Dans la catégorie des Metroid-like, il existe de nombreux jeux qui arrivent à plus ou moins sortir du lot et dont la qualité est plus que variable. Vernal Edge est certainement le plus intrigant d’entre eux qu’il nous ait été donné de voir dernièrement. L’aspect graphique est la partie la plus classique pour ce genre car tout est représenté en pixel art, avec un rendu type consoles 16 bits et des animations très soignées. Cependant, les développeurs de Hello Penguin Team ont mixé cette représentation visuelle avec des déplacements sur une carte en 3D en vaisseau spatial et un système de combat incluant des possibilités d’enchaînements dignes d’un Devil May Cry.
Alors, manette en main ça donne quoi ?
Une histoire de vengeance
Vous incarnez ici Vernal, une jeune femme qui ne cherche qu’une chose : tuer une personne appelée Asphodel. Dès l’introduction, Vernal rencontre Chervil, qui de prime abord semble être un robot. Mais contrairement aux apparences, il s’agit en fait d’un humain dont l’âme a été enfermée dans un corps mécanique. Ce n’est à priori pas le seul dans ce cas car il a été convaincu de le faire, ainsi que d’autres, par devinez qui, le fameux Asphodel ! Dans quel but ? Chervil n’en a aucune idée car pour tout le reste il ne se souvient de rien… Vernal lui confie son désir de vengeance ainsi que le fait qu’Asphodel est son père ! Ayant un objectif commun, nos deux compagnons se mettent en route afin de retrouver Asphodel, qui semble à l’origine de bien des maux pour que sa fille lui en veuille autant…
L’histoire est vraiment bien écrite pour ce genre de jeu et est souvent plus intéressante que ce que l’on pouvait penser de prime abord. Vernal arrive toutefois à nous casser les pieds de temps en temps à toujours être en train de râler à longueur de dialogue. On aurait eu plaisir à la voir un peu plus nuancée.
Afin de retrouver Asphodel, il faudra parcourir les différentes îles volantes du monde de Haricot. Nos deux héros vont vite s’approprier un vaisseau volant et partir à sa recherche.
Le mode 7, vous vous souvenez ?
La navigation entre les îles est l’un des aspects où Vernal Edge arrive à se démarquer de la concurrence. Contrairement au reste du jeu qui est en pixel art, les déplacements entre les îles se font en 3D, via le pilotage du vaisseau. Cette représentation n’est pas sans rappeler le fameux « mode 7 » de la Super Nintendo ou les premiers jeux de la PlayStation 1.
Libre à vous d’explorer les îles dans l’ordre qui vous importe, le jeu ne vous indiquant jamais le prochain objectif. Enfin cette liberté est toute relative car Metroid-like oblige, certaines îles ne pourront être explorées qu’avec les compétences adéquates.
Nous avons néanmoins apprécié d’avoir la main très tôt et de se balader librement sur la carte.
Une fois sur une île, le jeu repasse en 2D vue de côté et l’on retrouve l’aspect plateforme du genre. Il faudra sauter et s’agripper aux rebords pour pouvoir explorer l’entièreté des lieux.
A ce titre, Vernal nous paraît tout d’abord assez lourde dans ses déplacements. Il est vrai qu’à part sauter et s’agripper, notre héroïne ne peut pas faire grand-chose. Mais le premier niveau qui fera aussi office de tutoriel nous permettra de débloquer le sacro-saint dash (ou ruée en bon français) qui permettra de passer des barrières électriques ou de prolonger les sauts.
Hello Penguin Team nous gratifie ici d’un deuxième aspect original car pour que Vernal apprenne de plus en plus de mouvements, il faudra acquérir des souvenirs. Ceux-ci peuvent être achetés aux marchands ou bien parfois trouvés lors de l’exploration. Une fois acquis, notre héroïne va se rappeler de ce mouvement et pourra l’utiliser. Un souvenir peut aussi bien être une nouvelle capacité de déplacement qu’un mouvement de combat. Mais n’espérez pas avoir rapidement une palette de mouvements très large. Il vous faudra gérer les souvenirs afin de n’équiper que ceux qui vous intéressent. En effet, Vernal dispose d’un certain nombre de points de souvenirs. Chaque souvenir ayant un certain coût, libre à vous d’équiper plusieurs souvenirs à faible coût (et souvent faible puissance) ou bien un souvenir plus puissant mais qui aura un coût supérieur. Les souvenirs à utiliser durant les combats permettront réellement d’effectuer des combos très variés, et vous en aurez grandement besoin. Au fur et à mesure de l’aventure, Vernal pourra augmenter ses points de souvenir.
Une fois équipés, les souvenirs sont utilisables à souhait, contrairement aux sorts qui nécessiteront du mana pour être utilisés.
Ça va cogner chérie !
Le système de combat est le troisième aspect où Vernal Edge arrive à tirer son épingle du jeu. Tout d’abord, même si vous rencontrez quelques ennemis sur les décors, la majorité des combats se fera dans une arène dont vous ne pourrez sortir qu’à la fin du combat.
La base des touches est très simple : Y pour attaquer à l’épée, L pour parer, R pour dasher, B pour sauter et A pour les sorts. Vous pouvez aussi faire une attaque chargée en maintenant le bouton d’attaque. Celle-ci sera très utile, nous y reviendrons un peu plus tard.
Les souvenirs de combat permettent d’effectuer des combos, le plus souvent en associant une direction et la touche d’attaque, ou bien en attaquant d’une certaine façon selon un minutage précis. Une fois maitrisés, ces combos permettent d’enchaîner les ennemis rapidement et même de les envoyer les uns contre les autres.
Si le système de combat vous semble déjà complet, accrochez-vous car ce n’est pas fini !
Les ennemis disposent d’une jauge de vie, tout comme notre héroïne. En dessous de cette jauge se trouvent un ou plusieurs points bleus, cet aspect est nommé l’Aplomb dans le jeu. L’idée de ce système est de casser l’aplomb de l’ennemi (comprenez par là l’étourdir) en faisant tomber les points bleus à zéro. Pour ce faire, soit vous enchainez les attaques sur la durée (assez long) soit vous effectuez une attaque chargée, qui, si elle touche, retirera directement un point bleu (très rapide). Une fois l’ennemi étourdi, celui-ci ne le restera qu’une petite poignée de secondes, il faut donc sortir rapidement ses combos les plus dévastateurs.
Le combat est vraiment un aspect incontournable car il permettra aussi de se soigner ! Ici point de potion ou autres fruits pour reprendre de la vie. Il faudra vous servir de l’Impulsion, une jauge qui se remplit au fur et à mesure que vous attaquez. Les plus attentifs d’entre vous auront remarqué que nous n’avons pas parlé de l’utilisation de la touche X dans le descriptif des commandes. Cette touche permet à Vernal d’envoyer une projection spectrale de son épée. Si cette projection touche un ennemi, celui-ci est marqué tant qu’il reste en vie ou bien tant que vous ne mettez pas la marque sur un autre ennemi.
Quand la jauge d’Impulsion est suffisamment pleine, il vous faudra appuyer sur une direction et la touche X afin de déclencher un combo spécial sur la cible marquée et qui permettra de vous soigner. La direction choisie permettra de se soigner plus ou moins efficacement. Certains combos de soin sont rapides mais soignent peu, au contraire d’autres qui sont plus efficaces mais laissent notre héroïne relativement statique et vulnérable durant ce laps de temps.
Toutes ces techniques vous seront utiles, notamment contre les boss qui peuvent vous tuer en seulement quelques coups. Heureusement, un système de check points judicieusement placés permet de revenir rapidement dans l’action.
Ce système de combat ultra complet est clairement un plus et donne une vraie identité au titre. Il se peut néanmoins que sa complexité ne soit pas du goût de certains joueurs, qui le trouveront trop compliqué à prendre en main. Pour notre part, la dextérité nécessaire et la marge de progression nous ont vraiment plu.
Et que ça saute !
Cette dextérité nécessaire se retrouve aussi dans les phases d’exploration. Les niveaux regorgeront de pièges et il sera parfois compliqué d’arriver à destination. Il faut dire que Vernal Edge pardonne peu les erreurs. Si vous touchez un piège durant l’exploration, vous perdez un peu de vie mais vous êtes aussi systématiquement replacé avant le piège en question. Il est parfois assez rageant d’arriver à éviter une série de pièges et de buter sur le dernier, ce qui nous fait tout recommencer. Ajoutez à cela une visibilité des éléments d’interaction (crochets notamment) assez difficile, et l’exploration peut virer au cauchemar pour les plus impatients. Il faut néanmoins signaler que Vernal répond parfaitement à la manette et que notre connaissance de la physique de ses déplacements grandissant au fur et à mesure, ces phases d’exploration se sont faites de plus en plus simplement.
Conclusion
Vernal Edge est un titre qui a su trouver sa propre identité dans un genre pourtant très fourni. Son système de combat est clairement son aspect le plus réussi et le plus intéressant. Il est très bien complété par les phases d’exploration exigeantes et une histoire bien écrite et bien construite. Comptez une quinzaine d’heures environ pour le terminer avec plusieurs niveaux de difficulté au menu.
LES PLUS
- Une histoire intéressante et bien écrite
- Les combats très dynamiques
- La personnalisation des combos
LES MOINS
- L’exploration 3D assez dispensable finalement
- Musiques facilement oubliables
- Certains boss vraiment difficiles