaux générés aléatoirement dans lesquels nous allons affronter des monstres et récupérer une multitude d’items avant de passer à l’étage suivant. Nous nous déplaçons case par case et après chacun de nos mouvements, les ennemis du niveau en font de même.
Robot oblige, nous aurons à gérer notre jauge d’énergie, mais aussi celle de vie. Notre énergie nous permettra d’activer des compétences particulières liées à notre équipement, mais elle nous permettra aussi de régénérer notre vie à chaque déplacement. Il va donc constamment falloir y faire attention. Notre jauge de vie, une fois vide, signifie la fin de notre tentative d’exploration. Rien de bien punitif toutefois, car nous revenons à notre Terrarium avec l’ensemble des éléments que nous avons récupérés. Nous les transformons alors en éléments utilisables pour la création de nouveaux objets pour le Terrarirum.
Commence alors la seconde couche de notre dessert. Synthétiser ces items pour le confort de Toriko aura un double effet. Déjà, nous pourrons aménager l’habitat de notre protégée comme nous le souhaitons, ensuite, chaque élément crafté nous apporte un bonus de statistiques, facilitant ainsi nos explorations futures. Mais ce soin pris pour celle qui représente l’avenir de notre espèce a une influence sur nos déambulations.
Très rapidement, nous aurons en permanence des informations sur l’état de Toriko. Sous la forme d’un Tamagochi, les petits jeunes vous ferez des recherches, nous connaissons en temps réel l’état de santé, de propreté et de satiété de Toriko. Continuer notre exploration alors que celle-ci est sur le point de succomber est forcément impossible et nous devons revenir au Terrarium pour prendre soin d’elle. Heureusement, il est possible de le faire à distance en dépensant une quantité non négligeable de notre énergie.
Mais loin d’être pénible, cette mécanique semble naturelle. Nous sommes encore plus impliqués dans la survie de Toriko et la tension ainsi générée durant notre exploration est palpable. Il nous faut, de plus gérer notre inventaire. Celui-ci est loin d’être infini et pourtant c’est en fonction de ce que nous allons apporter que nous pourrons synthétiser de nouveaux objets, et ce n’est pas tout, car il faut aussi penser à apporter à Toriko de quoi se sustenter pour qu’ainsi nous puissions repartir à l’aventure. Beaucoup d’éléments à gérer qui s’harmonisent pourtant parfaitement.
Et ce n’est pas fini
Si chaque nouvelle tentative remet notre niveau de départ à zéro, nous cumulons toutefois les bonus obtenus par le craft, ce qui simplifie notre démarrage. Une fois lancé, notre Robbie va pouvoir augmenter petit à petit de niveau. À chaque passage, il peut choisir entre deux compétences. Allons-nous privilégier la garde, l’attaque ou le loot ? Le choix est nôtre. Si dans un premier temps, ces bonus sont aléatoires, il est possible d’avoir une influence sur leur taux d’apparition en installant des modules spécifiques à Robbie. Nous personnalisons ainsi un peu plus notre exploration.
Nous pourrons aussi looter des armes et des boucliers. Ces items ont des classes et des niveaux différents. Chacune de ces classes aura un effet différent et des capacités spécifiques. Préférons-nous la lance et son attaque en Dash ou l’anneau et son attaque circulaires ? Un exemple parmi bien d’autres qui sera influencé par notre expérience avec chaque classe. À chaque niveau gagné avec une arme, nous débloquons pour cette classe de nouvelles compétences pérennes.
Il résulte de ce système de progression une envie toujours renouvelée d’aller explorer l’ensemble des coins de ces tableaux pour mettre la main, avec un peu de chance, sur notre arme ou notre bouclier de prédilection, mais aussi pour obtenir des potions qui sauront nous octroyer le bonus adéquat au bon moment tout en gérant les différentes grenades disponibles ainsi que l’espace que nous gardons pour la nourriture de Toriko. Bref, une belle profusion de mécaniques qui nous empêchent toujours de lâcher ce Void Terrarium 2.
Mais se promener dans ce monde ravagé n’est pas sans risque. En effet, la contamination rôde. Et chaque élément que nous récupérons peut la subir. Utiliser de tels items aura toujours des conséquences. Celles-ci peuvent être positives, telle une durée d’activation plus grande, mais elles peuvent aussi être négatives, telle une augmentation de la dépense d’énergie, sans parler de la maladie que peut subir Toriko avec de la nourriture contaminée. Encore un élément qu’il va nous falloir gérer pour avancer sereinement et qui complète à merveille l’ensemble de ces mécaniques.
La technique multiforme
Ce combo gagnant de gameplay différent n’est pas le seul à être actif. Les graphismes subissent le même traitement et chaque section que nous abordons se fait avec un support radicalement différent. Les phases de donjons se font dans une ambiance chatoyante, colorée et épurée en 2,5 D. Si les décors et les ennemis que nous rencontrons ne manquent pas de détails, la génération aléatoire des niveaux laisse l’impression de tourner dans les mêmes environnements à chaque nouvel étage et il nous faut changer de donjons pour observer une différence. De ce point de vue, chaque donjon a bien son identité propre.
Une fois au Terrarium, nous avons le droit à une ambiance bien plus intime en deux dimensions et vue de côté. Le fond sombre et le choix des lumières tamisées nous donnent l’impression de faire partie d’un intérieur privé que nous partagerions avec Toriko, Robbie et FactoryAI. Notre protégée vit sa propre vie tandis que nous aménageons son lieu d’existence et c’est un plaisir de voir les petites interactions qu’elle peut avoir. Enfin, la partie consacrée à l’exploration des glitchs ressemble à ce que pouvait être Pokemon en son temps sur GameBoy Color. De petits personnages mignons évoluent dans des décors sobres, mais qui remplissent parfaitement leur office tout en renouvelant les visuels que nous parcourions jusque-là.
La bande-son fait de même et s’adapte à chaque fois au lieu que nous parcourons. Des mélodies calmes du Terrarium aux morceaux bien plus rythmés lors des phases d’exploration en passant par des sonorités plus chiptunes des glitchs, il y en a pour tous les goûts. Nous regrettons juste qu’une fois dans un lieu, la piste tourne en boucle et ne se renouvelle plus, ce qui peut devenir gênant lors des phases de donjons un peu plus longues.
Terminons ce tour des petits manques en abordant les contrôles et la localisation. Si la prise en main ne souffre pas de défauts majeurs, nous regrettons de ne pas pouvoir orienter librement notre avatar sans déclencher de déplacement alors que c’est possible lorsqu’un ennemi nous bloque le passage. Nous regrettons aussi l’interface de craft qui nous oblige à faire défiler les plans sans pouvoir afficher juste ceux que nous n’avons pas réalisés. Enfin, et cela est une habitude avec les titres de NIS, il va falloir être anglophone pour pouvoir profiter de ce second épisode de la série des Void Terrarium, et ce malgré un prix de base de 40 €.
Conclusion
Si l’envie d’un petit dongeon RPG mignon, complet et bien scénarisé vous prenait, vous ne regretteriez sans doute pas du tout votre achat avec ce Void Terrarium 2. Il est très facile de s’attacher à notre Toriko et nous avons toujours l’envie de connaître le dénouement et les secrets de cette histoire. L’ensemble des mécaniques de gameplay s’harmonisent et se complètent efficacement tandis que les graphismes mignons savent constamment se renouveler. Sans être facile et avec quelques moments de bravoure, notre exploration est assez linéaire et les multiples phases de jeu nous donnent toujours des objectifs différents à suivre. Il ne manque qu’une localisation en français pour satisfaire l’ensemble du public francophone.
LES PLUS
- Les graphismes se renouvellent constamment
- La suite directe du premier épisode mais qui sait se montrer indépendante et prenante
- Chaque lieu a droit à son propre thème musical
- L’exploration est toujours encouragée par le système de progression
- La tension mise en place avec le contrôle de Toriko est efficace
- Le système de craft sait se montrer utile et agréable
- Le scénario est addictif et sait nous surprendre
- Toriko est tout de suite attachante
- Les différents éléments de gameplay s’harmonisent parfaitement
- Les possibilités de builds pour Robbie sont énormes
- La difficulté est à la portée de tous sans tomber dans la facilité
LES MOINS
- Il faut maîtriser l’anglais pour pouvoir en profiter
- A la fois parfait pour un jeune public et pourtant hors de leur portée du fait de l’absence de localisation
- Il manque des options de tri dans l’interface de craft