Fans de Duke Nukem et adeptes de la sapologie, soyez ravis, le 2 février arrive sur Nintendo SWITCH le dernier né de NOPEFUL GAMES, édité par No More Robots, Fashion Police Squad.
Alors quand le petit tailleur rencontre Robocop, que pouvons-nous attendre du prochain FPS à venir sur notre console préférée ?
Une ville envahie par le crime et le mauvais goût
Vous êtes l’agent 1373, Sergent DES, fringant officier de la ville de MODOPOLIS et vous devez, assisté par l’agent HALEY, assainir les rues de votre jolie cité des affres d’horribles criminels qui insultent le bon goût et les règles essentielles de la bienséance vestimentaire.
Ainsi commence votre enquête, lorsqu’est signalée dans plusieurs quartiers de la ville l’apparition de fauteurs de troubles visuels dont la tenue mal assortie choque la rétine du paisible citoyen. Armés de vos armes, correcteurs de style, vous intervenez et tentez de percer le mystère qui se cache derrière ces émeutes d’inélégances.
À chacun son style
Le jeu est un FPS très classique, en vue à la première personne donc, dans la lignée de Duke NUKEM et de DOOM. D’ailleurs, votre barre de vie vous rappellera sans cesse cette filiation. Elle est représentée par votre visage qui se déforme à chaque fois que vous prenez des dégâts.
À la différence de ses aïeux, ici, point de violence. Vos tirs ne tuent pas les contrevenants, ils corrigent leurs tenues, en les colorant, les raccourcissant, ou en amoindrissant les couleurs trop flashies.
D’ailleurs, c’est l’originalité du jeu : à chaque ennemi son arme, et il faut sans cesse changer en passant de votre arme de base à la mitraillette machine à coudre, ou à la grenade nain à chaussettes, en fonction de la faute de goût dont est responsable l’auteur du crime. Les armes sont variées, souvent barrées, et il est toujours amusant d’en voir les effets sur vos cibles. Vous changez d’armes par une pression sur la touche R ou sur les touches droite et gauche de la croix multidirectionnelle. Assez simple en théorie, ce système devient vite très compliqué et crispant quand vous devez affronter plusieurs ennemis de types différents dans la même salle.
Vous disposez aussi d’une arme secondaire, une ceinture qui permet non seulement de changer le look de porteur de baggy trop large, mais aussi d’étourdir les ennemis ou encore d’arrêter des projectiles. Cette ceinture à tout faire est aussi un grappin, qui à certains endroits vous permet d’accéder à des plates-formes en hauteur, et qui est nécessaire pour traverser quelques niveaux de plate-forme. Enfin, en corrigeant le style de voyous mal fagotés de MODOPOLIS, vous chargez une barre spéciale qui vous permettra d’utiliser un gant, qui redonnera à grand coups de gifles du SWAG à tous ces criminels de la mode.
Le jeu est une succession de niveaux qui vous emmène sur les lieux d’apparitions des crimes vestimentaires, et le suivi de votre enquête sur le responsable de la multiplication des troubles en suivant les informations données par un mystérieux informateur, Monsieur MAN TEAU.
Chaque niveau se compose de petites transitions scénaristiques ou de passages de plate-forme entre les affrontements contre des hordes d’ennemis variés. Vous trouvez sur le chemin des recharges de vie ou de bouclier, ici le SWAG, des ciseaux pour couper le ruban qui vous permet d’accéder à la zone suivante, et tout cela en vue d’affronter un boss, souvent assez drôle mais peu compliqué.
Après quelques victoires, et un décompte des points des plus funky, vous aurez accès à une carte où vous pourrez choisir une nouvelle mission, un défi, ou de refaire un acte dont vous n’auriez pas découvert tous les secrets. Vous pourrez aussi customiser le Sergent DES avec de nouveaux uniformes ou accessoires qui, en plus d’un style résolument moderne, vous octroieront différents bonus de défense ou de vie.
Le jeu n’est pas très long, ni trop difficile. D’ailleurs, pour ce type de jeux, nous pourrions attendre une aventure un peu plus corsée, ou du moins pas seulement rendue difficile par les problèmes de caméra, ou par le fait que sans pouvoir reconfigurer les boutons de la manette, l’ergonomie du changement d’armes n’est pas agréable dans beaucoup de situations où il faut adapter son arsenal tout en se déplaçant devant des vagues d’ennemis. L’ensemble manque de punch et d’énergie, surtout après les derniers épisodes de jeux du genre.
Du SWAG, du GROOVE aussi
Comme ses prédécesseurs, Fashion Police Squad est un mélange entre de la 3D de l’environnement et de la 2D des sprites des ennemis, des armes et des consommables. Le résultat est réussi. Nous retrouvons ici, remis au goût du jour, les graphismes d’antan. Les décors sont variés, et le level-design invite le joueur à la recherche et l’exploration, la ceinture grappin donnant à l’ensemble une petite dose de verticalité rafraîchissante. Tout est coloré et agréable à jouer, cela reste clair et visible même quand il y a beaucoup de choses à l’écran.
Les bruitages et la musique du jeu sont dans la même tonalité, rien d’exceptionnel mais une OST de qualité, dans l’esprit du jeu, qui souligne les moments importants et accompagne très bien l’action. En plus, il est à noter que pour une fois dans ce type de jeux, les effets sonores, répétitifs bien entendu, ne sont pas trop envahissants ici et s’incorporent parfaitement à l’atmosphère du titre.
Conclusion
Bon chic, bon genre, mais un peu engoncé dans son costume
Hommage réussi aux premiers FPS jusque dans l’interface et la charte graphique, Fashion Police Squad s’en montre pas moins original, drôle et plaisant à jouer. Son concept loufoque est cohérent manette en main, et bien qu’il soit parfois tendu et énervant de devoir changer d’armes dix fois dans le même combat, il est satisfaisant d’arriver à relooker ces meutes de réacs vestimentaires, amateurs de la claquette chaussette ou du costume terne et sans vie. L’action est là, prenante, l’exploration aussi. Cela manque parfois d’énergie, d’une caméra professionnelle ou encore d’ergonomie, mais cela reste une bonne expérience de ce type de jeux sur Nintendo SWITCH pour tous ceux qui veulent découvrir le FPS et pour les autres qui recherchent des sensations connues, en d’autres temps, sur nos chères consoles rétro.
LES PLUS
- Un concept hilarant
- De l’humour drôle
- De nombreuses armes
- De l’exploration, des secrets
- Un hommage réussi
- Du swag, du groove
LES MOINS
- Une caméra parfois hors du temps
- Un jeu assez facile
- L’action parfois trop molle
- Une ergonomie à revoir