L’année dernière, après plus de 10 ans d’attente sans plus y croire, NIS America exauça le souhait de beaucoup de fans en Occident en collaborant avec une équipe de fan pour localiser officiellement les jeux The Legend of Heroes: Trails from Zero et The Legend of Heroes: Trails to Azure. Si le premier est sorti en automne dernier, nous étions encore en attente de la sortie du second jeu qui arrive enfin en ce mois de mars 2023. La sortie approchant, NIS nous a donné la chance de retrouver les membres de la SSS dans de nouvelles grandes affaires qui vont bouleverser le destin de la ville de Crossbell. Voici d’ailleurs ici notre rapport de mission. Attention, risque de spoiler même mineur !
L’arc Crossbell enfin au complet sur Nintendo Switch!
Il est regrettable de commencer par cette mauvaise nouvelle mais encore une fois NIS America ne propose qu’une traduction anglaise du jeu. Le lore et la densité de texte ultra riche de la saga Trails, incluant ainsi The Legend of Heroes: Trails to Azure, font que la barrière de la langue peut aisément freiner les amateurs français de nouvelles expériences du JRPG. De plus, Trails to Azure se déroule quelques mois après la fin de Trails from Zero avec un prologue très direct impliquant des personnages et évènements qui demandent aux joueurs d’avoir joué au premier opus pour bien être dans le bain. D’ailleurs, il est même possible de transférer des données de sauvegarde de Trails from Zero influençant le niveau de nos personnages, certaines de leur technique et même des dialogues in-game. Toutefois, pour ceux qui choisissent de faire le bond directement sur Azure, il y a un résumé suffisamment riche pour vous permettre de vous rattraper, ainsi votre plus grande barrière à la progression restera surtout la langue anglaise.
Ceux qui choisiront justement de ne pas faire Trails from Zero mais de rattraper avec le long résumé à lire seront au moins préparés à la suite de la longue aventure qui les attend. Le jeu démarre avec notre héros Lloyd Bannings chef de la Section Spéciale de Soutien (SSS) de la police de Crossbell, Noel Seeker le lieutenant des Forces de Gardes de Crossbell, Alex Dudley l’inspecteur en chef de l’élite de la première division de police de Crossbell et Arios MacLaine rang A de la guilde des Bracer. Ceux-ci sont à la poursuite d’Ernest Reis, secrétaire à la mairie de Crossbell et de Sir Hartmann, ancien membre pro-Empire d’Erebonie au parlement de Crossbell. Ernest Reis et Sir Hartmann ont tous deux été grandement impliqués dans les précédents évènements de Crossbell narrés dans Trails from Zero. Ainsi, ils sont actuellement en fuite.
Lloyd et ses compagnons traquent les deux fugitifs et remontent le fil de leurs informations afin de retrouver la piste d’Ernest à l’est de Crossbell proche de la frontière avec la République de Calvard. L’occasion de conclure cette course-poursuite initiée par les évènements de Trails from Zero, d’être directement dans le bain de ce début de jeu en se remémorant des détails sur le mystérieux groupe D∴G Cult puis de commencer un tout nouveau chapitre de cet arc de Crossbell en découvrant deux nouveaux membres de la SSS. La première étant Noel Seeker qui est ainsi transférée dans l’unité de Lloyd tandis que le nouveau maire de Crossbell, Mr Clois, appuie la candidature du chef du gang Trinity, Wazy Hemisphere. Deux personnages que nous connaissons déjà pour avoir fait Trails from Zero et qui deviennent ainsi des personnages plus importants dans cette suite.
Par ailleurs, Elie MacDowell, fille de l’ancien maire, revient également à ses occupations au sein de la SSS tandis que Tio Plato et Randolph Orlando répondent absents au début de Trails to Azure pour diverses raisons. Contrairement à Trails from Zero, le prologue nous précipite directement dans le jeu avec un évènement qui n’a pas vocation à être reproduit quelque part dans le jeu. Le chapitre 1 est un retour au calme pour mieux informer le joueur sur la situation politique de Crossbell en interne comme à l’internationale ainsi que l’impact qu’a eu les évènements du précédent jeu sur ce plan avec notamment la disparition du groupe de mafia Revanche & Co. Il sert également à introduire les protagonistes et personnages clés du jeu en nous présentant toujours des récits et des profils apportant toujours plus de richesse au lore global de la saga Trails. Une progression classique dans le genre avec des évènements qui sont voués à monter en crescendo, à enrichir toujours plus le lore global de la série Trails puis en enchaînant toujours plus les rebondissements, les surprises, les twists et les révélations sur plusieurs personnages dont la jeune KeA.
Après plus de cinquante heures, le tout nous amène à un final et une conclusion de saga magistraux, liés aux événements géopolitiques traités dans d’autres jeux de la série Trails. Cet arc Crossbell est d’ailleurs considéré comme un des meilleurs de la série Trails par les fans. Sans être trop exhaustif sur la série, les opus Trails from Zero et Trails to Azure se déroulent à peu près en même temps que Trails of Cold Steel et Trails of Cold Steel II. Ainsi Trails to Azure permet de mieux comprendre ce qu’il en est de la situation de Crossbell dans Trails of Cold Steel III et Trails of Cold Steel IV. Il est certain que les évènements que nous découvriront dans Trails into Reverie seront certainement liés à la situation de Crossbell depuis la conclusion de Trails to Azure. La série Trails dans sa globalité est difficile à débuter aujourd’hui tant le lore et le scénario n’a fait que s’enrichir depuis presque 20 ans à travers plus de 10 jeux successifs dont certains ne sont toujours pas sortis chez nous.
Il est difficile de savoir par quoi commencer, il y a aussi toujours cette peur de prendre le train en marche et de ne rien comprendre. Toutefois, il est possible de commencer un jeu de la série en commençant par un de ses arcs ou une de ses sagas en particulier puis éventuellement de s’intéresser et poursuivre sur d’autres arcs dans le cas où le lore vous ait happé dans l’univers Trails. Si vous désirez tenter l’expérience et commencer avec la Saga Crossbell, il vaut mieux commencer avec Trails from Zero puis enchaîner avec Trails to Azure. Il reste possible de juste lire le gros résumé pour s’attaquer uniquement à Trails to Azure mais vous manquerez tout de même quelques références. Si les autres arcs sont indisponibles ou incomplets en Occident sur Nintendo Switch (Les 4 Trails of Cold Steel sont disponibles au Japon), les 2 opus de l’arc Crossbell, eux, sont disponibles en Occident et seront certainement les meilleurs tremplins à la série Trails. Si l’anglais ne vous effraie pas, l’arc Crossbell peut ainsi vous motiver par la suite à poursuivre sur Trails of Cold Steel ou revenir sur les événements précédents dans Trails in the Sky.
La voie de la progression dans l’Azure
Les fans seront en terrain connu mais il convient d’informer les éventuels nouveaux qui décident de franchir le cap malgré la traduction anglaise. Les jeux de la série Trails sont classifiés par les développeurs Falcom comme étant des jeux de genre “Story-RPG”. Ainsi, il faut être prêt à vivre une expérience du JRPG plus haché que n’importe quelle autre œuvre du genre. La richesse du lore et du développement du récit passe par de longues phases de discussion avec de l’action durant les explorations du monde et des donjons. Sur les cinquante heures de jeu, il faut se préparer à avoir plus d’une bonne moitié de ce temps consacré à la lecture. Lire les dialogues importants du scénario, lire les discussions annexes enrichissant toujours plus à la fois ce lore et les relations de personnages puis lire d’éventuels ouvrages proposant des récits uniques créant un lore fictif à l’intérieur même de l’univers de Trails.
De plus, si le récit fonctionne à vous entraîner dans l’univers, il est recommandé de s’attarder également sur les PNJ du jeu dont les lignes de dialogues changent régulièrement en avançant dans l’histoire afin de donner de la vie à ce monde. Cela participe à sentir que l’avancée de l’histoire et les conséquences des événements de l’histoire impactent également les habitants du monde dans lequel nous évoluons. Au-delà des conséquences de l’histoire, c’est aussi souvent juste des tranches de vie annexes de personnages que nous croisons et qui évoluent de leur côté. Parfois même des récits de PNJ que nous avons pu croiser dans les précédents jeux de la série ou des PNJ que nous croiserons encore plus tard dans la série. Cette densité de lecture rend d’autant moins accessible Trails to Azure à des joueurs non-initiés à la langue anglaise.
Pour ceux qui ont décidé de poursuivre l’aventure malgré toutes les alertes que nous avons effectuées, il convient désormais de s’éloigner du lore du jeu afin de développer en profondeur l’expérience Trails to Azure sur d’autres aspects. Au-delà des longues phases de discussion et des longues scènes développant le scénario, Trails to Azure reste classé en tant que RPG. Ainsi, l’expérience se scinde également en exploration de ville, de donjon et de combat. Faisant suite à Trails from Zero, cette suite se déroule dans la même région de Crossbell. Les joueurs ont la possibilité d’explorer la gigantesque ville de Crossbell divisée en plusieurs quartiers inspirés de nos métropoles modernes et faisant sens dans le lore du jeu puisque Crossbell se présente comme une des villes les plus développées de son monde économiquement. En pleine période de boom économique, nous assistons au développement technologique de ce monde à travers Crossbell, à travers les informations de son lore et visuellement à travers notre exploration de la ville.
Basiquement, Crossbell inclus, les villes et villages ont une utilité classique dans le RPG. Nous avons ainsi la possibilité de se soigner dans les auberges, la possibilité de faire différents achats dans les boutiques, récupérer des quêtes cachées en parlant à des PNJ ou découvrir des scènes cachées. En tant que métropole, d’autres possibilités se présentent à Crossbell, sans compter la gamme de produits bien plus importante dans les boutiques. D’ailleurs, il y a même un centre commercial avec de nombreuses boutiques en un établissement dans l’allée centrale de Crossbell. Il y a également un casino dans le quartier des divertissements avec divers mini-jeux afin de souffler entre les missions et les grosses discussions du jeu. D’ailleurs, au-delà du casino il y a également toujours les habituelles activités annexes telles que la pêche ou la cuisine. Trails to Azure ajoute également la customisation de véhicules.
Le tout est aisément accessible via un voyage rapide à travers les différents quartiers de Crossbell. Nous avons même rapidement notre propre véhicule orbal, ou plutôt notre voiture, afin de voyager rapidement même en dehors de la ville sans avoir à passer par le circuit de bus de la région contrairement à Trails from Zero. Attention, contrairement aux récents jeux Trails, nous ne contrôlons pas le véhicule directement. Nous pouvons juste l’utiliser pour élargir le voyage rapide au-delà des limites de Crossbell. Cela reste un gain de temps considérable en comparaison aux précédents jeux, notamment si le voyage à pied vous ennuie. Notez que certains moments importants de l’histoire bloquent le voyage rapide. Soulignons aussi, et le jeu ne nous le dit pas, mais certains évènements cachés du jeu peuvent être ratés en abusant du voyage rapide. Globalement, ces phases d’explorations nous proposent de contrôler notre groupe de personnage avec une vue semi-aérienne.
Pas de contrôle de caméra, les décors bougeront d’eux-mêmes à certains endroits sur des mouvements de caméra maladroits qui peuvent parfois mettre mal à l’aise et qui rendent également nos déplacements confus. Durant l’aventure, nous traversons ses villes mais également des routes entre chaque zone habitée ainsi que des donjons. Les routes et les donjons sont infestés de monstres que nous combattons en rentrant en contact avec eux. Autrement dit, ils sont visibles sur la carte et nous pouvons même leur donner des coups et tenter de prendre l’avantage du combat en initiant le combat derrière eux. Comme Trails from Zero, il est possible de paramétrer les rencontres avec une initialisation des combats lorsque n’importe quel membre de notre équipe touche l’ennemi ou lorsque le personnage que nous contrôlons touche l’ennemi. En effet, tous les membres de l’équipe suivent le leader sur la carte.
Retour sur le système AT
En rentrant en contact avec un ennemi, l’écran se fissure et nous avons une transition vers l’écran de combat. Les fans connaissent le système Active Time Battle (AT) de la série Trails. Le système de Trails to Azure est un très bon tremplin entre les premiers opus Trails in the Sky et les opus plus récents de Trails of Cold Steel. Ainsi, ceux qui ont joué aux opus les plus récents n’auront pas trop l’impression de régresser dans les mécaniques tandis que ceux qui viennent des opus plus anciens noteront l’évolution du système, puis ceux qui ne connaissent pas auront un excellent point de départ sur ce point. Reprenons toutefois la base, le système AT propose une expérience de combat au tour par tour avec un historique de tour visible sur le coin gauche de l’écran.
Cet historique est un élément clé du système afin de définir les meilleures tactiques nous permettant de venir à bout des combats surtout contre les boss et ennemis coriaces. En plus d’avoir en visuel le tour de nos unités et ceux de nos ennemis, le système AT propose l’habituel système de bonus/malus aléatoires visibles également sur ce même historique. Notons également le fait que certains personnages de soutien à l’arrière de votre groupe peuvent soudainement apparaître sur cet historique afin de vous soutenir avec une technique à eux. Ainsi, il est important de regarder l’historique des tours afin par exemple d’essayer d’utiliser ses compétences pour influencer dessus et de bénéficier de ces bonus ou d’envoyer les malus sur les ennemis. Par exemple, le bonus le plus simple est le soin de PV allant de 10 à 50% de soin de vie, quand le bonus arrive l’unité allié ou ennemi qui bénéficie de celui-ci sera soigné au début de son tour d’action.
Encore une fois, ce genre de bonus est visible via une icône sur l’historique des tours. Contre des boss, il est hors de question de prolonger l’affrontement en laissant ces aléas soigner l’ennemi. Ainsi, il faut user de tactique pour avancer le tour de nos alliés et/ou repousser les tours ennemis afin de changer l’unité qui bénéficiera de ce bonus aléatoire et potentiellement tourner le combat à notre avantage. Trails to Azure reprend les mêmes bonus/malus aléatoires introduits dans Trails from Zero. Cela passe par du soin de PV, de EP ou de CP. Cela peut être un coup critique garantie, un bonus de Sepith (à échanger pour de l’argent entre autres), un rush d’attaque doublant l’action de l’unité, le Team Rush pour une puissante attaque impliquant tous les membres actifs de votre équipe, une mort subite pouvant tuer une unité en 1 coup, une attaque absorbée qui fait que l’unité n’inflige aucun dommage ou enfin la disparition qui écarte une unité du champ de bataille pendant 3 tours.
Il faut associer ce système unique d’AT de Trails avec le classique du tour par tour d’un RPG lequel lorsque le tour de notre unité arrive nous pouvons effectuer différentes commandes d’action. Il est possible de la bouger, attaquer les ennemis à portée, utiliser des arts en consommant des EP (magie), utiliser des crafts consommant des CP (technique de combat), utiliser des objets ou fuir. Bien évidemment si les PV de nos unités tombent à 0, elles sont K-O et il faudra veiller à les relever avec des arts ou des objets. Soulignons que si tous les membres de l’équipe sont K-O c’est le game over. Notons aussi que les crafts utilisent des CP que nous cumulons chaque tour en encaissant ou en infligeant des dégâts et que ces CP peuvent aller jusqu’à 200 points maximum. Par ailleurs, les CP peuvent être dépensés en crafts normaux ou bien en d’autres plus spéciaux.
Tout d’abord, en cumulant 100 CP il devient possible d’utiliser des “Super Craft”. Des techniques de combat surpuissantes dont la puissance et les effets sont renforcés en cumulant bien plus que 100 CP. Par ailleurs, en progressant il est probable qu’un personnage possède plusieurs “Super Craft”, il est possible d’en assigner un en utilisation rapide de “Super Craft”. Il est possible d’en assigner un pour chacun de nos personnages, cette assignation permet ainsi une utilisation rapide d’un “Super Craft” en maintenant le bouton X et en choisissant le personnage en question. Cette assignation rapide permet d’utiliser un “Super Craft” à n’importe quel moment d’un combat, coupant directement l’historique de tour. Cela peut influencer vos stratégies, notamment pour empêcher en urgence un ennemi de bénéficier d’un bonus aléatoire du système AT par exemple.
A côté des “Super Craft”, Trails from Zero et par extension Trails to Azure, propose également la mécanique de “Craft Combo”. Ces Crafts surpuissants impliquent 2 personnages de votre équipe ayant accumulé au moins 100 CP. Leurs effets surpassent potentiellement les effets d’un “Super Craft” mais vous n’avez pas la possibilité de les assigner en utilisation rapide contrairement aux “Super Craft”. Ainsi, les “Craft Combo” nécessitent que 2 personnages aient 100 CP mais également que nous déclenchons celui-ci directement lors d’un des tours d’action d’une de nos unités. Aussi, de la même manière que dans le précédent jeu, certains “Craft Combo” se débloquent avec l’histoire tandis que d’autres nous demandent d’accomplir certaines missions annexes d’exterminations de monstres.
En route sur la transition Enigma II
Nous l’avions grandement évoqué mais la série Trails brille par la richesse de son lore, les récits qui nous sont racontés dans chaque jeu et ses différents protagonistes. À travers le lore, nous comprenons que nous sommes à une époque dans laquelle le monde se développe à grande vitesse grâce à la technologie orbale. Ce développement s’inspire grandement de notre Histoire réelle avec la révolution industrielle mélangée au développement du réseau téléphonique et internet. Ainsi, la technologie orbale évolue à grande vitesse à travers les recherches des chercheurs du monde de Zemuria et nous vivons à travers l’évolution de cette technologie. Celle-ci sert également nos protagonistes dans les combats notamment grâce à des machines nous permettant d’utiliser les orbes et ressemblant à nos téléphones portables.
À une époque où le monde développe encore le fameux réseau orbal similaire à notre internet, il est possible également d’équiper des quartz élémentaires dans les téléphones de nos héros. Ces quartz influencent les arts que nous pouvons lancer en combat en plus de booster nos personnages avec différentes compétences passives. La gestion des quartz devient ainsi importante pour évoluer dans les différents combats clés du jeu. De plus, comme à chaque opus de la série, le système s’enrichit en faisant écho au développement orbal du monde. Ainsi, les forces armées de Crossbell sont équipées du système Enigma mais les quelques mois qui nous séparent de la fin de Trails from Zero nous permettent également d’avoir en main la seconde génération du système, l’Enigma II. Le gameplay se sert ainsi de cette évolution du système pour introduire des nouveautés.
Ceux ayant joués aux récents opus seront familiers avec le système de Master Quartz qui fait ses débuts dans Trails to Azure. Nous avons ainsi sur notre Enigma la possibilité d’installer des quartz dont nous avions évoqué les effets en combat plus tôt. Les Master Quartz se présentent comme un cœur principal à installer sur notre équipement et les recherches récentes ont permis à ce cœur d’évoluer au fur et à mesure de vos combats. Ainsi, les Master Quartz gagnent en expérience et peuvent monter de niveau faisant ainsi progresser les stats de vos personnages indépendamment de leur niveau personnel. Puis les effets passifs de ces Master Quartz progressent également en montant de niveau. Soulignons que les Master Quartz évoluent également indépendamment à chaque personnage.
Prenons l’exemple du Master Quartz “Shield” (qui augmente notre défense physique et magique) que nous avons monté niveau 2 avec Lloyd. Et bien, cela ne signifie pas qu’Elie le récupère au même niveau si nous le lui équipons. De plus chaque Master Quartz ayant leur propre effet passif et boosts de stats, il devient important de réfléchir au meilleur Master Quartz à équiper sur chaque personnage indépendamment de la gestion des autres quartz habituels relayés à un statut plus mineur. À côté de l’introduction du système de Master Quartz, nous avons en combat la mécanique de Burst. Cette mécanique n’est pas présente à chaque instant du jeu mais lorsqu’elle est disponible nous le constatons via la présence d’une barre d’énergie en haut à droite de l’écran de combat. Il s’agit de la jauge de Burst qui se remplit à chaque attaque que nous lançons. Une fois totalement pleine, nous pouvons déclencher le Burst qui est un état temporaire bénéfique à tout notre groupe.
Durant un Burst, la puissance de vos personnages est augmentée, toutes vos altérations d’états sont soignées, les arts ne nécessitent plus aucun temps de charge pour être déclenchés, nous récupérons plus de CP à chaque début de tour d’unité puis surtout nous enchainons les actions de nos unités sans interruption ennemi jusqu’à ce que la jauge soit vide. Une mécanique qui permet de retourner l’issue d’un combat et qui doit être utilisée au bon moment, puisque la remplir ne se fait pas si rapidement. L’utilisation est possible uniquement durant un tour d’une de vos unités. Puis il faut souligner que quand la jauge est pleine, si nous n’utilisons pas le Burst pendant un certain temps la jauge se videra légèrement d’elle-même et il faudra la remplir à nouveau. Cela ajoute une certaine réflexion sur la mécanique du Burst, son utilisation, et la recherche du meilleur timing d’utilisation.
Les vestiges de l’apogée 2D de Trails
Après avoir longuement développé sur le lore et sur le gameplay du jeu, son évolution depuis Trails from Zero, il est temps de s’attarder sur l’aspect technique de Trails to Azure. À l’époque, cet opus incarne le 5ème jeu Trails (6ème en comptant le cross over YS vs Trails in the sky) et l’ultime jeu de Falcom développé pour la PSP. Autant dire que le développeur a progressé depuis Trails in the Sky en 2004 et il nous le montre très bien sur Trails to Azure. À travers la grandeur et les détails visuels sur la ville de Crossbell ainsi que sur les différentes zones, habitées ou non, de la région que nous traversons. Beaucoup d’environnement sont déjà connus mais Falcom ajoute une petite touche en plus afin pour que nous ayons l’impression de les redécouvrir. Une touche qui semblait dépasser les limites de la PSP et dont nous constatons les résidus sur ce remaster sur Switch légèrement moins stable que Trails from Zero.
Prenons l’exemple de Crossbell où Falcom tente de la dépeindre sous différents aléas météorologiques et nous voyons quelques légers ralentissements lors des chapitres où il pleut. L’instabilité est légère, elle ne ruine en rien l’expérience même visuelle. En termes de nouveauté, nous avons de nouveaux lieux ou de nouveaux points de vue dans la région de Crossbell. Des points de vue qui tentent de nous donner une sensation de grandeur nouvelle dans cette région que nous pensions pourtant connaître après Trails from Zero. De nouveaux points de vue sur la ville même en nous la présentant par exemple du haut du centre commercial afin que nous admirions en hauteur. À côté de ça, de nouvelles zones et donjons dans cette région et qui ont toujours une identité propre à eux nous permettent de ne pas craindre de les avoir déjà traversés dans le précédent jeu.
Ainsi, vis-à-vis de la plate-forme initiale sur laquelle est sortie le jeu, Trails to Azure se présente comme le point culminant de la série en termes de réalisation. Des environnements colorés 3D semi-aériennes avec des personnages en 2D finement modélisés pour une réalisation globale toujours propre et mignonne, même sur Nintendo Switch. Cela notamment grâce au travail de remaster effectué encore une fois par les équipes de Durante pour les versions PC et Nintendo Switch. Il ne s’agit pas juste d’un portage HD bête et méchant prisé encore par beaucoup de gros éditeurs actuels. Certes, la Nintendo Switch est capable de bien plus que ça et les quelques défauts techniques peuvent certainement être corrigés par patch mais cela n’empêche pas Trails to Azure d’être très propre et joli dans son style. Notamment sur portable avec un écran OLED, permettant ainsi de pouvoir profiter confortablement de Trails to Azure n’importe où avec nous.
Terminons sur la partie sonore de Trails to Azure. Jouer en portable nous permet également de mettre les écouteurs afin de profiter de l’OST de Trails to Azure figurant toujours parmi les meilleures compositions de la série Trails dans une qualité audio optimale. Pareillement à Trails from Zero, il est regrettable que l’équipe de localisation n’ait pas réussi à voir avec Falcom la possibilité de proposer au choix l’OST originale ou les arrangements de Trails to Azure Evolution, une version améliorée de Trails to Azure sortie uniquement sur PSVita au Japon. Le doublage en revanche est uniquement japonais et toujours de très bonne facture. Il n’est pas intégral mais couvre les moments importants du jeu. Ce qui est suffisant pour amener la vie et l’émotion dans ces instants, accentuant bien les différents twists et rebondissements majeurs du jeu.
Conclusion
Pour peu que l’anglais ne vous pose pas de problème, Trails to Azure devient un incontournable du RPG sur Nintendo Switch. Couplé à l’opus précédent, l’arc Crossbell de la série Trails ne démérite pas sa notoriété parmi les fans du RPG et est définitivement une référence du genre toute génération et plateforme confondue. Un récit maîtrisé, une écriture de grande qualité, un lore très riche, des personnages complexes et attachants. Voilà ce que sont chaque opus de la série Trails et Trails to Azure est une des meilleures preuves à ça. Alors, effectivement en terme technique et gameplay, nous constatons tout de même que le titre accuse un certain âge, surtout en comparaison avec les opus les plus récents de la série, sans pour autant dire qu’il soit vraiment un dinosaure du genre. Passé ce constat, c’est du sommet de la haute tour de Orchis de Crossbell que Trails to Azure nous propose une vue spectaculaire sur la ville, sa région, et les autres RPG de la Nintendo Switch au pied de celle-ci ainsi que sur l’horizon de Trails into Reverie.
LES PLUS
- Enfin, après 10 ans, l’arc Crossbell en Occident !
- Le travail de remaster de l’équipe Durante
- Très propre, fin et coloré
- Le système AT et ses subtilités en combat
- La gestion des quartz et l’apport des Master Quartz
- La mécanique Burst qui change l’issue d’un combat
- Très bon tremplin gameplay entre les anciens et nouveaux Trails
- Toujours plein de mini-jeux pour souffler un peu
- Transfert de données de sauvegarde de Trails from Zero
- Retrouver les membres de la SSS !
- Un récit qui gagne en intensité à chaque chapitre
- Une histoire riche en rebondissements
- Des twists et des révélations renversantes
- Un lore très riche et complétant toujours les autres opus
- Un monde qui vit à travers ses PNJ et leur tranche de vie
- Une durée de vie longue et propre au genre
- Des compositions de haute volée
- Un doublage japonais de grande qualité
- Trails to Azure partout avec nous !
LES MOINS
- On note quelques ralentissements à corriger
- Quelques angles de caméra à tomber malade
- On reconnait quand même que c’est un jeu PSP
- Le rythme proprement haché de la série Trails
- Une expérience totalement linéaire avec…
- Beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup…
- Beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de lecture
- Des références toujours difficiles à avoir pour les nouveaux
- Toujours pas le choix entre l’OST originale et arrangée
- Les plus pointilleux noteront l’absence de doublage anglais
- On vous a dit qu’il faut aimer lire ?
- ET EN ANGLAIS EN PLUS !
- CE JEU, LA SÉRIE MÉRITE UNE TRADUCTION!