Blade Assault du studio TeamSuneat débarque en ce jour sur nos consoles hybrides préférées. Après un passage par la case kickstarter et un succès d’estime sur PC depuis sa sortie initiale en 2020, cette arrivée n’a rien à voir avec le hasard au vu de la vitalité insolente de la dernière-née de chez Nintendo. Mais pour sortir du lot des jeux indépendants, il va falloir sortir du lot. Alors le mélange Action/Plateforme/Rogue-Lite va-t-il prendre ? La réponse est oui, mais… Du coup pour nous faire plaisir, vous allez tout de même lire les quelques lignes qui suivent, non ?
Gally, où es-tu ?
Notre aventure commence dans les bas-fonds technologiques d’une prison moderne faite de verre et de métal. Notre héros, Kil, y est détenu pour avoir tenté de mettre un terme au règne de Panus, un vil chef militaire qui dirige la ville flottante d’Espérance d’une main de fer dans un gant d’acier. Pourquoi avons-nous choisi de défier ce dictateur alors que nous faisions partie de sa garde rapprochée jusque-là ? Eh bien, le fait que Panus ait assassiné nos parents n’est peut-être pas si anodin que cela.
Au moment où notre sort semble scellé, notre ami robotique arrive à point nommé pour venir exploser notre cage nous permettant ainsi de poursuivre notre quête de vengeance. L’occasion pour nous de parcourir un court didacticiel sur l’utilisation des différentes touches à notre disposition. Quelques minutes plus tard, nous pouvons défier le bras droit de Panus, Electra, et prendre une branlée monumentale pour finir par tomber d’Espérance. Mais notre vie ne s’arrête pas là. Pris en charge par les habitants de la décharge, nous allons pouvoir tenter de remonter jusqu’aux hautes sphères de la cité flottante pour enfin mettre un terme à cette dictature.
Voilà pour l’introduction de Blade Assault. Tout en anglais, celle-ci nous permet surtout de nous mettre dans l’ambiance de ce monde rappelant énormément celui de Gunnm. La ressemblance s’arrête toutefois à l’aspect graphique, ici aucune réflexion poussée sur le transhumanisme ou autre sujet prise de tête, il n’y a que la vengeance qui compte ! À chaque boss que nous anéantissons, cette histoire progresse et nous permet de maintenir présente notre volonté d’aller toujours plus loin.
Nous croiserons une galerie de personnages qui viendront nous prêter main-forte. La plupart du temps, ces aides seront monnayées. Et seul Armstrong, la propriétaire du bar et un peu révolutionnaire sur les bords nous apportera la logistique nécessaire à notre progression tout en nous confiant les missions nécessaires à notre progression. Pour le reste tout est à acheter dans Blade Assault, jusqu’à notre amitié avec d’autres piliers du bar qui pourront alors prendre la place de notre avatar pour modifier le gameplay.
De Kuzutetsu à Zalem
C’est donc naturellement que nous allons devoir gagner de quoi acheter tout cela. Il existe de nombreuses monnaies différentes dans le titre de Suneat et de nombreuses améliorations à débloquer. Rogue-Lite oblige, celles-ci seront de deux types. Il y a les bonus éphémères, qui seront lootés dans les niveaux et qui disparaîtront à notre trépas et puis il y a les bonus pérennes que nous conservons tout au long de notre aventure. Notons toutefois qu’à partir d’un certain niveau atteint, nous pouvons acheter des bonus éphémères avant de lancer notre partie, de quoi espérer exploser plus facilement du vilain.
Nous commençons notre aventure avec notre seule épée tronçonneuse. À chaque fin de niveau, nous pouvons choisir entre différentes portes. Celles-ci nous permettent de choisir quel type d’amélioration nous souhaitons obtenir par la suite. En effet, à chaque tableau terminé, nous ouvrons un coffre contenant trois types d’upgrades dont nous pouvons en choisir un. Mais nous pouvons aussi choisir une porte contenant une monnaie bien précise. Notre parcours est donc fait de choix judicieux, ou non, qui nous permettront de progresser comme nous l’entendons.
Mais avant de penser à récupérer ce butin, il va falloir venir à bout des ennemis qui nous font face. Pour cela, nous allons devoir utiliser le plus efficacement notre attaque de base, qui étourdit la plupart des ennemis, mais aussi le saut, le double saut ainsi que le dash, notre attaque spéciale et notre attaque à distance. Un bien bel arsenal à notre disposition qui ne sera pas de trop pour massacrer tout ce qui passe à notre portée.
Les améliorations, pérennes ou éphémères, que nous allons récupérer nous permettront de nous bâtir un build parfaitement adapté à nos envies qui nous permettra de mélanger les pouvoirs du feu, de la foudre et de la glace comme nous l’entendons en les équipant, au choix, sur notre épée, sur notre dash ou sur notre robot. Le résultat est un gameplay extrêmement complet qui demande un bon deux-trois heures de jeu avant de dévoiler l’ensemble de ses mécaniques, mais qui se permet de répondre à l’ensemble des situations rencontrées et qui s’adaptent à tout type de joueur.
De plus, les avatars et les armes secondaires permettent de renouveler le gameplay une fois celui de Kil et de son épée tronçonneuse parfaitement maîtrisé. De quoi plaire aux amateurs de complétion et de Rogue-Lite. Si les néophytes du genre pourront quant à eux prendre leur temps pour assimiler l’ensemble de ces systèmes, il leur faudra aussi passer sur ce qui reste la partie la plus frustrante de ce Blade Assault et qui est intimement liée à son côté Rogue-Lite : sa répétitivité.
En effet, dans un action-plateformer moderne, notre mort entraine, au pire, un retour au début du chapitre en cours. Ce n’est pas le cas dans le titre de Suneat. Mourir, ce qui nous arrive bien souvent durant les phases de boss lors de notre première rencontre avec ceux-ci, signifie revenir dans la décharge et devoir tout recommencer depuis le début. Alors certes, tout ce que nous avons glané durant ce parcours nous permet d’optimiser les compétences de nos combattants, mais au bout de dix heures de ce régime, l’impression de refaire toujours les mêmes niveaux est forcément frustrante et il faut s’accrocher pour finir par débloquer suffisamment d’optimisations pour espérer traverser l’ensemble des niveaux et vaincre le huitième et dernier boss.
The Last Order
D’un point de vue, il n’y a rien à reprocher à ce Blade Assault. Commençons par un petit détail qui a tout de même son importance sur long terme : peut-on quitter une partie en cours et y revenir ? La réponse est oui. Il est tout à fait possible de sortir d’une tentative lancée pour y revenir plus tard. Nous recommençons alors le niveau en cours depuis le début avec le statut physique et les armes et améliorations dont nous disposions à la fin du tableau précédent.
D’un point de vue graphique, le pixel art déployé est de toute beauté. Les décors se renouvellent à chaque chapitre et ils regorgent de détails. Les ennemis sont parfaitement animés, que ce soit en nomade ou en docké, la lisibilité durant les combats est toujours impeccable. Nous ne sommes jamais pris au dépourvu par un ennemi inarrêtable ni par des projectiles provenant du fin fond de l’écran. Enfin, chaque ennemi possède sa propre animation afin de lancer son attaque, à nous de la repérer et de savoir comment réagir.
La prise en main est, elle aussi, parfaitement maîtrisée. Notre seul regret vient du fait que, globalement, pour vaincre les hordes de monstres qui nous attendent, il est loin d’être nécessaire de faire preuve d’un skill de maître. Masher notre bouton d’attaque et jouer du dash suffisent largement à se sortir de l’ensemble des situations. Jouer avec les effets de l’attaque chargée ou de l’attaque spéciale demande plus d’investissement et ne sont en rien nécessaires d’autant plus que la hitbox de nos ennemis peut se montrer assez large et permissive, nous permettant de les atteindre tout en étant à l’abri.
Terminons par la bande-son qui nous entraine très vite dans le rythme trépidant de ces combats et qui elle aussi sait, si nous faisons l’effort de tendre l’oreille, se renouveler à chaque chapitre. Malheureusement, nous passons tellement de temps à refaire en boucle les mêmes niveaux que nous finissons par l’oublier avant de prendre vraiment conscience de ses qualités lors de nos dernières et plus longues tentatives.
Conclusion
Blade Assault de TeamSuneat réussit son pari de mélanger harmonieusement l’action, la plateforme et le Rogue-Lite dans un titre à l’histoire cousue de fil blanc, mais à l’ambiance SF réussie. Les graphismes en pixel art et la bande-son nous accompagnent parfaitement. Les mécaniques de jeu sont extrêmement complètes et il est toujours plaisant de lancer une run pour tenter d’aller assouvir la vengeance de notre héros principal. Notre progression est assez linéaire durant la quinzaine d’heures nécessaire pour débloquer l’ensemble des améliorations pérennes et seule la nécessité de refaire toujours les mêmes niveaux pour farmer ces différentes monnaies est un frein à notre plaisir. Un bon Rogue-Lite de plus pour nos Nintendo Switch.
LES PLUS
- Le gameplay est complet pour le genre…
- Les graphismes en pixel art regorgent de détails
- Les ennemis se renouvellent constamment
- Les combats de boss gagnent en intensité à chaque nouvelle rencontre
- La lisibilité des combats est toujours irréprochable
- Le système de progression pérenne et éphémère est diablement efficace
- Le système de build permet énormément de combinaisons
- La bande-son nous accompagne agréablement et sait se renouveler
- La narration version vengeance et SF est un petit plus sympathique
- La prise en main ne souffre d’aucun défaut
- Pouvoir quitter une run en cours et y revenir est toujours agréable
- La durée de vie de 15 h est suffisante
LES MOINS
- … mais l’attaque simple et le dash suffisent largement
- Rogue-Lite oblige, Blade Assault a un côté répétitif non négligeable
- Les mêmes éléments de décors se répètent vite
- Le level design est assez plat