La civilisation japonaise enthousiaste le plus souvent la majorité des joueurs, comme si cette île incroyable était pour nombreux d’entre eux, le berceau des jeux vidéos. Les développeurs, petits malins ingénieux qu’ils sont, ont probablement voulu tirer parti de cette attirance commune des gamers pour leur proposer un soft particulièrement atypique et qui ne peut que susciter l’attention, ne serait-ce que par son nom… Kana quoi ?
Connaissez-vous l’existence des Kanas ? Késako les kanas, il faut tout d’abord commencer par le commencement… la langue japonaise dispose de nombreuses subtilités et nous ne rentrerons assurément pas dans les détails. Pour simplifier, les kanas sont des sons japonais, que nous pourrions associer sous nos contrées à des syllabes. Chaque kana est associé à un son, lui-même à un symbole.
Alors, lorsque nous avons eu ouïe dire d’un soft pour les novices qui mettait en scène des kanas… ni une, ni deux, nous avons plongé ! Soulignons succinctement que nous sommes totalement débutants, avec aucune notion véritable dans le domaine. Si tel est aussi votre cas, n’ayez donc crainte… vous pourrez parfaitement prendre en main ce jeu. Pour celles et ceux qui connaissent déjà les kanas, cela sera en revanche tout de même plus accessible et plus simple.
Ce petit interlude entre nous désormais clos, rentrons dans cette aventure de kanas… plus surprenante qu’elle n’en a l’air ! Oubliez tout de suite l’idée d’apprentissage, l’objectif n’est guère là. Vous ne passerez pas des heures et des heures à assimiler les kanas mais bel et bien des heures à les déplacer dans tous les sens afin de résoudre les nombreux casse-tête disponibles.
Une affaire de kanas
Développé par No Dead Design et édité par Whitethorn Games, Kana Quest propose aux joueurs une immersion dans un univers japonisant, par l’intermédiaire de moult challenges plus ou moins corsés. Le jeu se décompose en différents mondes, avec chacun leurs petites subtilités. Nous ne saurons que vous conseiller d’accomplir les niveaux dans le bon ordre afin de ne pas vous retrouver complètement sous l’eau, noyés par le flot d’informations à assimiler, qui semblaient pourtant si accessibles de prime abord… sachez néanmoins qu’il est possible de déverrouiller l’ensemble des tableaux pour les petits curieux qui souhaiteraient rapidement s’attaquer à du lourd…
Chaque monde se découpe lui-même en différents niveaux, l’ensemble est disponible via un menu récapitulatif, soulignant les récompenses obtenues. Afin d’aider le joueur dans chacun des tableaux qui l’attendent, le soft ne manque pas de petites annotations, le tout délivré en français. La prise en main s’avère assez facile, avec une préférence pour le tactile tout de même : le déplacement des kanas est, en effet, plus agréable, plus souple.
Là réside en effet tout le principe du jeu : faire une longue chaîne de kanas. Pour y parvenir, rien de bien sorcier sur le papier : il suffit de les associer par sons similaires. Ainsi, le son « Ka » peut être associé avec le son « Na », mais aussi avec le son « Ko » ou encore le son « Ki ». En revanche, « Ka » ne peut pas être associé avec le son « Nu ». Une lettre à minima doit correspondre. Telle est la règle initiale dans Kana Quest.
Vint dès lors la distinction entre les novices (hey coucou !) et les habitués des kanas. Les débutants devront prendre le temps d’écouter encore et encore les différents sons émis par l’ensemble des kanas afin de pouvoir les associer, tandis que les grands connaisseurs ne prendront pas cette peine ! Mais, qu’ils profitent de leur aisance… elle ne va pas durer… et voilà bien la grande surprise que nous a réservé Kana Quest !
Qui veut des kanas, mes bons kanas… des kanas en veux-tu, en voilà !
Comme à l’accoutumée chez NT, nous n’allons pas jouer aux faux semblants : les premières minutes passées sur Kana Quest ne nous ont pas franchement emballées. Un univers certes « mimi », mais rien de bien mirobolant, et un mode de jeu qui manque de profondeur. Mais… à force d’insister et de gravir les niveaux un à un, kana par kana, quelle surprise de constater à quel point le soft parvient à se renouveler, à proposer de nouveaux challenges au joueur ! Obligés de faire notre mea culpa, nous avons totalement sous-estimé le jeu, songeant qu’il n’irait pas bien loin… alors que nous étions à quelques instants d’être si agréablement surpris. En d’autres termes, accrochez-vous un peu lors des premiers niveaux qui ne brillent pas par leur difficulté… le meilleur reste encore à venir.
Chaque monde dispose d’une certaine identité… des identités et nouveautés qui viendront à se croiser au fil du chemin. Dès lors, si les kanas de pierre manquent d’originalité, le déplacement des kanas de glace devrait vous poser un peu plus de désagréments… tandis que d’autres kanas ne pourront se déplacer qu’à sens unique. Même le slime viendra se joindre à la fête, en offrant aux joueurs une capacité de fusion intéressante qui pourrait bien chambouler toutes les façons de jouer.
Les surprises sont ainsi nombreuses et multiples, avec de véritables stratégies à mettre au point. Les médailles d’or (avec peu de déplacements) deviennent de plus en plus délicates à obtenir, et ce jeu qui vous semblait si simple il y a 2h va devenir un sacré casse-tête ! Une dernière chose… vous n’avez pas peur des fantômes au moins ?
Kanaland
Quelques fautes de traductions sont à déplorer : « Aprend leur son » notamment. Rien de bien dérangeant pour les parties en elles même, mais les amoureux de la langue française ne pourront pas fermer les yeux dessus !
Chaque univers est marqué par une mélodie, afin de véritablement renouveler l’aventure. L’impression de lassitude est ainsi moindre, avec une véritable sensation de progression, tout en restant dans l’univers japonais.
Les graphismes n’ont rien de bien fantastiques, ils mettent en revanche convenablement en avant les différents kanas, et voilà bien le plus important.
Comme souligné précédemment, il est possible de jouer en mode dock et en mode portable avec notamment l’usage du tactile. Le jeu à la manette s’avère un peu plus fastidieux, mais parfaitement possible.
Par ailleurs, aucun autre mode de jeu n’est disponible, le joueur fait sans ménagement le grand saut dans le récapitulatif des niveaux. Un tableau récapitulatif des kanas (et des hiraganas) est disponible.
Kana Quest est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 12,49 euros.
Le saviez-vous ?
Le japonais a trois systèmes d’écritures différents : kanji, katakana, et hiragana. Tous les trois fonctionnent en symbiose afin de donner consistance et sens aux phrases. Kanjis et Hiraganas s’allient afin de former des mots, eux même à l’origine des phrases, tandis que les katakanas soulignent un fait, ou parfois des mots étrangers.
Conclusion
Kana Quest est parvenu avec brio à nous faire revenir sur notre jugement initial, assurément un peu trop hâtif. En effet, les premières minutes de jeu peuvent sembler un peu monotones avec un principe de jeu qui n'a rien de bien foufou, tandis que s'accumulent les sons des kanas qui viennent peu à peu à s’enchaîner les uns aux autres pour former la chaîne de la victoire. Et puis, lentement, progressivement, le soft se renouvelle, avec de nouvelles façons de jouer, avec des complications notables, avec (il faut le dire !) de bonnes idées et un challenge de plus en plus présent. Kana Quest nous a donc surpris par son contenu bien plus riche qu'il n'y paraît. Sa jouabilité y est bonne grâce au tactile, légèrement moins à la manette. L'univers japonais, par quelques touches graphiques, mais aussi des musiques qui parviennent à se renouveler sur les niveaux traversés, est plutôt bien retranscrit et cohérent dans son ensemble. Cela étant dit, vous reprendrez bien un peu de kanas... ?
LES PLUS
- Que de surprises à découvrir !
- Prise en main facile.
- Univers simple mais cohérent.
- Une difficulté qui s'accentue au fil des niveaux.
- Tactile fonctionnel.
LES MOINS
- Accrochez-vous, passez les premiers niveaux, l'aventure se peaufine !
- Non, vous n'allez pas franchement apprendre les kanas... là n'est pas l'objectif majeur !