Il n’est pas nouveau de voir des jeux populaires sur Smartphone se décliner en plusieurs spin-off de format média différents. Ainsi, au Japon, il arrive de voir des licences Smartphone adaptées et déclinées en animation, en manga, en pièce de théâtre ou en jeu vidéo parmi bien d’autres possibilités. Le titre que nous évoquons aujourd’hui se nomme Alice Gear Aegis CS Concerto of Simulatrix, un spin-off console de la licence Smartphone Alice Gear Aegis qui a fait ses débuts en 2018. La question est de savoir si cette adaptation se présente comme un titre qui se suffit à lui-même pour les joueurs découvrant potentiellement la licence sur Nintendo Switch.
Alice Gear Aegis simule sur Nintendo Switch
Alice Gear Aegis est une nouvelle licence de jeu smartphone uniquement disponible au Japon. Au Japon, la licence a gagné une certaine notoriété motivant ainsi les développeurs japonais de Pyramid à proposer un spin-off sur console. Celui-ci devient ainsi le premier contact des occidentaux avec la licence Alice Gear Aegis. Un premier contact qui se fera uniquement avec une traduction anglaise du texte pour bien limiter la fan-base à ceux ayant un minimum de compétences en anglais et ainsi éloigner les éventuels curieux Français. Une tradition chez l’éditeur PQube dont les traductions françaises sont très rares, tradition qui changera peut-être un jour si nous continuons à prier.
Sur Smartphone, Alice Gear Aegis nous propose une histoire située plusieurs siècles après notre ère alors que l’humanité a fuit la Terre après l’invasion de la race extraterrestre des Vices. Les survivants humains se sont repliés sur des “fragments” de ce qui était la Lune. Ces Fragments ont été réaménagés pour répliquer les conditions de vie sur Terre. Les “Actrices” sont des jeunes filles qui se découvrent un pouvoir particulier leur permettant ainsi de protéger ces “Fragments”. Ce pouvoir leur permet d’user de l’Alice Gear, une combinaison de combat permettant d’équiper de puissantes armes et armures puis les utiliser pour repousser les Vices.
L’être humain étant ce qu’il est, malgré sa posture délicate dans cette lutte, les “Actrices” sont si puissantes qu’elles deviennent des unités privatisées par plusieurs parties, un peu à la manière d’une agence d’idoles. Ainsi, il y a plusieurs entreprises proposant les services de protection de leurs “Actrices” ainsi que différents types d’armement spécifique à chaque agence. Un récit loin d’être nouveau dans son genre mais qui aurait pu être passionnant à suivre si ce spin-off en reprenait plus ou moins le déroulement. Pourtant, Alice Gear Aegis CS Concerto of Simulatrix veut se différencier du jeu Smartphone et propose ainsi un autre récit se déroulant quelque part durant les évènements de l’histoire de base. Afin d’expérimenter une nouvelle technologie de simulation de combat, les différentes entreprises sont invitées à inscrire leur “Actrice” à un tournoi afin d’obtenir gloire, argent et… c’est tout.
Nous incarnons ainsi une des 22 différentes héroïnes de la licence Alice Gear Aegis, chacune affiliée à une agence combattant les Vices. Le scénario développe ainsi le point de vue d’une équipe d’Actrices que nous choisissons au début du tournoi et les liens entre chaque membre des différentes équipes. En effet, il y a 22 héroïnes jouables mais il y a moins de 22 agences puisque plusieurs “Actrices” peuvent travailler pour une même agence. Une run peut rapidement se terminer en quelques minutes si nous passons les dialogues et elle prend légèrement plus de temps en laissant tout défiler à vitesse normale. Il faut ensuite multiplier ça par le nombre de runs et de points de vue que vous souhaitez voir en ajoutant ensuite tous les bonus de customisation et de personnalisation de personnages ainsi que les costumes à débloquer avec l’argent du jeu à obtenir à travers les différents combats que nous jouons. Ainsi, une run à 100% peut prendre quelques heures tout de même.
Au-delà de cet aspect cosmétique et d’une volonté propre de complétion du jeu, ce n’est certainement pas le récit global tenant sur un post-it ainsi que les relations entre personnages qui motivent potentiellement votre intérêt du jeu. En fait, pour apprécier le jeu sur ce point, il est nécessaire de connaître la licence ainsi que le casting de personnages. Or, pour un joueur occidental, ce spin-off est notre premier contact avec la licence. Nous devons apprendre à connaître les personnages et pour nous aider à ça, il faudra se contenter d’un petit panneau servant de résumé très bref pour chacune des héroïnes. Autrement dit, difficile de vraiment s’attacher aux personnages et bien saisir les liens qui les unissent dans ce spin-off. L’intérêt pourra être légèrement plus important pour un éventuel connaisseur ayant touché au jeu smartphone japonais. Cela sera potentiellement pertinent en termes de fan-service et de casting plutôt que sur un apport global au lore de la licence Alice Gear Aegis. En parlant de fan-service, ne vous attendez pas non plus à du contenu très explicite, bien que la version Switch soit complète et non censurée contrairement à d’autres versions du jeu.
Un Concerto sans variation
Pour les fans de jeu d’action et de combat en arène 3D pas trop exigeants et prêts à lâcher une trentaine d’euros (sans compter les éventuels DLC payants), Alice Gear Aegis CS Concerto of Simulatrix peut éventuellement combler les petites faims. Au-delà de la boutique et des options de customisation, nous pouvons jouer en solo ou en multijoueur en ligne. En solo, nous avons un mode histoire, un mode de bataille libre et un mode d’entraînement tutoriel. Le mode histoire nous fait progresser entre discussions de personnages similaires à un Visual Novel et batailles en 1VS1 ou en équipe. Les batailles libres proposent des combats 1VS1, en équipe de 3 ou en battle royale chronométrée jusqu’à 6. Celui ayant le plus de points à la fin du temps imparti remportant le battle royale. Le mode multijoueur en ligne ou local vous permet de jouer des combats en équipe ou en battle royale, si vous êtes suffisamment chanceux pour trouver des adversaires quelque part sur Terre ou parmi vos amis proches. Notons même la présence d’un mode Ranked, si jamais grimper les échelons du monde vous intéresse.
Parlons plus en détails des combats qui adaptent en fait plus ou moins l’expérience Smartphone sur Console. La différence étant surtout de ne plus jouer au tactile et de s’opposer à différentes héroïnes du jeu au lieu des Vices. Les affrontements se déroulent dans une arène 3D délimitée, nous pouvons nous déplacer à gauche ou à droite. La hauteur étant gérée de manière automatique par déplacement de caméra dépendamment de la position de l’adversaire que nous visons. Des mouvements de caméra qui peuvent être confus, surtout en Battle Royale face à 5 adversaires. Nous pouvons également avancer vers l’adversaire visé et utiliser B pour faire une esquive ou un déplacement rapide en consommant une jauge d’endurance. La touche Y permet de tirer avec une arme à distance, nous pouvons également charger le tir pour plus de puissance ou enchaîner avec des attaques de corps à corps avec X. Nous avons également des techniques propres à chaque personnage disponible en une pression de la gâchette L ou R.
Nos attaques remplissent plusieurs jauges de SP, une fois nos 3 jauges remplies il devient possible d’utiliser une puissante technique propre à chaque personnage et à leur équipement d’une pression vers l’avant du stick R. Il est également possible d’utiliser une jauge de SP pour appeler un de nos alliés en soutien rapide lors d’un combat en équipe. D’ailleurs, si le combat est en équipe, il s’agit toujours d’un 1VS1 mais opposant deux équipes de 3 personnages. Il devient alors possible de changer de personnage d’une simple pression sur la croix directionnelle. Si nous jouons en Battle Royale, la croix permet de changer de cible. Un changement de personnage peut également permettre à un personnage blessé de se reposer et récupérer un peu de vie. Sauf lors des Battles Royales dont nous avons évoqué les conditions de victoire plus tôt, l’issue d’un combat normal tombe lorsque la vie de tous les personnages d’une équipe est à 0. Maintenant que nous avons donné les bases, il s’agit de prendre en main le système, connaître les différents personnages, connaître les différentes techniques et équipements du jeu pour parvenir aisément à la victoire.
D’ailleurs, la légère composante RPG du jeu vient du fait d’acheter cet équipement et ces techniques passives influençant des statistiques. De plus, nos personnages ont un niveau augmentant en combat et permettant notamment d’avoir plus de vie en combat. Nous évoquons le fait de parvenir aisément à la victoire mais la réalité c’est qu’Alice Gear Aegis CS Concerto of Simulatrix n’a rien d’une expérience difficile par défaut. A part les variantes apportées pas les équipements exclusifs des personnages, le gameplay en lui-même reste celui de défaire les autres en enchaînant attaques à distance et au corps à corps sans oublier d’y ajouter les techniques spéciales de nos héroïnes. Une expérience accessible et finalement assez répétitive comme souvent dans ce genre de jeu d’action basique. Le manque de mode de jeu ne permet pas non plus de pallier cette répétitivité d’expérience. Nous sommes ainsi condamnés à passer du texte et enchaîner des combats qui finissent par se ressembler.
Lorsque nous désirons voir autre chose, nous ne pouvons que faire des boutiques puis regarder un menu de customisation et d’équipements de nos héroïnes. Ce manque de variété se retrouve également sur le plan visuel. Alice Gear Aegis CS Concerto of Simulatrix n’est pas moche dans l’absolu, le jeu est même plutôt joli et coloré dans sa réalisation en cel-shading 3D. La modélisation des personnages est propre et les animations des personnages en combat sont plutôt dynamiques et crédibles bien que légèrement rigides. Les coups manquent aussi d’impact et de spectaculaire. Puis en regardant les environnements inexistants des arènes et la pauvreté de celles-ci, nous avons un jeu assez vide visuellement lorsque nos yeux tentent de s’attarder autre part que sur les personnages. Il y a à peine une dizaine d’arènes différentes voire même moins puisque certaines sont des doublons en variation “jour” et “nuit”. Certains décors sont jolis mais pauvres en éléments et ne changent ainsi pas cette impression de vide global.
Il n’y a même pas d’effort de présentation avec un fond ou des illustrations lorsque nous décidons de faire les boutiques. A ce moment, nous voyons le simple fond de menu principal avec une de nos héroïnes et la possibilité de voir les changements opérés sur celle-ci en sélectionnant une pièce d’équipement, un costume ou un accessoire. Reste à parler de la bande sonore qui accompagne simplement le jeu sans proposer forcément de thème mémorable. Il est possible de réécouter chacune des pistes sur un des menus du jeu, des fois que l’OST du jeu vous inspire. Le doublage japonais des différentes héroïnes restent de bonne facture et permettent de donner de la vie et de la personnalité à tout ce petit monde.
Conclusion
Malgré son casting d’héroïnes mignonnes et colorées, ce spin-off de la licence Alice Gear Aegis manque clairement de personnalité et de variété. Ce qui n’aide certainement pas à nous introduire à la licence Alice Gear Aegis et éventuellement attiser notre curiosité pour celle-ci. Seul son gameplay peut servir d’introduction à l’expérience Alice Gear Aegis. Une expérience dynamique et accessible qui aurait pu nous captiver d’autant plus si elle était plus inspirée et moins répétitive. Au final, Alice Gear Aegis CS Concerto of Simulatrix est un jeu d’action et de combat réservé à sa niche de fan et difficile à recommander en tant que simple divertissement à un joueur lambda. Sauf si vous êtes prêt à débourser une trentaine d’euros pour cette expérience uniquement anglaise.
LES PLUS
- 22 héroïnes colorées et mignonnes
- Plutôt propre visuellement
- Des combats simples et dynamiques
- Un mode 1VS1, 3VS3 et Battle Royale
- Du multijoueur local et en ligne, un mode ranked
- La customisation riche des héroïnes
- Une personnalisation qui influence le gameplay
- Beaucoup d’éléments à acheter dans les boutiques
- Un récit développant les liens entre les héroïnes
- Un doublage japonais de bonne facture
- Un spin-off réservé aux fans d’Alice Gear Aegis
LES MOINS
- Une animation des personnages un peu rigide
- Les coups manquent d’impact
- Des arènes vides comme la plupart des menus du jeu
- Une bande sonore qu’on oublie vite
- Un gameplay répétitif
- Un peu confus en battle royale
- Une expérience qui manque de variété
- Un scénario qui tient sur un post-it
- Une durée de vie courte
- Introduction maladroite à la licence Alice Gear Aegis
- 30 euros et uniquement en anglais