Si vous êtes à la recherche d’un jeu original qui mélange puzzles et enquête, le tout dans un habillage en pixel art alors RE:CALL est certainement fait pour vous. Ce jeu est l’œuvre d’un seul développeur : l’argentin Maitan_69. Même si le jeu n’est pas exempt de défauts techniques (nous y reviendrons.), on ne peut que saluer le travail titanesque qui a été effectué sur tous les aspects.
Mais alors quelle est l’originalité de ce titre qui nous rappelle la bonne époque des jeux GBA ? Nous savons tous que les événements du passé sont figés une fois qu’ils se sont déroulés. Mais qui n’a jamais été tenté de raconter une histoire en enjolivant certains aspects et en rêvant que cela se soit déroulé ainsi ? Bruno Gallagher, notre protagoniste, n’a pas besoin d’en rêver. Il dispose en effet d’un pouvoir qui lui permet justement de modifier le passé et donc son incidence sur le présent rien qu’en le racontant. Cela constitue donc le cœur du jeu et de l’histoire. Voyons cela plus en détail.
Un passé pas si simple
Le début du jeu, qui fait office de tutoriel, nous met dans la peau d’un autre personnage que Bruno. Nous incarnons ainsi Dominik NewOrder, qui s’est introduit dans un complexe interdit, mais qui s’est fait capturer. Sous la menace d’une arme, Dominik se voit sommé de raconter comment il a pu s’introduire dans ce complexe alors que celui-ci était bien gardé. Lorsque Dominik commence à raconter, nous vivons son souvenir manette en main.
Nous contrôlons le personnage de manière classique et relativement simple : déplacement avec le stick gauche et bouton A pour les actions. Certaines phases du jeu mettront les gâchettes à profit pour compléter le tout.
Au fur et à mesure que Dominik raconte son histoire, nous sommes confrontés à des questions à choix multiples. Selon la réponse que l’on choisit, la situation va changer et ses conséquences sur le présent aussi.
Un petit exemple pour clarifier les choses : si Dominik raconte qu’il a trouvé une arme par terre, le garde qui l’a capturé va disposer de cette arme, car il l’aura trouvé sur Dominik. Par contre, si celui-ci raconte qu’il n’a pas trouvé d’arme, mais que c’était simplement un caillou (c’est une véritable option du jeu !), le garde qui l’a capturé ne disposera d’aucune arme.
Il faut donc tester les différentes réponses possibles afin de voir quelle sera la bonne combinaison pour s’en sortir dans le présent. Tout le jeu est donc axé sur cette mécanique et intègre une notion de « die & retry » (mourir et réessayer en bon français). En cas de mauvais choix, notre personnage se fait tuer mais, il nous est possible de recommencer à nouveau jusqu’à temps de faire les bons choix.
Cette mécanique est d’ailleurs intégrée dans le scénario, car le jeu nous explique par la suite comment Dominik et, plus tard, Bruno disposent de cette capacité. Nous ne détaillerons bien sûr pas les tenants et aboutissants pour ne pas vous gâcher le plaisir. Sachez seulement que l’histoire est vraiment intéressante et surprenante à bien des égards. Il y a également 2 fins possibles, l’une meilleure que l’autre, même si le choix de la fin ne sera déterminé que lors de vos dernières actions. Il est donc facilement possible de consulter l’autre fin en rechargeant sa sauvegarde.
L’histoire sans fin
La structure du jeu a été découpée en plusieurs chapitres dont la longueur varie sensiblement de l’un à l’autre. Certains vous demanderont une quinzaine de minutes quand d’autres nécessiteront facilement le double.
Le jeu n’intégrant aucun objet collectable, nul besoin d’explorer tous les niveaux de fond en comble, la narration étant le fil conducteur tout au long de l’aventure.
Visuellement, le titre est donc en pixel art avec une vue du dessus. Un filtre rappelant les tubes cathodiques est appliqué de base au jeu (qu’il est possible de désactiver). Nous faisons clairement face à un hommage à l’époque GBA et ce n’est vraiment pas déplaisant. Les décors et les personnages sont très colorés.
Tous les personnages que nous rencontrons ont un aspect physique et une personnalité bien définis. Tous les dialogues sont agrémentés du portrait de l’interlocuteur, ce qui nous permet d’apprécier leur style, le pixel art ne laissant pas trop de place aux détails. Les dialogues sont aussi très bien écrits et on a aucun mal à suivre l’histoire jusqu’au bout. Lors de notre test, nous avons eu quelques réminiscences de Ace Attorney (Phoenix Wright en France) , que ce soit chez certains personnages ou l’aspect « enquête » de certains niveaux, ce qui était très appréciable.
Petit bémol cependant, le jeu n’est disponible qu’en anglais et en espagnol. On aurait apprécié une traduction en français pour le rendre accessible au plus grand nombre. A ce jour, aucune autre traduction n’est prévue.
Techniquement, le jeu tourne vraiment bien la plupart du temps. Les déplacements sont fluides et le personnage répond parfaitement. Cependant, nous avons constaté de forts ralentissements sur deux niveaux, qui ont vraiment entaché l’expérience du jeu. On avait l’impression que le jeu tournait au ralenti, ce qui rendait particulièrement pénible de parcourir ces niveaux. Ces problèmes, étant localisés sur simplement deux niveaux, espérons qu’une mise à jour puisse corriger cela rapidement.
Conclusion
RE:CALL est un très bel exemple de ce qu’une seule personne, avec l’aide d’un bon éditeur, peut faire. Maitan_69 nous gratifie d’un titre vraiment très agréable à suivre et à jouer. Il a su trouver une histoire intéressante avec son lot de rebondissements et des protagonistes attachants, que l’on a plaisir jusqu’à la fin. Visuellement, le jeu reste simple mais néanmoins très efficace dans le pixel art utilisé. Les musiques de type électro sont plaisantes à écouter et ne lassent jamais. Le jeu se parcourt en six heures environ, une durée de vie adéquate avec l’expérience proposée, qui permet de ne pas avoir de redite dans le gameplay et les énigmes. Nous avons donc affaire ici à une belle réussite, malgré quelques écueils techniques.
LES PLUS
- Une histoire intéressante et bien ficelée
- Un concept original et bien réalisé
- Des personnages hauts en couleur
- Une bande son vraiment sympa à écouter
LES MOINS
- Deux niveaux qui fonctionnent au ralenti
- Pas de traduction française